
enlevèrent une partie de fou territoire. Cependant
lorfque ce prince fut chafle de Tarente, il fut bien
reçu à Brunduftum, & après fà'moit on y érigea
fa ftatuë. M. Mazochi penfe qu’elle avoit été fondée
par des Iapyges. Les Romains y envoyèrent une
colonie l’an 509. C ’étoit dans ce port que l’on s’ein-
barquoit ordinairementpour paffer d’Italie enGrece ;
& le vent y étoit fi favorable que, félon Zoiîare
( an. rom. I. I l J ) , le même vent pouvoit fervir à
entrer dans le port & à en fortir. Ce qui pouvoit
venir de la diftribution du local ; car Strabon dit
qu’il y avoit plufxeurs ports enfermés par une feule
entrée. Ce fut à Brundufîum qu’O&àvë prit d’abord
le titre de Céfar, & qu’il conclut une trêve avec
Antoine. Vers le temps où fe fit cette trêve, Virgile
mourut dans cette ville , patrie du' poète Pacuvms.
Selon M. l’abbé Chaupi, le premier nom de cette
ville étoit Mcffapie, qui fignifioit tête de cerf, 8c in-
diqnoit à-peu-près la forme de fon port.
BRUSIS, contrée de la Macédoine, appelée ainfi,
félon Etienne de Byfance , d’après Brufus, fils
d’Emathus'.
B RU T II, les Brutiéns, peuples qiii liabitoient
la partie la plus méridionale de l’Italie, nommée
.usuellement Calabre, & alors Bruùum. On peut
voir à l’article de ce pays, les différentes étymologies
que l ’on en donne. Voici ce que l’on trouve
dans les anciens.„
Des efclaves des Lucaniens, accoutumés, comme
leurs niai très, à la vie la plus dure, & voulant s’affranchir
xle la dépendance dans laquelle ils les rete-
noient, s’armèrent & fe rendirent indépendans. Leur
révolte, dit-on, leur méritaje nom de Bruùi. Quoi
qu’il en foit, ils fe rendirent maîtres de la partie
méridionale de l’Italie, foumife alors aux Lucaniens.
Les côtes de ce pays avoient d’abord été
peuplées par des Orientaux, puis.par des Grecs;
les Lucaniens ni les Brutiéns n’entreprirent pas
de. rien changer à leurs ufages, & fe regardèrent
feulement comme les maîtres de tout le pays, dont
les autres n’avoient que de petites portions. Infen-
fiblemem la différence entre les Brutiéns & les
Lucaniens s’évanouit, & les Romains ne virent
que des fujets dans les uns comme dans les autres.
BRUTÏUM , contrée de l’Italie, la plus méridionale
: e’eft aujourd’hui la Calabre. Les anciens
ont fait venir ce nom de celui de Brutii, qui, félon
‘ eux, fignifioit en lucanien, des rebelles. Les Brutiéns
étoient, - difoit-on , des efclaves révoltés. ( Voyeç
ce mot). Mais ne peut-on pas croire que le nom
de Bruùum fut donné au pays d’après la nature
de fes productions ou de fon fol? Cette explication
eft bien naturelle. On peut donc admettre, avec
M. Gébelrn, fi l’on v eut, le mot ber 9 bret, lignifiant
en celtique, arbre, forêt, pour l’origine du
nom d’un pays qui étoit couvert de bois ; ou plutôt,
comme la plus grande partie de ces arbres étoient
réfineux, on rrouvoit dans lé mot oriental brata,
ou , comme difent les Syriens, bruta ( arbre réfineux
) , l’origine du mot Bruùum. Ce qu’il y a de
fingulier, c’eft que le mot Calabre paroît avoir même
origine & même fens.
Calab, en oriental, fignifie de la poix, de la rèfine.
Quoi qu’il en foit, ce pays formoit une afîez
grande prefqu’île, qui avoit au nord la Lucanie,
& au fud le détroit de Sicile.
Ses principales rivières étoient : _
i ° . A l’oueft,
Le Lamates, le Metaurus. '
a0. A i’eft, "
Le Coecirius, le Targin es, le Neoeth'us & le Cr alfas %
qui, coulant du fud au nord, éritroit un peu dans la __
Lucanie.
Les principales villes étoient :
i°. Sur la côte occidentale , du nord au fud,
Pandofia, Convenùa Hipponium Rhegium..
oP. Sur la cote orientale ,^du fud au nord.
Locri, Scylaciûm, Croton, Petilià, Rofciamtm.
BRUTIUM PROMGNTOklUM ( Cabo de
Scïlio ) , promontoire de l’Italie, dans le Bruùum. Il
en eft parlé par Pomponius Mêla.
