
en leur faveur une pluie abondante. Probablement
ce n’étoit pas de la pluie que Bon étoit venu demander
aux Eginètes, mais des fecours d’argent, dans un
temps où leur grand commerce leur permettoit d’en
donner. Près de l’Eacéon , on voyoit le tombeau de
Phocus, tué malheureufement par fon frère Pelée.
Il y avoit, à quelque diftance du port, un théâtre ,
qui ne le cédoit pas en beauté à celui d’Epidaure :
on admiroit la conftrii&ion du ftade qui étoit derrière
ce théâtre.
Dans la ville d’Egine étoient trois temples, peu
éloignés entre eux : c’étoient ceux d’Apollon , de
Diane & de Bacch'us. Apollon étoit le feul qui y
fut repréfenté nud. Le temple d’Efculape étoit plus
lo in , & ce dieu y étoit repréfenté aflis.
Les Eginètes, après avoir été gouvernés par des
rois, dont deux ou trois feulement font connus,
s’érigèrent en une efpèce de république, dirigée par
les loix & les confeils d’Epidaure , contre laquelle
ils fe révoltèrent cependant, lorfque le commerce
les eut rendus riches & puiffans. Dans la guerre
des Perfes , ce furent les Eginètes, après les Athéniens
, qui fournirent un plus grand nombre de
vaiffeaux ; cependant jaloux de la puiffance d’A thènes
, & engagés par les Béotiens, il^ fe jettèrent
fur l’Attique. Tel fut le commencement de la haine
qui divifa toujours les Athéniens & les Eginètes ;
ceux-ci furent à la fin chaffés de leur île , & obligés
d’aller chercher fortune ailleurs. Ils fe retirèrent
dans l’île de T h y ré e , fituée dans le golfe Argo-
liqu e, près des confins de la Laconie & de l’Ar-
golide : & , après le renverfement de la puiffance
des Athéniens , ils rentrèrent dans leur île , mais
fans avoir jamais recouvré leur premier état de
puiffance. Sous le règne de Vefpafien, Egine fit
partie des provinces romaines j ainfi que les autres
états de la Grèce.
EGION , ou plutôt Æ gium. (Voye\[ ce mot. )
EGLON , ville royale de la Paleftine, dans la
tribu de Juda, félon le livre de Jofuè 9ch. iy.
Le roi d'Églon. fut l’un des cinq qui vinrent attaquer
Gabaon, & qui furent vaincus par Jofué.
Eufèbe dit que ce n’étoit plus qu’un villagede
fon temps, à l’orient d’Eleuthéropolis. On croit que
c’^ft la même que Jofeph nomme Agalla.
Les Septante l’appellent Aglon ; & elle eft nommée
Odolla, dans l’édition dé la Vulgate de Sixte V .
EG N A TIA , ville d’Italie ., dans la partie nommée
Peucetie. Elle étoit fur le bord de la nier,
à l’eft de Beùutn. Il refte encore l’enceinte de fes
murailles, dans' un lieu où l’on a conljruit une tour
pour garder la cote : cette tour retrace l’ancien
nom : elle s’appelle Agnatfo.
Eg n a t ia , ville épifcopale d’Afrique, dans la
Byzacène, félon la notice épifcopale d’Afrique.
EGNATIOLUM (Monopoli) , nom d’une petite
dation de l’Italie.
E G O N A , rivière de la Gaule. C ’eft ainfi que
l’Anonyme de Ravenne nomme la rivière d’Ionne.
EGONUM VICUS. Polybe , cité par Baudrand,
nomme ainfi un lieu de l’Italie, dans l’Emilie.
On croit que c’eft Vicovença, à feize milles de
Ferrare.
EGORIGIUM a village de la Germanie. L’itinéraire
d’Antonin le marque entre Trêves & Cologne.
La table de Peutinger dit Igorigium. Cluvier croit que
c’eft aujourd’hui le village de Ruit, dans le pays de
Trèyes : mais M. d’Anville le fixe à Jonkerad, château
fur la rivière de K ill, qui fe rend dans la Mo-
zelle.
E G O S A , ville de l’Hifpanie, dans la Tarragon-
noifé, au territoire des.Caftellans.
E G R A , ville de l’Arabie , près le golfe d’Alla,
félon Etienne de Byfance.
