
Æ GÆ U S , nom d’une rivière dont parle Suidas,
& qui doit avoir exifté fous ce nom dans l ’île de
Corcyre.
Etienne de Byfance & Euftathe parlent d’un canton
dans la Phocide, qui porto# aufli le nom de
Campus Ægoeus ( -areS'iov. Aïycuoy ) , nom qu’il avoit
pris du fleuve Ægas, qui y coule.
ÆGALEUS M O N S , montagne de l’A ttique,
en "face de l’île de Salamine. Hérodote & Thucydide'
en parlent aufli bien que Pline ; mais ce
dernier la nomme Ægialeus.
: Strabon parle d’une montagne de la Meffenie,
qui avoit le même nom.
Æ G AR A , ville de la L y d ie , félon Ptolemée.
Mais comme on ne trouve pas de ville de ce
nom, & qurÆg<z, dont il eftparlé précédemment,
étoit.fur la côte de l’A fie mineure, qui avoit été
comprife dans la Lydie, il eft très-probable que
cette ville d'Æg<z efl YÆgara de Ptolemée.
Æ G A S , fleuve dè la Phocide , qui, félon Eüf-
ia the , avoit donné fon nom au champ Ægaus.
• ÆGATES. On trouve dans Etienne de Byfance
que ce nom efl c'elui d’un promontoire de l’Eolide ;
mais les commentateurs conviennent que c’eft une
faute , & qu’il faut lire Aiyu Tih AixtJ'oç, Æga ,
promontoire de l’Elide.
ÆG ATE S INSULÆ. Voye^ Ægades.
Æ G E I , les mêmes que les Ætceei, peuple de
l:\Arabie, félon les interprètes de Ptolemée.
• Æ G EIS , tribu de l’Attique , dont parle Etienne
de Byfance , & qui , félon lu i, tiroit fon nom
d’E gée, fils de Pandion. Il efl probable que c’eft
la même tribu que Pollux nomme Ægis. Au refte ,
cette tribu rerrfermoit feize bourgs-, dont voici les
noms : Alæ-Araphenides, Arapheu , Baty ou Va-
thy Gargettus, Diomea, Erechtia , Ericeia , Ercheia,
Jcaria , Iônidce- , Cellytus, Cydantidce, , Plotheia ,
Tïtkràs, Phïlaïdiz & Chollidoe. Au refte', on peut
confulter Meurfius, qui a favamment difcuté ces
dbjets. ; > - - -
Æ G E L I , peuple d’Afiç, dans la' M édie, & que
fait connoître' Etiênne dé Byfance. La Martinière
penfe que cé peuple pou voit bien être le même
que les Æg li, dont parle Hérodote, quoiqu’il le
Compte entre les périples de la Perfe ; ce qui rend
fon opinion très-probable, c’eft que non-feulement
il y a un très-grand rapport entre les noms'; mais
de plus ; c’eft, que la Perfe , confidérée comme
empire, a compris les peuples de la Médie.
.ÆGELION , ville que Tite-Live place en Macédoine
, en difant qu’elle fut furprife par Attaie.
ÆGERIE. Voye{ Egerie.
ÆGESTA. La ville & le port nommé par Stra-
bon -EgeJîe, font nommés Ségefle par Ptolemée, Cicéron
, &c. Voye^ Segesta.
c ÆG ETA ( Fetijlau ) , ville de la Moefie fupé-
rieure , fur le Danube. L’Itinéraire d’Antonin porte
Ægeta ; mais la table de Pentinger met Egeta , &
-c’eft l’orthographe qu’a fuivie M. d’Anville : on
croit que c’eft la même que YEteta de Ptolemée.
M. d’Ànville la place tout près du pont de Trajan J
au fud-oueft de Zernes.
ÆGESTÆl. Etienne de Byfance dit que ce
nom a aufli été celui des Thefproti, d’après un
certain, Ægeflus.
ÆGETENI, peuple q u i, félon Pline , habitoit
dans le Brutium : il eft le feul qui en ait parlé.
Æ G IÆ , ou Egies , ville de la Laconie , au
fud-oueft de Crocea.
Paufanias préfume que ce lieu eft le même qui
fe trouve nommé.dans Homère Aigées. Affez près
de ce bourg étoit un étang confacré à Neptune,
dans lequel on n’ofoit pêcher, par la crainte bi-
farre & ridicule de devenir poiffon. Neptune avoit
un temple fur les bords de cet étang.
Æ g iæ , ville que Diofcoride place dans l’E-
tolie, & dont il vdit que l’on tiroit du fàfran.
