
tenu du ciel une pluie très-abondante. L’exiftence
des ftatues, & la mémoire d’une députation, prou-
voient au moins que l’on ètoit venu implorer le
fecours des Eginètes. Car il avoit été un temps
qu’ils étoient fort puiffans fur mer.
Dans la guerre des Pèrfes, ce furent eux qui,
après les Athéniens , fournirent un plus grand
nombre de vaiffeaux contre les Barbares. Cependant
ces mêmes Athéniens, par jaloufie fans doute ;
Car tous lés grecs un peu puiffans. leur portoient
ombrage, leur firent la guerre avec acharnement,
& , les chaffant de leur île , les contraignirent de
s’embarquer avec leurs effets , leurs femmes &
leurs enfans , pour aller chercher quelque établif-
fement ailleurs. Les malheureux Eginètes fe retirèrent
à T h y r é e , alors au pouvoir des Lacédémoniens.
Après le renverfement de la puiffance
des Athéniens , ils rentrèrent en poffeflion de leur
î l e , mais fans jamais recouvrer la confidération ni
les richéffes dont ils avoient joui précédemment.
Ægina (Egine), ville dans l’île de ce nom,
au fud.
N. B. On indique, mais d’une manière vague,
quelques autres lieux de ce nom : mais les uns
me paroiffent être 111e précédente , & les autres
font indiqués d’une manière bien peu propre à
faire retrouver leur pofition.
ÆGINETÆ , les Eginètes, nom des habitans
de l’île d’Egine. Le terrein de cette île étant par
lui-mème fort ftérile, & n’ayant dû fa fertilité
qu’à l’aétivité de fes habitans, on les appella d’abord
les Fourmis, ou Myrmïdojies. Strabon, qui rapporte
ce fa it, eft bien plus croyable fans doute que les
poètes qui prétendoiènt que , pour peupler cette
î le , les dieux , à la prière d’Eaque, avoient changé
des fourmis en hommes. Ils ajoutent que tous les
anciens habitaor avoient été détruits par une maladie
contagieufe. Depuis ces premiers temps on
fait qu’il y eut dans l’île d’Egine des Epidauriens ,
puis des colonies venues de Crète & d’.Argos.
Les Athéniens, trouvant cette île à leur bien-
féance , en chaffèrent les chefs , & s’en emparèrent.
Mais enfuite les Lacédémoniens les en chaffèrent
eux-mêmes, & rendirent Egine à fes propres
habitans.
Dans les premiers temps il y avoit eu des rois à
Egine. Elle fe gouverna enfuite en république.
C e fut alors que les Eginètes s’appliquèrent à la
navigation. Ils devinrent fupérieurs fur mer. Ils
devinrent réellement fi forts, & en même temps
fi entreprenans, qu’ils ofèrent attaquer les Athéniens
, & les inquiétèrent en plufieurs occafions.
Mais les Athéniens ayant tourné leurs forces contre
eux , ils les fournirent, & Egine refia en leur pouvoir
jufqu’à la fin de la guerre de Macédoine. Les
Romains , qui ne cherchoient alors qu’à humilier
les grands états de la G rèce, affranchirent Egine
de la puiffance d’Athènes , & la déclarèrent libre.
Cette liberté apparente fubfifta jufques fous le
règne de Vefpafieti. Alors la Grèce entière fut
entièrement foumife aux Romains.! '
ÆGINETES, ou Æginetis , comme l’écrit
M. d’A itv ille , petite rivière de l’A fie mineure,
en Paphlagonie. Elle couloitdu fud-oueft, au nord-
eft, & fe jettoit an fond d’un petit golfe /près d’une
ville de même nom que le fleuve, au fud-eft du
promontoire Carambis.
Æginetes , petite ville de la Paphlagonie, félon
Etienne de Byfance.
ÆGINIUM, ville de G rèce, dans la Theffalie.
Pline dit. qu’elle étoit dans la Pierie. Mais fexaéfc
Strabon dit qu’elle étoit fur les frontières des monts
Tymphéens. Cette indication a conduit M. d’An-
ville , & d’autres géographes avant lui, à la placer
en Theffalie, vers la fource de l’Ion , qui en cet
endroit fort d’un petit la c , & au fud-oueft d*Açorus,
ÆGIOCHUS , petit lieu de l’ile de Crète, où ,
félon Diodore, Jupiter fut nourri par une chèvre*
ÆGION. Voyeç Ægium.
ÆGIPA , ville d’Ethiopie, dont parle Pline
& qui devoit fe trouver au bord du Nil.
ÆGIPIUS, fleuve de l’A fie , félon le Périple
de Scylax. Le texte grec Ægyptios, Aïyvwl/or.