Elle eft placée plus avant dans les terres paç
Ptolemée & par Pline.
EGUILGUILITENSIS PLEBS. La conférence
de Carthage nomme- ainfi une églife de l’Afrique.
Ortélius penfe que c’eft le même lieu qu’lgilgilis >
fur le golfe de Numidie.
E G U ITU R I, peuple des Alpes. Il étoit un de
ceux vaincus par Augufte , & dont il eft fait mention
dans l’infcription du trophée qui lui fut érigé
à cette occafion. Pline.
EGUIZENSIS, fiège épifcopal d’A frique, dans
la province -proconfulaire, félon les aétes de la conférence
de Carthage. C ’eft le même qu’Egugenfis.
EGURRI, peuple de l’Hifpanie, dans la Tarra-
gonnoife. Ptolemée nomme leur chef-lieu Forum
Egurrorum.
E I
E IDETES, peuple de l’Ibérie, félon Etienne de
Byfance.
EIDOMENE , ou Idomene. Thucydide, cité
par Etienne de Byfance, nomme ainfi une ancienne
ville de la Macédoine. Ptolemée dit Idomevee. , & la
place dans l’Emathie. Il en eft fait mention par
Thucydide.
EIDUMANIA ,ID UM AN IA , ou Idumanjus ,
félon les divers exemplaires de Ptolemée ».rivière de
l’île d’Albion. Selon Cambden , c’eft aujourd’hui'la
Blackwater.
E ILE I, village de Grèce, dans le Péloponnèfe.
Paufanias le place fur le chefain de Troezène à
Hermione. Il dit qu’il y avoit deux chapelles * L’une
dédiée à Cérès , & l’autre à Proferpine.
EILENIA, nom d’une ville & furnom de Minerve
, félon Phavorin, cité par Ortélius : mais il
ne dit pas de quel pays étoit cette ville.
EILESIUM, lieu de la Grèce, vers la Béotie,
vraifemblablement. Homère en fait mention.
EILOTÆ. Polybe nomme ainfi un peuple de
l’Hifpanie.
Athénée rapporte que l’on donnoit ce nom'à
Lacédémone, à une forte d’efclàves ; & Ortélius
dit, fur l’autorité de Paufanias , qu’ils étoient nommés
ainfi de la ville ftHelos. ( Foye^ ce nom. )
ÉIMINATIUM, ville de l’Illyrie, dans h Dal-
matie, félon Ptolemée, qui la place 2.5 min. plus
méridionale que Termidava.
EINATUS. Etienne de Byfance nomme ainfi une
ville de l’île de Crète. Il ajoute que quelques auteurs
prenoient ce nom pour celui d’un fleuve ou d une
montagne. Héfychius dit qu’il y avoit un lieu de ce
nom dans l’île de Crète , .& un autre eh Afie ml"
neure, dans la Lycie.
EIOJS , ville de Thrace, fur la gauche & près
de l’embouchure, du fleuve Strymon, félon Plutarque.
Elle étoit fituée à quatre milles d Am-
phipolis, à qui elle fervoit de port. Elle avoit ete
fondée par une colonie de Mendéens. C ’eft de cette
ville que le Strymon a quelquefois porte le nom
d'Eeionien. On la nomme aujourd’hui Rendina.
■ EIONES, ville de la Grèce, dont parle Homère
, dans l’énumération des vaiffeaux, & qu il
donne aux Argiens : j’en ignore la pofitioa. Euf-
tathe, en parlant des villes nommées Eïon, prétend
que ce nom fignifie rivage ; & Strabon, en
parlant d’Eïones, dit que c’étoit le port de My-
cènes.
EIRESIDÆ, peuple de Grèce, dans l’Attique. :
Il étoit de la tribu Acamentide. Spon en fait
mention.
EISAD IC Ï, village de la Sarmatie afiatique, fur
le mont Caucafusl
E ISC AD IA , ville de l’Hifpanie, dans la Lufi-
tanie. Appien dit qu’elle fut prife par Servillien.,
EIZELOS, nom qu’Etienne de Byfance donne _
à un ancien château de la Sicile.
E K
EKRON ( Akron ) , ville de la Paleftine.
E L
E L A , lieu de l’A fie , fous la dépendance du roi
Attale. Polybe, cité par Etienne de Byfance, dit
qu’il s’y faifoit un bon commerce.
