
l’an 707 de Rome : elle devint en fui te métropole,
& elle la fut de la fécondé Narbonnoife.
Sidoine Apollinaire remarque qu’elle fut illuf-
trée par deux viéfoires ; la première fut celle de
Sextius fur les Salyes ; la fécondé, environ vingt
ans après, celle de Marius fur les Ambrons & les
Teutons. Car on croit que la bataille fe donna près
du Laris ( le Lar ) , à environ quatre lieues d'Aquæ
Sextiæ.
Le monument où il eft fait mention de la colonie
qu’établit dans cette ville Jules-Céfar, fut élevé par
Sextius Florus. Il paroît qu’Augufte renouvella cette
colonie ; car fur une infcription rapportée par Sca-
ligér & par Gruter, on lui donne le titre de Colonia
Julia Augufla.
M. Fronton & L. Sextius étoient du nombre
des fix prêtres deftinés à fervir dans le temple qu’Augufte
avoit a Aix. Après fa mort, l’empereur Tibère
ayant fait fon apothéofe, lui décerna un temple
particulier ; au lieu qu’Augufte n’en avoit fouffert
aucun de fon vivant. Le même Fronton étoit négociant
à Arle s , & faifoit le commerce maritime.
La ville d! Aquæ Sextiæ avoit un corps de décurions
ou un fénat.
Cette ville a toujours tenu un rang diftingué dans
la province, dont elle devint,la capitale vers la fin
du quatrième fiècie, quand on fit la divifion des
deux Narbonnoifes. Il eft à préfumer que le préteur
de la province y fit alors fon féjour.
A q u æ SiCCÆ ( peut-être Seiches ) , lieu de la
Gaule, que fait connoître l’itinéraire d’Antonin. Ce
n’eft qu’en corrigeant l’itinéraire que l’on peut rapporter
ce lieu à Seiches. M. d’Anville place Aquæ
Siccæ au fud-oueft & près de Tolofa, & au nord-eft
de Vernofol.
Dom Martin admet une bien plus grande diftance,
parce qu’il fuit exactement l’itinéraire, félon lequel
il faut compter de Calaguris à Aquæ x v i ; de ce
lieu à Vernofole x v ; & de Vernofole à Tolofa x v .
M. d’Anville s’eft conformé au fentiment de M. Valois
& de M. Wiffeling ; mais en même temps il
indique quelles corrections ce changement entraîne.
A q u æ St a t ie l læ , ville de l’Italie, fur la route
de Gênes à Tortone. Pline la nomme Aquæ Statiel-
lorum.
A q u æ T a r b e l l ic æ , Hïfl. vol. X IV , 162.
A q u æ T a r b e l l icæ . Voy. A q u æ A u g u s tæ
T a r b e l l icæ .
A q u æ T a u r i . Cluvier place un lieu de ce nom
dans l’Etrurie.
A q u æ V eteres , que l’itinéraire d’Antonin place
vers les embouchures du Rhin, font évidemment
Oudewater.
A q u æ V o c o n i s , lieu de l’Hifpanie, au fud-
çft de Gerunda.
A q u æ V q l a t e r r a n æ , lieu de llta lie , dans
FEtrurie, au fud de Volateræ9 mais de l’autre pôté
de la Cecina.
AQUENSES T A U R IN I , peuple d’Italie, dont
Pline parle h it à % Le P» Hardouin dit qu’ils
étoient ainfi nommés, à caufe des eaux ou bains
furnommés Taurines. Ce lieu étoit près de Civita-
Vecchia.
A q uen ses V ic a n i ,« ceux de la ville de Dacqsjtf
Dom Martin.
AQUENSIS, « citoyen de Bade ». D. Martin.
A q uen sis C o l o n ia , « la ville d’Aix en Pro-i
» vence ». Dom Martin.
A q u en s is , nom d’un fiège épifcopal de l’Afrique
, dans la Mauritanie Célàrienfe, félon la notice
épifeopaie d’Afrique.
A q u e n s is , fiège épifcopal d’Afrique, dans la
Byzacène, félon la conférence de Carthage.
