
les Tibaréniens. Leur pays, étoit montagneux, &
nullement propre au labourage. Il abondoit en fer,
que les habitans s’occupoient à travailler, & dont
ils failbient un grand commerce, qui fuppléoit à
leurs befoins. Cette partie des Chalybes, du temps
de Xénophon, étoit bien diminuée , 8i les Mofy-
noeques les tenoient en fujétion.
Cette nation fubjuguée, ou en partie détruite,
avoit été autrefois très-confidérable. Non-feulement
elle avoit poffédé les pays dont je viens de parler,
mais encore Amiffus & Sinope, & elle occupoit
un territoire confidérable en-deçà de l’Halys. Ce
furent ces derniers Chalybes que Créfus fubjugua :
car ce prince, fuivant la remarque d’Hérodote,
n’étendit pas fes conquêtes au-delà de ce fleuve.
Cet hiflorien parle de cette partie de ce peuple.
(L . j , c. 28.)
Ephore, cité par Strabon , fait auffi mention de
ces Chalybes-ci : car il les met dans la peninfule
ou Afie mineure, c’eft-à-dire , en-deçà de l’Halys.
Strabon a eu tor.t, ce me femble, de le reprendre
à ce fujet (1).
C halybes. Pline place un ancien peuple de ce
nom en Afrique , dans la Trogloditique;
CHALYBON (Halep ) , ville confidérable de
l’A fie , dans la Syrie. Elle etoit fituée dans le milieu
d’une grande plaine, fur le bord de la- rivière Chalus,
au nord de Chalcis, vers le 35e deg. 45 min. de
latitude. C ’efl la ville d’Halep ou Alep.
CH A LYBONITIS, nom d’une contrée de l’Afie,
dans la Syrie, félon Ptolemée. Il place deux villes
de cette contrée fur l’Euphrate. Calybon étoit k
p r in c ip a le& lui avoit donné fon nom.
CHALYBS (aujourd’hui Cabe ) , rivière de l’Hif-
panie , fur les bords de laquelle habitoit le peuple
Chalybes, félon Juftin. Les eaux de cette rivière
avoient la réputation de donner une excellente
trempe à l’acier.
CHAMAAM , nom d’un pays de la Paleftine,
dans le voifinage de Bethléem* Jérémie en fait
mention.
CHAMÆG EPHYRA, ancien nom d’un lieu
particulier de l’Epire. IL en eft fait mention, par
Sozomène.
CH AM A IT A , contrée de l’A fie , que Cédrène ,
cité par Ortélius, place aux environs de la Perfe
proprement dite. ( La MartinièreJ)
CHAMAN A , nom d’une contrée de l’Afie,. dans
1a Cappadoce, félon Ptolemée.
CH AM A V I , ou les Chamaves > peuple de la
Germanie inférieure^ Les Chamaves font indiqués
par Ptolemée au midi des Bru&ères. M. d’Anville
|es place au nord-eft des Teuéfères. Ce peuple
habita d’abord dans le voifinage du Rhin ; on les
trouve enfuite unis aux AngjrLvariens, & fous le
jègne de. Julien l’Apoftat, on vo it, dans Ammien
Marcellin, qu’ils étoient retournés, vêts le Rhin.
(*) Get article eft pris de la géographie d'Hérodote par
M»Larcher^ '
La table de Peutinger les place aufïi vers ce fleuve.
CHAMMANEN A . Dans les extraits de Strabon,
imprimés entre les petits géographes, on trouve
écrit ainfi le nom d’une divifion de la Cappadoce
mineure : il eft écrit, dans les éditions de Strabon r
C am m a n e n a . Cette divifion étoit vers l’oueft ,
arrofée par lé fleuve Halys.
CH AN A , ou C h a n e , nom d’une rivière navigable
de l’Afie. Elle fe perd dans le C y ru s , félon
Strabon.
CHANAAN. Voye^ Pa læ s t in a .
CHANATH , ville de la Judée 3 dans la demi*
tribu de Manaffé, au-delà du Jourdain. Nobé prit
cette v ille, Ôt lui donna fon nom. Jofeph en fait
mention.
CH AND A C E , nom d’une ville de l’îlede Crète
félon Cédrène, Zonare & Curopalate, cités par
Ortélius. Ils en parlent comme d’une ville très-bien
fortifiée.
CHAND AN A , nom d’une ville qu’Etienne de
Byfance place dans l’Iapygie.
CHANDANACA. Etienne de Byfance nomme
ainfi une ville de l’A f ie d a n s la Perfe.
