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Bom étoit Agylla. Strabon, pour donner l’è r y
mologie de Cære, qu’il fuppofe devoir venir du
grec, prétend qu’il s’eftformé du mot de civilité,
réjouijjeç-vous, dont fe fervoient les Grecs pour
fouhaiter le bon jour, & que les Lydiens avoient
d’abord entendu en arrivant dans le pays. Ce fut
dans cette ville que furent exilés les fils de Tar-
quin. Ce fut aufïi dans cette ville que les veftales
fe retirèrent avec le feu facré, lorfqu’en 363, les
Gaulois vinrent afliéger Rome. On a parlé avec
éloge de fes loix & de fa police. On voit aufti
qu’elle s’unit aux Tarquiniens contre Rome ; qu’elle
demanda la paix & obtint une trêve de cent ans :
elle fut une des premières qui devinrent municipales.
J. Obfequens rapporte plufienrs prodiges
arrivés dans cette v ille , tels qu’une pluie de fang ;
la liai fiance d’un porc ayant des pieds & des
mains : au temps de Strabon elle n’exiftoit déjà plus.
C ære , lieu de l’ile d’Albion, près duquel fe
donna une bataille entre Béorthfrith & les Piéies,
félon la chronique faxone d’Angleterre.
CÆRESI, peuple de la Germanie , félon Céfar
( de bell. gall. ) , qui la place entre les Condrufi &
les Pcemani. M. d’Anville croit retrouver leur emplacement
près de la rivière de Chiers, qui fort
du Luxembourg pour fe rendre dans la Meufe,
entre Moufon & Sedan.
CÆRETANORUM EMPORIUM, ou N a v a l e ,
port de l’Italie, dont fe fervoient les habitans de
la ville de Cære, dans l’Etrurie.
CÆRETANUS AMNIS, nom que Pline donne
à une petite rivière de l’Italie, dansTEtrurie, &
près de la ville de Cære.
CÆR ET IUM, municipe de l’Italie, dont fait
mention Frontin. On croit que c’eft la même ville
que Cære ; ce qui eft très-probable.
CÆRIANA , ville de l’Hifpanie. Ptolemée la
met dans la Bétique, au pays des Turdétains.
CÆRITES, habitans delà ville de Cære, en Etrurie.
CÆ R O N , province de l’Afie, que Jofeph place
vers la Méfopotamie. Il ajoute que l’on y confer-
voit les relies de l’arche dans laquelle Noé échappa
au déluge.
CÆRULFUS , nom .de l’un des ruiffeaux que
Claudius fit conduire à Rome par le bel aqueduc-
nommé Claudiæ Aquæ.
CÆS A. C ’efI ainfi que les interprètes croient
devoir lire le nom d’une ville de la Babylonie,
nommée dans le texte de Ptolemée Kicïtra., Ciafa.
CÆSANA , nom d’une ville de l’Inde, en-deçà
du Gange, félon Ptolemée.
CÆSANI, nom d’un peuple de l’A rabie, dont
Pline fait memion.
CÆS AR AUGUSTA (Sarràgocè), ville de l’Hif-
panie citérieure, au nord, fur l’Iberus. Cette ville
avoit d’abord porté le nom de Salduba : elle devint
colonie & eut le droit de Conventus : il y avoit
cent cinquante-deux peuples dans l’étendue de fa
jurifdi&ion , c’eft - à - dire, fans doute , quelques
viMes, & le refte en bourgs & villages.
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On a trouvé un affez grand nombre de médailles
qui ont rapport à cette ville. Augufte la
donna aux foldats vétérans de foil armée, après
la guerre des. Cantabres ; alors elle prit le nom de
ce prince, reçut le titre d'lmmunis, & le droit de
battre monnoie. On voit par les médailles, que
les troupes qui étoient établies en cé lieu, étoient
les quatrième, fixième & dixième légions.
CÆSAREA PANIÆ, furnommèe de Philippe ,
ville de la Paleftine, dans la Haute-Galilée. Elle
fut bâtie par Philippe le Tétrarque, fils d’Hérode-
le-Grand, au pied du mont Panion, vers la fource
du Jourdain , près du mont Liban, du côté de la
Céléfyrie. Eile fut d’abord nommée Céjarèe, &
enfuite Néroniade, félon Jofeph. Elle étoit à une
journée de Sidon.
Selon Jofeph, Hérode-le-Grand fit bâtir ut$
temple magnifique en l’honneur d’Augufte, près-
les fources du Jourdain , fur la montagne de
Panion.
