
fur ce point de géographie par Ifaac V oflius, qui
foutint qu’il falloit s’en tenir aux points indiqués
par Ptolemée. Cellarius adopta la même .opinion,
& la carte de fon ouvrage préfente la mer Caf-
pienne étendue de l’oneit à l’eft. Cette erreur
s’étoit perpétuée jufqu’à notre, temps, puifqu’il
publia la première édition de fon favant ouvrage
en 1703. Enfin le czar Pierre entreprît d’éclaircir
ce point important de géographie , & fit lever, par
des ingénieurs, les contours de cette mer. Les
opinions qui fe font élevées depuis par rapport au
giffement de fes côtes, n’eft pas de mon objet.
La mer Cafpienne commence au fud, vers le 36e
deg. 30 min. de latitude, & monte au nord jufqu’au
47e. Elle eft à peu près coupée en deux parties
par le 50e deg. délongitude du méridien de Paris (1).
On la nommoit aufli quelquefois mer Hyrcanienne,
parce qu’elle, arrofoit les côtes de cette province,
qui ne laifloit pas d’être fort étendue à l’eft.
Les principaux fleuves qui fe jetoient dans la
mer Cafpienne étoient..... a u n o r d . . . . le Rhym-
nlcus, venant du nord-eft; le D a ix , venant du
nord; le Rha, venant du nord-oueft..... a l’o u e s t ,
Y U don , YAloxta, YAraxes , réuni au Cyrus, . . . .
a u SUD , le M ardus , qui venoit du fud-oueft.. . .
A l ’est jYOchus. D e ce même côté , elle com-
muniquoit par une espèce de canal naturel avec
le marais où , félon Hérodote, fe jetoit YOxus, &
que nous appelons aujourd’hui, lac d'Aral.
Les pays dont elle baignoit les,côtes étoient,
au nord, la Sc y t h ie ; au nord-oueft, la S ARMATIE
a s ia t iq u e ; à l’oueft ; l’A l b a n ie , I’A t r a b At
Tène ; puis, en defeendant par le fud-eft, Les Gelai,
les Mardi, les Tapuri; au fud-eft étoit l’Hyrcanie;
puis les. Dah<z , les Barcanii. Tous les autres,
en remontant au nord, étoient compris fous le nom.
de Scythes.
CASPIUS M O N S , le mont Cafpien. Ptolemée
nomme ainfi une montagne fervant de bornes à
la grande^Arménie. Il paroft que les anciens Ont
donné ce même nom à deux montagnes ; l’une,
dont on/vient de parler, vOifine de l'Arménie;
l’autre , , voifine de la Parthie : car il' dit .que les
Parthes habitent aux pieds des montagnes Caf-
piennes.
CAS SANDR EA , ou C assA n d r ia , nom d’une
ville maritime de la Macédoine, félon Pline, $tra-
feon & Etienne de Byfance , qui difent que l’ancien
nom de cette ville étoit Potldceà. Pomponius
Mêla dit que cette ville occupoit & formoitprefque
l’ifthme de la prefqu’île de. Pallène^M. d’An ville l’a
placée dans cette pofrtion. ( Voye^ Po t id æ â . )
Cette ville étoit déjà considérable fous fon premier
nom, lorfque Caflàndre, roi de la Macédoine
, ou plutôt ufurpateur de la Macédoine , en-
(1) Lorfque j’ ai commencé le travail de cet uvrage,
la connoiffance des temps indiquoit Paris à 20 deg. de
l’ile de Fer ; on fait a&uellement qu’il eft à ao deg.
3Q mÙU
treprit de l’embellir & de la fortifier. C ’efi ce qui;
a fait dire à Tite-Live.(/. x l i v , c. u . ) ;• condita
eft à Cajfandro.. Pline s’exprime avec plus de jtif-
teffe, lorfqu’il ditfiatidoea , nunc Cajfandria colonia*
On voit que fes habitans jouirent du droit italique.
C AS SAN ITÆ , peuple de l’Arabie heureufe;
fur, le bord de la mer Rouge. On trouve Canraiiee
dans le périple d’Arrien : mais quelques critiques
difent qu’il faut liY& Cdftanitce. CQ peuple eft nommé
Gafandes par Diodore de Sicile.
C A S SA N IT I , félon Ptolemée. Payer C a s s a *
NITÆ.
CASSANORUS, nom d’une ville d’Egypte *
félon Ephorus, cité par Etienne de Byfance. On
en trouve les habitans nommés fur une médaillé
de Yefpafîeil^ rapportée par Gotlzius.
CASSERA, nom d’une petite ville de Macédoine
, que Pline place auprès du mont A thés.