CH AN E S , fleuve que Strabon nomme entre
ceux qui fe. jetoient dans le Cyrus.
CHAN TON ICE , contrée de. l’Afie. Elle faifoifr:
partie de la Carmaniefélon Ptolemée.
CH AN Z IT , défilé, de l’A fie , auprès de la.Mé.-*-
litène, félon Conftantin Porphyrogénète.
CH AON» C’èft. le nom-d’une montagne du Pé»
loponnèfe, qui.étoit fituée fur la route qui menoit
d’Argos à Tégée,. Cette montagne étoit à la gauche
du chemin, & le bas étoit tout planté en arbres
fruitiers. C ’étoit-là que l’on voyoit fortir de deffous
terre les eaux du fleuve Erafinus, dont la fource
venoit du fleuve. Stymphale en Arcadie. On ho-
aoroit Bacchus & Pan par des facrifices à cette
chûte d’eau que formoit FErafinus, & on célébroit,
en l’honneur de Bacchus, une fête que l’on'nom--
moit tyrbe. Paufanias, Connu Liv. I l , chapt 24.
CHAONES & C haonii. Çe peuple avoit régné
fur toute l’Epire avant les Molofîes, félon Strabon.
L’origine des Chaoniens ne peut être reculée après-
la mort de Néoptolême , & l’auteur de leur nom
ne fauroit être le troyen Chaon dont parle Virgile.
Ce poëte fuppofe les Chaoniens plus anciens que
k guerre de T ro y e , puifqu’il fait dire à Ænée fugitif,
dans fon Ænéide, liv. 5 , qu’il eft entré par
le port des Chaoniens. Dans un autre endroit ce
poëte dit que Cérès.& Bacchus introduifirent Fufage
^ du froment à, k pkce du gland-de Chaonie. Il eft
plus naturel de faire defcendrer les Chaoniens des
anciens Pélafges que des Troyens , puifque la plupart
des peuples.de k Grèce & des environs avoient
tiré leur origine des P é la fg e s& qu’Etienne de:
Byfance rapporte que la Chaonie en particulier fut
autrefois appelée Pélafgide.
Plutarque femble avoir marqué le temps de leur
l établiffement, & les chefs de leur colonie ,quaruV
il dit que les hifioriens rapportent qu’après le déluge
de Deucalion, Phaëton , un de ceux qui vinrent
en Epire avec Pélafgus, fut le premier roi
des Thefprotes & des Mololïes, c’eft-à-dire, des
Chaoniens prédéceffeurs de ces peuples : car c’eft
aux Chaoniens que conviennent un chef de colonie
appelé Pélafgus , & un temps voifin du déluge
de Deucalion.
L’érabliffement des Pélafges dans la Chaonie
ayant fuivi d’affez près le déluge de Deucalion,
ce dernier événement fert à fixer l’origine des
Chaoniens, & , quoique le temps précis de ce déluge
fbit ignoré, on fait que Deucalion vivoit près
de"deux cens ans avant.le fiège de Troyes , &
qu’à ce fiège affilièrent quelques-uns de fes def-
cendans au cinq , au fix & au feptième degré. Le
déluge arrivé à la fin de fon règne, ne peut donc
être éloigné de la guerre de Troyes que d environ
cinq générations ou cent cinquante ans ; par con-
féquent l’établiffement des Chaoniens, qui fuivit
de près le déluge, doit être arrivé quatre géné-
rations,ou environ cent trente-trois ans avant cette
guerre. .
En fuppofant cela, on peut déterminer quel rut
le Pélafgus qui conduifit les Chaoniens en Epire.
Ce ne fut pas l’ancien, puifqu’il vécut huit générations
avant la guerre de Troyes, ou quelque temps
avant le déluge de Deucalion, félon 1 hiftoire de
fa poftèrité, tracée par Paufanias : mais il eut un
petit-fils de même nom que lu i, qui, au rapport
de Plutarque, conduifit une colonie en Epire après
le déluge de Deucalion. Etienne de Byfance parle
d’un Pélafgus, fils de Lycaon, & père de Thefprotus,
& il en parle à l’occafion de fes defcendans, qui habitaient
dans l’Epire. U y a lieu de croire que ce
Pélafgus eft celui dont parle Plutarque, puifqu’un
temps voifin du déluge de Deucalion convient a
un fils de Lycaon , & que Paufanias, liv. v m , ch. y,
dit que les enfans de Lycaon , au nombre au moins
de vingt-quatre, fe difpërfère*nt dans la Grèce, &
hors de la Grèce même.
