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mot Nilus , ce que difoient 1& anciens dë fâ
fource & des fept embouchures). L’opinion la
plus fuivie des géographes modernes, eft que ce
ifellTG eft formé de la réunion de plufieurs autres,
& que les débordemens font caulés par les pluies
abondantes qui tombent en Ethiopie entre les deux
équinoxes.
Les anciens ont parlé des lacs fameux en Egypte ;
favoir, le lac Meris, le lac Sir bon & le lac Mareotis.
Le lac Maris ou Meris ( i ) , fut conftruit par un
ancien roi de ce nom , pour recevoir les eaux du
Nil lorfqu’elles étoient trop abondantes, & pour
fervir comme de réfervoir' lorfqu’elles ne débor-
doient pas affez. Il étoit à l’occident du Nil. Ce
lac prpduifoit un fi grand revenu au fouverain,
qu’il en retiroit par jour un talent ou mille écus ,
pendant les fix mois que le Nil fe retiroit : il n’en
retiroit que la quatrième partie pendant le refte de
l’année. On diloit qu’il y avoit dans ce lac de vingt-
deux fortes de poiffons. Hérodote & Pomponius
Mêla ne font pas d’accord fur l’étendue de ce
lac.L
e lac Sirbon étoit près du mont Caflîus, félon
Diodore de Sicile : ce lac étoit étroit & profond,
& on en retiroit du bitume. I l étoit à l’eft du
Delta.
Le lac Mareotis avoit été bâti par les Ptole-
mée , pour le commercé d’Alexandrie ,. au milieu
d’une plaine aride, à une lieue de la mer Méditerranée.
Il s’eft affez bien confervé jufqu’à pré-
. fent.
Parmi les productions de ce pays, les anciens ont
diftingué le lotus, le papyrus & le lin. Il y avoit
de deux fortes de lotus, l’un avoit les fleurs blanches
, & l’autre les avoit rouges. Les anciens ha-
bitans en mangeoient la graine & même la racine.
Le Papyrus s’appelloit aufli Biblus. Les anciens
en colloient les feuilles les unes fur les autres, &
s’en fervoient pour écrire. Il étoit aufli employé
à d’autres ufages.
Le lin étoit d’un grand ufage : on en faifoit
les habits des prêtres & des perïonnes diftinguées.
On s’en fervoit aufli pour enfevelir les morts. Il
étoit d’un grand commerce entre ce pays & tout
l ’Orient. On v o it , par ce qu’il en refte autour des
momies , qu’on en faifoit une toile à-peu-près fem-
blable à la nôtre.
Les anciens & les modernes s’accordent à peindre
les Egyptiens fous les mêmes traits : une taille
moyenne, la couleur bafanée, les cheveux crépus
, le génie porté au grand, ce qui ne s’accorde
(i) Il y a eu plufieurs opinions fur la fituation de ce
&C. Voyt\ au mot Moeris,
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^uère avec un efprit enclin à la fuperftition ; &
il eft sûr qu’ils étoient & qu’ils font encore très«
fuperftitieux.
L’Egypte produifoit & produit encore un grand
nombre d’animaux domeftiques ; tels que le mou*
ton , la chèvre, le boeuf, le bufle , le cheval,
l’âne, le chat, le chien, les gazelles , les fan-
gliers, l’ichneumon, les cynocéphales.
Entre les oifeaux que les anciens ont attribués
à l’E gyp te, il en eft un abfolument fabuleux ;
c’eft le phénix, qui, difoit-on, venoit fe brûler
fur l’autel du foleil à Héliopolis, & qui renaiffoît
enfuite de fa cendre. Il en eft un autre, qu’on
ne’ diftingué pas trop bien ; c’eft l’ibis, qui détrui-.
foit les ferpens. Plufieurs oifeaux aquatiques rendent
aujourd’hui ce fervice aux Egyptiens. On eft
porté à croire que celui qu’on appelle a&uellement
chapon de pharaon , eft l’ibis des anciens.
"Les ferpens tenoient le premier rang en Egypte'
parmi les reptiles ; mais leur morfure n’étoit pas
fort à craindre. Anciennement comme à préfent,
ils ne paroiffoient guère que quand le Nil étoit
rentré dans fon lit.
De tous les poiffons que produit l’E g yp te , il
n’y a prefque que l’anguille qui reffemble à ceux
de l’Europe.
Le crocodile eft très-commun dans la haute
Egypte ; mais il, eft très-rare dans le Delta.
L’hippopotame eft très-dangereux.
Hérodote & Diodore de Sicile racontent que
les Egyptiens fe fervoient de cochons pour enfoncer
la femence, après que les eaux du Nil
s’étoient retirées. Au temps de la moiffon , ils
les lâchoient encore , afin que , courant à travers
les bleds, ils fiffent fortir les grains de l’épi, qu’ils
ramaffoient enfuite.
Diodore de Sicile dit que les hommes & les
animaux fe reffentent aufli de l’inondation du Nil,
Les femmes fur-tout, foit qu’elles en boivent oui
S’y baignent, deviennent fécondes. Les vaches pra-
duifent deux veaux en même temps ; les brebis ,
deux fois l’an ; une chèvre , quelquefois quatre
chevreaux.
Le climat de l’Egypte eft un des meilleurs dé
l’univers. L’air y eft pur & excellent. Les arbres
y confervent leur verdure, & le fruit eft exquis.
Il y a des endroits qui font fujets à l’infeCtion, à
caufe des marais que le Nil y laiffe lors de fon
inondation. >
Les anciens ont prétendu qu’il ne pleuvoit pas
dans la baffe Egypte ; mais ou a reconnu le contraire
, & même on a vu neiger à Alexandrie,
pendant le court hiver qui règne en ce pays. Çç
qui eft contraire au fentiment de Sénèque*
T A B L E A U D E S D I V I S I O N S D E L’É G Y P T E .
E g y p t e i n f é r i e u r e ,
renfermant 19 nomes.
L’ ÉGY P T E
fe
divifoit en •
Alexandrinorum.
Menelaïtis.
Andropolites & Gynæcopolités.
Letopolites.
Nitriotis.
Meletites;
Phthenofe.
Cabafites.
Saïtes.
Naucrâtites.’
Phthembuti.
Profopites.
Sebennytes fuperiorl
Sebennytes inferiort
Omiphites.
Bufirites,
Xoïtes.
Mendefius & ThmuiteS£
Nout.
Tanites.
Sethroïtes,
Arabiæ. ,
Leontopolisi
IAthribites. Bubaftités.
Phabcethites.’
Heroopolites.
Phagroriopolitesi
^ Heliopolites.
H é p a t o n o m i e ;
OU
E g y p t e d u m i l i e u
renferoiant io nomes.
E g y p t e s u p é r i e u r e ,
ou
T h é b a ï d e ,
renfermant 14 nomes.
Memphites.'
Arfinoïtes.
Heracleopolites.'
Oxyrynchites*
Cynopolites»
Hermopolites.
Aphroditopolites?'
Antonôïtes.
Oafitæ la petite.
Oafitæ la plus pet{f&
Lycopolites.
Hypfelites.
Aphroditopolites,
Antoeopolites,
Panopolites,
Thinites.
Diofpolites.
Tentyrites.
Goptites.
Thebarum.'
Phaturites.
Hermonthites.’
Apollopolxtes.
Ombites.