C æ s a r e a St r a t o n is n’étoit autrefois qu’un,
petit port de la Paleftine, près d’une tour .appelée*
la tour de Straton : Hérode la fit bâtir à neuf &
nommer Cèfarée en l’honneur d’Augufte. Elle étoit
fituée fur la mer Méditerranée, entre les villes de
Dora & d’Apollonie , félon Pline ,. Z. $, ch. 13.
L ’hiftorien Jofeph, Z. 1 , ch. -.6 , décrit la grandeur
& la magnificence de la nouvelle ville &
de fon port. Il dit que l’on entroit dans le port
par le vent de nord, qui eft très-doux en ce lieu-
On voyoit à l’entrée trois ftatues coloffales. On
laiffoit à gauche une haute tour, & à droite deux
colonnes très-élevées, bâties à l’extrémité de la
jetée ; on éleva, autour du quai, de belles maifons
de marbre, & au milieu, vis-à-vis de l’entrée du
port, Hérode fit conftruire, fur une éminence, le
temple d’Augufte, d’une beauté & d’une magnificence
extraordinaire, & , y fit placer une ftatue-
coloffale de ce prince fur le modèle de la ftatue
de Jupiter à Olympie, & la ftatue de la ville de
Rome, pareille à celle de Junon à Argos. Hérode
fit aufti conftruire un théâtre, un amphithéâtre,
& une place ou marché : les palais & les maifons-
même des particuliers étoient en marbre. Jofeph,
de bell. L. 1 , c. 16, & anùq. L. i f , c. 13 , p. $3 8 ;
& il ajoute qu’Hérode fit une dédicace folemnelle
de la v ille, qu’il appela Céfarée, & donna au port
le nom de Sébafle, en l’honneur de Céfar Augufte;,
& pour marquer davantage fa reconnoiffance à
l’empereur , il fournit la ville à la province de
Syrie. Il établit des jeux publics qui dévoient fe
célébrer tous les cinq ans, & qu’il appela du nom:
de l’empereur. Il fit diftribuer un grand nombre
de prix à la première célébration, en l’arf 743
de Rome.
La ville de Céfarée, qui avoit été annexée à
la Syrie depuis fa fondation, fut donnée à Agrippa.,
petit-fils d’Hérode-le-Grand, par l’empereur Claude*
qui l’afteftionnoit beaucoup. Jofepn, anùq. Z. ip ,
H 8. '
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La Judée & la ville de Céfarée furent réunies à
l ’empire romain à la mort du roi Agrippa, l’an 44
de notre ère, & n’en ont été féparées que par l’inva-
fion des Arabes dans le feptième fiècle. La ville de
Céfarée, l’une des plus grandes & des plus belles de
l’orient, depuis fa réunion à l’empire romain , fut
la capitale de la Paleftine , & le fiège ordinaire
des gouverneurs romains, félon Pline,Z. 3 , ch. 13.
Procope.étoit de cette ville.
C æ s a r e a a d A r goe um , ou Céfarée de Cappadoce.
Cette ville, fituée.avantageufement dans une
belle plaine , au pied du mont Argée, n’étoit qu’à
quarante ftades de la rivière de Mélaj. Son premier
nom étoit Maçaca, que l’on a fait venir de
Mofoch, fils de Japhet. Mais il eft aufti vraisemblable
qu’il vint de l’arménien mfchak ou majak,
Lignifiant un laboureur, allufion à la fertilité du
pays.
Mazacapaffa fucceftivement au pouvoir des Affy-
riens, des Mèdes & des Perfes, ainfi que la Cap-
padoce, qui avoit cependant fes rois particuliers ,
dont les noms nous font inconnus. Les conquêtes.
d’Alexandre rendirent les Cappadociens indépen-
dans de toute puiffance étrangère. Car ayant re-
fufé la liberté , ils continuèrent d’avoir des rois
pour leur pays. A la mort d’Archélaüs, le dernier
de ces petits iouverains, fous l’empereur T ibère, la
Cappadoce fut unie à l’empire, & adminiftrée- par
un chevalier romain. Entre autres changemens que
fit ce prince , il donna à Maçaca, déjà furnommèe
Eufebiafie nom de Cæfarea en l’honneur d’Augufte,
fon père adoptif. Ce changement eft de l’an 20
de l’ère vulgaire.