BRUTOBRIA, ville de l’Hifpanie, felon Etienne
de Byfance. Cet ancien la place dans la Bétique,
entre le fleuve Boetis & les Tyritains, plus connus
fous le nom de Turditains. Cet auteur fait obferyer
que le mot de Brutobrïa préfente le même fens que
Brutopolis.
BRYANIUM, ville de Grèce, dans la Macédoine.
Elle étoit fituée fur l’Erigon, felon Strabon.
Elle eft mife dans la Thefprotie par Etienne de
Byfance. Cette ville eft nommée Bryanium par
Tite-Live (/. x x x i , c. 39 , édition de Barbon, >77i f
BRYAS. Cédrène & Zonare, cités par Ortélius,
difent que c’étoit le nom d’un lieu fur la côte de
l’Afrique propre.
BR YA ZO N , rivière de l’Àfie mineure, dans la
Bithynie, felon Pline. '
B R Y CÆ , ou B r y c e s , les Briques, peuple de la
Thrace, dont il eft parlé dans Etienne de Byfance.
Ils font indiqués par Philip. Ferrarius Alexandrinus,
dans fon lexique géographique, entre le N eft Us &
VHebrus. Je ne doute pas que ce peuple ne foit le
même qu’Etienne de Byfance nomme plus bas
BpvP & Bpvyct).
BRYCHUS, rivière d’Europe, dans la Macédoine.
Elle couloit dans la prefqu’île de Pallène.
Il en eft fait mention par Lycophron.
B R Y E L IC A , contrée de l’Afie mineure, dans la
Cilicie, felon Ptolemée.
BR YG E S , ou B r y g i e n s , peuple de l’Afie mineure,
dans la Bithynie. Après avoir pafte d’A fie
en Europe, ils étoient revenus d’Europe s’établir
. en ce canton, avant le voyage des Argonautes,
au rapport d’Hérodote.
Ce peuple é.oit fi fauvage, felon Strabon, qu’ils
habitoient des cavernes dans leur pays natal ; eér
pendant ils étoient très-paflionnés pour la mufique.
Ce font les mêmes, felon ces auteurs, qui furent
appelés depuis Phrygù, ( Voÿe^ ce mot & celui de
B r ig a n t e s ) .
BRYG EYÜE S, île de la mer Adriatique, dans !
l’Illyrie, félon Oftéliùs, -qui cite Apollonius.
BR YG IA S , ville de la Macédoine , félon Etienne
de Byfance. '
BRYGIUM, ville de la Macédoine, félon Etienne
de Byfance. I l en eft aufli parlé dans Pline, l. iv ,
c. 10. Elle n’étbit pàs loin'du promontoire Canàtrce. |
BRYLLION ; ou B r Y l l iu m , ville de l’Afie mineure',
dans la Bithynie. Elle était fituée dans la
Propôritide, félon Plïnè & Etienne dë Bÿfânce ( 1).
Ephorus croyoit que cette ville avoit aùiîi, été
nommée Ceium.
BRYORUM L IT T U S , contrée maritime d’A frique,
dans là Cyrénaïque , félon Ptolemée.
BR Y SA C IUM , nom d’une ancienne ville de
l’Illy rie , félon Etienne de Byfance, qui la donne
à la Parthina. Mais on ne connoît pas de province
de ce nom; les commentateurs croient dèvoir lire
Parthène. ' , ;
BR Y SÀN I, les Bryfans, peuple que Pline place
dàns l’Inde.
, BRYSEÆ,ville de la Grèce, dans la Laconie.
Paufanias parle de cette ville, qu’il nomme B/3Ù<rs«t/,
Bryfeoe, au lieu que Homère écrit BpvcréidifBryfeioe.
Sylburge penfe que dahs Paufanias il faudrôit lire
Bp uirtcLi. M. l’abbé Gédoyn fait urie autre remarque ■
qui me parôît portier à faux : il voudroit que'l’on
lût Brafes, & il dit qUë ce nbm fe trouve d'arts
Etienne de Byfance. Cet auteur en effet dit
cite Paufanias, /. 3 [sv tpivca ) ; mais comme Prafies
a quelquefois été nommée Brafies, on peut croire
qu’il appélle bette ville de ce fécond nom. Au refte,;
au temps de Paufanias, elle ne fubfiftoitdéjà plus.
'Elfe fe trOiîvoit a la defcente d’ünè montagne.. Il
y reftoit feulement un temple de Bacchus, dans
lequel les femmes feules pouvoient entrer. M. le
R o y , voyageant en Laconie, croit avoir retrouvé
fon emplacement : il en parle dans fon ouvrage
comme un des plus beaux monumens de la Grèce.
