
Depuis la conquête de l’Arabie par Trajan, elle
fut dans le département de f Empereur comme province
frontière. Elle étoit gouvernée par un lieutenant
; la métropole étoit Pétra. Sous Dioclétien
k province d’Arabie fut divifèe. Pétra devint métropole
de la Palcejlina Salutarïs, 8c l’autre portion
conferva le nom d’Arabie. Cette nouvelle province
fut gouvernée., pour le civ il, par un préfident ;
& pour le militaire, par un commandant.
ARABISCÏ, (les Arabifques) peuple de laPamonie.
Pline les nomme ÂraviJ'cï ; le changement de ces
deux confonnes eft trop commun pour que l’on
doive s’y arrêter. Mais il ƒ a un autre changement
à faire, lelon le P. Hardouin, c’eft celui de VA en E;
car il veut lire Eravifci. L’air du pays qu’ils habi-
toientétoitfaki, &leurdonnoità tous un airdefanté.
N. B. Cet article eft bien bizarrement fait dans
la Martinière : on y parle du Pégu , du Bengale, &c.
ARABISSUS, ville de l’A fie , qui étoit fituée
dans une plaine au fud du fleuve Mêlas, vers le
38e degré 20 minutes.de latitude.
ARA B ITÆ , peuple de l’Inde, fur les bords du
fleuve Arabius, félon Arriàn.
ARABIUS , fleuve de l’Inde, à l’oueft de l’Indus,
félon Néarque. Ce fleuve prenoit fa fource vers
le 29e degré de latitude, & alloit fe jetter dans la
mer vers le commenceiftent d’un golfe que le Périple
d’Arrian femble nommer Terabdon.
ARACÆI , Aracéens ou à r c é e n s nom
d’un peuple que Von croyoit defcendre d’A rac,
fils de Canaan. Ils habitoient un canton' du voifi-
nage de Sidon, dans la portion qui échut depuis
à la tribu d’A fe r , où Jofeph place une ville qu’il
nomme Arcé & A&ipus. Ils quittèrent cette demeure
, & montèrent vers lé Septentrion s’établir
entre Antarade & Tripoli, où ils établirent une
ville du même nom que celle qu’ils venoient de
quitter.
A R A C C A , ville de l’A fie , dans la Sufiane, fur
la rive orientale du Tigre , félon Ptolemée.
ARACENSES , peuplé de la G ak té e , originaire
des Gaules.'
A R A CH , ville de la Chaldée, quiffut bâtie par
Nemrod, petit-fils de Chus, félon la Genèfe.
ARACHNEUS (Mons'J. C ’étoit, félon Efchyle,
dans fa tragédie. d’Agamemnon , « là montagne
r> 8ArgoU.de la plus près d’A rgos, • & du palais des
» Atrides ». ( Voye{ AraCHNÆUS. )
ARACHOSIà , contrée de l’A fie , félon Ptolemée.
Elle étoit au levant de la Drangiane , au
fud des Paropanifades, à l’occident d’une partie
de l’Inde, & au nord de la Gédrofie.
ARÂCHOTOS , ville de l’A fie , dans l’Ara-
cholie, félon Ptolemée.
ARACH TH U S , fleuve de l’Epire qui fe jette
dans le golfe d’Ambracie, félon Polybe, qui le
nomme aufli Arcthon. Tite-Live, /. 3#, en parlant
du liège que le Conful M. Fulvius mit devant
Ambracie, nous donne lieu de conclure que cet;e
ville étoit fituêe fiir I4 rive gauche du fleuve.
A rachthus , ville de l’Etolie, félon Ptolemée,1
A racthus. Voye^ Ambracie.
A R A C IA , nom d’une île du golfe Perfique,
fituée fur la côte de la Perflde, félon Ptolemée :
Néarque en parle fans la nommer, & la place entre
l’ile de Cdicandros & le lieu où étoit fituée la montagne
Ochus.
ARACIAN-A, ville de la Parthie. Il en efl fait
mention par Ptolemée.
A R A C IL LUM , ancienne ville de l’Hifpanie,
félon Orofe. L’empereur Augufte la prit & la ren-
verfa. ' *
A R A C L I A , ancienne ville de la Palefline*
C ’étoit un liège épifcopal, fuffragant de T y r , dans
la Palefline première ^ félon Guillaume de T y r .
. ARACNÆUS ( Mons ) , montagne de l’Argo-
lide, faifant partie de la chaîne qui lêpare en deux
dans la longueur la prefqu’île que forme la Morée
par le fud-efl. Ce mont étoit au nord-ouefl d’E-
pidaure.
