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Valérius Flaccus la donne à la Scythie. Il ajoute
qu’il y avoit beaucoup de cygnes.
E V A R IA , ville de la Phénicie du Liban, félon
Ortélius. Il en eft fait mention dans les aâes du
concile de Chalcédoine.
EUASPLA, fleuve de l’Inde, dans la partie fep-
tentrionale du mont Pâropamifus. Il couloit au fud-
eft fe jeter dans Y Indus , vers le 38e deg. de lat.
E V A Z A , fiège épifcopal de l’Aûe proprement
dite, fous la métropole d’Ephèfe, félon les a&es du
concile d’Ephèfe.
EUBOEA. Cette île , la plus considérable de la
Grèce, après celle de Crète, s’étendoit du fud-eft
au nord-oueft, depuis le trente-huitième degré de
latitude, jufqu’au trente-neuvième degré feize
minutes ; touchant, dans fa partie Septentrionale,
au vingt-unième degré de longitud e ,& dans fa
partie méridionale au vingt-deuxième & demi. Il
eft très-probable qu’il a été un temps où , même
dans toute fa longueur, elle faifoit partie du continent
de la G rèce, dont elle eft encore très-proche.
Elle n’y communique actuellement que par un
pont, confinât dans ielieu où étoit autrefois Chalcis,
au promontoire qui s’avançoît au fud-eft d'Aulis.
C ’eft-là que la mer, refferrée entre les terres, rend
plus fenfible qu’en tout autre endroit de la Méditer-;
ranée, le mouvement périodique connu fous lé
nom de ftux & reflux, & qui a pour caufe l’a&ion
du foleil & de la lune fur les eaux terreftres af-
iemblées en grandes maffes. Des détails un peu
étendus fur l’île d’Eubée, m’entraîneroient plus loin
que ne le comporte la nature de cet ouvrage^ Je
jn’en tiendrai donc aux connoiflances qui me pa-
roiffent indifpenfables.
Cette île fe nomme actuellement Negrepont. Gn
peut conjeCturer que ce changement fe fera introduit
ainfi du mot E up/Tos-, l’Euripe, qui eft tout près
de l’Eubée^ par une prononciation altérée ; on aura
fait Euripo, puis admettant un fon guttural, Egripo.
Je parle des Grecs dans un temps devenu barbare.
Les matelots occidentaux, non moins grofliers, &
de plus ignorans la langue grecque, entendant les
matelots grecs dire eîç ïôv Eypiorov (pis ton.Egripon)
pour indiquer aller vers-, ou à Egripo, c’eft-à-dire,
à l’île à laquelle ils donnoientle nom de YEuripe, qui
n’eft qu’un canal ; ces matelots, dis-je-, auront encore
altéré ces mots, & , en les réunifiant, ils. auront
dit Negrepont. Ç’eft à tort que quelques auteurs ont
cherché cette étymologie dans negro pont ; le pont
n’eft pas de pierres noires, & i i n’y a rien de cette
couleur aux environs. L’autre étymologie eft d’autant
plus naturelle, que beaucoup dp mots grecs
ont été dénaturés de cette manière : particuliérement
le nom de Conftantinople, que les Turs ont
amené à être prononcé Stamboul, formé de sfr rnv
•zrohty , ( eis t'en polin ), •
Vers le milieu-de la côte occidentale, cette île
forme une langue de terre ou promontoire, qui,
ferrant le continent de fort près, formelle détroit
que l’on appelle YEuripe, La configuration de la
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côte, foit au nord de ce promontoire, foît au fud,’
préfentoit plufieurs enfoncemens que les anciens
appeloient T«t Koihec 7 «V Ev@oinf, les creux de
l’Eubée.
Cette île , aftez montagneufe dans fa longueur,
étoit fertile, & produifoit abondamment du bled ,
de l’huile, du vin , & toutes fortes de fruits délicieux
: fes pâturages étoient fur-tout fort eftimés.
Les villes principales étoient, en commençant
par le nord ; Iflioea, ou Hifima, appelée aufli Oreus
& Mctropolis ,• Ædepfus, Chalcis, Eretria & Caryflust
tout-à-fait au fud. La côte orientale n’avoit pas de
lieu conftdérable, excepté un temple de Minerve ,
au nord de CorintKus.
Selon Ptolemée.
Cet auteur fait connoître un aftez grand nombre
de lieux dans l’île d’Eubée.
Cenaum, prom.
Atlantes Nejium.
Æ dip fus.
Chalcis. -
Eretria.
Amarynthüs.