Vers le fud de cette v ille, dit Paufanias, en allant
au montTaygette , i l .y avoit un bois nommé les
chajfes ' ( Qnp'cn ) , parce que en effet on y 'chafToit
'toutès fortes de bêtes fauves. C ’étoit vers ce lieu
qùë fon difoit que Hercule s’étoit tenu caclié tandis
que Efcüiape panfoit la bleffure de fa cuïffe.
BRYSEIÆ , Üpvo-eîcu. C ’eft ainfi que Homère
nommte la ville de Bryfeoe. , ou Br y fiez. ( Voye% le
premier de ces noms ).
BRYSIÆ, anciehrie’ville du Péloponnèfe, dans
l’Elide, félon Etienne de Byfance. .
BR Y ST AC IA , ville de l’Italie, dans le pays des
(Enotriens , félon Etienne de Byfance. Cluvier
croit la reconnoître dans le Bruùum, au lieu appelé
aéiuellement Brialico. Il écrit Bruftacia, mais
Etienne de Byfance dit BpvsTciHect.
(1 ) Car il ne faut pas feulement entendre par Pro-
•pontide la mer qui le trouv e entre l’HeUëfpant 3t le
Bofphore de T h fa c e ; mais une petite province de l’A fie
mineuré, qui porta ce nom fous les empereurs Grecs.
B U B
B U
BU AN A , petite"'ville de l’À fie , dans la Grinde-
Àrmérfïey Telon Ptolemee.
BUACE, les Buaens, peuple de là Libye. En fai-
fant connoître ce peuple, un auteur dit qu’un homme
y commun doit aux autres hommes, 6c .une temme
àux autréstfemmes. Dans ce cas, le roi 6c la reine
avoient une part égale- au gouvérnèment.
: B U B À , nom d’une ville'd’Italie, que Ptolemée
place dans le pays du peuple ‘•Frintam. < n
BUBA CEN ï., contrée de l’Aïie. Qninte- t.ürle
dit que Polyperchon la fournit à Alexandre-le-
G ranci. . . , , ,
BUBASIS, village d’Egypte,-dont lEtymolo-
gic'on"fait ihention.' . - j; ' .
BUB ASSUS,' coMttéé de l ’Afie mineure, dans la
Carie-,félon Pline]1 : _
BUBASTIAGüM:;iâirnom que l’on donnoit à
un des bras du Nil, fur lequel étoit fituée la ville
de Biibüfiis, dans la Baffe-Egypte. Ptolemée fait
mention de c e nom en décrivant le petit D e lta ,
i partie -du grand Delta d’Egypte. C eft en exami-
. nânt des cartes faites • fur le lieu , que l’habile
M. d’Aiivillè S’gft' Convaincu que le canal Bubaf-
- tique'de Ptolemée n’eft pas-celui qui alloit de
Bubafte à la mer, puifque c’étoit le canal Pélu-
• flaque; m is que celui que Ptolemée nomme Bu-
baftique remonte de cette ville en allant au fud
jufqu’à ce qu’il fe rende, avec le Trajanus Candis,
' dans un-lac appelé Lacus aman.
BUBASTIS, félon Hérodote & Pomponius
Mêla ; Bübàstos , félon Polybe, Strabon & Ptolemée,
ancienne 8c fameufe ville de l’Egypte, qui
étoit fituée près de la rive droite d’un bras du N il,
qui en prenoit le furnom .de Bubafliacum. Elle eft
nommée dans Ezéchiel Phi-Befeth. Diane étoit particuliérement
adorée dans cette ville. Hérodote fait
mention des affemblées qui s’y tenoient en 1 honneur
de. cette déeffe. On y rèvéroit aufli les chats .
Bubastis , ville de i’A fié mineure , dans la
Carie, félon' la Martinière, qui cite Etienne. Je
n’ai pas trouvé ce lieu dans Etienne de Byfance ;
quel eft donc le ‘texte dont il parle?
BUB ASTUS A G R IA , lieu de l’Egyp te, auprès
de Léontopolis, dans le gouvernement d’.Héliopolis,
felori Jofeph. Ant.
Bubastus lacus , le lac de Bubafte, félon
ÆUen, cité par Ortélius. Je foupçonne que c’eft
celui dont j’ai parlé à ‘l’article Buba s tia cum .
BUBEGENTÆ, les Bubegentes, peuple entre les
Goths vaincus, félon Jornandès, par les Wandales.
BUBEIUM N A T IO , peuple de l’Afrique intérieure.
Pline dit que ce fut un de ceux que Cornélius
Battras- fubjugua pour les Romains.
BUBENS1S LIMES , lieu de l’Afrique, dans le
gouvernément de la Tripolitaine, félon la notice
de l’empire.
BUBENTANI ,les Bubentans. Ce nomfe trouve
dans le texte de Denys d’Halicarnaffe.