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autre , nommé Anfthène, en avoit huit cens qui
l’accompagnèrent au mariage de fa fille.
Mais'ils n’étoient pas mqins généreux que magnifiques.
Gellias tenoit aux portes de fa maifon, des
domefiiques chargés d’inviter les étrangers qui paf-
loient à venir y prendre leurs repas & s’y repofer ,
8c jamais on n’en fortoit fans un préfent. 11 lui arriva
un jou r, d’après une pareille invitation, qu’une
troupe de cavaliers de cinq cens , obligée d’entrer
dans la ville par un grand orage, fut invitée par
fes gens. Non-feulement Gellias mit. fon plaifir à
les bien' recevoir 8c put les loger ; mais il leur
fit encore à chacun préfent d’un habit.
Phalaris s’étant emparé de l’autorité dans Agri-
gente, en l’an de Rome 183 , s’y comporta en
tyran, 8c mérita tellement ce nom., qu’un fondeur
Athénien crut entrer dans fes vues en lui faifant
un taureau dans lequel on pourroit enfermer v ivant
un homme que l’on y brûleroit à petit feu, 8c
dont les cris, en paffant par la tête de l’animal,
en imiteroient les gémiffemens.. L’ouvrage fut fait
8c accepté. Mais le lâche 8c cruel Athénien y fut
enfermé, y périt le premier, 8c porta la peine de
fa féroce induftrie.
Après Phalaris, Alcamon fut maître ÜAgrigente.
Il eut pouf fucceffeurs Alcandre , dont on vante la
douceur, puis Théron 8c Thrafidée. Vers l’an de
Rome 406 , Agrigente tomba au pouvoir des Carthaginois,
qui, comme on fait, devinrent maîtres
de prefque toute la Sicile. Les Romains s’en emparèrent
enfuite. J’ignore quel événement donna lieu
à fon entière deftruâion.
Les Agrîgentins avoient un port à l’efi de l’embouchure
du petit fleuve Acragas ; on le nommoit
Emporium Agrigentinorum. On prétend que ce port
n’eft pas celui qui porte actuellement le nom de
Carricatore di girgentt, ou .abord d’Agrigente : c’eft
le nom que dans le pays on donne aux lieux qui
ne font pas affez grands, pour êtfe des ports , que
dans le pays on ne le regarde que comme une
image bien infidelle de ce port confidérable.
A G R I I , peuple de l’Ethiopie, appellé par les
Grecs Cynamolgi. Voyez ce mot.
A G R IL IA , ville de la Gaule, fur le Liger; elle
eft nommée dans l’Anonyme de Ravenne. J’en
ignore la pofilion.
AG RILIUM, ville de l’Afie mineure, dans la
Bithynie , au fud-eft de Nicata.
A G R IN A G A R A , ville que Ptolemée indique
dans l’Inde , en deçà du Gange, au cent dix-huitième
degré quinze minutes de longitude, 8c au
vingt-deuxième trente minutes de latitude.
AGRINIUM, ville que Polybe place dans l’E-
tolie : Diodore en parle aufli ; cette ville étoit très-
près 8c à la gauche de YAckelous, affez loin au
nord-eft de Thermùs,
AG RIOPHAG I, ou les mangeurs de bêtes fauva-
ges; Pline les place dans l’Ethiopie. Ptolemée donne
cette épithète à des peuples qu’il nomma Pulindoe,
& qu’il place dans l’Inde en deçà du Gange.
A G Y
AGRIPPA , colonie dont il paroît que Pline dé-
figne les habitans fous le nom d’Agrippenfes, 8c
qu’il place dans la Bithynie.
ÀGRIFPENS , nom qui fut donné , félon Jo-
feph, à la ville d’Anthedon.
AGRIPPENSES, peuple d’A fie , dans la Bithynie
, félon Pline.
AGRIPPIADES, nom qu’Hérode donna à là
ville d’Anthédon , qu’il avoit embellie.
AGRIPPINA, voyez Colonia Agrippince, qui
étoit le véritable nom de cette ville.
AGRIPPINÆ PROETORIUM. Voye{ Proeto
rium A grippinæ.
AGRIPPINENSIS, c’eftp ar ce nom que Ptolemée
cléfigne le lieu que les autres auteurs nomment
Agrlppina colonia. Vo yez ce mot.
AGRIPPIUM, nom d’une maifon qu’Hérodè
avoit fait bâtir dans quelque partie de la Judée.