A q u en s is V ic u s ( Baguer es )„ «Plufieurs inf-
» crtptions trouvées à Bagnères font connoître que
» ce lieu exiftoit fous les Romains, & les habitans
» font nommés Aquenfes. Oihenart rapporte une
» infcription qui défigne les bains qui ont donné
» le nom à Bagnères : on y lit Nymphis, profzlute
» fuâ ». Notice des Gaules de M. d’Anville.
Ce lieu de la Gaule étoit aufli nommé Aquæ
Bigerronum.
AQUIABENSIS,fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Byzacène , félon la conférence de Carthage.
AQUICALDENSES, peuple de l’Hifpanie, &
nommé ainfi par Pline. Il faifoit partie des Anfe-
tani. C ’étoient, à ce qu’il paroît, les habitans d’uit
lieu que Ptolemèe nomme TS'ccTæ'Sep.ct, que l’on
a rendu par Aquæ Calidæ. On croit que c’eft ac*
tuellement Cadçs, à quatre lieues de Barcelone.
A Q U IL A , nom d’une rivière de la Scythie, prè*
du mont Caucâfe,
AQUILA. Voyeç AQUILEIA.
AQ U ILA R IA ( Lawhareah ) , ville de l’Afrique^
qui étoit fituée à l’eft-nord-eft de Nifua, au fud-
oueft du promontoire de Mercure.
Jules-Céfar , de bell. Civil. , dit que ce fut-là que
Curion débarqua les troupes, qui furent enfuite
taillées en pièces par Saburra.
AQUILEIA ( Aquilée) , fur le bord de la mer,’
à l’entrée du golfe Tergeftinus ( golfe de Triefte),
devint très - célèbre : elle avoit été bâtie, félon
Strabon ( /. V ) pour contenir les Barbares, lorfque
l’empire des Romains ne s’étendoit pas plus loin de
ce côté. On rapporte cet événement au confulat de
Sp. Poftumius Albinus & de Q . Marcius Philippus :
on y conduifit une colonie. Quelques auteurs ont
dit qu’elle avoit pris fon nom d Aquileia, de ce
qu’un aigle, en latin Aquila, voloit du côté droit,
lorfque l’on s’occupoit de fa fondation (1). Cette
place, devenue importante, fut une des premières
dont s’emparèrent les partifans de Vefpafien en
Italie, l’an de J. C. 69. Cent ans environ depuis ,
l’an de J. C* 16 6 , les empereurs Marc-Aurèle Sç
( 1 ) On voit que c’eft un conte. Aquileia s’étoit
formé Aquila, nomde l’étendard des Romains, parce
qu'une légion avoit long-temps campé en ce lieu.
Vérus y paffèrent l’hiver pour être plus à portée !
d’entrer de bonne heure en campagne contre les
Marcomani : mais peu après , en -170 , ces mêmes
peuples ayant défait Vindex, préfet du prétoire,
entrèrent en Italie, & furent fur le point de s emparer
Ôl Aquileia, elle eut encore plus a fouffrir
Fan de J. C. 238, de la part de Maximin, auquel
elle avoit fermé fes portes.' Il en ravagea les faux-
bourgs & les environs : mais il n’eut pas le bonheur
de la prendre, ni de furvivre à cette entre-
prife ; car, comme on fait, il fut tue avec fon fils
par les troupes prétoriennes. On doit remarquer, a
Favantage des habitantes d’Aquileia, que, pendant
le fiège, elles avoient coupé leurs cheveux pour
faire des cordes, au defaut de celles dont on man-
quoit pour les arcs. ;
A q u il e ia ( Aquapendente ) , petite ville de 11-
talie , dans l’Etrurie, au fud-eft de Florentia.
AQUILINA S IL V A , nom.d’une forêt de' la
Gaule. Bl ,,T ,.
A Q U ILO N I , ou A q u i l o n i a , ville d Italie,
dansl’Apulie, différente d’une autre Aquilonia, qui
étoit plus au fud. Celle-ci fe trouvoit fur la route
de Beneventum à Canufium, entre Æquus Tullicus ,
au fud-oueft, & Æce au nord-eft. Elle doit avoir
exifté vers le lieu nomme actuellement le Bucco
di Troïa. jj
A q u il o n i . C’é toit, félon Pline, le nom des
habitans de la ville dû Aquilonia, dans F Apulie, en
Italie. ' .
