
langue que les anciens Pélafges : du moins cet au- j
teur le conjecture, parce qu’à Placie & à Scylace,
qui étoient des colonies de Pélafges, on parloit
la même langue qu’à Creftone, autre colonie de
ce même peuple.
CRESTONIA ( i ) , province de la Thrace, au-
deflfus de YAaphaxitis, & du golfe Thématique.
( Vogt^ C r e s t o n 6* C r e s t o n ic a R e g io .)
CRESTONIATÈS & C restonïï , étoient^ le
même peuple. Il y a grande apparence que l’un
de ces noms étoit affe&é aux hàbitans de la v ille ,
& l’autre à ceux de fon territoire. Us habkoient,
dans la Thrace , le Crefionia.
CRFSTONICA REGIO. Hérodote, qui emploie
Ce mot, fous-entend le mot y n 9 qui fignifie
terre. Ce pays étoit une contrée de la Thrace.
UEcIndorus, petite rivière, y prenoit fa fouree.
Table géogr. à la fin de VHérod. t. v i l , p. 1/5.)
CRE TA ( Candie'). L’île de Crète eft la plus
confidérable de toutes ceües de la Grèce : elle eft
beaucoup plus longue que large, & un peu inclinée
du nord-oueft aufud-eft. Une longue chaîne
de montagnes la traverfe dans fa longueur, com-
prife entre les 41e & les 44e degrés, de longitude :
elle eft en partie fîtuée fous le 35 e degré de latitude,
au-deflus duquel elle s’élève de 40 minutes
dans la partie du nord-oueft.
. Les montagnes les pkis confidêrables étoient le
mont Ida, fur lequel on prétendoit que Jupiter
avoit été élevé : elle étoit à peu près au milieu
de l’ile : le mont DïEle, appelé aiifli Montes Leuci,
©u monts blancs, parce qu’ils étoient continuellement
couverts de neige à l’oueft. Il n’y a point
de fleuves navigables dans l’îLe ; mais elle- offre
fur fes côtes plufieurs bons ports & quantité de
baies.
Les- principales villes étoient.. . . fur la côte, fepr
tentrionale, Cydénia, & Cnojjus.. . dans la partie
méridionale , mais non pas fur la mer Gortyne,
au fud-oueft de la précédente.
Cette île étoit célèbre dans l’antiquité par plu-
fleurs traits, dont les 11ns fabuleux, tels que le
fameux labyrinte , l’exiftence du Minautore, né
des amours dePafiphaê & d’un taureau le combat
de' Théfée contre ce Minautore &c. les autres
hiftoriques, tels que le règne de Minos, fi connu
par fes loix fages & fes conquêtes dans toute la
mer de Grèce ; les moeurs (impies de fes premiers
habitans, la perfidie & la mauvaife foi de leurs
defeendans. Les anciens ont placé d’abord dans l’île
de Crète des Idoei, des DaElyli , & des Curètes :
ce font autant de points d’antiquké dont la dif-
euflion feroit ici hors de place.
- Les anciens ont dit que l’île de Crète avoit en
tufqu’à cent villes, dont quatre-vingt-dix avoient
précédé la guerre de T ro y e s , & dix autres y
avoient été fondées depuis par les Doriens. Pto-
(1) Il me paroît que c’eft par ntéprife que le graveur a
jP.iç GreJÎQuia fur la carte de M. d’Anvüle.
lemêe n’en compte que quarante : les autres avoient
difparu.
Le gouvernement y fut long-temps monarchique $
le gouvernement républicain fuccéda. Un confeil
général, dont parle Ariftote, décidoit les affaires
de la nation. Le peuple avoit aufîi fon influence
dans les affaires : mais les villes lqs plus puiflanres
voulant s’élever au* de (fus les unes des autres, il
en rêfulta des guerres prefque continuelles. Au-
temps de Philippe, père de P e r lé e le s Gnofliens
& les Gortyniens avoient prefque réduit toute l’île,.
