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retrouver k s Agnotes fur les bords d’une rivière
de Bourgogne ; 2®. ce favant conclut cependant par
croire qu’ils font les mêmes que les Anagnutes de
Pline. Beaudran les plaçoit dans le pays d’Aunis.
M. d’Anville les place dans la Bretagne, au nord-
oueft des OJîfmii 3 i°. parce qu’ils etoient fur le
bord de la mer; 20. parce qu’il retrouve en cet
endroit un Pagus Agnenfis , dénommé dans la vie
de S. Paul de Léon. Il ajoute que la partie occidentale
du diocèfe de L é on , enveloppé de trois
côtés par la mer, conferve encore le nom d'Ack
dans un des diftri&s eccléfiaftiques de ce diocèfe.
AGONES , peuple des A lpes , proche des four-
ces du Rhône, dont il eft parlé dans Polybe. Ils
avoient pour capitale Acaunum.
A G O N IS , île vers l’embouchure, de YAnas.
( Feft. Avienus. )
A G O R A ('Malagra) , ville de la Cherfonèfe de
■ Thrace, au nord-eft de CallipoYis. Lorfque. Xercès
partit d’A fie pour venir attaquer la Grèce , il tra-
verfa cette ville avec fon armée. Ce nom fignifie
en grec place publique, & répond au Forum des Latins.
} AGORÆÜM-TICHOS , ville d’Europe , fur
l ’H ellefpont, c’eft-à-dire, fortereffe ou muraille
d’Agorezus. C e lieu n’eft connu que par Etienne
de Byfance.
AGORANIS , fleuve de l’Inde, qui fe rendoit
dans le Gange, félon Arrian.
AGOR ITÆ , peuple de la Sarmatie Ariatique,
félon Ptolemée.
A G R A , nom d’un lieu de l’Attique_, où Diane
chaffa pour la première fois. Il étoit près de la
fource de YlliJJus. Paufanias dit qu’il y avoit en
ce lieu un temple dédié à Diane agroteras ou champêtre
, & que fa flatue y portoit un arc. Dans
quelques manuferits de Strabon , on lit kyptetç.
A g RA , ville que Ptolemée indique dans là Su-
liane.
A g r a , ancienne ville de l’Arabie, félon Pline.
Etienne de Byfance la nomme aufîi Agrte.
A g r a , ville épifcopale d’Afrique * dans la Nu-
midie.
A G R A D A TU S , ancien nom du Cyrus. Voyez
ce mot.
A G RÆ , ville de l’Arcadie * que nomme Pline,
8c qu’il eft le feul à nommer.
AGRÆA , contrée de la Grèce, qcft s’étendoit
en partie dans l’Etolie, & en partie dans l’Acar-
nanie. Selon Strabon, il y avoit dans cette contrée
un village qui portoit le nom d’Ephyra.
A G RÆ I , ou A g r en se s , peuple que* Denys le
Périégète, Pline & Etienne de Byfance, placent
dans l’Arabie heureufe. Selon Pline, ils étoient
bons guerriers. Je ferois difpofé à les croire les
mêmes que les Agræi, autre peuple Arabe, que
Ptolemée place près des Bataniens , & de la Baby-
lonie. On croit aufîi que ce font les mêmes dont
il eft parlé dans Strabon fous le nom d’Agrani.
A g r æ i , peuple de la Grèce, dans YEtolie,
félon Strabon & Tite-Live. Comme ils étoient,
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dit-on , fur Y Achetons, M. d’Anville les fait habiter
de l’oueft à l’e ft , en partie dans lAcarnanie,
& en partie dans l’Etolie.
A G R A G A , ville épifcopale de l’Efpagne, citée
dans un ancien concile. Sa pofition eft inconnue.
5 AGRAGANTINUM EMPORIUM , ou port
dûAgragas, c’eft-à-dire, d’Agrigente. C’eft peut-être
le lieu que l’on nomme, à préfent Caricatore di Gir-
g*™.
A G R A G A S , rivière de Sicile , qui fe joignoit
avec Vffypfa , au-deffous d’Agrigente.
AG R À IIj nommés par Etienne de ByfanceAgriæ,
8c par d’autres auteurs Agrianes 8c Agriani, peuple
de la Pæonie, entre YHcemus & le Rhodope. Arrien
les diftingue des Pæoniens. Au temps d’Alexandre,
ils avoient pour roi Langarus, auquel ce prince
avoit promis en mariage fa foeur Cyna ; mais la
mort du roi de Thrace empêcha l ’effet de cette
promeffe.
A G R A N I , bourg de la Babylonie , 8c qui fut,
dit Pline, ruiné par les Perfes.
