
refpe&ives des deux nations donnèrent lieu à une
rupture. La cavalerie Etolienne s’ètoit fi bien comportée
, quelle le croyoit en droit de s’attribuer le
fuccès du combat. La fierté romaine fut bleffée
de cette prétention.. Il y a plus , c’eft que pendant
que les Romains achevoient de pourfuivre
les ennemis, les Etoliens, pour ne pas démentir
leur cara&ère, fe jettèrent fur le camp des Macédoniens.
Encore, après la viéloire, chanfonnè-
rent-ils leurs alliés, comme s’ils n’euftent été que de
foibles auxiliaires. Bientôt après , il s’éleva entre
ces deux peuples une vive querelle au fujet de
la paix'.
Depuis ce moment, les prétentions des Romains
devinrent de plus en plus confidérables ; -& les
Etoliens furent traités par eux d’abord avec hauteur
, puis enfuite tout-à-fait en ennemis. Ils eurent
beaucoup à en fouffrir, 8c en furent réduits
;à demander la paix avec humiliation.' A peine
-l’avoient-ils obtenue, que cherchant à reprendre
les terres que les Macédoniens leur avoient autrefois
enlevées , ils fe mirent en campagne, 8c
'parurent ne faire aucune attention à la prépondérance
que les Romains fe réfervoient dans toutes
ries affaires, de la Grèce. Ce défaut de circonf-
peétion , & la haine qu’ils montrèrent ouvertement
contre les Romains, attira la guerre dans leur pays.
. Fulvius Nobilior y vint avec des troupes, les
battit, les força à une paix honteufe. Lors de la
conquête de la Macédoine par Paul-Emile , ils
furent de nouveau très-maltraités. Les premiers
poftes de la république ne furent plus accordés
qu’aux parti fans des Romains. Enfin-, à l’extin&ion
de la Ligué des Achéens., FEtolie devint imè province
romaine, c’eft-à-dife , qu’elle fit partie de
la province générale de l’Achaïe , foumife à un
■ préteur , lequel n’empêchoit pas chacun des petits
états de fuivre fes loix particulières.
L’Etolie demeura à-peu-près dans le meme état
fous les empereurs , jufqu’au règne de Conftaritin-
le-Grand , qui, ayant fé.paré les parties occidentales
de la Grèce , tout le pays fut enfuite partagé
en un certain nombre de principautés. Théodore
l’Ange , de la famille impériale , s’empara
de l’Etolie 8c de l’Epire. Il y eut enfuite quelques
différends entre des princes Grecs, maîtres de l’Etolie
, & d’autres de FAcarnanie. Amurat II profita
de ces troubles, 8es’empara de FEtolie en 1432.
Le fameux George Caftriot, connu fous le nom de
Scanderberg, chafia les Ottomans, réprit FEtolie,
& la laiflh à fa mort aux Vénitiens. Elle leur fut
enlevée depuis par les Turcs.
Æ T O L IA , FEtolie, contrée de la Grèce propre,
entre la Locride , à l’eft, 8c FAcarnanie , à Foueft.
Elle avoit la Theffalie au nord 8c la mer au fud.
Strabon {Liv. X , p. 430) diftingue l’ancienne
E tolie, de FEtolie épié&te ou acquife.
La première , félon lu i, commençant à la mer,
vers l’embouchure de l’A chelous, s’étendoit }ul-
qu’à Calydon, c’eft-à-dire, jufqu’au fleuve Eve- .
nus, qui arrofoit cette ville : -8c c’eft entré eés
deux fleuves que M. d’Anville a compris FEtolie.
L’Etolie èpiftètc, ou ajoutée, étoit un territoire
pris fur la Locride , 8c s’étendoit iufqu’à Naupaéfé.
Je croirois affez qu’éllé aVoit pour bornes la petite
rivière qui vient du nord au fud 8c arrofe cette
. ville : car Strabon , qui la nomme Eupalium, ne
dit pas qu’elle y fut comprife, mais feulement que
cette partie de l’Etolie s’étendoit de ce côté , srrï
NcLVTrcLKTQV T» , KcÙ Evvrct.Kiov.
L’Etolie proprement dite formoit une plaine
longue 8c fertile. Le texte de Strabon porte que
l’on y trouvoit Stratus, ST Trachinium, que l’on
doit lire Trichonium. Il avoit'parlé1 plus haut de
Calydon 8c de Pleuron, qui avoient été les ome-
mens de la Grèce.
