ioî A L G
A lc e , fleuve de Bythinie, félon Pline.'
ALCHAL1NTES ÆTHIOPES : c’eft ainfi que
le tradu&eur latin de Ptolemèe écrit le nom que je
trouve dans le texte écrit ,*Qvxatoix,Keîf9 & qS© la
traduction italienne nomme Alcalinei. Ce peuple
faifoit partie de ceux de la Lybie intérieure.
ALXJH A T , lieu de la Palefline dont il eft parlé
dans le livre de Jofué. C’étoit une ville de la tribu
d’Afer , qui fut donnée aux Lévites.
A LG ID O N , fleuve de la Triphyîie; il com-
mençoit fur les frontières de l’Arcadie , couloit
d’abord vers le fud , puis alloit fe rendre dans le
Jardanus,
Paufanias dit que les poifïons y étoient fort bons,
mais qu’ils devenoient d’un1 manger dangereux en
paffant avec les eaux du Jardanus dans V Anigrus
qui eft plus au nord.
ALC IMÉDON, plaine de l’Arcadie, au nord de
Manùnèe.
Elle portoit le nom d’un ancien héros, dont Hercule
, difoit-on , avoit aimé la fille , Pillo, & en
avoit eu un fils. Cet enfant fut enfuite expofé, avec
fa mère, fur le mont OJlracine, vers lequel Hercule
ayant été attiré par fes cris, ou bien par ceux
d’une p ie , il trouva ion fils, Sc en prit foin ; cette
petite rable paraît avoir été imaginée pour donner
l’origine du nom d’une fontaine qui étoit tout
proche, 8c fe nommoit CiJJa , ou fontaine de la pie.
ALCIMOENNIS, ville que Ptolemèe place en
Germanie , dans la Vindélicie.
A LC IM U S , lieu de l’Attique, dont parle Plutarque
, & qui étoit près du Pirée , port d’Athènes.
Mais le Père Lubin penfe qu’il faut lire Aùmus,
parce qu’en effet on connoît un bourg de ce nom ,
dans la tribu Léontide.
ALCINOI PO R TU S , ou le port d'Alcinoüs ;
ce port dévoient être l’un de ceux de Pile de Cor-
cyre , qui eft aufli appellée dans le périple de Scy-
la x , l’île d’Alcinoüs.
A l c in o ï HORTI, ou les jardins d’Alcino'ùs. Homère
& Virgile ont parlé des jardins de ce prince :
ils devoenit être dans Pile de Cortyre, liège de fon
royaume.
A LC IO N E , ville de Theflalie, qui fut détruite
de bonne heure,
ALCIONÉE, ou A l c y o n iu m s t a g n u m , petit
lac que Paufanias indique dans le petit pays de Corinthe
, partie du Péloponèfe. Cet auteur dit que
Néron ayant voulu le faire fonder, on n’en put
trouver le fond. Les Argiens prétendoient que ce
fut par ce lac que Bacchus deicendit aux enfers,
pour en ramener fa mère Sémélé.
A L C O L A ( Alcolea) , petite ville de la Bétique,
8c allez près du Battis.
A LCOM ENÆ , ville d’I lly r ie , félon Etienne
de Byfance.
A l c o m e n æ , ville de l’île d’Ithaque , félon
Etienne de' Byfance , & de laquelle Ulyffe fut
quelquefois appellé Alcomeneus. .
A LCONA. Voye{ A l c o n is .
A L E
ALCONIS (Aigue-bone ) , lieu de la Gaule, fur
le bord de la mer. Il en eft parlé dans l’Itinéraire
maritime. Selon cet Itinéraire, il devoit être entre
Heraclea à l’eft, & Pomponiana à l’oueft, à douze
milles de la première de ces villes , & à trente de
la fécondé. Bouche, 8c , après lui ; dom Martin ,
penfent qu'Alconis eft aujourd’hui Cavalaire. Mais
M. d’Anville rejette ce fentiment, parce que la
pofition de Cavalaire ne répond point aux diftances
indiquées ; c’eft plutôt, félon lu i, le lieu nommé
Aigue-bone.
ALCYONIUM M A R E , on donnoit ce nom k
la portion du golfe de Corinthe , qui s’étendoit
entre les côtes occidentales de la Bèotie, les côtes
feptentrionales de la Mégaride, 8c la petite partie
de la Corinthie qui occupoit la prefqu’île , julqu’au
promontoire Olmia.
