
ASEM, ville de la Paleftine, dans la tribu de
Simépn, félon le livre de Jofué, ch. 19, v. 9.
ASENA, ville de l’Hifpanie, dans le territoire
des Carpétains. Il eft fait mention dans Tite-Live
comment elle fut prife par les Romains.
A s e n a , ville de la Judée, dans la tribu de Judas,
félon le livre de Jofué. Cette ville depuis, fut com-
prife dans la tribu de Dan.
ASENI, les Afènes, peuple d’A fie, dans l’Inde.
Selon Pline, ils avoient trois villes dans leurs pof-
feflions. La capitale portoit le nom de Bucéphale.
ASER, ville de la Paleftine, éloignée de la tribu
dont elle portoit le nom. Elle étoit fituée entre
Scythopolis & Sichem.
A ser, bourg de la Paleftine, qui étoit fitué entre
Azoth & Afcalon, félon Eufèbe, Onomat.
A s e r ( la Tribu d3 ). Cette tribu occupoit la
partie nord - oueft de la terre promife. Elle étoit
bornée au nord par le mont Liban, au fud par la
vallée de Jephtaël, à l’eft par la tribu de Nephtali,
& à l’oueft par la grande mer.
A SER GAD DA , ville de la Judée dans la tribu
de Judas ; félon le livre de Jofué elle étoit au midi
de cette tribu.
ASERMUS, village delà Cherfonèfe de Thrace,
félon Ortélius.
ASER V A L , lieu de la Paleftine. Il en eft fait
mention dans le livre de Jofué.
A SES, peuples Scythes qui habitoient vers le
Bofphore Cimmérien. Leur peuplade s’étendoit fort
loin vers le nord, & ils faifoient des courfes jufques
dans la Germanie. Il en eft fait meHtion par plu-
fieurs auteurs anciens.
ASFELD, nom d’une campagne dont parle
Paul Diacre. Ortélius croit qu’elle étoit vers la
Dacie.
A SG IL IA , île fituée dans le golfe Perfique, fur
la côte de l’Arabie hèureufe, félon Pline.
A S IA , l ’Afie. Quoiqu’il foit d’ufage, lorfqu’on
traite de la géographie moderne, de donner l’Europe
comme la plus intéreflante des parties de l’ancien
continent ; cependant, en traitant de la géographie,
c’eft-à-dire, en parlant des temps qui ont
précédé notre ère, en remontant jufqu’auxépoques
les plus reculées, on eft décidé par la raifon & par
la juftice, à donner la première placeàl’Afie. On
ne lui difpute pas l’avantage d’avoir été le berceau
du génie, & certainement elle a été aufli celui des
connoiflances phiiofophiques & morales. Je puis
ajouter à ces titres celui qui doit être fans prix aux
y eu x du chrétien, le bonheur d’avoir été le théâtre
des myftères de notre religion. Ces vérités font fi
généralement reçues, que ceux même qui, n’admettant
pas la poflibilité phyfique d’un déluge univer-
fel fe refufent, par une conféquence néceflaire,
à croirel’hiftoire de N o é ,& la difperfion de fes trois
fils, ne nient pas cependant que l’Afie n’ait fourni
à l’Afrique & à l’Europe leurs premiers habitans.
On les rameneroit, ce me femble, à notre croyance,
fi F011 vouloit confulter les lumières qtie nous procure
l’hiftoire , même celle des Païens. Les Egyptiens
fe donnoient pour premier ro i, Ménès ; mais
le premier roi d’un pays n’en eft pas ordinairement
le premier habitant. Les Orientaux nommoient ce
pays Mifrim ; & M oy fe , inftruit des antiquités des
nations, nous fait connoître un Mifraïm. Les Grecs
reconnoifloient un Ion pour un de leurs plus anciens
ancêtres; & Moyfe nous parle de Javan, dont
le nom fe lit aufli Ion en hébreu. Cet écrivain facré
reconnut, & peut-être les prêtres Egyptiens, peut-
être aufli les Orientaux dont les écrits ne nous font
pas parvenus, reconnoifloient-ils comme lui, Gomer
père des premières peuplades qui paflerent dans
les parties ieptentrionales de l’Europe, & formèrent
cette nation de Gomérites, que l’on a depuis connus
fous le nom de Celtes. Les defcendans de Magog
furent appellés Scythes. Quoique inftruits d’abord
à la même école, ils parlèrent enfuite un langage
différent; maison retrouve cependant entre eux
un très* grand rapport. D ’autres defceftdans des
frères de Gomer & de Javan, peuplèrent d’autres
contrées de l’Europe. J’en parlerai au mot GraiiSc
Gracia. Il n’y a rien dans ces faits que ne puifie
très-bien admettre la plus faine critique, rien dont
un homme qui n’admettroit pas le miracle de la
révélation, puifle fe fervir pour infirmer le langage
des faintes écritures. Cela, ce me femble, fe réduit à
cette queftion purement hiftorique, & je ne prétends
pas me permettre de parler ici en théologien.