Céfarée, qui avoit adoré le feu lorfqu’elle étoit
foumife aux Perfes, & les dieux de la Grèce,
depuis lés fucceffeurs d’Alexandre, fe livra avec
une baffeffe fervile, au culte des empereurs depuis
qu’elle fut foumife aux Romains (1). Elle obtint
même le titre de Neocore, ou gardienne des temples
élevés en l’honneur des empereurs.
Cette ville , qui avoit le titre de métropole,
avoit prefque toujours été le féjour des rois de
Cappadoce. Elle étoit ornée de plufieurs beaux
édifices. Lors de l’établiffement de la religion chrétienne
, plufieurs de fes habitans embrafsèrent la
foi : elle eut même une églife fondée par faint
Pierre.
Céfarée demeura affez floriffante fous les empereurs
grecs. Après le règne d’Héraclius, l’empire
ayant été divifé en différens départemens militaires
, la Cappadoce, avec Céfarée fa capitale,
fut comprife dans le département (o u thème)
d’Arménie. Mais cette ville enfin fut ruinée par
un tremblement de terre dont l’hiftoire ne fixe
pas la date.
(1) On connoit une médaille de Céfarée, fur laquelle
on lit en grec : fous Le régné de Commode, l’univers ejl
heureux. Cétoit pourtant un monftre d’infamie & de
cruauté.
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Elle fut rebâtie dans le treizième fiècle par un
fultan Seldgioucide ; mais plus au nord, à un quart
de lieue de l’ancienne. On la nomme aéluelle-
ment Kaifariehé
C æ s a r e a , ville de l’Afie, dans l’Arménie mineure,
félon Pline. On croit que c’eft la ville de
Néocéfarée que Nicéphore Callifte dit avoir été
bâtie fur le bord de l’Euphrate.
C æsarea , ville de l’Afie mineure, dans la
Bithynie, félon Ptolemée, qui la place entre le
fleuve Rhyndacus & le mont O lym p e , & affez
près de la mer.
C æ sa r e a , grande & illuftre ville de l’Afrique,
dans la Mauritanie. Cétoit une ville royale, ornée
de beaux édifices avec un port magnifique fur la
mer Méditerranée.
Céfarée étoit fituée avantageufement : fon port
étoit à l’abri des vents de nord & de nord - eft,
par une petite île pleine de rochers.
Strabon dit que cette ville appelée d’abord loleÿ
fut nommée Céfarée par Juba, pere de Ptolemee;
elle étoit environnée de montagnes au fud, a l’eft
& à l’oueft. Celles du côté fud étoient très-efcar-
pées. Procope , dans la guerre des Vandales, Z. 2,
ch. 20, dit que les Romains ne purent approcher
de cette ville que par mer. La ville de Céfarée
étoit, félon Mêla, au confluent du fleuve Mulucha
& de la rivière Ampfaga.
Cette v ille , qui étoit célèbre par fa beauté &
fa magnificence, fut faccagée & réduite en cendres
l’an 373 , par Firmus, qui tenoit le premier rang
parmi les Maures : il prit le titre de roi ; mais
Valentinien ayant envoyé Théodofe en Afrique,
il fut obligé de fe foumettre. Céfarée commea-
çoit à fe remettre de fes malheurs, lorfque environ
cinquante ans après elle tomba au pouvoir des
Vandales, qui la brûlèrent.
Les habitans de Céfarée rendoient les honneurs
héroïques à l’empereur Augufte, qui étoit regardé
comme le fondateur de la ville.
Les ouvrages les plus confidérables de cette ville
étoient du côté du. port que l ’on appeloit Cothon ■:
c’étoit le plus commode & le plus fûr. La ville
étoit environnée de murs très-épais & fort élevés.
Claude donna le titre de colonie à la ville de
Céfarée, qui fut la capitale & la métropole de
la Mauritanie, lorfqu’elle eut été réduite en province
romaine.
Cette ville paffa plus d’un fiècle dans un état
tranquille, fous le gouvernement des empereurs
grecs, après que la domination des Vandales fut
détruite en Afrique.
C æ sa r e a , la ville de Tingis, capitale & métropole
de la Mauritanie occidentale, etoit aufti nommée
Céfarée, félon Ptolemée.
C æsarea Insula (Jer/ei ). L’indication affez
vague que l’on a fur cette île , fituée, eft-il dit
dans l’itinéraire maritime, dans l’Océan, entre les
côtes de la Gaule & celles de la Grande-Bretagne,
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