
articles C el tæ- ;& 'G al l i ’ pour léurs 'dogftiesy
leurs Druides, &'c. Jerié pkileral-ici qu'e1 de leurs
divinités.
Les RomairÈf& les Grecs'oftt.péint lès Bretbns
comme des idolâtres, qui admettoient un grand
nombre dé-' divinités;*-Mais' M< vDiïtlo^s' ''Se
lut. t. x i x , p. 453 'j , qui: a examiné hi> queffiôri
en littérateur* & en philofbplie, les dffc&lpe-de'cétte.
imputation; Avant d?âVoir;lù fa differtation, j’av-ois
aufii entrevu cette vérité^ ï ° . parce que dans l’ancien
celte ,-lé mot de ou di figrtifie ' dieu, & qu’ils
s’-étoient- férvi de-ce mot ^ 2 V parce que les noms
que les Romains ont donnés à quelques-iinés des
divinités bretonnes , femblent n’avoir- été-'quèeeux
de quelques objets de 'terreur1 oa^defimplè (Vénération.
Us craignaient le t6'rtrîërï'e , qu’iis ridfnmbîêm
taran; bn âproiferfdiù mais fans aüctfriè pteüVb,- qieM-s
le regardaient- comme Un-dieu; qui' n’étbitVautre
que Jùpitèr.L>ww> ThduZi-ètoit invoqué par les vOyâ-
g e u r s c ’efl feulement-le rapport-de nom- quïavbit
lait croire que ce dieu étcfit Thot ou Merciire. Lès
guerriers prioient Camulus $ on a Gru> que c’êtbit
Mars ; mais rien ri’àppuië cette; affertkm des- Romains.
Les -Bretons'h’avoient aucune image qui
repréfentât- Ces5 divinités. "Et ;■ l’on peut' appuyer
ce doute par le rïtifbnnement fiiiyânt, s’il eR^permis
de fe ferVir ici d’une oornparàifon prife dè jlâ'reM-
gion chrétienne. N’eft-.ce pas à; la-providence que
nous adreffôns nos voeux, lorfque cependantïfous
nous fervons de l’expreffîôfi dedi eu - de paix îdieu
des combats, &c. ? Il de Voit enfét're ' aihii dëà'très-
anciens peuples. . - i p'.fpieq
* Gouvernement. Lés prin'cipaiés loix des Bfêfons
fe rédu^pient à-peu-pfès -à;,ce >qùi fmÉ'-ss'? j t - i ?
L ’hommage que l’on *dorit-âu îfouveraiH-éti'ë» '
Les diftin&ions<\es .foriéfipûsdes p^trest-, “
L’obligation d’aftiffer à leurs inffrtf&ions & aux
facrifices-fôîemnels. - u.» ■> • -- >Ttr:;â r c j f
La défenfe très-fage de idifputer fur les matières
de religion & de politique; . ; a î-élsq r , cprjiyo q
La permiflion: âccbrdée: aux- femmes def jûgëri
les affaires particulières pour; fait! rd’injiVre& si inft
~ Le défenfe de l’injure ,• du commertfe ét^angêit1
fans une permiflion expreffe, & celle >de révéler
aux étrangers les dogmes'’de; la lôi.r t*, #
La peine contre i’oifivetè, le larcin & lé meurfrd
qui eh font les*fûitesi ' ?.*. ' - :-.> , ! Y g,y rp
L’éducation des en fans qui dévoient letre-êlevés;
en-commun hors de lamaifon de leurs pères'.
Le devoir que l’on devoit rendre-aux ï h ô r t s i >
On a- vu que la Bretagne étoit’ partagéé» entda
plu heurs peuples, comme à-peu>-près- les différerrsî
cantons de la Grèce chacun avoit fon chef oçp
commandant particulier. On voir même que du
temps de Çéfnr,phifienrs de ces princes s’éroienf
réunis pour former des. états plus eonfidérables. Les
uns êtoient gouvernés par des rois , comme les
Catyeuchlanis f les Iceni 8c les Brigantes d’autres
étoient ièulemerrr, en -temps de guerre ; commandés
par un chef ; tels étoient les Silures &des 0/doy,ices,
Cependant, il'femble que le grand pontife’ des
Druides n’en étoit pas moins à la tête des affaires
& de l’adminiftration politique..
On s’àffembloit à certains jours , & l’on déli-
béroit fucMOiit ce qui- concernoit le bien général
& celui des particuliers, Enfuite on recherchoit
les maiverfaisions T& roubles crimes; qui. pouvoiènt
avoir:échappé aux tribunaux dés différens diftriéfs.
On; trou Voit ainfi ceux qui étoient demeurés imputais;
avr :>
Les tribunaux ordinaires étoient; corapofés d’un
pi;éfident ,-de-pluûeurs xonfeilLers choifis entre les
vieillards, 6c d’avocats pour défeadre les parties.
Quelquefois âiifii, ces juges faifoient- des tournées
dans les provinces, autant pour prévenir que* pour
juger lès: procèsi u r f ,
> ;Le Commerce'm’était pas inconmi aux Bretons.