AGRIS 8c A grisa , le premier nom fe trouve
dans Ptolemée ; le fécond dans Etienne de Byfance
8c dans Marcian d’Hèraclée ; c’étoit une ville de
la C armanie, entre l’embouchure du Sarus 8c le
détroit qui communiqué au golfe Perfique. Longi-*
tude, 96 degrés 30 minutes, 8c latitude 23 degrés,
félon Ptolemée.
A G R IZ A L A , ville de l’Afie mineure, chez les
Tecfofages de la Galatie, félon Ptolemée , au
62e degré de longît. 8c au 41e 30 min. de/latitude.
AG RIZAMA ; quelques interprètes ont cru
devoir lire ainfi le mot qui fe lit', dans le texte
de Ptolemée, Agrizala , mal rendu dans la traduction
de l’édition de 1605 , par le mot Argiçala,
Vaye{ A grizala.
A G R O IR A , nom qu’avoit porté d’abord , à ce
que l’on croit, la ville à'Attalea, en Lydie.
AGROSPI, ville d’Ethiopie, félon Ptolemée*
qui l’indique fur les bords du Nil.
A G R Y L E , ville de l’île de Sardinia ou la Sardaigne
, 8c qui, félon Etienne de Byfance, avoit
été fondée par une colonie d’Athéniens.
AGUBENOE , ou , comme l’ont rendu les traducteurs
, Agubeni, les Agubènes. Ptolemée, Ziv.
V , chap. ip , place ce peuple fur les frontières de
l’Arabie déferte , très-près de l’Arabie heureufe.
AGUISLA , in Spano-Guafconia ; ce lieu eft
nommé par l’Anonyme de Ravenne; mais j’ea
ignore la pofition. {Don Martin.')
AGUNTUM ( Inniken ) , ville ou bourg de la
Rhétie, que Ptolemée indique dans la Norique.
M. d’Anville la place au nord des Alpes Carniques,
à peu de difiance au nord-oüeft de Julium Car-
nicum.
AGURIUM ou AGYRIUM , ( Saint Philippe
d'Argtrone ) ville ■ de l’intérieur de la Sicile. M.
d’A n v ille , d’après Cluvier, écrit Agirium, 8c la
place fur le chemin d’Ennak Catama.
A G Y IA . Etienne de Byfance dit que l’on nom,-
moit ainfi un lieu ( ce qui doit s’entendre par pilier ,
colonne, ou ftatue ) fervant à indiquer le chemin.,
De-Ja vient que i’on appelloit Agyiat Statuts, des
a g Y
ftatues, fans pieds 8c fans mains , placées fur les
chemins, comme à-peu-près celles que nous nommons
thermes, 8c qui portoient des têtes de Bac-
chus , d’Apollon ou de Mercure.
AG Y L LA , ou A g y l læ ( Cerveteri) , ville de
l’Etrurie, près du bord de la m er, 8c à l’oneft de
.Neïu Ce fut le premier nom de cette ville , 8c il
lui fu t, dit-on , donné par les Pélafges. Strabon,
pour donner l’étymologie du nom de Ccere, que
prit enfuite Agyïla, fuppofe que les Lydiens, en
arrivant en Etrurie, entendirent les habitans de
Cotre leur dire en grec affez fréquemment Kcùf>-,
ç’eft-a-dire , réjôuiffe^vous , exprefîion du bonjour
en grec. Ils prirent ce nom pour celui de la ville ,
8c le lui donnèrent en croyant ne faire que le lui
conferver. Cette étymologie eff un peu forcée,
félon m oi, autrement le bonjour donnèrent le nom
à bien des villes. Il eft plus probable qu' Agylla vint
de Gillah, eau ; 8c il y a des fources dans le voi-
finage. Quant à Cotre , il peut s’être formé de Cari
ou Cariah , v ille , dans la langue que dévoient parler
ces mêmes Lydiens. Ce fut dans cette ville que
furent exilés les fils de Tarquin; ce fut aufli là
que les Veftaîes fe retirèrent avec le feu.facré,
lorfqu’en 363 , lés'Gaulois vinrent afliéger Rome.
On a parlé avec éloge de fes loix 8c de fa police.
L’hiftoire nous apprend quelle s’unit aux larqui-
niens contre Rome , qu’enfuite elle demanda 8c obtint
une trêve de cent- ans. Elle fut une des premières
qui devinrent municipales. Julius Obfe-
quens rapporte plufieurs prodiges arrivés dans Ccere,
tels qu’une pluie de fang ; la naiffance d’un porc
ayant des pieds 8c des mains. Strabon, en en parlant,
difoit.: elle n’eft plus qu’un refte d’elle-même.