ÆGIALE (Hialï) , petite ville de l’île à!Amor-
gos, félon Ortélius.
Æ G IA L I , que l’on trouve fur la carte de M.
dAnville écrit Ægialos ( i ) , petite ville de la
Paphlagonie , fur le bord du Pont-Euxin, entre
Amaflris, au fud-oueft, & le promontoire Ca-
rambis.
Ce lieu eft traité de château (xa>p'iov) dans la
description anonyme du Pont-Euxin, où ü eft nommé
Ægialus:
ÆGIALEIA. Selon Euftathe, dans fon commentaire
fur Den y s , ç’avoit été un des noms de
la ville d’Argos, qu’elle avoit reçu d’un certain
Ægialèe.
< Æ G IAL IA, ohÆ gia le ia . Selon Strabon, c’étoit
l’ancien nom de la province du Péloponèfe, appellée
Aclidie, ou du moins d’une portion de cette province.
Ses habitans fe nommoient alors Egidlen-
fiens (.Egialenfes). Lorfque des Ioniens, s’y furent
établis, on appella ce pays Ionie. Paufanias dit
à-peu-près la même chofe.
ÆGIALON (Atyicthov) , mot grec qui fignifie
rivage : il entre dans la çompofition de plufieurs
noms de ville. Voye^ ce qui eft dit au premier
article d’ÆGÆ.
Æ G IA LUM , montagne de l’Afie mineure. Il
eft difficile de déterminer fa pofition. Zonare parle
d’un lieu nommé Ægilum, & que Curopalate appelle
Agilum : peut-être y a-t-il quelque rapport
entré eux.
Æ G IA LUS , nommé par les auteurs grecs qui
ont fuivi Ortélius & M. d’Anville , Ægialos, étoit
une petite ville de l’Afie mineure , fur le Pont-
Euxin , fur le territoire des Heneti, en Paphlagonie.
Ægialos , au nord-eft de Cytorus, à reft
d’Amaflris, & au fud-oueft du promontoire Ca-
' rambis.
( i) 11 y a en effet dans la traduftion de cet endroit du
Périple d’Arrian, ad Ægialos, traduction des mots grecs
sic Âiyiaxêc ; mais cette prépofition gouvernant l’accu
fatif, il fuppofe le nom AtyietXos, au nominatif-, &
comme c ’ eft au plurier, on le rend en latin par Ægiali.
Æ g ia l u s , ancien lieu du Péloponèfe, entre
Sicyone & Buprafium ; on le connoît par Etienne de
Byfance. , . r .
Ægialus , ville de Thrace , près du Stnmon.
On ignore fa-pofition. %
. Ægialus , ville d’Ethiopie, près du Nil. -
Ægialus, ville que. Suidas indique dans l’île
d’Amorgos. Elle doit être la même qivÆgiala.
Ægialus. Selon Strabon, la ville de Sicyone
avoit porté ce nom avant celui de Mecone,
Æ G ICÔREOS, ancienne tribu de l’Attique,
dont parlent Etienne & Pollux. Mais il ne faut
pas croire qu’ici tribu fignifie peuple ou bourg.
G’étoit une des anciennes divifions, une des quatre
premières tribus d’Athènes.,
Æ G ID A , petite ville fituée dans une île , fur
la côte de l’Iftrie , à l’entrée du golfe de Tergefte,
& au nord-oueft de Ningum. Elle prit dans la fuite
le nom de Juftinopolis. Cluvier en rapporte une
infcription qui y fut trouvée. Je ne la rapporterai
point ici. Je dirai feulement qu’il paroît par cette
infcription, f ,
■ i° . Que l’on croyoit que les Argonautes etoient
venus s’y repofer après leur glorieufe expédition.
2,0. Que ce. lieu eft une île , ou dans une île.
3°. Que Pallas y étoit révérée.
4°. Qu’elle étoit colonie.
5°. Que Juftin l’embellit , & lui donna fon
nom.
Æ G ID IORUM, ou Ægidion Insula , nom
qu’Arrien donne à une île de la mer des Indes,
que l’on foupçonne être la même qui fe trouvoit,
félon Ptolemée, avant l’île de Taprobane. *
Æ G IL A , bourg de la Laconie, province du
Péloponèfe. Paufanias rapporte qu’il y avoit un
temple de Cérès , dans lequel Ariftomène , général
des Mefl'eniens , voulut iurprendre une affemblée
de dames , qui y célébroient une fête. Le même
auteur ajoute que les dames non-feulement fe défendirent
, mais parvinrent à le repoufter, n’ayant
d’autres armes que les couteaux dont elles faifoient
ufage pour les facrifices. Blefîe & fait prifonnier,
il n’échappa à fa détention que par les foins d’Ar-
chidamée, dame Meflenienne , qui l’aimoit.
