
défaite, & qui, en s’enfuyant » demeura fufpendu
à un chêne, & fut percé de plufieurs coups par
Joab, général de l’armée de David.
Il eft fait mention de cette forêt dans le livre
des rois.
E PH R A TA , ville ou bourgade de la Paleftine,
dans la tribu de Juda, vers les limites de celle de
Benjamin. C ’eft dans le territoire de ce lieu que
Rachel, femme du patriarche Jacob, mourut en
accouchant de Benjamin. Elle fut enterrée fur le
chemin, & le monument de fon tombeau y a fub-
fifté plufieurs fiècles.
Ce lieu fu t , dans la fuite des temps, appelé
Bcthleem; cependant, au temps des juges 8c des
rois de Juda', on le nommoit Ephrata.
EPHRON , lieu de la Palefiine, dans la tribu
de Juda, à environ quinze milles de Jérufalem,
félon Eidebe & S. Jérôme. Ils ajoutent que , de
leur temps, c’étoit un gros village.
Ephron , montagne de la Palefiine, aux confins
des tribus de Juda 8c de Benjamin, félon le
livre de Jofué.
Ephron , ville de la Judée, dans la tribu d’E-
phraïm.
Il eft dit au premier livre des Paralipomènes ,
qu’elle fut prife par Juda^, après qu’il eut mis
Jéroboam en fuite.
On croit que c’eft le même lieu qu’Eufèbe met
dans la tribu de Juda.
Ephron , grande & forte ville de la Judée,
dans la demi-tribu de Manafle, au-delà, du Jour-
daim
Elle étoit fituée près du torrent de Jaboc, &
étoit habitée par une multitude de divers peuples.
Judas Macchabée la prit & la détruifit jufqu’aux
fondemens, & fit paffer tous les mâles au fil de
l’épée.
Cette ville étoit au-delà du Jourdain, vis-à-vis
de Scythopofis.
Judas Macchabée fut obligé d’y paffer en voulant
repaffer de la Galaatide dans la Judée.
EPHTALITÆ,les Ephtalites.NicéphoreCalifte,
cité par Ortélius, dit que c’eft le nom d’un ancien
peuple, qui faifoit partie des Scythes.
. E P I IYR A , ville de l’Elide , près du fleuve
Selléis, près du promontoire Chéloüites, & au
fud-oueft drElîs.
Elle eft peu connue , 8c plufieurs villes ont
porté ce nom. Strabon dit qu’A â y a ch è s , mère
de Tlépolème, 8c l’une des époufes d’H ercule,
étoit de cette ville. Mais Apollodore prétend qu’Ho-
jnêre parle d’une autte Ephyra ; je ne fuis pas de
fon fentiment. Voye^ Ephyre.
Eph y r a . Pline dit que c’étoit l’ancien nom de
la ville de Corinthe , à l’entrée du Péloponnèfe.
Ep h y r a , ville de Grèce, dans Va Thefprotie ,
province de l ’Epire. Il en eft fait mention par
Velléius Paterculus 8c par Strabon. Ce dernier dit
que, parla fuite, elle fut nommée Cichyrus. Pau-
fanias met Cichyrus près du marais Acherufia ; 8c-,
félon Thucydide, ce marais fe rendoit à la mer
près la ville d’Ephyra.
Ep h y r a , village du Péloponnèfe, dans la Si*
cyonie. Strabon le place près la ville de Sicyone 8c
du fleuve Selléis. •
Eph y ra , village de la Grèce, dans l’Agrée;
territoire de l’Etolie félon Strabon.
Ep h y r a , ville de Grèce, dans la Pélafgiotide,
contrée de la Theffalie, aux lieux que l’on nommoit
Tempe. Etienne de Byfance dit que cette ville
avoit suffi été nommée Cranon.
Strabon fait aufli mention de cette ville.
Eph y r a , ou Ephyre , île près celle de Mélos;
félon Etienne de Byfance. Le P. Hardouin dit que
Pline donne le nom d'Ephyre à une île du golfe
Argolique.
Ep h y r a , ville du Péloponnèfe, dans l’Arcadie,
félon Etienne de Byfance.
Ep h y r a , ville de l’Italief dans la Campanie,
félon le même géographe.
E PH YR E , ville du Péloponnèfedans l ’Elide ;
qui étoit fur le fleuve Selléis. C ’eft d’après Homère,
que Strabon dit qu’Aftioché, mère de Tlépolème,
8c l’une des époufes d’Hercule, étoit de cette ville.