AGRANTOMAGUM. La leçon adoptée dans
la bonne édition d’Antonin eft Argantomagnum.
Voyez ce mot.
AGRAULIS LUCUS , ou Bois facré d’Agraule.
Ce bois étoit près de la citadelle d’Athènes. Voici
ce que l’on en raconte. Cécrops eut trop filles;
Aglaure, Erfé 8c Pandrofa. La guerre étant fur-
venue entre les Athéniens & les Eleufiniens , les
premiers confultèrent Apollon ; fon oracle répondit
que cette guerre ne finirait heureufement pour
eux , que fi quelqu’un avoit le courage de fe dévouer
pour la patrie. A peine cette réponfe fut-elle
fue d’Aglaure, qu’animée des fentimens du patrio-
tifme le plus enthoufiafte , elle fe précipita de la
citadelle, & par fa mort procura la vi&oire à Ereélée
fon aïeul. Par reconnoiffance pour ce bienfait, &
par vénération pour tant.de généralité , les Athéniens
confacrèrent à cette princeffe un temple &
un bois à l’entrée de la citadelle. Us ftatuèrent de
plus, qu’à l’avenir, avant de marcher à aucune expédition
, ils obligeroient les troupes à faire dans
ce bois un ferment, qui étoit une éfpèce de dévouement
à la patrie.
A G R A V O N ITÆ , les Agravonites , ancien
peuple de l’I lly r ie , dont fait mention Tite-Live.
A G R E , ou A g r a , ville de la Lydie , félon
Etienne de Byfance , qui cite Hérodian.
A G R I , les Agrins, peuple que Ptolemée place
dans la Sarmatie, en Europe. Il en eft aufîi parlé
par Strabon.
AG R IAN A , ville de la Capadoce, félon Art-
tonin.
AGRIANES FLUVIUS , petite rivière de la
Thrace , qui commençoit à quelque diftance au
| nord d’Héraclée , couloit à l’oueft, & fe jettoit
dans YHebrus par fa gauche.
AGRIAN ES, peuple voifin du mont Pangée *
en Thrace : il en eft parlé dans Hérodote & par
Strabon, page $11 de l’édition de 1707. Ce défi
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nier dit que le Strymon commençoit dans la partie
du mont Rhodope, habitée par les Agrianes..
AGRIASPES , les Agriafpes. Arrian dit que
ce nom étoit celui que portoit véritablement le
peuple d’A f ie , que les Grecs nommèrent les Euer-
gètes, ou les Evergetes. Vôyez ce mot.
AGRIGENTUM ( Girgenti) , (1) ville de la Sicile
, fur la côte méridionale. Ce nom , reçu chez
les Latins, u’étoit qu’une altération du nom grec de
cette v ille, qui fe nomme AKpdyctç, ou Acragas.
Selon Polybe, elle portoit le même nom que le
petit fleuve qui arrôloit fon territoire iiu fud. Et
l ’un 8c l’autre, félon Etienne de Byfance, avoient
pris leur nom de la contrée qui fe nommoit
A’ Kpdyn , Acrage, à caufe de fa fertilité.
Polybe dit que cette ville dut fes commencemens
à une colonie de Rhodiens. Peut-être cela ne doit-il
s’entendre que de l’ancienne ville dont Girgenti occupe
l’emplacement. Thucydide en attribue la fondation
aux habitans de Gelta, fous les ordres d’Arif-
ton & de Pifcille, vers la quatre-vingt-dix-neuvième
olympiade, époque qui répond à l’an 384 aŸant
Jéfus-Chrift. ~
En rapprochant ce que Polybe dit d’ Agrigente, de
ce qu’en dit Diodore 8c de ce que l’on trouve dans
les difeours de Cicéron contre Verres, on aura une
idée de la magnificence de cette ville.