C A S S I , peuple de l’île d’A lbion, félon Céfar»
Il les met au nombre de ceux qui envoyèrent des
ambaffadeurs pour lui faire foumiflion. Cambden
les place dans le comté d’Hertforch
CASSIA. Poyei C a s ia . '
C AS S IDA , nom d’une ville de l’Inde , en-deçà?
du Gange, félon Ptolemée.
CASSII ^MONTES, montagne que Ptolemée
indique dans la Scythie, au-delà du mont Imaüs.-
CASSILÏACUM, ville de la première Rhétie r
félon Ortélius, qui dit que c’eft aujourd’hui Ro-
makeJfeL
CASSINOMAGUS (Chaffènon), lieu de la Gaule,,
dans l’Aquitaine première, à treize lieues gauloifes
de Sermanicomagus, & à dix-fept d?Augufîoritum (ou.-
Limoges. )
CASSIQPÆA , port de la mer cTEpire, dans la;
partie méridionale de la.Chaonie , au fud-oueft;
du port de Panorrnus. Pline , Strabon & Ptolemée
font mention de cette ville. M. d’Anville ne l’a
pas marquée fur fa carte; 1
CASSIOPÆL Strabon nomme mnfî un peuplé
de Grèce qui habitoit la Cafliopie. Cét auteünleur
donne le port & la viHe de Çafliopée, &troisaûtre$
dans l’intérieur du pays. Pline ifair aufli mentiofr
des C aflio p é en s& les fait voifins des Dryopes..
M. d’Anville les a placés fu r ie bord de la mer,,
dans la Thefprotie, à la hauteur de la partie méridionale
de.l’île de Corcyre. C ’étoit chez1 eux quff
fe trouvoit le Glykys-Limen&c je marais Ache~
r u fia . i l i
CASSIOPÆÜM PROMONTORIÜM , promontoire
de Tîle de Corcyre.
CASSIOPE, ville & port de mer , dans la partie
feptentrionale de l’île de Corcyre, félon Ptolemée1
& Strabon, qui mettent aufli un promontoire dti<
même nom dans cette île. Cicéron & Pline en
parlent aufli.
C assiope , ville de la G rèce, dans la Cafliopie,
félon Ptolemée. Il met celle-ci dans les montagnes,.
& plus à l’orient que l’autre. ;
f ; Ç assiopé. Voye£ C a s s io pæ a -
CASSIGP IA, province d’Europe, comprife dans
PÈpire. Voye{ C a ss io pæ a. "
CASSIOTIS. Ptolemée nomme amfi le pays des
environs du mont Cafius, en Egypte. Il le termine,
à l’orient, par une partie de la Judée, & de l’autre,
par l’Arabie pétrée. ^
C assioÏ i s , contrée de l’A f ie , dans la Syrie ,
félon Ptolemée. Cè géographe y met douze villes. ;
Cette contrée prenoit ion nom du mont Cafius de
Syrie. Il conviendroit donc de l’écrire Çafiotide. 1
CAS5IPOLIS, ville que Pline attribue à la Li-
. bicie, & que l’on croit être le même que le lieu
nommé par Ptolemée Serrhopolis.
CASSITERIDES INSULÆ, les îles■ CaJJiurjdes.
Jufqu’à préfent on avoit cru pouvoir chercher l’éty-
môlogié de ce-nom dans le grec , & en conclure
" de ce que lè mot Kct.<r<rfaepoe lignifie étain dans ‘cette
langue, que ce nom n’a voit été donne à ces îles
que parce qu’elles prodùifoient de ce métal. Je crois
m’être apperçu qu’un trop grand dévouement a la
langue grecque donne un penchant exclufif pour
elle ; que l’on néglige fouvent à tort de recourir
aux lumières que l’on pourroit obtenir des autres ■
langues. 7 Avant d’admettre que le mot Kàjftteros
a donné fon noni aux Cafliterides, je me fuis demandé
s’il étoit bien fiir que les Gréés connufleiit
l ’étain avant que le commerce dès Phéniciens leur
en eût procuré ? Et d’après cette première objection
, je me fuis fait la fécondé : ne feroit-ce pas
plutôt le nom de l’île qui auroit paffé- au métal ?
Je ne connois pas de fait dans l’antiquité qui s’op-
pofe à la .première opinion ; & mille exemples mo-,
dernés viennent à l’appui de la fécondé : mais alors
ce h’eft pas au grec qu’il faut fe tenir ; il faut remonter
à l’une des langues qui l’a précédé. La
plus univerfelle en Europe eft le Celtique.