Leonum Promontorium.
Gemflus.
Caphereus, prom.
Curva Eubcece (1).
Cherfone[us, prom.
Budori, ft. oftiai
Cerinthus.
Anemidis Fanum•
Horeus.
Phalaria, prom.
Dion, prom.
Cale Acte, ce que l’on peut
rendre en latin par Pul-
chrum Littus.
Caryflus.
L’île d’Eubée- à été defignée dans l'antiquité par
différens noms : les plus connus font.ceux de Chal-
cis (2), (YELlopie (3) ,* d'Aonie (4), d'Abantis (5 ) ,
de Maoris (6) , d,Oché'(y) , de Borno (8). Quant au
nom d’Eubée, on croit qu’il s’étoit formé par corruption,
des mots grec dvM @doc, bovis flabulum,
étable à boeuf, étymologie prife dans la; nature,
( i) Il femble que Ptolemée indique ici ces xo7x<* Eu-
jgfttaf du côté oriental, puifqu’il les place entré lé promontoire
Caphareus & le promontoire appelé Cherfonefus
ou prefqu’île -, au lieu que Strabon les indique depuis
Gsrafius, à'Toueft, jufqu’à la hauteur de la v ille d’Aulis
en Béotie.
(a) Gn a fait dériver ce nom de Chal.cé, prétendue fille
d’Afope, roi de Béoti®. J’adopte l’opinion de Pline , qui
le fait venir de. %ct*xos, du cuivre, parce que l’on en
trouvoit dans cette ville, •
' (3) D’après EJlops, fils d’ion , lequel étoit venu s’y
établir. ‘
(4) D ’après les Anones ( Foye\ Anowæ } , qui y avoient
eu des poffeflions. -
(5) D ’après les Abantes ( Voye\ A bantes ), ou , d’apres
un ancien héros nommé Abas,
<• (6) D u mot , longue, parce qu’en effet cette île
eft bien plus longue que large. On faifoit aufli remonter
ce nom à une nymphe, qui, difoit-on, avoit nourri Bac-
chus dans une des cavernes de l’ile. ;
(7) D’après le nom de fa plus haute montagne,.
(8) D’après les troupeaux que l’on y nourriffoit. Selon
Héfychius, borno eft un ânet mot qui fignifiôit troupeau.
puifque
puifque cette île étoit renommée pour fes excel-
iens pâturages.
L’Eiibée fut probablement une des îles dans lef-
quelles^’établirenr les premiers Orientaux qui pafférent
du continent de l’Afie vers les côtes de la
Grèce. Elle forma de bonne-heuce un état puiffant,
puifqu’Eléphénor, roi des Eubéens, conduifit quarante
vaifleaux à la'guerre de Troye. Solin place
au commencement de cette monarchie, les Titans ;
•c’èft ne rien dire. Les poètes y placent pour premier
roi A.bas, fils de Neptune & de la nymphe
Arétliufe. Ùn fils de Neptune devoit être un navigateur
un peu plus habile que les autres; du
moins, c’eft l’efpèce de vérité que laifîe entrevoir
ce récit des poètes. Les détails des règnes de ces
fouverains de l’Eubée font peu connus.
Au temps de Darius, fils d’Hyftafpe, les princi- |
pales villes de l’ile formoient autant de petits états j
féparés, gouvernés par des nobles que l’on appeloit
hippobaies, ou cavaliers , & qui n’étoient admis.au
gouvernement qu’autant qu’ils pouvoient nourrir
un certain nombre de chevaux. Mais cette forme
de gouvernement ne fubfifta pas. La démocratie lui
fuccéda. Enfuite des ambitieux s’emparèrent de
l’autorité.
. Ces tyrans eurent guerre avec les Athéniens,
puis avec les Thébai-ns. Sous le règne de Philippe,
les Macédoniens influèrent beaucoup fur le fort de
l’île d’Eubée. Ils furent également fournis à fon fils
Alexandre. A la mort de ce prince, jls eflayèrent
de s’affranchir de toute efpèce de joug étranger.
Mais Antigone le leur impofa de nouveau. En arrivant
dans cette île , les Romains, déjà maîtres d’une
partie de la Grèce, la trouvèrent foumife aux Macédoniens.
Le fénat les déclara libres. Cependant,
comme elle manquoit de forces pour foutenir cette
liberté, elle tomba, au pouvoir d’Antiochus & de
Mithridate. Les Romains vies 'affranchirent de ce
nouveau joug. Ce ne fut pas pour long-temps, car
Marc-Antoine fournit l’Eubée aux Athéniens. Peu
après, Augufte voulant fe venger des partifans de,
fon rival, enleva l’Eubée aux Athéniens, & lui
rendit la liberté. Elle 'en jouit jufqu’au règne de
Vefpafien, qu’elle eut le trifte fort de toute la
Grèce, & fit- partie des provinces romaines.