AGYL LÆI , anciens Pélafges, qui s’étoient
maintenus dans l’Etrurie, lorfque leurs ancêtres en
furent chaffés.
Leur territoire étoit féparè de celui de Rome
par ceux de Véïes 8c de Falérie.
Leur ville capitale fe nomma d’abord Agilla ,
elle prit le nom de Ccere ; elle étoit bâtie fur une
petite rivière à quatre milles de la mer, félon
Pline. Liv. 4. ' '
Quoique ces peuples fuffent enclavés dans l’E-
trurie , ils avoient confervé, fans beaucoup d’altération,
les moeurs 8c la religion des anciens
habitans de la Grèce : ces peuples , adonnés de
bonne heure à la navigation, mettoient en mer des
flottes confidérables : ils fournirent foixante vaif-
feaux aux Carthaginois,. pour aller combattre les
Phocéens qui étoient établis dans l’île de Sardaigne
; $c, quoiqu’ils fuffent vaincus dans ce combat,
ils firent beaucoup de prifonniers, qu’ils égorgèrent
, félon Hérodote, Liv. ||
Les Agylliens avoient un tréfor à Delphes, oîi
ils envoyoient la dîme de. leur profit maritime ;
leur commerce 8c leurs pirateries continuelles fur
les côtes de l’Italie 8c le long des îles de la mer
E g é e , avoient accru leur puiffance au point que
$pus les peuple^ yoifins les regardoient comme
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des alliés importans, ou comme des ennemis redoutables.
Hérodote dit qu’en conféquence d’un oracle,'
ces peuples avoient établi des facrifices funèbres
8c des jeux annuels, qui fe célébroient encore de
fon temps. Cet hiftorien ajoute que la puiffance
des Agylliens étoit encore très-confidérable de fou
temps.
Les Agylliens font indifféremment appellés T y r -
rhènes par les Grecs, 8cHérodote leur donne ces
deux noms.
Ces peuples envoyèrent du fecours aux Athéniens
dans la guerre de Sicile, un peu avant la
ruine de V é ïe s , par les Romains.
Il y avoit entre les Agylliens 8c les Romains une
affociation , qui faifoit jouir les premiers de tous
les avantages des citoyens de Rome, fans en fup-
porter les charges.
Les Agylliens étoient nommés Cærites par les
Romains : ils faifoient un troifième ordre dans la
république. Dans la fuite,, lorfque les Gaulois attaquèrent
Rome , les Cærites donnèrent afyle aux
Veftaîes 8c aux Pontifes ; on tint à Rome un Sé-
natus-Confulte, qui déclara les Gæriîes hôtes de la
république. En conféquence leurs envoyés étoient
logés 8c défrayés aux dépens de l’état, 8c leurs
affaires follicitées par des commiffaires nommés à
cet effet.
Les Cærites portoient les armes dans les troupes
romaines, 8c furent prefque toujours unis aux
Romains , félon Tite-Live , Liv. 7 , chap. 20.
Lors du traité fait avec les Carthaginois, les
Cærites n’étoient plus regardés comme alliés des
Romains , mais comme faifant partie de la nation ;
car dans ce traité les vaiffeaux des Ardéates , ceux
d’Antium, &c. font ftipulés, 8c on ne fait pas
mention de ceux des Cærites.
Les Romains ayant par la fuite placé leur marine
dans des ports plus commodes oc plus fpacieux
que celui de Cære ; cette v ille , qui ne fit plus- de
commerce , fe dépeupla infenfiblement, 8c fes
habitans qui étoient Romains, furent confondus
avec les autres citoyens.
Strabon ne parle de Cære que comme d’un hameau
qui n’étoit plus connu que par fes bains.
A I
A I G A I , G ai ou Haï , petite ville de la Paleftine,
affez près à l’oueft de Jérico. Cette ville exiftoit dès
le temps d’Abraham, qui, dans fon voyage au travers
de la terre de Canaan , campa entre Haï 8c
Bethel. A fon arrivée dans la terre promife, Jofué ,
déjà maître de Jérico, s’empara d’iZzï 8c fit périr
fes habitans. Cependant cette ville ne fut pas entièrement
abandonnée. Elle entra dans le partage
de la tribu de Benjamin, 8c il eft parlé d’elle dans
la fuite.
AIALON, D ’après les livres faints 8c ce.que dit