
. Cette ville êtoit bâtie fur une hauteur, au fond
d’un petit golfe. Les objets les plus remarquables au
temps de Paufanias étoient deux temples; l’un de
Vénus, l’autre d’Efculape, avec une ftatue de ce
dieu.
Son port étoit honoré d’une dénomination bien .
flatteufe ; on l’appeloit port de Jupiter Conservateur.
Epidaurus , ville de l’Illyrie, dans la Dalmatie,
félon Ptolemée & Pline. Ce dernier lui donne le
titre de colonie. C’efi aujourd’hui Ragujî-Vecchio.
C ’eft vraifemblablement de ce lieu que parle
Plinè ,lorfqu’il dit que ç’avoit été autrefois une île ;
mais que, de fon temps, elle étoit jointe au continent.
EPIDELIUM, ville de la Laconie, fur le golfe
Arg clique, au fud-eft d’Epidaurus»
Paufanias raconte que Ménophane , l’un des généraux
de Mithridate, parcourant l’Archipel avec
une flotte confidérable, s’étoit jeté fur l’ile de
Dé los , dont il s’étoit emparé. Il en fit, ajoute l’hif-
torien, les habitans efdaves , en pilla les richeffes
& dètruifit la ville. Un de fes ioldats ayant eu
l’impiété de jeter à la mer une ftatue d’Apollon,
elle fut apportée par les flots à l’entrée du golfe
Argolique. Les habitans de Boré, fur le territoire
defquels elle fe trouvoit, l’enlevèrent avec vénération
, & bâtirent une ville en fon honneur.
A l’extrémité de cette côte étoit un promontoire
fameux dans l'antiquité par la difficulté de la navigation
, lorfque l’on étoit obligé de le doubler, c’eft-
à-dire, de tourner autour. Ceci cependant ne doit
s’entendre que du temps où Fon ne naviguoit que
le long des côtes. Ce lieu étoit confacré à Apollon.
EPIDII, les Epidiens, peuple de Pile d’Albion, •
entre les Gadins & les C ré o n s fé lo n Ptolemée.
Cambden les place en EcofTe, au lieu où efi aujourd’hui
Cantyr.
EPIDIRES, furnom de la ville de Bérénice, eu
Ethiopie, fur le bord de la mer Rouge. Ce fur-
nom lui vénoit parce qu’elle étoit voifine du cap-
de Dire.
EPIDIUM PROMONTG'PJUM, promontoire
de l’île <%Albion. C ’eft la pointe de la presqu’île de
Cantyr, en EcofTe.
E P IE CIA, ville ou bourg de Grèce, vers la
mer, & peu loin de Corinthe, félon, un pafîage
de l’hiftoire grecque de Xénophon.
Ce lieu étoit au nord de Tcnea.
EPIEIDÆ , lieu de G rè c ed a n s l’A ttique, &
dans la tribu Cécropide. Etienne de Byfanee en fait
mention.
E P II, p'èuple de la Grèce y dans l’E tolie, félon
Pline & Valère Maxime.
Epii , peuple du Péloponnèfe, dansl’E lide, félon
Denys d’Halicarnaffe.
E PIICIDÆ, peuple de l’Attique, appartenant
à la tribu Cécropide , félon Etiènne de Byfanee.
EPILEUCADII, ville de la Grèce, dansl’Acar-
canie, félon Etienne de Byfanee.
EP1MARANITÆ, peuple de l'Arabie heureufe'*
félon Pline.
Strabon joint les Maranites & les Gerræens, &
le P. Hardouin croit que ces derniers étoient une-
colonie des. premiers, d’où leur vint le nom d’£pi-
maraniies.
EPIMASTUS, ville de la Thrace, félon Suidas,
cité par Ortélius.
E P ÏN A , ou Harpina , ville de Triphyîie, fur
le fleuve de Parthenia, & au nord àePhryxa.
En fuppofant que cette ville foit celle dont il efl
parlé dans Etienne de Byfanee, dans Philoftrate, &
lur-tout dans Paufanias , elle avoit eu pour fondateur
Anomaüs, qui lui donna- le nom de fa mère
Harpina : cette ville étoit en ruine au temps de Pau-
fanias. Mais aflfez près du lieu qu’elle avoit occupé r
on voyoit le tombeau des amans d’Hippodamie. Il
avoit été élevé èn leur honneur par Pélops, plus)
heureux que fes rivaux. Car Anomaüs, après les-
avoir vaincus & tués, les faifoit feulement mettre-
en terre.