AR ACYNTHUS, montagne de la Grèce, dans la
Béotie, d’où Minerve prenoit le nom d’Aracyntkis,,
félon Etienne le Géographe. ;
Strabon place cette montagne dans l’Etolie^Plin»,.
dans la Carmanie. Ce qui prouve, que par ce nom
on entendôit, dans tous les cas , une montagne,
fans convenir unanimement du pays qui la ren-1
fermoit.
A R A D , île ou rocher qui n’avoît,, félon Strabon
, quefept flades de circonférence, & étoit à
vingt flades du continent, vis-à-vis de l’endroit où
le fleuve Eleuthère fe jettoit dans la mer. Strabon ,
/. 16, p. $28; & Pomponiws Mêla, l. 2; ch. 7 ,
difent que cet endroit étoit tellement habité , que
les mailbns y avoieht plufieurs étages. Les habi-
tans avoient fait des citernes, parce que l’île man-
quoit d’eau. Cette île avoit une ville de fou nom.
L’île 8 Arad étoit vers le 34e degré 50 minutes
dè latitude*
Arad ,. ville de l’île de même nom, fur la côté '
de la Phénicie. Strabon prétend que cette ville
avoit été bâtie par des exilés ou bannis de Sidon,
Selon Jofeph, antiq. cette ville , dans les commen-
cemèns, eut fes rois particuliers j comme chaque
ville de là Phénicie ; mais dans la fuite elle fütafîù-
jettie par les Tyriens. Quand les Perfes fe rendirent
maîtres de la Phénicie, elle eut des rois tributaires
de la Perfe. Arrian, exped. Alex, dit que
Strabon, fils de GérâPoArate’, qui régnoit à Aradr
alla au-devant d’Alexandre , qui le confirma lui &
fon père dans la pofleflion du royaume 8 Arad.
La Phénicie, dont Arad faifbit partie , fut quelque
temps pofledée par les Lagides, à qui l’Egypte,
étoit échue , fous les fùccefTeurs du prince grec.
Pendant la guerre qu’Antiochus- le -Grand fit à
Ptolemée Philopator, pour le dépouiller de ce qu’il
poffédoit en A fie , les Aradiens fe gouvemoient
par leurs propres lo ix , & Antioclius refpefla ce
privilège; mais Antiochus Epiphane leur Ôta cet
avantage ; à fon retour de l’Egypte il les fournit,
prit leur v ille , & ravagea toute la province. Pompée
ayant fait la conquête de la Syrie & de la Phénicie
, les Aradiens paffèrent fous la domination des
Romains.
La ville 8 Arad avoit une ère particulière, différente
de celle des Séleucides, félon les médailles
grecques, frappées dans cette ville.
Cette ville 8 Arad s’étoit rendue puiffante fur la
mer, quoiqu’elle n’eût pas de port dans fon île ;
mais elle s’en étoit formé un dans le continent à
rembouchure de l’Eleuthère.
Les Aradiens déteftoient la piraterie : ils rompirent
avec les Ciliciens qui s’y étoient adonnés,
félon Strabon, /. 163 p. f ip . Cet auteur leur attribue
les villes de Marathus, de Balanée, de Paltos
& d’Enhydrya. Elle étoit vers le 34e degré 50
minutes de latitude.
A rad ( la fontaine d’ ) , fontaine de la Judée,
dans la demi-tribu de Manaffé en deçà du Jourdain,
félon le livre de Jofué.
C’eft le lieu où Gédéon vint la nuit avec tout
le peuple, pour recevoir l’ordre de Dieu au fujet
du combat qu’il devoit livrer aux Madianites , félon
le livre des Juges, ch. 7.
A rad , Arad a , ou Arath , ville de la Pa-
leftine. Elle étoit fituée dans l’Arabie pétrée, au
midi de la tribu de Juda, & de la terre de Canaan.
On voit dans le livre des nombres, que cette
ville fut détruite par les Ifraélites ; mais elle fut
fans doute rétablie, car Eufèbe la met dans le voi-
finage de Cades, à quatre milles de Malathis, &
à vingt milles d’Hébron.
A R A D A . Ce fut à Arada que les Ifraélites
furent camper en fortant du mont de Sépher.
Ce lieu de leur vihgt-unième ftation devoit être
vers le milieu du defert d’Arabie, vers le midi
du mont Sépher.
A R A D A N , ville. Mém. vol. I Y- 602»
A R AD I I ou les Aradiens, peuples qui .habitoient
dans la terre promife, avant les Ifraélites.