E L A B A C A R A , lieu maritime de l’Inde, en-
deçà du Gange. IL en eft fait mention, par Arrien.
E LA C A TÆ ÜM , montagne de Grèce, dans la
Theffalie, félon Etienne de Byfance & Apollonius,
cités par Ortélius.
E LÆ A , ville maritime de l’Afie mineure, dans
l’Eolide, à l’embouchure du Caïcus, en face de la
partie fud-eft de l’île de Lesbos. Elle fut bâtie par
Mnefthée & les Athéniens qui allèrent au fiège de
T ro y e , félon le rapport de Strabon.
Les habitans de Pergame y tenoient leurs vaif-
• féaux, félon Etienne de Byfance, qui ajoute qu’elle
fe nommoit anciennement Cidoenis. Pomponius
Mêla & Frontin font aufli mention de cette ville.
Le dernier dit Ælia.
E l æ a . Etienne de Byfance nomme ainfi une
ville de la Phénicie, entre T y r & Sydon. C’eft
vraifemblablement la même qui eft nommée Etais
par Denys. le Périégète.
El æ a . Ptolemée place ’un promontoire de ce
nom dans la partie orientale de l’île de Cypre.
( Voye{ E læ a A c r a ).
E l æ a . Les anciennes éditions de Pline nomment
ainft une. ancienne ville de l’île de Crète ; mais le
P. Hardouin écrit Et e a .
E l æ a , nom d’une île de la Propontide, félon
Pline. Elle étoit ainfi nommée à caufe de fes
^oliviers. _ ’
El æ a , montagne de la Paleftine, à fix ftades &
à l’orient de Jérufalem, félon Jofeph, cité par
Ortélius.
E læ a , ville & port de mer de l’Afie mineure,
dans la Bithynie, près de la M y fie , félon Etienne
de Byfance.
Elæa. Le même géographe nomme ainfi un port
de l’Ethiopie.
El æ a A c r a . Ce mot A’Acra, comme je l’ai
dit ailleurs , fignifie pointe. On avoit donné le nom
d'Elan Acta à un petit promontoire de l’île de
C yp ré, fitué au fud-eft de Salamis. ■
E LÆ Æ , ville de la Thrace. Procope dit que
c’eft le nom d’une des forterelfes que l’empereur
Juftinien fit bâtir en Europe.
ELÆAS, port de Grèce, dans l’Epire. Ptolemée
le place dans la contrée des Almines.
ELÆON, montagne de la Paleftine, à une ftade
de là ville de Jérufalem, félon Jofeph. On voir,
dans les aftes des apôtres, que c’eftfur cette montagne
que les Juifs prirent J. C. après fa dernière
cène, & d’ott, il monta au ciel après 'fa réfur-
rcâion.
F.læ o n , ville maritime de Grèce, fur la côte de
la Béotie, dans la partie nord de la Tanagride, vers
l’Euripe. L’édition du P. Hardouin porte Hèléon à
caufe de l’alpiration grecque. Le fentiment le plus
raifonnable fur l’origine de fon nom , c’eft qu’elle
le droit des marais qui étoient aux environs , dm
Tatt' S Â » r , :
ELÆEUS. Etienne de Byfance nomme ainfi un
peuple de la tribu Hippothoontide.
ELÆUS MURUS, ou Elæ o s T ic h o s . Le même
géographe donne ce nom à une ville de l’A fie mineure,
dans la Lycie.
E l æ u s , ville de la Cherfonnèfe de Thrace,
félon Ptolemée, Harpocration, Strabon , Scylax &
Tite-Live. Etienne de Byfance dit fimplement :
u ville de l’Hellefpont ». C ’eft qu’en effet elle étoit
fur le bord du détroit de ce nom, à l’entrée à
gauche en venant de l’Archipel. C ’eft aujourd’hui
le nouveau château d’Europe, à l’entrée du détroit
: des Dardanelles.-
1! y avoit à Eloeus: ou Eléonte, une chapelle de
Protéfilas avec le tombeau de.ce héros. Ce fut lui
qui, le premier des Grecs, defc-endit à terre, & fut
tué par Heflor, lors du paffage en Afie. pour le
fiège de Troye.
! N. E. C’eft à tort que l’abbé Gédoyn nomme