Or, je trouve que les îles qui fe trouvoient pré-
cifément vers la ppfition que les anciens donnent
aux Caflltêrides, font les Sorlingues, dont le nom,,
en, Breton , fignifie féparé du haut de la terre : je j
trouvé de plus , que le mot Cajfttèride peut aufli être
décompofé par d’autres mots bretons, qui n’eft que 1
le celte, par ceux-ci : ka» i teri (elles font prefque
féparées) (1). Il fuit de ce rapport, fi naturel &
fi v rai, t°. que ces île«,piortent encore le même!
nom qu’autrefois , ôù du moins un nom qui a la >
' meme fignification ; 2,0. que le nom de Kctos-nspps
n!eft venu qu’après celui de CaJJîteri ; 30. que les
' îles d’où les Phéniciens tiroienr l’étain étoient les
■ Sorlingues , & fans doute, aufli le pays de Corn-
wal, où l’on en trouve encore: a&uellement. Ce
qui a jeté de l’incertitùde fur leur pofition , c’eft
que les Phéniciens, très-jalouxde cè commerce,
en firent toujours un. fçcret, & que quand leur
commerce fut éteint,,le fecret refta dans l’oubli.
CASSIlfM , ville de l’Afrique, dans la Cafîio*
tide , félon Ptolemée.,.
CASSIUS MONS, nom d’une montagne de l’Hif-
panie, félon Feftus Avienus.
CASSOPI. C ’eft ainfi que Scylax nomme les
peuples de la Caffiopia. Voye[ CASSIOPÆI.
CASSOPIA. Voye[ Ç a s s io p ia .
C ASSOTIS, fontaine de Grèce, dans la Phocide,
& dans le voifinage de Delphes, félon Paufanias.
. C A S T A B A L A , ville de l’A fie , dans la Cilicie
propre, félon Ptolemée, qui la met dans le vo.i-
finage de Mopfuefte. Etienne de Byfance dit Caf-
tabala : mais Pline dit Caftabla. L ’itineraire d An*
tonin la met fur la route de Conftantinople à Antioche.
Tite-Live en parle aufli. M. d’Anville la
place à très-peu de diftance au nord-oueft d Ifîus.
C a s t a b a l a , ville de l’Afie mineure, dans la
Cappadope. Strabon la met auprès des montagnes.,
& dit qu’on y voyoit le temple de Diane Perafie.
M. d’Anville l’a placée à la fource d’une rivière
qui va fe rendre dans l’Halys. Elle etoit a quelque
diftance à l ’eft de Cybiftra.
CASTABULA. On croit qu’il faut fubftituer ce
nom à celui de Caflabeùa, qui fe trouve dans 1 Ex-
pofitio totius mundi, page 6.
CASTACIUS SINUS, golfe de l’Afie mineure,
fur le Bofphore de Thface , au fud du golfe Cyda-
minus. , , â
C A S T A L IA ( fin s ) , ou.fontaine de Cafta lie. Elle
fort de l’entre-deux des fommets du Parnafle, plus
près de la croupe Hyampée que de la croupe Ti-
thorée. L ’eau de cette fontaine faifoit devenir poëte,
& infpiroit de l’enthoufiafme à ceux qui en buvoient.
M. Spon, dans fon voyage de G rèce, dit que la fontaine
Caftalie coule environ cent pas dans la pente
d’un rocher où elle fait de belles cafcades, & que
fon eau eft excellente & fraîche, lefoleÜ pouvant
à peine y donner un quart d’heure en tout, à caufe
de la hauteur de là roche qui eft derriè.^ & aux
deux côtés. Cette fontaine pafloit près dâ Delphes,
&.c’eft par cette raifon que Phavorin dit : KcirTcihla,
Kpnvn sv lïvlwt. ( Table géogr. de l'hift. d'Hérodote. )
On a dit aufli .Caftalius fins.
C a s t a l ia , nom d’une ville de l’Afie , dans la
Cilicie , félon Théagène, cité par Etienne de B y fance.
Ne feroit-ce pas; Caftabula ?
_ C a s t a l ia , fontaine de l’A fie , près la ville d’Antioche:
de Syrie. Sofomène dit que les Payens
croyoient que l’eau qui fortoit de.cette fontaine
donnoit la connoiffance de l’avenir, & produifoit
un effet femblable à celle de Delphes. On dit que
l’empereur Adrien * n’étant que dans une fortune
privée, y reçut la prédi&ion de fa fortune à venir ;
en trempant une feuille de laurier., il lut deffus
ce qui devoir lui!arriver. Il la fit.boucher quand il
fut fur le trône-Le Céfar Gallus y fit bâtir une églife. ‘
CASTALIUS FONS. Voyei C a s t a l ia .
CASTAM O N, nom d’une ville de la Cappadoce
dont Nàcétas fait mention; Ortélius dit qu’elle étoit
dans la Paphlagonie.
. CASTANÆ. F o y q C a s t h a n ia .
CASTAN IA , nom d’une ville :de l’Italie, dans
l i i 2
(1) Ces étymologies m’om été données par M, le Brigant.