
A P S O R R U S , ou A p s o r r h u s , ou A p s a r v s ,
( Fortunafoiù ) , fleuve de l’Afie, dans la Colchide.
Il couloit du fud-eft au nord-oueft, & alloit fe perdre
dans le Pont-Euxin , à l’eft de la ville à’ A -
thena.
Pline dit que l’embouchure de ce fleuve, dans
le Pont-Euxin, étoit à cent quarante mille pas de
la ville de Trapeçus ( Trébifonde ). |
A p s o r r u s , ou A p s o r r h u s , ville de l’A f le ,
fur le bord du Pont-Euxin, chez les CiJJii, entre le
Pont, au nord-oueft, 8c la Colchide au nord-eft.
Elle eft nommée dans Ptolemée.
APSUS ( le Creva fia ) , fleuve d’Europe, dans la
Macédoine. Il prenoit fa fource dans le mont Toma-
rus, remontoit au nord, entroit dans le pays des
■ Tanlaniii; 8c, par le nord-oueft, fe jetoit dans la
mer Adriatique, à quelque diftance au flid de Dyr-
rachium. Ce fleuve a la plus grande partie de fon
cours entre des montagnes, ce qui forme une longue
vallée, que les Anciens ont comparée à celle de
Tempé. Mais, comme l’obfervePlutarque,elle étoit
t ien moins belle. Les armées Romaines & Macédoniennes
campèrent fur les bords de ce fleuve, dans
la guerre contre Philippe.
APSYNTHUS, ville de Thrace, la même, félon
Etienne de Byfance, qu'Ænus, qui fe trouvoit a
l ’embouchure de l’Hèbre.
APSYRTIDES infula, g îles de la mer Adriatique
, à l’entrée de Flanaùcus Sicus, ou golfe de
Flano. Comme la fable de Médée rapporte qu’elle
tua fon frère Abfyrte, 8c qu’elle difperfa fes membres,
pour arrêter fon père A êtes, qui la pourfui-
v o it, fuyant avec Jafon ; les Anciens ont imaginé
que le nom de ces îles avoit rapport a cet événement.
Mais, en fuppofaht vraie l’hiftoire d’Abfyrte,
Etienne de Byfance remarque très - bien qu’il y
avoit, fur le bord du Pont-Euxin, un lieu appelé
Abfarus, qui avoit eu le nom d’Abfytus.
Ces îles étoient au nombre de quatre : mais
Apollonius & Malé n’en avoient diftingué que deux.
A P T A JULIA VÜLGIENTUM , { A p t ) ville
de la Gaule Narbonnoife. Pline ne la met qu’au
nombre des villes Latines ; mais il eft démontré par
les infcriptions qu’elle étoit colonie Romaine. Elle
fut vraifemblablement fondée par J.Céfar, quoique
le nom de Juüa, qu’elle porte , ait été donné quelquefois
aux colonies qui reconnoiffoient Aügufte
pour fondateur. '
Les Romains avoient fait bâtir dans cette v ille,
à-peu-près les mêmes édifices que dans les autres
colonies ; mais elle n’avoit point d’amphithéâtre.
Dans la notice de l’Empire, cette ville eft nommée
Civitas Aptenjium.
A P T E R A , ville de la L y c ie , félon Etienne de
Byfance.
A p t e r a , ou A p t e r i a , ville de l’île de Crète,
félon le même auteur. Elle étoit dans la partie occidentale
, au nord-oueft de Cydonia. Selon Etienne
de Byfance, les Mufes & les Syrènes difputèrent
de talent pour Part du chant, près de cette ville*
Ces dernières ayant été vaincues, quittèrent leurs
ailes. Devenues blanches, elles fe précipitèrent
dans la me» On fent bien le peu de foi qu’il faut
ajouter à ces contes.; mais on voit en même temps
comment les Anciens avoient l’art de rendre inté-
reffans les lieux qu’ils vouloient rendre célèbres.
Ptolemée nomme cette ville Apteria ; quelques auteurs
knlspeiicL. On y voyoit un temple ou une
chapelle dédiée à Vénus Uranie.
APTERÆA REGIO : c’étoit ainfi que l’on
nommoit la contrée où fe trouvoit la ville â?Aptera.
Le texte de Scylax, dans le premier volume
des Petits Géographes, porte Tirs peu. y^copoci ; mais
Meurfius corrige cette leçon en lifant ATrepcucc
yupà. Il corrige de même dans celui de Dicéarque
AyTctpctiuv, en Avrleçaiccv,
A P T E R I , les Aptères, nation d’Afrique, félon
Agathémère, qui la place entre les Ethiopiens.
APTERIA. Voyez A p t e r a fc.
A PTUCHIFANUM, (Longifaria). Ce lieiî, félon
Ptolemée , étoit en Afrique, dans la Pentapolp.