ALDESCUS , fleuve qui, félon le périple de
Denys le Pèriégète, fe jettoit dans le Pont-Euxin.
On ignore à quel fleuve moderne on doit rapporter
ce nom ancien.
ALDUAS DU B IS, ou plutôt A l d u a d u b is ;
( le Doux ) , qui, du temps de Céfar, entouroit la
ville de Befançon. Lorfque Valois avançoit qu'Al-
duadubis étoit un nom corrompu, il ignoroit fans
doute que ce mot eft compofé d’Aldua (l’Aide) ,
8c de Dubis (le Doux) , qui fe joignent enfemble
auprès de Montbéliard.
A L E , ville d’A fie , fur la côte de Syrie , entre
Pedalia 8c Selinus, félon Pline.
A le , pays où les Ifraélites furent tranfportês
après la deftruétion de leur royaume par Salmafar,
roi des Aflyriens.
A L E A , ville de l’Arcadie, au fud-eft de Stym*
phalus.
, Elle avoit eu pour fondateur Aleus, fils d’Alphi-
das. On y voyoit trois temples confidérables ; celui
de Diane Ephéjienne ; celui de Minerve Aléa , 8t
celui de Bacchus, dans lequel étoit une ftatue de ce
dieu. Sa fête, appellée Skierne, fe célébroit tous
les trois ans : peut-être avoit-elle pris fon nom de
l’obfcurité dans laquelle fe paffoit la cérémonie
fuivante. Paufanias rapporte que, depuis un certain
oracle, on fuftigeoit les femmes à l’autel de ce
dieu ; comme à Sparte, on fouettoit les enfans à
celui de Diane Orihia.
A l é a , ville de la Theflalie, félon Etienne de
Byfance.
A l é a , ville de l’Hifpanie, félon le même auteur
, qui les place chez les Carpetani.
A LEBECE, ville de la Gaule, que l’on croit
être la meme que celle d'Albioece. Vo yez ce mot.
ALE BUS, rivière que Feftus Avienus place
dans l’Hifpanie.
A L E C TO R O S , forterefle élevée près dé l’embouchure
du Boryfthéne.
ALE C TUM , ville de la Britanma, ou l’Angleterre
aétuelle.
ALEII C AM P I , grande plaine de la Cilicie.
M. d’A n ville , d’après Strabon , écrit Aleius can*•
A L E
pus , & la place à l’eft du Sarus, entre Adaji* &
la mer.
ALEJUS C AM PU S , ou A leïusj en g rec,
Àtoîïov arsJ')ov. Voyc^ A leiJ CAMPI.
ALEMAN1A . C ’eft de ce mot que, par la fuite,
s’eft formé celui d’Allemagne, donné à une étendue
de pays plus confidérable encore que celui que
les anciens nommoient Germania. Mais on ne trouve
pas le mot Alemania, employé pour une divifion
connue des Romains. Lorfque l’on eut commencé
à connoître les Alemani, il étoit aflez naturel de
nommer leur pays Alemania. On peut prendre urre
idée de fa fituation, par ce qu’il eft dit des terres
qu’habitoient ces peuples, au nord du Danube, 8c
à l’eft du Rhin. Voye^ A l em an i .
A LEM AN N I, A lem a n i , A ll em an n i , A l a -
m a n i , & A l a m b a n i , les Allemands ; peuple d’Europe
, dans la Germanie. Quoique ce nom, comme
on le v o it , fe trouve écrit de différentes manières,
il me paroît que le nom d'Alemani etoit le plus
généralement adopté.
Origine. Si l’on en croit Agathias, qui écrivoit
vers l’an 257 de l’ère vulgaire ,x e nom fignifioit une
nation formée de la réunion d’une foule d’hommes
fortis indiftinâement de différentes nations (1).
Dom Martin explique ce nom par un fens un peu
recherché , quand il lui fait fignifier., tout homme ,
c’eft-à-dire , que chaque individu de la nation eft
réellement un homme, un homme de courage.
Cette diftin&ion entre ceux qui font vraiment
hommes & ceux qui ne le font pas , pourrait convenir
à quelque peuple moderne ; mais dans le troi-
fième fiecle de l’empire où les moeurs étoient féroces
, où les femmes en Gaule 8c en Germanie
partageoient fouvent avec leurs maris les fatigues
de la guerre, 8c les périls des combats, on ne con-
noiffoit pas d’hommes qui ne fuffent hommes. Je
ne fais pas fi ce favant religieux paraîtra plus heureux
dans l’origine qu’il donne aux Allemands.