Les ) objets! furqlefquels .il portoit : étoient, félon
Strabon, du;bledv des- troupeauxi, de l’or., dè l’argent,
du fei;.y ôtifur'r-tout de l’étain. On trouve
aüâi qû’ils trafiquaient des- efclaves & des chiens.
Les nations avec lefquelles ils furent d’abord, en
relation,.étoient les Phéniciens:;vers l’an„5ooravant
Hère vulgaire ,:>ils commencèrent à commercer avec
les GartKaginois y ces'peuples vehoient dans leurs.'
ports par le détroit de Gadès, en fuivant lês.fcôtes
de là Lufitanie,,de l ’Hifpanie-& de-la Gaule. O h
ne peut guère fixer l’époque ou les Gaïuois entamèrent
les affaires ,de commerce; avec leurs yôifins
de la. .Grande-Bretagne. Ç a dû être long .-temps
ayant fla conquêtq par-les Romains. M. Melot {Mim.
de litt. J !.-x v i& x r iiï^ , îL très-bien prouyé-que.pendant
çette.première;époque,-les Grecs qui .avpient
cpnnu les îleçi; Britanniques^par .-le..voyage de.P.i-
tliéas, n’y ayoîeut cependant fait aucun commerce.
Les Bretons, riches d’un métal, qui abondoit chez
eux’, & ' doht l’exploitation leur dbnnoif peu de
p,eine ile laiffoient à fonbon compte aux étrangers ,
6c en rëtiroient> é.n ééhaùge de laVâiffêlle de terre -,
du fel &.dës îhfirumensJdèfénOu de qiuvre.^ Les
P^êmciéns', qui ^orinôiëntqès mlserés ,pour une
m^tierê qui leur ^rappojrtpit un^grand -profit... ca-
çhbi^it leiir route avec tant dé fqin, qu’un yailfeau
de 'leur,nation’, faifairf voile pour les Caflitérldès ,
> & fë^yO-yanî -fui'vi par,ün; vaifieau romain , .aima
mieux fé faire échèùer- ©c entraîner fort concurrent
d.^ps fa perte ? que de lui montrer fa. route en là.
pdÜffilfv^nt. ^ ‘ ' * ' i u: { ::1:; i rf- H ' ;''1 '
•-:i Ufàfeè.i. Je rie dirai- Iquliri' mot' dés |u2ages: des-
Brefons. La plupart alloient le corps nu : d’àutres fe'
cOüÿtokni:d’habitss-HH peaux.- î Lesr premiers feïpei-
gnoient le corps, félon Céfar, avec'diuvefre-., c’eft-
à-dire fans-doute,.avec, delà cendre d’herbes.-brûléès,.
quil ’.mifes ..en tfiifion , fé vitrifioit. Ils traçoient fur-
leurs .corps, différentes i figures! duriimatifc. ’ Ils ife
faifoient mémdidçs, ihçtfions' avec des: efpêces -dé.
ffylets : ils fe laiffoient venir les. cheveux' Ôt la.
barbe:de la;lèvre fispérrëuré. Du -rèfte.,. ils étbient
rafés par tout de« corps. <\ ■
Tempéranspar goût trop, peu in duffrieux pour
Cultiver la terre avec foin, ils fe contefttèrérit pendant
long-temps de la nourriture qu’elle leur offroit
fans effort. Ils fuppléoient à ce qu’elle leur refufoit
par la cliaffe, à laquelle ils étoient fort adonnés.
Les rivières leur foiirniffoient abondamment du
poiffon, mais ils ne mangeoient pas d’oifeaux, ni
même d’oies, quoiqu’ils en élevaffent pour leur
plaifir.
Les Bretons ne connoiffoient pas l ’ufage du vin.
Ils faifoient une boiffon qui y fuppléoit.
Quant à la monnoie, ils ne la connurent que
tatd. Avant ce temps*, ils fe fervoient d’anneaux
de fer & de cuivre d’un poids déterminé.
Ils habitoieni fous des efpèces de; cabanes conf-
truites au milieu des bois. Ces habitations réunies,
formoient des éfpeces de villes ou de camps par les
paliffades dont elles étoient entourées. Ceci, on le
lent bien, ne doit s’entendre que de ceux*qui habi-
toient l’intérieur du pays & les forêts. Ceux qui
demeuroient vers la mèr avoient des édifices mieux
conftruits, & même des villes en affez bon ordre.
Tout cela d’ailleurs prit une autre forme fous les
RomairiS.;
Les Bretons pouvoiènt avoir un grand nombre
de femmes, & même, pendant un temps, elles
furent commîmes entre les hommes, fur-top t entre
les parens & les frères.
Je n’ ai pu trouver de grands détails fur les cérémonies
de leurs funérailles. On voit feulement que
c ’étoit honorer la mémoire des morts que de con-
ferver leur crâne, de les faire border d’or ou d’argent
, & de s’en fervir enfuite pour boire.
„ Ces peuples êtoient tous guerriers. Ils fe fervoient
d’une courte épée, d’un bouclier , de la hallebarde.