S. Auguftin le nomme Aptungis, 8c c ’eft ainfi que
l’a écrit M. d’Anville fur fa carte. Il étoit fur le bord
de la mer, au nord-eft de Ptolémaïs, 8c au fud-oueft
du promontoire Phycus.
APTUNGIS. Voyez A p t u c h i F a n u m .
APUA ( Ponte Moli ) , ville d’Italie en Ligurie,.
à l’eft fur la Macra. Cette ville étoit la capitale d’une
petite dîvifion des liguriens, qui en avoient pris le
nom d'Apuani.
APUANI. On préfume que ce peuple n’étoit
différent des Liguriens, qu’en ce qu’il portoit ïe
nom de la ville qu’il habitoit, ainfi que fon territoire.
Il étoit à l’e ft, dans la Ligurie, tout près de
l’Etrurie, fur les bords de la Macra, qui féparoit
ces deux États. Voyez A p u a .
A PU L I , les Apuliens, peuples de l’Italie, qui
faifoient partie des Liburnes. Ils étoient d’origine
illyrienne, & ils pénétrèrent en Italie vers le fei-
zième fiècle avant J. C. Ils s’établirent d’abord entre
les Alpes & VAthéJis, d’où ils furent s’établir dans,
la partie que les Romains nommoient Apulia 8c
Japygia. Strabon , /. 6 , p. 282 , parle de ces peuples
, 8c dit que lorfqu’ils adoptèrent la langue Latine
-, ils n’abandonnèrent pas la leur.
APULIA ( la P ouille ) , portion confidérable de
la grande Grèce., en Italie. Je comprends ici fous,
ce nom toute la partie qui s’étendoit le long de la
mer Adriatique depuis le fleuve Fronto , au nord-
oueft , jufqu’au cap lapygmm , au fud-eft. On voit
que c’eft la Fouille aâuelle, excepté que cette di-
. vifion moderne s’étend un peu plus haut, au nord-
opeft.
U Apulia renfermoit du nord-oueft au fud-eft,
i ° . la Daunia ; 20. la Peucetia , où étoient les Poe-
diculi ; 30. la Mejfapia, où étoient les Calabri au
nord, oc les Salentini au fud. Quelques auteurs
ont féparé la Meffapie de l’Apulie.
Ses bornes étoient au nord , 8c à l’eft la mer
Adriatique ; au fud , le Sinus Tarentinus, ou golfe
(Je Tarente, 8c en partie la Lucania ; à l’oueft le
Samnium.
Ses principales montagnes étoient au nord le
mont Garganus ; au fud le mont Vultur.
Les terres de l’Apulie formoient deux prefqu’iles :
l’une à Teft répond à ce que l’on nomme l’éperon-
de la botte, ( en fuppofant ce nom à l’Italie ) : elle
étoit terminée par le promontoire Agarus ; 1 autre
forme le talon de cette même botte ; à* fon extrémité
étoit le promontoire Iapygium ou Salentinum.
Les principaux fleuves étoient le Fronto, qui arrofoit
au nord Teanum Apulum, féparoit l’Apulie du
territoire des Frentani; YAufidus qui, commençant
au fud-oueft chez les Hirpini, remontoit vers le
nord-eft, arrofoit Canufium, & fe jettoit dans la mer
à l’oueft des Barduli; enfin le Bradanus qui, coulant
de l’oueft à l ’eft, féparoit, par le fud, l’Apulie de la
Lucanie, & fe rendoit dans le golfe de Tarente,
au nord-eft de Metapontum.
Les villes principales étoient , en commençant
par le nord, T e a n u m A p u l u m , S i f o n t u m ,
A r p i , L u c e r i a , Æ c æ , A s c u l u m , A p u l u m , V e-
n u s ia A c h e r o n t i a , C a n u s i u m * ( c’étoit peu
loin de cette ville qu’étoit Canna, ou Cannes ) Bu-
t u n t u m , B a r i u m . Dans la partie appelée Mef-
fapia, fe trouvoient à l’eft B r u n d u s iu m 8c Hy -
d r u n t u m ; dans le golfe, T a r e n t u m 8c C a l -
LIPOLIS. ■ . .
Les favans ne font pas d’accord fur 1 origine
des Apuli ou Apuliens. J’ai adopté le fentiinent de
M. Freret, qui les fuppofe avoir fait partie des Le-
burni, defeendus, ou plutôt ne faifant qu’un peuple
avec les Illyriens, que l’on compte entre les anciens
habitans de Tltalie. Voyez le mot I t a l i a . Ce pays
paffa aux Romains vers le milieu du cinquième
iiècle de Rome.
A PULUM, ville de la Dacie, félon Ptolemée.