Selon la plupart des hiftoriens, ils defeendoient
des Suèves , c’eft-à-dire, d’une nation germaine.
M. d’Anville les croit de même Germains d’origine.
Voici en deux mots le fentiment de ce religieux.
Les Alemani, félon dom Martin, n’étoient d’abord
qu’une petite troupe de Gaulois, qui, fous
la prote&ion des garnifons romaines , alla fe cantonner
fur les terres intermédiaires qui féparoient
l’Empire de la Germanie. Comme les anciens les
placent entre le Danube, le haut Rhin 8c le Mein,
on voit que c’eft à-peu-près où eft a&uellement le
duché de Wirtemberg.
Le nombre de ces Gaulois s’accrut confidérable-
ment. Bientôt les peuples Germains dont ils étoient
A L" E loj
Ihvifonnès, leur imprimèrent les fentimens de
haîne qui les animoient contre les Romains : ils
formèrent conjointement avec eux une efpèce de
confpiration, tendant à fecouer le joug des Romains
, 8c à leur fermer l’entrée de la Germanie. Ces
Gaulois adoptèrent ce projet, 8c fe donnèrent le
nom particulier de Cennes. Je crois que ce qui fert
ici de bafe à l’opinion de dom Martin , c’eft que
Dion les nomme Cenni, avant qu’ils en vinffent
aux mains avec l’empereur Caracalla, 8c que ces
Cenni avoient une origine Celtique. Il penfe que ce
font les mêmes que l’on retrouve enfuite fous le
nom d’Alemani (2).
Le gouvernement y étoit monarchique : on a les
noms de plufieurs de leurs rois. Quant à leur religion
, elle étoit la même que celle des Germains.
Leurs moeurs étoient féroces , 8c ils étoient cruels
envers leurs prifonniers. Cela ne juftifie que foible-
ment la conduite que leurs vainqueurs tenoient fou-
vent à leur égard. La chronique d’Idace leur reproche
aufli d’avoir été fourbes. On voit que
Chrocus , un de leurs rois, ayant été fait prifon-
nier , on le promena ignominieufement dans toutes
les villes qu’il avoit précédemment ravagées ; puis,
après lui avoir fait fouffrir toutes fortes de tournions
, on lui coupa la tête.
Il faut qu’avec le temps , les Alemani foient devenus
bien confidérables, puifque l’Anonyme de
Ravenne leur attribue trente villes.
Je n’entrerai pas ici dans le détail de leur histoire.
Ce fut l’an 214 de notre ère, que Caracalla
marcha contre eux, 8c les défit. Cependant il fit
enfuite la paix, leur diftribua des fournies d’argent,
8c en enrôla dans fes troupes. Selon Aurelius V ic tor
, il affeébit même quelquefois de fe vêtir comme
eux , fans doute , parce qu’après fa victoire, il
avoit pris le furnom d'Alémanique.
L’an 234, les Alemani, ou Allemands, fe rendirent
maîtres des forts conftruits fur les bords du
Rhin, 8c commirent d’affreux .ravages dans la
Gaule. Sévère marchoit avec eux lorfqu’il fut maf-
facré par fes foldats. Maximin, élu à fa place, entre
~ën Germanie, 8c y mit tout à feu 8c à fang. La
fuite de leur hiftoire n’offre qu’une fucceflion
prefque continuelle de victoires 8c de défaites ,
d’incurfions faites par eux fur les terres de l’Empire
, 8c d’attaques portées chez eux par les Romains.
Ce qui doit étonner fur-tout, c’eft leur extrême
population , puifque , à d’affez courts intervalles
, on trouve qu’ils perdirent en bataille rangée,
tantôt douze, tantôt quinze mille hommes ; enfin ,
fous Confiance Chlore, on trouve une défaite de
fix mille hommes. Le cruel Cônftantin ayant fait
prifonniers quelques-uns de leurs rois, les fit abandonner
aux bêtes féroces dans l’arène où fe don-
noient ces fortes de combats.
(1) On pourrait appuyer le fentiment d’Agathias par
l'étymologie de ce nom, prife dans la langue allemande.
Al fignifie tout i & man, lignifie homme%
(2) Mais les Cenni de Dion paroiffent pouvoir être pris
pour les Chatti, regardés comme une nation germaine.