Ils y attachoient une efpèce de grelot d’airain, afin
d’effrayer leurs ennemis. par le fon réitéré de ce
métal. Ils fe fervoient aufli de chevaux ; mais,
comme encore les fauvages d’Amérique, ils ne
combattoient guère qu’en fe plaçant en embufeade
pour furpreridre leurs ennemis , qu’ils n’attaquoient
quevrarement en face.
Révolutions hijloriques. On peut voir à l’article
Br it a n n ia , quels étoient les peuples qui occu-
poient la Grande-Bretagne : je n’en répéterai point
ici les noms. J’obferverai feulement ici que, félon
Céfar, lors de fon arrivée, les Cantii étoient les
plus policés de tous. On fait auffî que les Catliyen-
chlani avoient, à cette époque, fournis plufieurs de
leurs Voifins. Les Comavii faifoient un affez grand
commerce.
Ce fut environ .55 ans avant l’ère vulgaire, que
Céfar, vainqueur des Gaules, paffa dans la Bretagne.
Il 11’y fit,pour ainfi dire, que paroître. Aufii
ces premiers exploits des Romains-, hors du continent
, ne firent-ils,, pour ainfi dire, que leur montrer
le. pays - qu’ils dévoient bientôt conquérir. Il
feroit ici très-déplacé de décrire les ambaüades des
Bretons à Rome, fous les règnes d’Augufte 8c de
Tibère,, comme aufft de détailler l’expédition ridicule
de Caligula, qui , pour avoir fait débarquer
fes troupes fur'les côtes, & les avoir fait rembarquer
chargées de coquilles, prit follement le furnom
de Britannique.
On peut affurer qu’il ne fe paffa rien de confidé-
rable par rapport aux Bretons, jufqu’au règne de
Claude. Ses troupes étoient conduites par A. Plau-
tius, générai confommé dans l’art militaire. Il prit
terre , comme Céfar, chez les Cantii, & s’ayança
jufqu’au pays des Dobuni, oit il défit les troupes
bretonnes en bataille rangée. Trois autres batailles,
fuivirent rapidement cette première, & toutes furent
également heureufes pour les Romains. L’empereur
, informé par fon général du fuccès de fes armes,
entreprit d’aller jouir du fpe&acle de ce peuple
vaincu. Après avoir traverfé la Gaule, il descendit
dans la Bretagne, au port Rutupinus ( Sandwich ).
Les Bretons, qui avoient à leur tête Caraélacus,
continuèrent détenir la campagne. Beaucoup d’autres
fe fournirent & furent traités avec bonté : on les
laiffa jouir de leurs poffeflions & de leurs temples.
Quinze jours après fon arrivée, Claude repartit.
Plautius continua de pourfuivre les fières nations
qui ofoient encore lui réfifter , 8c les repouffa très-
avant dans le pays, T i. Yefpafien, qui fervoit fous
lui, fournit les places maritimes. Les Romains fe
trouvèrent ainfi les maîtres d’une affez grande
étendue de la Bretagne.
P. Offorius Scapuia füccéda à Plautius. Les Bretons
crurent pouvoir profiter de ce changement :
leurs efforts réuflirent mal : ils furent repouffés avec
perte. Cependant ils reprirent les armes, & mêiîie
quelques-uns de ceux qui s’étoient fournis volontairement,
levèrent l’étendart de la révolte. Le brave
Cara&acus étoit l’ame de tous les confeils & le chef
de toutes les entreprifes. Malheureufement pour
fon parti , fa femme & fes enfans étoient d’abord
tombés entre les mains de l’ennemi ; il leur fut lui-
même livré peu après par une reine timide, qui
aima mieux manquer aux droits facrés de l’hofpita-
lité, que d’avoir à redouter la colère des Romains.
Caraélacus fut conduit à Rome (an de J. C. 5 2 ) ;
mais aufii grand dans les fers qu’à la tête des armées ,
il étonna les vainqueurs par fa fermeté, & les força
d’être àuffi généreux qu’il étoit grand. Claude lui
rendit fa femme, fes enfans, 8c autant de liberté
qu’il en pouvoit efpérer dans un pays où on le re-
gardoit comme un rebèle vaincu. En 5 4 ,fous l’empire
de Néron, Suetônius Paulinus , vainqueur des
Gétules, digne émule de Corbulon, ne fut pas
plutôt arrivé dans fon gouvernement, qu’il paffa
dans l’ile de Mono. ( Angiefey ) , où il fit livrer aux
flammes la plupart des druides. La conduite des
Romains dans le cours de la guerre qui recommença
avec, plus de fureur qu-âuparavant, doit être oubliée
à jamais pour l’honneur de l’humanité. Des ufurpa-
teurs qui, maîtres de la moitié d’un état par le. ceffa-
ment du prince défunt, s’emparent de l’autre moitié:
par la force des aimes; des. barbares, des monfires*
qui font frapper de verges, la veuve de leur bien fai-
teur ,8c livïent enmême tempsfesfilles à la.brutalité