JLa ville d’Agrigente, dit Polybe , furpaffe la plupart
des autres villes , par fes fortifications , fes
dehors, & la magnificence de fes bâtimens.D’ailleurs
comme elle n’étoit qu’à dix- huit ftades de la mer, elle
jouiffoit abondamment de tous les avantages que l’on
y en peut retirer : fa fituation & tout ce que l’on a fu
ajouter la rendentune des plus fortes places de la Sicile,
car elle eft fur un rocher (ceci devoit s’entendre,
je crois, de l’ancienne ville, qui fervoit de citadelle)
qui a été rendu inaccefîible par le travail dans les
endroits où il ne l’étoit pas naturellement. L’Acragas
coule au midi, & l’Hypfas à l’oçcideiït. Polybe
ajoute qu’il y avoit une fortereffe à laquelle
un précipice fervoit de foffé, & à laquelle on ne
(1) Quoique l’on donne Girgenti pour la ville moderne
qui affuccédé à Agrigente, on a eu tort de dire dans
quelques ouvrages eftijnable's que la ville nouvelle étoit
fur l’emplacement de l’ancienne. M. Houelle, peintre du
roi, & fi juftement célèbre par un bel ouvrage fur la
Sicile, m’a fait voir fur une carte qu’il a deffinée dans
le lieu , pendant un féjour de fix mois , i s . que la ville
de Qirgenti occupe fur une hauteur l’emplacement qu’occupèrent
les fondateurs de la première yille qui eut
lieu en cet endroit : les murailles en étoient épaiffes -,
il n’y avoit qu’une entrée : 2<?. la ville d’Agrigente fut
bâtie affez près, mais dans un lieu moins élevé, & près
du petit fleuve dont elle prit fon nom. On croit que
çette première ville fervit de fortereffe. Le Caricatore,
ou port, fe trouve à la gauche en entrant, dans une
efpece d’anfe que forme la mer en cet endroit. Le port
d’Agrigente n?etoit pas à la même place,
On retrouve une partie des ruines des fuperbes édifices
dont ont parlé les Ancien*. L’artifte qui a bien
vpulu me communiquer fa carte, doit publier une def-
$ription de tout ce local.
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pouvoit aller que par un feul chemin ( 1 ). Au haut
de la citadelle eft un temple de Minerve & de Jupiter
Atabyrien : c ’eft ce qui me fait croire que
ce fut la fondation de cette ancienne ville, devenue
citadelle, qui avoit été l’ouvrage des Rhodiens ;
car, comme l’obferve Polybe en ce même endroit,
on adoroit à Rhodes Jupiter fous ce nom (2) : outre
les autres embelliffemens très-nombreux en cette
ville , il' y a de beaux temples & de magnifiques
galeries. Quant à celui de Jupiter O lympien, il ne
le cède à aucun de la Grèce ni en grandeur ni en
beauté.
Diodore dit que ce temple avoTt trois cens quarante
pieds de longueur fur foixante de large, &
cent vingt de haut. Les portiques répondoîent par
leur étendue 8c leur beauté au refte du bâtiment.'
D ’un côté étoit repréfenté le combat des géans ,
de l’autre la prife de Troye.
Cicéron parle de la magnificence des ftatues qui
en avoient été enlevées par Verrès. '
- Près de la ville ■ étoit un lac creufé de main
d’homme, qui avoit fept ftades de circuit, rempli
de poiffons & couvert de cygnes.
Mais autant on doit admirer le haut degré où les
arts furent portés dans cette v ille , autant on doit
blâmer le lux© exceflif de fes habitans. On voit
dans Diodore le récit d’une fête donnée à l’occa-
fion du retour d’un athlète, & avec quelle magnificence
on célébra ce fimplé événement. Quelques
autres traits prouvent combien les Agrigetuins
étoient énervés.
Dans un temps où l’on avoit à craindre une attaque
de la part des Carthaginois, il fut arrêté que
l’on veillerait la nuit fur les murailles. Mais, pour
que le fervice fe fît aifément, il fut dit que chaque
citoyen en fa&ion n’auroit avec foi qu’une tente,
une couverture de laine & deux oreillers. Cette discipline
parut trop Tévère ; elle excita de grands mé-
contentemens. Selon Diogène de Laerce, le philo-
fophe Empedocle,vers l’an de Rome 309, travailloit
à réformer ce luxe efféminé 8c leur reprochoit :
« qu’ils fe livroient à la bonne chère & aux.plaifirs
» comme s’ils euffent dû mourir le lendemain ;
» tandis qu’ils bâtiffoient avec la foinptuofité & la
» magnificence de gens qui ne dévoient jamais
» mourir ». On remarque qu’ils embçlliffoient leurs
étoffes de tiffus d’or & d’argent ; que ces métaux
leur fervoient à faire prefque tous leurs uftenfiles
pour la bouche, 8c plufieurs de leurs meubles ;
qu’ils avoient des lits d’ivoire. Lorfqu’ils fortoient
avec quelque cérémonie, ils étoient fuivis d’une
troupe d’hommes ou efclaves ou cliens & de char-
riots de fuite. Un d’eux, appellé Exenetas, fe trouva
affez riche pour avoir trois cens chars , traînés par
des chevaux blancs, dont il fe fit fuivre lorfqu’il
eut rçmporté le prix aux jeux olympiques. Un
(1) Cette defeription eft très-conforme à ce que l’on
retrouve encore actuellement fur* le local,
(2) Atabyre étoit une montagne de l’ile dé Rhodes,
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