L’Etolie avoit eu pour. premiers 'habitans lés
| Curètes. Elle prit enfuite -fon nom d'Etoile d’Eto-
j lus , fils d’Endymion. Ce prince avoit tué par accident
A p is , fils de Jafon : pourfuivi en juftice
par les- fils de ce-prince, i l ’fev retira chez les Cu-
rètes , dont le pays prit fon nom. Cette province
paffa dans la fuite aux Romains.
Ptolemée nomme les Villes fuivantes dans FEtolie
: Chalets, Arackthus , Pleurona, Olenü 's » Calydon.
Æ t o l ia , ancienne ville du Péloponèfe, mais
dont on ignore la pofition. Etienne de Byfance
l’indique dans la Laconie. j
Æ T O N A , ou Et o n a . Voye^ Maton1.
' ÆTORCHECUM , ■ promontoire de la Bithy-
n ie , félon Denys de Byfance.
Æ TU A TE S , awÆuATATir, ancien peuple Helvétique,
fur les frontières de la Rhétie, vers les
fources du Rhin.
Æ TU L A N A , contrée de là petite Arménie,
que Ptolemée eft le feul à nous faire connoître'.
ÆTUS j fleuve -qué le Schoîiafte d’Apollonius
place en Scythie, près1 du Câucafe.
ÆTYM A N D R I , peuple d’A fie , dans î’Afie 9
connu par Ptolemée.
ÆX , mot par lequel dans quelques noms latins
compofés , on rend FA/§ des Grecs, quifignifiei
dans l’ufage ordinaire , une chèvre, mais qui vient
d’un ancien mot qui fignifioit eau.. Gn a vu beaucoup
de villes dans le nom defquelles entre ce
mot, pris au génitif.
Il y avoit dans la mer Egée une petite île de
ce nom.
Æ x . Ptolemée indique chez les Mariés une ville
de ce nom , qui , en grec, fignifie chèvre.
ÆXONA , Exone , bourg de l’Attique, dépendant
de la tribu Cécropide. Il en efl parlé dans
Strabon {Liv. IX , p. 610) , 8c dans Etienne de
Byfance , mais fans qu’ils nous donnent rien de
particulier fur ce lieu.
ÆXONENSES, habitans d’Æxone. Ils font ap-
peîlés Æxonides par Etienne de Byfance. Ce peuple
étoit fi décrié pour fon habitude à la médifanee 8c
h la calomnie, qu’il étoit paffé en proverbe de dire
exonifer, pour dire parler mal d’autrui.
ÆXONIA , ville qu’Etienne de Byfance place
en Theffalie, dans la Magnéfie. On lit ailleurs
Exoneia. M. d’Anville ne lui a pas donne de place
fur fa carte. " ,
Æ Z A L A , ville de l’A fie , félon Ptolemee, qui
la place dans la grande Arménie.
■ ÆZANIS , ville de l’Afie , dans la grande Phry-
gie , félon Ptolemée.
. ÆZARI » ancien peuple d’Afrique. Il donnoit
le nom à un canton de la Marmarique.
. Æ Z ICA » contrée de la Thrace ,• félon Etienne
d e . Byfance, qui s’appuie du témoignage d’Hé-
catéei
A F
AF AS. L’Anonyme de Ravenne nomme deux
fois ce lieu, ou deux lieux de ce même nom. Ce tte
queftion , encore, indécife, n’eft pas bien interef-
lante, vu le peu d’importance du lieu. Il etoit en
Afrique.
A F FILE , ou Afilê , lieu de l’Italie , chez les
Hermci. M. d’Anville ne Fa pas placé fur fa carte.
La Martinière lui donne,le titre de colonie.
- AFFLIANUS MONS, montagne d’Italie, près
de Tibur. La colonie Æfula étoit au pied de cette
montagne.
A F R I , les Africains. Il ne faut pas entendre,
pour Fantiquité, par le nom d'Africains, tous les habitans
de l’Afrique. i° . Les anciens ne nommoient
Afrique qu’une certaine portion de la partie du
.monde à laquelle nous donnons ce nom. 20. Ils
ne défignoient, par le nom à?Africains, que ceux
«qui habitoient fort avant dans l’intérieur des terres.
Diodore de Sicile diftingue quatre fortes d’Africains
, qui s’étendoieiit par derrière la Cyrénaïque
les Syrtes : car les anciens nommoient Ethiopiens
.■ les peuples qui étoient au-delà, dans l’interieur du
•.pays. Entre ces Africains , le s . uns avoient des
terres, qu’ils cultivoient, d’autres n’avqient quç
.des troupeaux. Les uns 8c les autres étoient goü-
.vernés par des rois.
