
FRIGENTUM ( Frigento) , ville d’Italie, à Feft
d'Eclana ou Æculanum, à laquelle elle fuccéda en
puiffance. On y voit encore des monumens anciens
& des infcriptions, entre lesquelles on en trouve
dont lès cara&ères font palmyréniens & de bronze.
FR IG IDÆ , lieu de l’Afrique, dans la Mauritanie
tingitane, entre Banafi & Lixus, félon i’iti-
néraire d’Antonin.
FR IG IDU S , fleuve de PItalie, dans la Vénétie.
Il prenoit fa foiïrce dans les Alpes Carnicoe, coûtait.
vers l’oueft, arrofoit le lieu appelé Cafira, &
fe rendoit dans le Sontms, près du Pons Sontii.
FRIG LÆ , lieu de l’Afrique, dans la Mauritanie
tingitane, félon la notice de l’empire.
FRINIATES, nom d’un peuple d’Italie, dans la
Ligurie. Tite-Live dit que le conful C. Flaminius
les ayant battus plufieurs fois, les .reçut à compofi-
tion & les défarma.
FRISIABONES. Ce nom pourroit être, rendu
par celui-ci': Içs Frifons bonaçes. « Pline eft le feul
» des anciens qui parle des Frifiabones. JanicuS ima-
» gine que ce petit peuple greffier & même ftupide
n étoit voifin des Frifons , & s’efforçoit de les
5> imiter ; ce qui lui fit donner ce furnom par ridi-
» cule. Les meilleurs critiques prétendent que ce
» mot s’eft g-liffé par une erreur de copifte, & que
les Frifiabones n’ont jamais exifté n. ( Hifi. gén.
des Provinces-Unies ).
Cependant M. d’A nville, admettant l’exiftence
de ce peuple ; le place le long de la mer, fur les
terres qui fe trouvoient entre elle & le lacus Flevo,
à l’ôueft ; ce qui répond à une partie de la Hollande ,
depuis Rotterdam jufqu’à. vers le Texel.
FRISII, lès Frifons. Ceft avec affez de fondement
que quelques auteurs penfent que ce peuple,
inconnu à Céfar, étoit formé de la réunion de quelques
autres peuples Septentrionaux, & que ce ne
fut que depuis le temps des conquêtes de ce général,
qu’il vint s’ établir entre l’Ems & le Rhin. Us avoient
d’abord à Feft les Chamaves & les Angrivariens ; à
l’oueft, le Rhin ; au fud, les Cauques ou Cauches;
au nord, l’Océan. Mais , dans la décadence de l’empire
, le nom de Frifons s’étendit depuis la Cherfon-
nèfe cimbrique jufqu’àl’Efcaut. Ces limites varièrent
encore dans la fuite, & furent, en différens temps,
plus ou moins reculées, félon les forces de ce peuple
& l’ambition de fes voifiris. Pour fe rendre raifon
cependant de l’étendue de cette puiffance, il faut
jeter un coup-d’oeil rapide fur ce qui fe paffoit
alors.
Lors de l’affoibliffement des armes romaines dans
les Gaules, les Barbares ayant forcé de tous côtés
les limites de l’empire, les peuples maritimes de la
fécondé Germanie, que leur fidélité pour les Romains
rendoit odieux aux autres nations demeurant
.au-delà du Rhin, fe réunirent pour leur defenfe. Ils
élurent un général, auquel ils donnèrent le commandement
de leurs troupes combinées; mais ils
confervèrent leurs loix, leurs ufages & la forme
particulière de leur gouvernement. Les Frifdiîs
étant les plus puiffans,. donnèrent leur nom à cette
ligue. Les Saxons s’y étant réunis, partagèrent cet
honneur,'& les deux noms ont quelquefois été pris
pour fynonymes. Ainfi , on a compris fous le nom
de Frifons , plufieurs petits peuples , qui, d’ailleurs
avoient chacun leur nom particulier. On fait qu’il
exifte encore un pays, qui, après leur avoir fervi
d’habitation, porte, d’après eux, le nom de Frife.
Les Frifons étôient fimples, ingénus ; mais
courageux, aimant leur liberté, & prompts à courir
aux armes pour la défendre. Ils en étoient fi jaloux,
que tout étranger leur étoit fufpeét dès qu’il cher«*
choit à fe fixer dans leur pays : ils ne l’y fouffroient
pas. On rapporte même que, pour reconnoître plus
furement les nationaux , ils faifoient prononcer certains
mots d’une articulation qui leur étoit abfolu-
ment propre, à ceux qu’ils foupçonnoient d’être
étrangers. Celui qui ne pouvoir prononcer les mots
confacrés à cette expérience, étoit noyé dans un
marais. v
Ils furent long - temps gouvernés par des rois, fi
l’on en peut croire les chroniques. Drufus, ayant
paffé le Rhin, conquit la Frife. Mais à fa mort ils
fecouèrent le joug des.Romains, & fe donnèrent
des ducs, qui fubfiftèrentlong-temps. On fait que
Charlemagne réduifit leur pays en province de ion
empire ; qu’il rédigea leurs loix, leur.en donna de
nouvelles, & leur donna un podeftat pour lesgouverner.