L’oracle de Dodone en Epire étoit de fondation
pèlafgienne , félon Héfiode, Ephore , cité par
§trabon , & Scymnus de Chio , qui l’aflùrent ex-
preffément.
Puifque les Pékfges n’ont été en Epire qu’après
le déluge de Deucalion , cet oracle n’a pu y être
établi qu’après ce déluge, & bientôt après l’éta-
bliflement des Chaoniens, car Hérodote, liv. 11 ,,dit
que cet oracle pafloit pour le plus ancien de tous
ceux de la Grèce.
Puifque les Chaoniens furent les premiers Pélafges
q u i, peu après le déluge de Deucalion,
commandèrent à toute 1*Epire, il eft vraifémblable
.que cet oracle, fondé par des Pélafges peu après
ce déluge, a été l’ouvrage des Chaoniens.
Hérodote, /iv. 1 1 , allure que les ancien- Pélafges
invoquoient la divinité en général, fans lui donner
ce nom de dieux & de déeïfes dont le culte n’étoit
pas encore introduit dans la Grèce. Cet auteur ajoute
que lorfqu’on voulut l’introduire, les Pélafges cou-
fohèrent l’oracle de Dodone : donc cet oracle ne
fut point celui de Jupiter lors de fon inftitution.
Les Pélafges font plus anciens que les dieux de
la G rè c e , félon Hérodote ; plus anciens que les
autres peuples Grecs, q u i, félon Strabon, ne font
cependant pas beaucoup plus anciens que la guerre
de Troyes , puifque leur chef Pékfeus eut des defcendans
au huitième degré qui affiftèrent à cette
guerre, félon Paufanias.
CH A O N IA , nom d’une contrée de Grèce, dans
l’Epire. Elle était bornée , au nord, par l’Orellide,
& par une partie du pays des Penejles ; au fud-
011 eft-, par la, mer Mediterranée; au fiid , par la
Thefprotie ; & à l’eft, par le pays des Atlntanes.
Les monts Acro-Céroniens la bornoient au nord
depuis la rivière Popylichus jufqu’aux montagnes
auprès defquelles coule le Panyafus. Ptolemée,
S cy la x , &c. font mention de cette contrée.
C h a o n ia , ville de l’A fie , dans la Syrie. Elle
étoit fituée au confluent de deux petites rivières,
au fud-oueft de Zeugma, vers le 3.6e deg. 20 min.
de latitude.
Ptolemée la place dans la Comagène, contrée
de la Syrie.
CHAONII. Voye^ C h a o n e s .
CHAO NITIS , petite contrée de FAfie , dans
F A fty r ie , à l’orient du T ig re , félon les anciennes
éditions de Strabon. On a rétabli Chalonitis.
CHA PE TE , nom d’une place- forte de l’A n e ,
dans la Méfopotamie, félon Curopalate. Elle eft
nommée Charpote par Cédrène. ( La Martinière. )
CHAR A BA SA , ville de l’Afrique propre, félon
Ptolemée.
CHARABE ,, nom d’un village de la Paleftine ,
dont fait mention Jofeph. Il le pkce dans la haute
Galilée.
CH A R A C -M O B A , ville de l’Afie, fituée près
& à l’orient du lac où fe jetait la rivière Jôrdanes,
vers le 31e deg. 2.0 min. de latitude.
CH A R A C E N A , CHARACENE , nom d’une
contrée de l’A fie , dans la Sufiane. Selon Ptolemée,
c’étoit le territoire de la ville de Charax.
CH A R A C EN I, ou C a r a s e n i . Pline nomme
ainfi les habitans de la ville de Charax, for la côte
méridionale de la jCherfonnèfe taurique.
CH A R A C IN A , petite contrée de l’À fie , dans-
la Cilicie. Ptolemée y met la ville de Fluvio-
polis. / _
CHARACINE. On lit ainfi, dans Strabon, le
nom de la contrée Characena. Voyvç cè mot.
CHAR ACITANI. Les Characitaniens étoient un
peuple de l’Hifpanie, que Plutarque place dans la
Tarragonnoife. IL ajoute qu’ils étoient au-delà du
Tagus, & qu’ils habitaient dans les cavernes d’un
coteau fort é le vé , où ils fe retiroient lorfqu’ils 1 avoient pillé leurs voifins.
CHARACMGBA. Voye^ C h a r a com a 2.
CHARACOMA , vrille de la Laconie , fituée
fur le. ciieminqui conduifoit de F Arcadie, à Sparte^,