Comme cette ville, dont on fait d’ailleurs peu
de chofe, eft défignée par Homère par le nom du
fleuve qui l’arrofoit, je ne vois pas de raifon
d’adopter le fentiment d’Apollodore, qui prétend
que cc poëte parle d’une autre Ephyre.
Ce Heu étoit fameux par les poifons mortels
qu’il produifoit. Homère dit qu’U lyffe y en alla
chercher, 8c les amans de Pénélope doutent fi
Télémaque n’eft point homme à en aller chercher
dans ce lieu, afin de leur donner-la mort.
EPHYRI. Strabon donne ce nom aux habitans
du village d'Ephyra, fitué dans l’Agrée,territoire
de l’Etolie.
EPIACUM , eu A pia cum . Selon les divers
exemplaires de Ptolemée, ville de l’île d’Albion ,
dans le pays des Brigantes. Cambden croit que c’eft
aujourd’hui Pap-Cafile.
EPICAIROS, ville de la Paleftine, à l’orient du
Jourdain, félon Ptolemée.
EPIC A R IA , ville de l’Illy rie, dans la Dalmatie »
félon Ptolemée..
ÉPICEPHESIA, peuple de l’Attique, appartenant
à la tribu Enéide, félon Etienne deByfance.
EPICHUS, ou T a c a pe ( Gabs) , ville d’A frique,
qui étoit bâtie fur le bord de la mer Médi?.
terranée.
Scylax, Ptolemée, Strabon 8c Pline en font mention.
Cette ville étoit au fud de Taphrura.
EPICRANE, fontaine de G rèce, dans la Beotie,
félon Pline.
EPICRENE , EPIGRANEA & Ep ig in r a a ,
ville de G rèce, dans la Béotie , félon Marfianus
Capella, cité par Ortélius.
EPICTETI, EPÏCTETUS. Strabon dit-que c’eft
le nom d’un peuple qui bornoit 'la Bithynie du
côté de-l’orient. D è - Và étoit venu à la* partie la
plus
plus occidentale de la Phrygie, le nom de Phrygia
Epittetus. Le fleuve Hermus y avoit fa fource. Et
la ville d’Ancyre s’y trouvoit fur les frontières
de la Mÿfie.
EPIDARUM, ville de l’île de C y p r e , félon
Pline.
EPIDAMNUS, ville de lTllyrie, fur un -petit
promontoire entre Nimphoeum 8c Petra. Cette ville
avoit été bâtie par des Corcyréens. Les Romains
regardant fon nom comme étant de mauvais augure,
quia velut, dit Pomponius M ê l a in damnum ituris
omen vifum ejl, le changèrent en celui de Dyrrha-
chium (Durazzo). Voye% ce nom.
EPIDAURUS, ville de la Grèce,dans l’Argolide,
de laquelle parle Homère dans l’énumération de
fes vaiffeaux, 8c il la qualifie de richp en vignes.
Elle étoit fituée fur la côte orientale de la pref-
qu’île de l’Afgolide, baignée par le golfe Saro-
nique, 8c prefque vis-à-vis de l’île d’Egine.
Cette ville fut fi long-temps célèbre dans l’antiquité
par le temple d’Efculape, 8c par les merveilles
qu’on en publioit, qu’il eft étonnant qu’Ho-
mère la défigne plutôt par des vignes que par la
divinité qui y opéroit tant de prodiges. On pré-
tendoit qu’Efculape y avoit pris naiffance.Samère,
difoitron, l’avoit d’abord expofé fur une montagne ;
il y. avoit été allaité par une chèvre 8c gardé par un
chien, d’une manière miraculeufe.
C ’étoit à un mille d’Epidaure , fur la route
d’Argos, qu’étoit le bois facré 8c le temple célèbre
où l’on venoit implorer la puiffance d’Efculapè en
faveur des malades. Il étoit expreffément défendu
de laiffer mourir perfonne dans l’étendue de fon
territoire , ni d’y laiffer accoucher aucune femme.
Tout ce que l’on facrifioit au dieu devoit être
confommé dans cette enceinte : les étrangers
comme les Epidauriens étoient fujets à cette loi.
La ftatue du dieu étoit d’or 8c d’ivoire ; elle
tenoit d’une main un bâton, 8c elle avoit l’autre
appuyée fur la tête d’un ferpent ; un chien paroif-
foit couché à fes pieds. Cette ftatue étoit fur un
trône où étoient gravés les exploits de quelques
héros Argiens, comme de Belierophon, qui abat
la Chimère à fes pieds, 8c de Perfée, qui coupoit
la tête à Médufe.