APUSCIDAMUS , lac d’Afrique , dont parle
Pline, mais fans en indiquer la pofition. Il remarque
feulement comme une Angularité que les corps nagent
à. fa furface.
A P Ÿ R E , que l’on trouve aufli écrit A p y r Æ
& A p e r r æ , étoit une yille de la Lycie. Pline 8c
Ptolemée en parlent. Elle étoit fur le bord de la
mer au fud, affez près de Myra au fud-eft, 8c-dp
jnont MaJJycites, qu’elle avoit au fud-oueft.
A Q
A Q U A . Ce mot, en latin, fignifie Eau : il a fervi
à défigner dans l’antiquité pn fort grand nombre
de lieux qui, en effet, renferipoient, ou des eaux en
abondance, ou des eaux d’une qualité remarquable
, fur r tout médicinal^ Il eft fouvent employé
au pluriel Aqua.
A q u a C r a ç r a , eau qui arrofoit la maifon de
campagne de Çicéron à Tufculurn• Je m’étendrai un
peu fur ce point d’antiquité, mal connu par Clur
yier. Ce favanf croyoit retrouver cette rivière dans
£elle que l’on nomme actuellement Marrana ? parce
qiveti effet elle eft une de celles qui âirofent la
vallée au bas de Frafcati, autrefois Tufculurn; 8c
M. d’-Anville paroît, par fa carte d’Italie , avoir
adopté cette opinion. Mais M. l’abbé Chauppy,
qui a vifité ce lieu , ayant fous les yeux un paf-
fage de Frontin, où il eft parlé de cette eau, la
retrouve plus loin que la Marrana. Je me permettrai
même d’inférer ici la traduftion du morceau de
Frontin ; il eft curieux fous plufieurs rapports.
«Lescenfeurs ServiliusCépion, 8c Camus Lon-
» gin, dit-il, conduifirent à Rome, 8c fur le mont
»capitolin de la campagne Lucullane, que quel-
» ques-uns penfent avoir appartenu -au territoire
v de Tufculurn, l’eau que l’on appelle Tepula. O it
» en trouve la fource en allant l’efpace de dix milles
» dans la voie Latine ; puis, en fe détournant, dan*
» un chemin de traverfe qui eft à droite, 8c dans
» lequel il faut encore avancer l’efpace de deux
» milles. Depuis ce temps , M. Agrippa étant édiles
» après fon premier conuilat, ayant fait fuivre dan*
» la même voie Latine jufqu’au douzième mille J
» en tournant encore à droite l’ efpace de deux
» milles, on trouva d’autres eaux : on leur donna ,
n par fon ordre, le nom Aqua Julïà, ou d’eau jules 1
» au-delà de la fource de cette eau , appelée Capuc
» Julïa, coule l’eau que l’on appelle Crabra, mais
» à laquelle l’édile ne toucha pas, foit qu’il ne 1*
yj trouvât pas affez bonne, foit qu’il voulût la laif-
yy fer aux Tufculans, qui en étoient en poffeflion,
» C ’eft elle en effet, ajoute-t-il,qui fert à toutes
» les maifons de campagne de ce côté, félon la
» part que chacun en a obtenu, 8c l’heure à la-
» quelle elle lui eft diftribuée. Les commis chargés
» de la conduite des eaux, de notre temps, n’ont
» pas imité la modération ’d’Agrippa ; ils ont pris
» la plus grande partie des çaux Crabra pour join-
» dre à l’eau jules ; mais bien moins pour lai pro*
» curer une augmentation dont elle n’avoit pas
» befoin , que pour s’enrichir de l’argent qu’ils
» recevoient de ceux auxquels ils en faifoient des
» diftributions ; mais cette eau Crabra a été ren-
» due à tout fon volume par ordre de l’empereur j
» 8c les Tufculans, qui jouiffent de cette abon-
?> dance , n’ont pas dû en être peu furpris , puif-,
» qu’ils en ignoroient la caufe »,
On voit donc par ce paffage, i° . que cette eau
de Crabra appartenoit particuliérement aux Tuf*
culans ; 2.0, qu’elle avoit fes fources plus loin de
deux railles que l’eau jules ; 30. qu’elle fçrvoit à la
plupart des maifons de campagne de Tufculurn.
L’auteur que j’ai c ité , croit retrouver l’eàu Crabra
dans celle qui forme la cafcade 8c les autres
monumCns de ce genre de la ville o\i maifon de
campagne appelée dp Belvedere.
' A q u a T e p u l a . On a v u , par lç paffage de
Frontin, cité dans l’article ci-deffus, que l’eau Tepula
avoit fa fource à dix milles de Rome, en
iùivant la voie Latine. L’auteur Latin dit que cette
eau n’avoit pas qu’une feule fource, mais qu’elle
étoit formée de la réunion de plufieur*. Ce carac«