Chaque nation a eu fes commencemens, les individus
qui comptent un peuple o*teu des prédécef-
feurs. Quels font ceux des grandes nations' que
nous connoiflons ? Quels font ceux au-delà defquels
nous n’en connoiflons pas d’autre ? Je réponds :
Moyfe a écrit & probablement les favans cr*yoient
alors que les defcendans de Gomer avoient pafle
en Europe ; que ceux d’Elam, d’Aflur, &c. avoient
peuplé l’Afie ; que ceux de Mifraïm avoient peuplé
l’Afrique. Ceux de Canaan avoient donné leur nom
au pays qui l’a porté. En examinant les langues
de ces diflïérens peuples, un favant Breton ( 1 )
a trouvé un fi grand rapport entre elles, que cet
accord eût décidé fa foi s’il n’eût pas été d’ailleurs
pénétré des vérités de la religion. Le fonds de la
même langue fe retrouve par-tout, & certainement
ce ne peut être que la mite des liaifons les plus
intimes, d’une origine commune. Quelques éty mologies
que je dois aux lumières de ce favant,
ferviront, dans différens articles, de preuves à
ce que j’avance ici d’après lui. Mais comme
mon objet n’eft que de repréfenter l’Afie telle que
nous l’ont fait connoître les Grecs & les Romains,
( 1 ) M. le Brigant, auteur de plufieurs morceaux fur
la langue commune à tous les peuples. On ne peut qu’être
frappe, i 9. de la facilité que cette langue lui a donné
pour en apprendre beaucoup d’autres : du rapport
qu’il démontre entre fa langue naturelle ( la Celtique ) ,
& un très-grand nombre d'autres langues, dont il a rapproché
différens morceaux.
je m’en tiendrai à nommer ici les états qu’ils nous y
ont fait connoître.
Etymologie. Il ne me paroît pas que les anciens
aient donné une étymologie du nom d’Afie ,
comme ils l’ont fait du mot Europe. Je n’en citerai
que deux-5 données par des modernes. M. Court de
Gébelin croÿoit & a imprimé que le mot Afie vient
de l’oriental A s , Aïs, & en variant les lettres A f i ,
le feu, ou le pays du foleil, parce qu’il paroiflbit
aux nations de la Syrie & de la Caldée fortir, pour
ainfi dire, du fera des contrées qu’ils ont à l’Eft,
du centre de l’Afie.
M. le Brigant, que j’ai déjà cité, retrouve dans
fon celtique le mot A\e, fignifiant fiation, demeure.
C’eft dans ce fens le pays habité, par oppofition
aux parties "qui ne l’étoient pas encore lorfque cette
dénomination commença à avoir lieu.
Comme par la forme même d’un di&ionnaire,
chaque article doit être traité à part, je me contenterai
dans le tableau fuivant d’indiquer quelques-
unes des montagnes, des fleuves & des divifions les
plus connus de l’Afie.
T A B L E A U DES. P R I N C I P A L E S D I V I S I O N S D E L’A S I E .
A
CONS
par
S I E
IDÉRÉE
apport
fes
s L e T a u r u s , formant une grande chaîne qui s’étend de l’Afie-
% Mineure à l’eft.
montagnes > L’A M A N U s , autre branche au nord de la Syrie,
principales, ^ L e C a u c a s e , entre le Pont-Euxin & la mer Cafpienne.
LL’ I m a u s , grande chaîne qui féparoit les deux Scythies.
f L ’E u p h r a t e (Euphrates).
f l e u v e s \ L e T y g r e . . . (T y g r is ) .
principaux; j L ’ I n d u s . . . . (Indus) .
V - L e G a n g e . . . (Ganges.)
commençent en Arménie.
^ dans l’Inde.
C j C La M y fie , la Bythinie
au nord. j u p^hlagoni '
l ’ A s i e | ;
appelée
Mineure. I
nilieu.-
au midi.I
le Pont.
L’Etolie, l’Ionie, la Lydie.
La Phrygie, la Lycaonie, la Galatie.
La Cappadoce renfermant la petite
Arménie.
La Carie, la L y c ie ,
La Pamphilie, la Pifidie, & l’Ifaurie.
U O * } ï 3 r r"
La Syrie, la Phénicie, la Paleftine.
DIVISIONS 1 La Colchide, l’Ibérie, l’Albanie, la Scythie , vers le nord.
principales. \ L’Arménie, la Méfopotamie, l’Aflyrie , la Baby Ionie
La Sufiane, la Perfe, la Carmanie, la Gédrofie,
au milieu.
La Médie , l’Hircanie, la Parthie, l’Arie,
1La Matgiane, la Ba&riane, la Sogdiane, r Pétrée.
l’A r a b i e < Déferte.
t Heureufe.
l ’I n d e .
;::b f En-deçà du Gange.ange.
I .
‘ * \ Au-delà du Gange. aricrf» J .
fud.
L e f S in eT'} vers l Ä" ô^s-peu connus.
Géographie ancienne, F f