A Q U ILO N IA , ville de l’Italie, dans 1 Apulie ,
fur la route de Beneventum a Venufia. Elle avoit, d a-
bord appartenu aux Samnites. Car Tite-Live, en
parlant de la guerre que leur faifoient les Romains ,
d it, en pariant $ Aquilonia . . . . Ubi fumma rei Sam-
nutum erat. Ce ne fut donc que depuis qu’elle fut
comprife dans l’Apulie.
AQUINEUM, nom d’une ville de la Baffe Pan-
inonie, fçlon Ptolemèe & Aptonin. | -
La notice de l’empire, fiB. S7 , y met une partie
de la fécondé légion Adjutrix.
AQ U IN UM , ville de la Gaule Cifalpine, fur le
Scultena, au fud-oueft de Bononia.
A q u i n u m ( Aquino ) , ville d’Italie, dans le Latium
, fur les frontières de la Campanie. Elle fe
trouvoit fur la voie Latine , & cette ville étoit fort
confidérable ; on en voit encore des reftes, tels
que les ruines d’un théâtre & d’un amphithéâtre.
La ville moderne eft peu de chofe. Le poète Ju-
vénal étoit de cette ville.
C ’eft à tort que dans quelques ouvrages de géographie
moderne, au mot Aquino ? on lit eju elle fut
la patrie de S. Thomas-, furnommé d’Aquin. Barrius
a très-bien prouvé que ce Saint étoit né à Belcaftro
en Calabre 3 mais qu’étant né de la maifon d’A quin,
alors maîtréffe de la v ille , il avoit confervé le nom
de fa Maifon.
AQÜISIRENSIS , ville de l’Afrique, dans la
Mauritanie Céfarienfe, félon la notice d’Afrique.
A Q U IT A N I , peuple de la Gaule, fitué entre
la Garonne & les Pyrénées. Céfar fépare les Aquitains
des Celtes ou Gaulois ; c’eft qu’en effet ils
étoient d’une nation différente, & tiroient leur
origine de l’Hifpanie. Ils étoient divifés en plufieurs
peuples ; mais celui qui avoit confervé le nom
d*Aquitain, occupoit le pied des Pyrénées , où
fe trouvent le Béarn & le diocèfe d’Auch.
a Les Aquitains étoient bien plus rufés que les
„ Gaulois; aufli leur reffembloient-ils moins qu’aux
» Espagnols, dont ils étoient limitrophes, & dont
» ils avoient le teint, l’air & les manières. Ils étoient
» riches, polis, & affe&oient une grande propreté,
» d’où ils paffèrent infenfiblement dans la molleffe
» & la corruption : ce qui a fait dire à Salvien que
» les Aquitains, entre tous les peuples de la Gaule,
» fe diftinguoient tant du côté des vices que du
»côté.des richeffes. C ’eft.dans cet état que les
» Romains les attaquèrent. Les Aquitains eurent
» beau fe défendre, ils furent forcés de fubir le
» joug avec le refte des Gaules. Deux chofes con-
» tribuoient à leurs richeffes ; l’abondance des
» mines, & leur commerce fur terre & fur mer.
» Le rhéteur Eumènes nous apprend qu’ils avoient
» un grand foin de provigner leurs vignes & de
» les multiplier ».
A Q U IT A N IA , TAquitaine, province confidérable
de la Gaule Tranfalpine, ou Gaule proprement
dite. Les Romains avoient d’abord donné le
nom de Provincia à leur première conquête dans
la Gaule : elle avoit pour bornes à l’oueft les Ce-
vennes ( Cebenna mons ). Le pays qu’ils conquirent
au-delà fut nommé par eux Aquitania ou Aquitaine.
On penfe que ce mot, formé évidemment
d’Aqua, avoit pour caufe l’abondance des eaux que
l’on trouve dans cette région. Quelques auteurs ont
penfé que le nom d’Aquiîanie fut d’abord donné au
pays fitué au-deffous des Alp*ës, à caule de l’abondance
des eaux thermales qui s’y trouvent. Quoi
qu’il en foit, du temps d’Augufte , on comprit deux
provinces fous les noms d’Àquitanie première &
fécondé : au temps d’Henorius, il y en eut une
troifième : ce fut la province qui avoit porté pré-
çédemment le nom de Novempopulanie.