Mais on préfère l’autre leçon. Ce fleuve fe rendoit
dans le Pont-Euxin, au-delfus de Diofcurias.
ÆGIPLANETUM , montagne qui devoit être
connue en Grèce, puifqueEfchyle la nomme dans
fa tragédie d’Agamemnon. Ortélius conjedhire
qu’elle devoit fe trouver dans le voifinage de Corinthe.
Æ G IR A , ou Egire , ville de l’Achaïe, au fud
du golfe de Corinthe , à l’eft du fleuve. Crathis, ÔC
au nord de Phellce.
Elle étoit fur une élévation, d’où peut-être s’étoit
formé fon nom ; elle avoit, félon les Grecs, posté
d’abord celui d’H ypéréfie, & n’avoit pris celui
d’Egire que lorfqu’elle fut fous la puiffance des
Ioniens. V o ic i, félon Paufanias, la raifon que l’on
en donnoit : celle qui fe trouve dans la fuite eft
moins agréable à l’imagination, mais a -bien plus
de vraifemblance. -
Les Sicyoniens étant entrés en armes fur les
terres des H ypéréfiens, y avoient répandu l’épouvante
: car ceux-ci leur etoient inférieurs en force
& en nombre. Cependant, pour y fuppléer par
la rufe, ils ram afférent tout ce qu’il y avoit de
chèvres dans le pays , leur attachèrent au* cornes
de petites fafcines de bois fec , les placèrent du
côté oppofé à l’ennemi, & , pendant la n u it, y
mirent le feu. A la vue de ces flammes, les Scy$>-
niens ne doutant pas qu’un fecours confidérable
ne s’approchât de la ville , de peur.d’être accablés
par ce renfort, fe retirèrent en grande hâte. Ce
fu t, ajoutoit-on , afin d’éternifer la mémoire de
cet événement , que les Hypéréfiens donnèrent
à leur ville le nom d'Egire, qui, en grec , dérir
vant du nom de chèvre, rappelloit le fervice de cette
efpèce d’animal, à laquelle ils croyoient devoir
leur conferyation, Perfuadés de . plus que l’idée d’us
ftratàgême, dont l’effet avoit été fi heureux, n'aVoit
pu être fiiggcréc que par quelque divinité , ils
xattribuèrent à Diane , & lu i bâtirent un temple,
forts le nom Agrotera, ou la Champêtre, dans 1.endroit
où s’étoit arrêté là chevre qui marchoit .à
la tête deJt6utes les autres.'.
Egire étoit ornée de plufieurs temples, & d un
nombre affez confidérable de tableaux & de fta-
'tues. Vénus célefte y ayoit un temple.-, dans lequel
il n’ètbit pas permis àuxhommës d’entrer.'
Ægira , e f f un des noms que les anciens don-
noient à l’île de Lesbos. Le père Hardouiti, d’après
le mot grec À'tyeiposp un peuplier noir, pehfe. que
fon nom lui venoit de la grande quantité d’arbres
de cette efpèce , qui fe trouvaient dans cette île.
Paufanias donne quelques détails fur ces monu-
mens. Il parle, eHtreautres, d’un tableau quirepré-
fentoit un hominé âgé bleffé à m ort, &, place-entre
fes trois frères & fes trois foeurs, L’eXgreffiqn de la
douleur 'étoit fi v ive ., que l’on ne connaît ce tableau
que fous le nom dupèrepitoyable, wclTSpce,. ervp.7ra.ëti.
] ÆGIRÆ, partie de l’île d’Ithaque, félon Etienne
de Byfance..Ceci eft pris d’Ortelius. Quant a moi ,
je ne l’ai pas trouvé dans, l’auteur grec.
ÆG1RCIUS (le Gers), fleuve de la Gaule, dans
la Novempopulanie. Il commençoit aux;Pyrpnées,
paffoit kAu/ci (Aufch), & fe rendoit dans la Gu-
rumna..
ÆGIRCSSSA, ville de l’Eolide, félon Ortélius.
ÆGIRUM « ou Ægirus , ville de l’île de Lef-
b os , félon Ortélius. Elle étoit apparemment fur
la côte orientale ; car il la place entre Mithylène
& Methymne; Strabon ,q u i n’en parle que comme
d’un village, la nomme Afystpos-, que l’on :rend
en latin par Ægirus. Il réfulte de ce qu’il dit en
cet endroit, que ce.lieu devoit fe trouver entre
Methymne & Mithylène.
ÆGIRUS A , écrit par Hérodote , Ægiroejfa, & ,
par Etienne de Byfance, Ægeroufa, étoit une ville
d’Eolide. M. d’Anville ne l’a pas marquée fur fa
carte.