Ils occupoient l’endroit où fut Arad ou A red ,
dans la tribu de Juda.
Les Aradiens furent d’abord vainqueurs des
Ifraélites ; mais ayant été vaincus par la fuite, ils
fe retirèrent dans la Phénicie, & furent fe placer
où depuis fut bâtie la ville 8 Aradus.
A R AD IS , nom d’une ville de l’île de Sardaigne,
qui fut prife par Ménas, félon Dion.
A R A D IT À , ville épifcopale d’Afrique, dans la
province proconfulaire, félon la notice d’Afrique.
ARADRIPHE. Ptolemée place une ville de ce
nom dans la Médie.
A R A D U C A , nom d’une ville d’Efpagne Tarra-
gonnoife.
A R A D U C T A , ville d’Efpagne dans la Lufi-
tanie, félon Ptolemée.
A R AD U S , île de la Phénicie. Voye{ Arad.
Selon S. Clément d’Alexandrie , il y avoit dans
cette île un temple où fe voyoient de fuperbes
çolomiês de verre.
A radus , nom d’une île de la mer Rouge, félon
Etienne de Byfance.
A r A d u s , nom d’une île du golfe Perfique,
félon Euflathe. Strabon en fait aufli mention.
ARÆ. Athénée fait mention de trois îles de ce
nom, qu’il place fur la côte de l’Ionie, entre Symc
& Gnide.
A ræ , lieu où il y avoit une garnifon d’Ethio-
piens. Ariftide, cité par Ortélius, les place auprès
de l’île de Phila.
A ræ A lex andri , lieu fur le bord de l’Hypafis.
Il en efl fait mention par Pline, Quinte.-Curce,
Solin, &c.
Aræ Alexandri , autels fur le promontoire de
Carmanie, félon Pline. Cet auteur ajoute qu’ils
étoient éloignés du port auquel les Macédoniens
avoient laifle leur nom.
Aræ Alexandri. Cicéron place des autels d&
ce nom en Arabie , au pied du mont Amman.
A ræ Alexandri. Ptolemée- les place dans la
Sarmatie Européenne , vers le coude que fait le
Tan aïs par les 57 degrés de latitude.
A ræ A pollinis Didymæi. Pline dit que ces
autels étoient au-delà du Jaxarte.
A ræ Cæsaris, autels dans la Sarmatie européenne
, félon Ptolemée.
Aræ Cononis. Ils font placés en Ethiopie, fur
le golfe Arabique, par Strabon.
A ræ Cyri. Pline les place dans la Sogdiane.
A ræ G e n u æ , ancien nom d’un lieu de la
Neuftrie, félon la table de Peutinger.
ARÆGENUE , ville , la même qu''Arcegenus',
Ptolemée dit h’peyévoç, Arigenus.
ARÆGENUS, ville de la Gaule, dans la fécondé
Lyonnoife. La pofition de cette ville n’eft pas, ce
me femble, bien décidée. Je vais expofer de mon
mieux, le fentiment de M. d’Anville & celui de
D. Martin : ce dernier ayant adopté l’opinion de
quelques Ecrivains qui l’avoient précédé.
I. M. d’Anville penfe qu’ Arcegenus efl Bayeux,'
dont le nom s’eft formé de BajocaJJes, qu’avoit pris
cette ville du peuple même dont elle étoit la capitale.
Voici comment il efl amené à cette opinion,
i°. Ptolemée nomme une rivière d’Argenus en parcourant
la côte de la Lyonnoife de l’oueft à l’eft.
20. Il la nomme avant VÔlina ( l’Orne) ; il nomme
donc Argemis l’embouchure de YAure & de la Vire
réunies. 30. Ptolemée attribue cette rivière aux BU
ducejii, il efl vrai ; mais comme il ne nomme pas les
Bajocaffes, on peut croire qu’il leur en donne la
place. 40. Le rapport qu’il y a entre Arcegenus &
Argenus lui paroit une démonftration que la ville a
dû être fur la rivière, & fur cette rivière on ne
trouve pas de lieu plus diftingué que Bayeux. Cet
auteur ajoute que la ville appelée d’abord Arcegenus,
aura eu enfuite celui de BajocaJJes, qui étoit celui
du peuple, ainfi que cela efl arrivé à plufieurs autres
villes. On voit même que ce nom efl emuloyé
comme étant celui d’une v ille, par le poète Aufone*
II. D, Martin adopte le fentiment expofé dans
A a 2