Mais, félon le même auteur, il y avoit une
autre forte d’Africains , indépendans, qui n’avoient
ni moeurs, ni juftice , 8c ne vivoierit que de brigandage.
Ils fortoient de leurs retraites, le jettoient
fur les hommes 8c fur les troupeaux , & s’en-
fuyoient avec leur butin. Accoutumés à la vie
des animaux, ils paffoient à l’air les jours 8c les
nuits, 8c n’étoient vêtus que de peaux de bête.
Les plus puiffans poffédoient quelques tours, près
.des rivières ; ils y rewroient leurs provifions. Ceux
d’une condition moindre, qui vivoient fous leur
protection, leur prêtoient ferment de fidélité. Cependant
ils les traitoienTde compagnons. Mais on
condamnoit à la mort ceux qui cherchaient à
s’affranchir de cette fervitude.
: Ils n’aYoient pour armes que. trois fortes de
lances 8c des pierres. Leur genre de coràbât, foit
pour l’attaque, foit pour la dèfenfe , étoit la eourfe.
Ils attaquoient à FimprOvifte, 8ç s’enfiiyoient fi
l’ennemi faifoit réfiftance. Aufli étoient-ils fort habiles
à lancer des pierres. Ils n’obfervoient aucune
juftice à .l’égard des étrangers*
A FR ICA , Afrique. Ce nom paroît venir'de
l’oriental P^hré, le foleil dans fa force, ou le midi/
& ce nom convient parfaitement à la grande partie
de notre globe, à laquelle on Fa donné , foit à
caufe de la chaleur que Fon y éprouve, (oit parce
qu’elle fe trouve au midi de l’Europe.
Mais les anciens ne donnoient pas le nom d'A*
frique à toute la partie que nous comprenons actuellement
fous Ce nom : ils ont même varié entre
eux. Les Grecs paroiffent l’avoir d’abord appellée
Libye. Quant à la différence des fentimens, elle
eft très-fenfible.
Salufte 8c Pomponius Mek 1le Comprennent pas
dans l’Afrique l’Egypte ni la Marmarique. Strabon
8c Denis le Périégète donnent le Nil pour bornes
entre l’Afie 8c l’Afrique , 8c cette idée étoit très-
ancienne. Mais Hérodote en avoit montré l’erreur,
en obfervant que l’on n’auroit pu , d’après cela,
dire à quelle partie appartenoit le De lta, puifqu’ii
avoit le -Nil à Foueft 8c à l’eft. On fentit de même
que la mer Rouge , ne laiffant entre elle 8c la
Méditerranée qu’une langue de terre affez étroite ,
bornant enfuite l’Egypte jufqu’à la mer, on ne
pouvoit rien de ce côté à l’Afie. Aufli dés le temps
de Strabon, un fentiment affez général donnoit, de
Ce côté la mer Rouge, pour bornes à l’Afrique.
Agathemer 8c Ptolemée penfent de même. Mais
l’Afrique , prifè dans ce fens ; comprenoit d’autres
grands pays, un feül avoit le nom $ Africa oii
d’Afrique propre. Voici quelles étoient les principales
parties de l’Afrique , en allant dé l’eft à
Foueft : Ægypius, l’Egypte ; Libya, la L ib y e ;
Marmarica, la Marmarique ; Cyrendica,, la Cyrénaïque
; Syrtica , la Syrfique ; Africa, F Afrique
propre ; Numidia, la Numidie ; Mauretania, la Maurétanie
; Æthiopia, l’Ethiopie. En général, ôn donnoit
ce dernier nom à tout l’intérieur du pays.
Divifons de l’Afrique , félon Ptolemée. Ptolemée
commence fa divifton de l’Afrique par l’occident.
Voici les noms des principales provinces , qu’il
appelle aufli Strapies (ccLT^cLTriu.c) , Mauritania Tin-
gitana , Mauritanid Cefarienfis, Numidia , Aphrica,
Cerendica , Marmarica, Libya propriè dicta, Egyptus
tota , Libya interior, Ethiopia fub Ægypto , Æthiopia
interior.
Voici donc onze provinces qui équivalent aux
neuf que j’ai nommées ‘ci-deffus, 8c qui n’en diffèrent
que par la diftin&ion que fait Ptolemée des
deuxLibyes 8c des deux Ethiopies. (V o y e z chacun
de ces drtieles. )
A f r i c a , ou l’Afrique propre, province d’A frique.
On ne peut guère lui afiigner des bornes
très-précifes, excepté à l’eft 8c au nord, où Fon
trouvoit k mer. La côte orientale commençoit au