Ægila , nom donné à l’ile de Caprara. Voyez
ce nom.
ÆGILIA , nont de l’un des bourgs de la tribu
Antiochide, dans l’Attique. Il en eft ^arlé avec
éloge dans la première Idylle de Théocrite.
Ægilia , petite île qu’Etienne de Byfance indique
entre l’île de Crète & le Péloponèfe. Le
texte grec d’Hérodote porte Ægileia.
On trouve, dans quelques éditions vicieufes
d’Etienne de Byfance, Ægialeia. Cette île eft appellée
par Pline Ægia, ou Ægila.
ÆGILIPSE, lieu de la G rèce, qui devoit être
aux environs d’Itaque : car c’eft en décrivant cette
partie de la mer Ionienne, qu’Homère en fait mention
dans l’énumération des vaiffeaux. Mais on en
ignore la pofition. Etienne de Byfance dit feulement,
d'après l’idée qu’il en prend dans- Homère,
dont il cite les paroles , qu’elle étoit fituée près
de Crocylée. Strabon en parle aufli : mais on en
ignore la pofition.
ÆGILIUM. C ’eft ainfi que l’Itinéraire d’An-
tonin nomme Pile de la Méditerranée, que Mêla,
Rutilius , M. d’Anville , &c. nomment Igilium.
V o y e z ce mot. .
ÆGILON (Caprara) , appellée par les [Latins
'Capraria, petitè île de la Méditerranée, au nord-
eft de l’ile de Corfe. Son ancien nom , foit grec,
foit latin, & qui eft formé du nom de la chèvre
dans ces deux langues, lui étoit venu, dit-on, de
la grande quantité de chèvres fauvagès qui s’y
trouvoient.
ÆG1LU S , lieu de l’Attique, dont parle Dé-
mofthènes.
ÆG1MURUS , ou Æ g iMORUS (Zowamoore) J
île fur la côte de l’Afrique propre. Tité-Live en
fait mention, & la place à l’entrée de la baie de
Cartilage, à trente milles de cette ville. Elle étoit
fituée à l’eft-fud-eft du promontoire Apollinis, 8e
au nord-oueft de celui de Mercure.
Ce fut près de cette ville que les Romains ,
fous la Conduite du conful Fabius Buteo , défirent
la flotte des Carthaginois.
Æ G IN A , Egine- (Engid) $ île du golfe Saro-
niquc, affez près du continent de l’Argolide , au
nord-eft de Trezène. C ’eft donc à tort qu’Etienne
de Byfance la nomme une des Gyclades. Elle
avoit porté fucceflivement les noms <X(Emone ,
(YOEnopia & de Myrmidonia. Enfin , elle eut &
conferva le nom d’Ægina, qu’elle reçut de la
fille d’Afopus. Cette île occupa pendant quelque
temps un rang confidérable entre les îles de. la
Grèce , par la puiffance de fes habitans. Elle avoit
une ville de même nom. Après avoir donné naif-
fance à , plufieurs grands hommes, elle perdit cet
avantage, après avoir été tenue dans l’oppreflion
par les Athéniens. Aufli difoit-on proverbialement
de ceux qui, après s’être annoncé heureufement
dans leur commencement, tournoient à mal dans
leur conduite ou dans leurs affaires : « C ’eft comme
» à Egine ; les premiers ont été les plus parfaits
» des hommes ».
* Je.viens de dire que cette île , d’une étendue
affez confidérable, avoit une ville de fon nom,
bâtie au' fud, dans un lieu fort efcarpé. Quoique
cette fortification n’eût rien que de bien naturel
dans un pays montueux, elle paffoit pour être
l’ouvrage de l’ancien roi Eacus, dont les poètes,
à caufe de fen extrême juftice, ont fa it, avec
Minos & Rhadamante., un des troisfjuges des enfers.
La vénération pour ce prince aUoit jufqu’à
lui prêter des miracles.
Au milieu dît plus beau quartier de la ville
appelle YEacon, étoient les ftatues de plufieurs
Grecs, que l’on prétendoit être venus dans un
temps de féchereffe implorer les prières d’Eacus ;
, l’hiftoire ajoutoit qu’il avoit, en leur faveur, ob