& l’avoient partagée entre eux : mais cette puif-
fance , car ils jouèrent pendant quelque temps un
rôle confidérable, fut écrafée par la puiffance des-
Romains. Le conful Mételius y conduifit une armée
& la fournit-
Géographie de Vîle de Crète, félon Ptolemée.-
Côte occidentale.
Corycus, prom. & ville. Rhamnus, port.
Phalafarna.. Inachorium.
Cher fine jus» Criu-Metopon, prom;'
Cote méridionale.
LiJJuSk-
Tarba-
Potcilafium.
Hermcsa, pronr.
Phoenicis Portus-
Panix, ville..
Majjalias, fleuve.
Pfychium.
tieleftrus, fleuve..
Matalia.
Leon, prom.
Leberva.
Cataractus, fleiivê;-
Lettioeus, fleuve.
hiatus, ville.
Hier on Oros, ou le Mont
facré.
Hier a Petra.,
Erythrceum, prom.
Ampelus, proim
Itânus, yille.-
Côte orientaîe.-
Samonium , prom,
Minoa, port.
Camara > ville.
Olulis.
Cherjonnefils.
Zephyrium, prom.
Côte feptentrionale.
HeracleiCrrt.
Panormus.
Apollo nia (2)0.
Cytceum.
Dion, prom.
P automation..
Rhithymnà.
Amphimalis, golfe.-
Drcpanum, prom.
Minoa.
P y enus-, fleuve.
Cydonis.
Cyamon, prom.
Diêlamnum. î
Pfacum, prom.
Cïjamus, ville (3).
(2) Cette ville eft omrfe dans la tradu&ion que j’ai
fous les yeùx. Edit, d’Amftelodami 4e la bibliothèque
du roi.
£3) J?ai- nommé les montagnes précédemment,
Dans l’intérieur ,de ppÉ
Pohyrrhenia. Eleutherx.-
Apterea. Gorthyna.
Artaciiia. Pannona. a
happa. Cnojjus.
Sübrita, Lyltus.
îles qui avoiftnent la Crète«'
Claudus, dans laquelle Cimolis y avec une ville
étoit une ville de même de même nom.
nom. Mélos, avec une ville de
letoa. , même nom.
Dia.
On voit que Ptolemée nomme ici quelques îles
qui font allez éloignées de file de Crète, & qu il
Æn omet quelques-unes qui en font affez proches.
CRETEA , contrée du Péloponnèfe , dans 1 A r cadie
, félon Paufanias. Il ajoute que Jupiter y rut
é le v é , & non dans Trie de Crète.- -
CRETENIA. Etienne de Byfance nomme ainfi
lin lieu de l’île de Rhodes. Cet auteur ajoute que
ce fut en ce Heu que demeuroit un certain Althe-
menes, q u i, averti par un oracle qu’il tueroit fon
père, s’étoit enfui de la maifon paternelle, avoit
eu le malheur d’accomplir l’oracle : mais il paroît
qu’il y a ici une doublé méprife : Diodore, qui
raconte le même fait, dit que c’etoit Althæmenes, •
■ fils d’un roi de Crète, & qu’il s’étoit retiré dans
p ie de Rhodes.
CRETENSES, les Cretois. Voye{ C r e t à .
CR E THO TE , ville de la Cherfonnèfe de Thrace,
jituée fur le bord de la Propontide , félon Scylax.
Bile eft nommée Ctithote par Pline.
CRETOPOL1S , ville de l’A fie , dans la Car-
foalie, contrée de la PamphyHe. Il en en eft fait
mention par Diodore de Sicile, Polybe & Ptolemée.
Quelques exemplaires de’ ce dernier portent Cref-
fopolis.
CREUSIA. (Foye* C reusis.)
C R E U S IS v ille maritime de la Béotie, fttuee
fur le golfe de Corinthe. C ’étoit là qu’étoit 1 arfenal
des Tnefpiens, félon Paufanias, L. i x , Béotie.
ch. 32.
Strabon & Tite-Live la nomment Creufa.