Ægirusa , lieu de la Mégaride, félon Strabon
& Etienne de Byfance ( i ) .
ÆGISOLIA. Galien dit que l’on recueille d’une
certaine forte de vin qu’il indique, dans les campagnes
de VÆgifolia : mais il ne donne aucune
indication fur le pays auquel elles appartenoient.
ÆGISSUS, ou Ægyptus , ville dé la Seythie-,
comprife enfuite dans la Moefie inférieure. M.
d’Anville la place fur le Danube, tout près de
l’endroit où il croit que fut le pont que fit conftruire
ti) On eft étonné de trouver dans les notes fur Etienne
de Byfance, edit. de 1678, que Strabon ne donne pas ce
lieu à la Mégaride, mais à un lieu de la campagne de
Mettynie , dans l’île de Lesbos. Strabon , l. 9 , p. 394 ,
dit pofitivement Ægirnfa , compris avec deux autres
lieux , içi %a>pi* Mryctprxet, font des bourgs de la Mégaride.
Mais, l . 13, p, 617 , il parle d’Ægirus, qu’il
nomme ,| village, & qu’il place dans l’île de Lesbos.
yoyei ÆeiRVM»
Darius, fils d’Hyftafpe ,Tôrfqu’il porta la guerre
contre ies Scythes. Ovide' en parle comme d’une
ville ancienne, & qui avoit été fondée par Ægijjusi
de qui'elle avoit reçu le nom.
ÆGISTÆ , puis Aprujium , ville d’Italie , dans
le Brûtium , vers l’eft de Confentla. On lin donnoit
pour fondateur un grec de même nom, & compagnon
de Philoélète. Il paroît que c’eft la même
ville qui, dans Pline , porte le nom d'Apfuflum.
• ÆGISTHÆ , ou , félon quelque texte, Eriftke ~
ville que Ptolemée place dans l’Arabie heurenfe,
an83e deg. 30 iiiin. de longitude platitude 11 deg,
45 min.'
• ÆGISTHENA. Voye^ Ægosthena.
Æ G ITHARSUM, promontoire de la côte occidentale
de là Sicile, . félon Ptolemée. Les inter-*
prêtes de ce Géographe croient pouvoir lire Agd+
thyrfusl ' ' . ■ '
•; On pehfe que c’eft le même què Diodpre de
Sicile nomme Ægïthallum, & que Zonafe appelle
Ægytalum.
■ ‘ Æ G IT IUM , ville de Grèce, dans l’Etolie. Elle
étoit à quatre-vingts ftades de la mer, félon Thucydide.
• Æ G IT N A , ville de' la Gaulé,' appartenante,’
félon Polybe , aux Oxibït. Selon' cet jhiftorien , lés
habitans de Marfeille tétant plaint à Rome du
dégât que faifoient fur leurs, terres les Lygunens-.r
les Déciates & les Oxybiens, le'fénât îéurenvoyà
des députés, qui prirent terre à Ægitna. Les Romains
ayant été attaqués & outragés par les Lygu-
riens , il envoya contre eux une armée. Les Oxy*
biens k s fecoururent. Les Romains firent 1e fiège
d’Ætna, la prirent, en firent efclaves tous k s habitans.
Le conful Q . Opimius en’ triompha l’an de
Rome 59^.
Comme Strabon parle d’un port des Oxybil, M;
d’Anville penfe qùé cet auteur défigne Ægitna ,
puifqu’en' effet ce fut là que k s députés prirent
terre. Il place ce port entre Antipous, à l’e ft, &
Ad Horrea y à l’oueft, remarquant cependant que
l’on ne peut pas déterminer pofitivement la jufte
pofition de cette ville. Mais on ne peut douter
qu’elle ne fût aux environs de la plage de Cannes
& de ce que l’on appelleGoulfe-Jan , ou Gourjan,
en face des îles de Sainte-Marguerite.
Æ GIUM, ou Egium (Vojliça) , ville de l’A -
ehaïe , au fond d’tme petite baie , dans 1e golfe de
Corinthe.
Elle étoit fort confidérable.;- on la regardoit
comme la capitale de l’A c h a k , & étoit formée ,
félon Strabon , de la réunion de fept ou huit bourgs*
C ’étoit-là que s’affembloit le confeil général des
Argiens (<rvysS'ptov). Il eft vrai queTite-Livefemble
craindre de décider fi cette préférence lui fut accordée
à caufe de la prééminence de la v ille , ou
à caufe de la commodité du lieu (7. 38'3 c.. yo)'.
Il eft probable que îa beauté & la grandeur d’£-
gium y avoient contribué. Nous voyons d ailleurs,
par plufieurs endroits de Polyb e, que les ajnbaf