Èuboea. Strabon fait mention d’une ville de ce
nom. Il la place dansâ’îie Euboea, & ajoute qu’elle
fut engloutie par un tremblement de terre.
- Eu boe a , nom d’une ville de la Sicile, félon
Strabon. Cet ancien en parle comme d’une ville
détruite.1 Elle avoit été au milieu des terres, près
& au nord de l’A c h a te S à Toueft de la petire
Hybla, & au- fud de la fource de l’Eryces.
■ N. B. Fazel croit qu’elle a été remplacée par une
fortereffe nommée Caflellazio.
■ Euboea , ville de la Macédoine, félon Etienne de
Byfance; Il ajoute que les.Infulaires qui y allèrent,
furent nommés Abantes. '^''1
Strabon fait aufli nfëhtion de ce lieu.
Euboea, nom d’un lieu du-Péloponrièfe, dans
Géographie anciennet
l’Argolide, félon Etienne de Byfance. Il paroît par
Strabon , que c’étoit une colline. La montagne que
Paufanias met dans le même pays, étoit vraifem-
blablement la même chofe.
Euboea. Strabon donne ce nom à un lieu de
l’île de Corcyre,: & à un autre dans l’île de
Lemnos.
ÊUBURIATES, nom d’un peuple de^l’Italie,
félon Pline & Florus. Il habitoit fur la côte de la
Ligurie.
EUCARPENI. Pline nomme ainfi les habitans de
la ville d'Eucarpia, que Ptolemée & Strabon placent
dans la Grande-Phrygie.
EU C AR P IA , ville de l’A fte , dans la Grande-
Phrygie , félon Ptolemée & Strabon. On v o it , dans
les notices eccléfiaftiques, que c’étoit une ville épif-
copale de la Phrygie falutaire. Etienne de Byfance,
en parlant de YEucarpia de la Phrygie, fe fert du
mot S'np.oç (p eu ple ), & le place dans la petite
Phrygie. Je crois qu’il fe trompe quant à la Phrygie;
& que, quant au peuple; il veut dire une certaine
étendue de pays. Car il parle de fa terre par rapport
a la vigne, & dit que les étrangers ( oï Bcipfcctpoi ) ,
difoient que Jupiter avoit donné cette terre en pré-
fent à Cérès & à Bacchusl Ce que l’on peut croire
de plus vraifemblable, relativement à ce territoire ,
c’eft que ce fut à fa fertilité qu’il dut fon nom,
formé évidemment de Kupcroc, fruElus.
Eu ca r p ia , nom d’ un château de la Sicile, félon
Etienne de Byfance. Ce fut en ce. Heu, félon le
même auteur, que naquit Laïs, fi célèbre par fa
beauté. Mais plufieurs autres lieux s’attribuoient le
même honneur.
E U C R A T ID A , ville de l’Afie, dans la Ba&riane,'
félon Etienne de Byfance. Elle eft nommée Eiichra*
tidia par Ptolemée & par Strabon.
EUCRATIDIA. V0ye{ Eu c r a t id a .
EU D A L A , fiège épifcopal de l’Afrique procon-
fulaire, félon Viéfor d’Utique, & la notice épifeo-
pale d’Afrique. On croit que c’eft la même place
nommée Theudale par Ptolemée. *
EUDEMIA, nom d’une petite île de la mer
Egée, feion Pline, qui la place dans le golfe Ther-
méen.
EUDIPNE, île de la Libye phénicienne, félon
Etienne de Byfance.
EUDO C IA S, ville épifcopale de l’A fte, dans
la Pamphylie, attribuée à la Ly cie, félon la lettre
des évêques de cette province, adreffée à l’empereur
Léon.
Eudocias , ou Eu do xia s , ville épifcopale cle
l’A fte , dans la fécondé Galatie, félon les aéles du
concile de Chalcédoine, tenu en l’an 451. -
EU D O L I, les Eudoles » peuple de la Germanie.
C ’étoit un de ceux qiii compofoient la nation des
Vandales.
EU DO N , nom d’une rivière de l’Afte, dans la
Carié, félon Pline.
EUDOSES, peuple de la Germanie. On les com-
. prenoit fous les Suèves feptentrionaux. Le temple
N n n n