EPIPHANEENSES, peuple de l’A f ie , dans la
Syrie , félon Pline , qui dit qu’ils prenoient ce nom;
de leur v ille , qui étoit vraifemblablement Epi-;
phanie-fur-l’Oronte.
EPIPHANIA, ville dé l’Afie mineure , dans la-
Cilicie, près de la Méditèrrànée, entre les branches-
du mont Amanus, fur la rivière Carfus, & v.er-s le
3 6e deg. 50 min. de l a tir.
Pline dit que cette ville étoit anciennement nommée
(Eniandos, 8c vraifemblablement elle fut appelée
Epiphanie en l’honneur cf Antibchus Epiphane, roi
de Syrie, qui poffédoit la Cilicie.
La ville d’Epiphanée étoit fituée dàns la plaine de
Cilicie, à moitié chemin d’Anazarbe à Alexandrie
d’Iffus , à trente milles de chacune de ces villes.
Tacite rapporte que la partie de la Cilicie où;
étoit la ville d’Epiphanée, fut fbumîfe à la domination
romaine par L u cullüsve rs Fan dé Rome
683. Son gouvernement éprouva divers change-
mens ; mais enfin elle forma feule une province
dans laquelle fut toujours comprife là ville d’Epiphanée
, félon Pline, Ptolemée, Ammien Marcellin
, &c. Elle fut enfuite épïfcopale fous là métropole
d’Anazarbe.
Ep iph an ia , furnotnmée fur l’Euphrate , ville de
l’A fie , fituée fur ce fleuve; p
Ep iphania , ville de la S y r ie , fur l'Oronte*
Cette ville fe fournit aux Romains vers l’an 690,
pendant Fexpédition. que fit Pompée dans le territoire
d’Apamée 8c dans la Céléfyrie.
Cette ville étoit entre LarifTe & Aréthufe, à
feize milles de chacune. Les Orientaux regardoient
Epiphanée comme une dés plus anciennes villes du
monde , & croyoient qu’elle avoit été fondée par
Hémath , un des enfans de Chanaan, d’où elle fut:
appelée Hémath, ou Hamath , félon Jofeph , antiq*
L .iy C .7 ,•
Les Macédoniens changèrent le nom ancien
cette v ille , & l’appellèrent Epiphanie, du nom
d’Antiochus Epiphane. .
Cette ville elt comprife dans la Syrie proprement
dite par Pline, L. v , c. 23; & Ptolemee,
L. v , c. 1 s i la place dans la Syrie.. . .
Evagre étoit de cette v ille, qui a été épïfcopale
fous la métropole d’Apamée, félon la Geographia
facra du P. Ch. de S. Paul.
Ep i p h a n i a , ville de l’Afie mineure, dans la
B ith yn ie fé lo n Etienne de Byfanee
E p ip h a n ia , ville de l’A n e , fur le bord du
T igre, félon Etienne de B y fa n e e q u i la nomme
aufli Arcejicerta:■ . .
EPIPQLÆ, nom du quartier le plus occidental
de la ville de Syracufe. Les dehors en étoient
efearpés & inacceffibles , & Denys l ’entoura d un
mur & le joignit à la. ville. '
Etienne de Byfanee dit qu'Eurelms etoit le nom
d’une citadelle d’Epipoloe. ( Eoye{StRACVSM).
EP1RUS. L’Epire, contrée de la Grèce, commence
par le fnd au golfe d’Ambracie, & ayant
à l’eft la Theffalie. Ses bornes n’étoient pas aufli
diflinfles au nord : elle s’étendoit le long de la mer
ïonienne, & fe confondoit avec l’Xllyrie. Comme
le nom HViifor , ou Epirus,, fignifie en grec am-
iinent, on pourroit croire qu’il fut a abord donne
à une grande étendue de terre de ce côté, par
oppofition aux îles, & qu’enfuite il fut reflreint
à une étendue limitée. Ce côté de la Grece dut
être habité de bonne heure, puifque c’eft-là que
fe trouvoit Dodone, cet oracle fl ancien, qu il
paffoit pour avoir été le premier connu & confulté.
L’Epire, pays montueux, offroit d’excellens
pâturages, & nourrifloit des nombreux troupeaux
v de boeufs & dé chevaux. Ces derniers acquirent
une grande réputation par leurs triomphes aux jeux
olympiques.
.Et patriam Êpirum referai, foriefque Mycenal
Hep tunique ipfa dejucat origine gentum.