CREXA , île de la mer Adriatique, fur la côte
de l’Illyrie, félon Pline. C ’eft la même que Pto-
îemèe nomme Cr.epfa , aujourd’hui Cher^o.
C R IA LO N ,v illed ’Egypte , félon Pline. Le P.
Hardouin dout'e s’il ne faudroit pas lire Crocodilon.
CRIB ITÆN l, peuple qui faifoit partie des Sla-
vons feptentrionaux, félon Conftantin Porphyrogénète.
Us étoient tributaires des Ruffes.
CRIB IT ZÆ, peuple qui faifoit partie des Scla-
vons feptentrionaux, félon Conftantin Porphyrogénète.
Us étoient tributaires des Ruffes,.
CMMISà , ou C rim is sa , promontoire de l’Italie,
dans le pays des Brntiens, félon Strabon &
Lycophron, qui en fait mention à l’occafton de
Philoélète, qui fut reçu dans le pays de Crimifa, à
fon retour du fiège de Troyes.
C rimisa , ou C rimissa , ville de l’Italie, dans
le pays des Brntiens. Elle étoit fîtuée fur le promontoire
du même nom, auprès de Crotone &
de Thurium, félon Strabon & Etienne de B y fance.
Philoélète paflbit pour être le fondateur de cette
ville. Strabon dit que cette ville eft nommée Chonet
par Apollodofe.,
C ’eft aujourd’hui Ciro.
CRIMISUS, ou Ç rimissus , rivière de l’Italie
dans le pays des Salentins. Elle avoit fon embouchure
dans le golfe de Crotone, félon Etienne
’ de Byfance.
C r im isu s, Ç rimissus, ou C rin ïsu s , rivière
de la Sicile. Elle va fe perdre dans celle d’Hypfas,
félon Cellarius. On croit qu’elle fe nomme aujourd’hui
Belice Defiro.
CRIMISUS, fleuve. Virgile parle de ce fleuve,’
que l’on foupçonne être le même que le Crimifus ,
fleuve de la Sicile.
€RIOA,bourg de Grèce, dans l’Attique. Etienne
de Byfance & Suidas le placent dans la tribu Antio-,
ehéide.
CRISPIANA, nom d’un lieu de la Pannonie,
fur la route de Sir mutin à Carnunturn, entre Ulmi &
Murja , félon l’itinèràire d’Antonin. .
( RISPICIA. La notice de l’empire nomme ainfi
un lieu de la Dacie ripenfis. Il étoit fttué fur le
bord du Danube.
CR ISSA , ou C risa , ville des Locriens Ozoles,
près du golfe irifeeus, formé par une portion du
golfe de Corinthe ; il y a eu , même parmi les
anciens, quelques erreurs concernant cette ville.
1". Un ancien feholiafte de Pindare prétend que-,
par le nom Cr'ijja, on a voulu defigner la ville de
Delphes : c’eft une bévue trop forte , même pour
un feholiafte, quoique cette clafle d’hommes foit
en pofleftion d’en faire d’affez groflières ; 20. plufieurs
auteurs, tels que Paufanias, l’auteur du
grand étymologique, &c. ont penfé que Crijja étoit
la même ville que Cirrha. Cette opinion femblo
être démontrée faufle par Ptolemée & Pline.
30. De tout ce qui a été écrit fur ce* objet par
les anciens & par les modernes, Paulmier de:Grant-
ménil, Cafaubon , MM. de Valois , Fréret, l’abbé
Gédoyn, &c. Mém. de litt. T. i n & v , on peut conclure,
ce me femble, & c’eft le fentiment adopté
par M. d’Anville, que Cirrha étoit te port, 8C
.que Crijja étoit la ville. Elle avoit donné fon nom
à un territoire affez - étendu. Je dois feulement
remarquer que Strabon la plaçant à 1 extrémité
méridionale du mont Cirphis, M. d’Anville s’eft:
écarté clu fentiment de cet auteur, en nommant
Cirphis la petite chaîne de montagnes qui forme
un promontoire entre 1e golfe de Crijja , au nord-
oueft, & celui d’Anticyre, au fud-eft.
Z z z h