Antonin-le-Pieux, avant d’être adopté par Adrien,
ayoit fait conftruire dans ce même Heu, un temple
dédié aux dieux que Y on nommoit Epidotes, 8c un
autre qui étoit dédié à la céeffe de la fan t é , à Efcu-
lape 8c à Apollon, furnommé l'Egyptien. Il fit de
plus conftruire une maifon , où les perfonnes qui
nabitoient dans l’enceinte confacrée à Efculape,
pouvoient aller mourir, 8c les femmes faire leurs
couches. Il fit aufli rétablir le portique de Cotys ,
dont le toit étoit tombé. Le bois d’Efculape étoit
fermé par deux montagnes, dont l’une étoitnommée
le mont Titthion, 8c l’autre le mont Cynorùon : fur
celle-ci on avoit confirait un temple dédié à Apollon
Maléate, 8c, fur le fommet, un autre dédié à Diane
Coryphée.
Géographie ancienne.
On voyoit une rotonde prés de la ville, clans
laquelle il y avoit de beaux morceaux de peintures :
ouvrage de Paufias, fameux peintre de S icyone, 8c
contemporain d’Apelle.
En entrant dans la ville on voyoit un temple
d’Efeulape, dans lequel il y avoit deux belles ftatues
de marbre de Paros : l’une repéfentoit le dieu, 8c
l’autre Epioné, que l’on difoit avoir été fa femme :
elles étoient toutes deux en un lieu découvert. Les
Epidauriens avoient un théâtre dans ce temple
même-, qui étoit d’une grande beauté : il avoit été
fait par Polyclète, ainfi que la rotonde qui étoit
avant d’entrer dans la ville.
Bacchus avoit un temple dans cette v ille , ainfi
que Vénus.
La ville d’Epidaure renfermoit un temple de
Diane Chaffereffe, 8c un bois qui lui étoit con-
facré, dans lequel Epioné avoit une ftatue. Le
ftade qui étoit dans ce bois, n’étoit fait que de terres
rapportées ; mais on y voyoit une fontaine fu-
perhe, tant par la beauté de fa voûte, que pour
les autres ornemens qui la décoroient.
On confervoit dans la citadelle de cette ville, une
très-belle ftatue de bois, qui repréfentoit la Minerve
que les Epidauriens furnommoient CiJJea.
. Le temple qui étoit dédié à Junon, étoit du côté
du port, fur un promontoire qui regarde la mer.
Les Doriens ayant été chaffés de cette ville par
Déiphon 8c par les Argiens, ils s’unirent aux
Ioniens 8c allèrent habiter avec eux les îles de
Samo s 8c de Chio.
Epidaure eft actuellement un petit lieu nommé
Pidavra.
EPIDAURUS LIMERA, ou E p id a u r e M a l -
VASIA VECCHIA, c’eft-à-dire, Malvoifie Vancienne,
port de la Laconie, fur le golfe Argolique, au fud-
eft de Zarex.
On prétend qu’elle dut fa fondation à une colonie
d’Epidauriens de l’Argolide. Ils s’étoient embarqués
pour aller en députation à l’île de C o s ,
mais les vents contraires les jettèrent fur cette côte
de la Laconie. Ils furent avertis en fonge de s’y
établir ; 8c, ajoutoit-on, un ferpent qu’ils ame-
noient avec eux avoit quitté de lui-même le vaif-
feau pour fe rendre à terre. Cette fable éroit fort
accréditée dans le pays, 8c le culte d’Efculape étoit
établi fur toute cette côte. On feroit tenté de croire
qu’elle avoit été imaginée à deffein d’attirer dans
cette ville une partie des riches préfens que la
fuperftition des peuples prodiguoit à l’Epidaure
de l’Argolide : 8c c’etoit un moyen affez adroit,
que de faire entendre que le dieu lui-même avoit,
en quelque forte, quitté cette ancienne ville peur
s’en choifir une nouvelle. Les Epidauriens, éclairés
par leur intérêt, auroient pu foupçonner quelque
chofe de la vérité, 8c donner à cette nouvelle Epidaure
une épithète qui lui eft reftée. Car le furnom
de Limera peut fignifier Y affamée, 8c conviendrez
I très-bien à une ville qui avoit eu l’adreffe de vivte
1 aux dépens d’une autre.
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