Géorg. L . i i i , V» lai»
Ce pays, coupé de montagnes , & partage ainfi
^naturellement par la nature, renfermoit pluflenrs
peuples, qui• confervèrent long-temps leurs noms
particuliers. Strabon , d’après Theopompe, dit que
tes Epirotes fe divifoient en quatorze nations. En
s’en tenant à ' ceux qui y etoient établis avant la
guerre de T ro y e , on trouve ( Mon. de litt. T. v n >
jn.p. 172) , les Chaoniens, lesThefprotes, lesEthi-
cîens, \es Athamanes, les Perrhèbes, auxquels il
faut joindre , les Selles & les Hellèpes , les Ambra
éie ns ; on y trouvoit aufli les Molofles, &c.
On ne peut douter qu’ils n’euffent beaucoup de
villes, en voyant que Paul Emile leur en detruiflt
Ïbixante-dixï ■ ' . _
• Les diviflons principales de l’Epire etoient la
Thefprotie , s’étendant le long de la mer , à partir
du golfe d’Ambracie; la Moloflide, plus reculée
dans les terres J la Chaonie, au nord-oueft de la
Thefprotie, le long de la mer; c ’étoit-là que fe
trouvoient les monts Acroceraunii, ou Acrocéro-
niens, &c. .
Origine.. Quelques auteurs prétendent que 1 Epire
fut d’abord habitée & peuplée par Dodanim, fils
de Javan. Ces Orientaux y étoient venus par mer.
L’hiftoire ne nous donne aucune lumière pofitive
fur ces temps reculés. On voit dans Strabon que
les Chaones, & enfuitefes Molofles, furent maîtres
de l’Epire. Homère parle de plufieurs petits rois de
ce pays : .les Molofles furent affujettis de bonne
heure à Pyrrhus, prince étranger de la famille
d’Eacus : de-là vint le nom à’Eacides, donné quelquefois
aux defeendans de ce même Pyrrhus.
Moloffus, fils de Pyrrhus & d’Andromaque ,
fuccédà à fon père. Je paffe plufieurs règnes obfcurs
pour parler d’Admète , qui régnoit en Epire lorfque
Xerxés envahit la Grèce. Ce prince ne s étant pas
déclaré en faveur des Grecs, ne fut pas admis a
l ’alliance des Athéniens , qu’il follicita^ lorfque^ le
danger fut paffé. Cet événement peut être de .1 an
479 ou 478 avant I. C. Ce fut Thémiftocle qui en
avoit donné le confeil. Cependant ce même Athénien,
fuyant loin de fa patrie, fut bien reçu de ce
prince,- y trouva, dans fa générofite, un afyle fur
contre les foliieitarions de fes ennemis, qui le rede-
mandoient, & en reçut des fecours lorfqu il voulut
paffer ailleurs.
Tharymbas, fon fils, fe trouvant fort jeune à la
mort de fon père, fut envoyé, par un décret du
peuple ; à Athènes pour y étudier les lettres & la
philofôphie. Les hiftoriens affurent qu’à fon retour
•il introduifit ces connoiffances en Epire & fit d’excellentes
loix. Thucydide, dont nous apprenons
ces détails, nous apprend que beaucoup de peuples
de l’Epire fe gouvernoient eux-mêmes, & que les
Molofles & les Antitaniens étoient les feuls qui
reconitoiffoient pour roi Tharymbas.
Son fils Alcefte lui fuccéda. A fa mort, Le
royaume fut partagé entre fes deux fils, Neopto-
lème & Arybas : ce dernier, demeuré feul, gouverna
avec beaucoup de fageffe & protégea les
fciences (1). Il donna Olympias fa niece en mariage
à Philippe, roi de Macédoine , &,d ans la
fuite, père d’Alexandre. Un des neveux d Arybas,
nommé Alexandre, lui fuccéda, & eP°^.
pâtre , fille de fa feeur Olympias & de Philippe (2).
Les fuccès de Philippe contre les états de la
Grèce, ceux d’Alexandre en Afie, avoient enivre
les têtes del’efprit des conquêtes. Un roi de Lacédémone
venoit de périr en Italie, où il etoit aile
combattre les Lucaniens & Tes Brutiens, en faveur
des Tarentins. Ces derniers appelèrent Alexandre.
' 'fïf Laerce nous apprend que ce fut à ce prince que
Xénocrate, philofophe de^Chalcédome , ded.a un ou-
vrase en quatre livres fur l’art de regner. .
(1) Ce a u pendant ces n o c es , qui fe cd eb ro ien t a y ec
,a plus grande magnificence , que ce même Pluhppe fut
a(l'affiné, L U I 2