La fuite de leurs révolutions n’eft pas de
mon objet.
FRO BU LE T , nom d’un lieu de la Paleftine j
félon Guillaume de T y r , cité par Ortélius.
FRONTENSIS, fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Mauritanie céfarienne, ' félon la notice d’A frique.
FRO N TO N IAN A , ville épifeopale d’Afrique,
dans la B yfacène, félon la notice d’Afrique.
FRUD IS, ou Pr u d is O s t iu m . Comme Ptole-
mée place •l’embouchure de cette rivière entre celle
de la Seine & le' promontoire ltium, & qu’il n’y a
pas fur cette côte de rivière plus confidérable que la
Somme, M. d’Anville croit que c’eft elle dont le
nom dans les autres auteurs eft Samara.
FRUSINATES, nom que l’on donnoit aux ha*
bitans de Frufino, en Italie, aù pays des Volfques.
Les Frufinates paffoient pour belliqueux.
FRUSINUM, ville de l’Italie, dans le pays des
Volfques , aux confins de celui des Herniques, fur
la voie Latine, à fept milles de Ferentinüm, & à quatorze
de Fregellanum, & au cinquante-quatrième
mille de Rome fur la voie Latine, auprès de la
petite, rivière Çofa, félon Strabon. Tite-Live rapporte
que lès Frufinates furent privés d’un tiers de
leur territoire pour avoir excité les Herniqües à la
révolte., .
L’an de Rome 450, fous le confulat de L. Gémi-
cius & de L. Cornélius Lentullus, les Romains
prirent Frufinum, & en vendirent les terres ; mais
dans la fuite ils y refirent des murailles, y menèrent
une colonie, & en diftribuèrent les champs
aux vétérans. Diodore de Sicile, Frontin, &c.
font mention de cette ville. C ’efl: aujourd’hui rra-
finone.
FRUSTEMÆ, lieu de l’Italie, chez les Sabini,
félon Cluvier..
F U
FUCENTES. Les Romains nommoient ainfi les
habitans des environs du lac Fucin.
FUCINUS LACUS, ou le lac Fucin (lac de Cela-
no), lac d’Italie, dans les montagnes de l’Apennin, &
appartenant au pays des Maries. Il peut avoir environ
quarante milles de circuit, & quinze brafles
de profondeur.
Strabon (L . v ) , donne de ce lac une defcription
’“confirmée par les récits des voyageurs modernes.
Refferré entre des montagnes, il reçoit une ttes-
grande quantité de fources, fans avoir aucune îffue
pour donner cours à fes eaux. Comme la crue eft
quelquefois confidérable, la fimple évaporation ne
Suffit pas. Il en réfulte alors des débordemens conn-
dérables. Pline (L . 11 1, c. ƒ ) , parle d’une ville
d’Archippe, bâtie, félon lui, par Marfias, roi des
Lydiens, laquelle fut ruinée par une de ces inon-r
dations violentes.
Pour déterminer l’écdûlement des eaux dé ce lac,
qui avoient quelquefois caufé de grands rayages,
les Romains projetèrent en différens temps des travaux
confidérables. Céfar { Suet. in Ctef. ) avoit eu le
deffein de faire travailler à un canal qui çût porté les
eaux jufqu’à Y Iris. Sa mort précipitée en empêcha
l’exécution. Claude voulut s’en occuper. On y
occupa jufqu’à trente mille hommes. L’an de J. C*
5 z , il y avoit déjà onze ans que l’on y travaillait.
On avoit creufé un canal que les auteurs latins
appellent Emiffaire, qui devoit conduire les eaux ^
dans un réfervoir immenfe, deftine a fes écoulé-,
mens. Prévoyant aufli que les eaux de l’interieur^
de la montagne contribuoient à la trop grande élévation
du la c , on avoit, en différens^ endroits,
creufé des puits très - profonds, d’où l’on puifoit
l ’eau avec des machines. « Les travaux, dit - i l ,
w faits pour ces puits, foit pour percer la mon-
j> tagne dans les endroits où elle fe préfente, &
»> où l’on fe trouvoit dans les ténèbres, ne fe peu-
» vent concevoir que par ceux qui les ont vus eux-
« mêmes ; car aucun récit ne peut rendre la gran-
v deur de ces ouvrages (1) ».
Flatté de l’efpérance d’avoir porté cet ouvrage à
fa perfe&ion , l’empereur crut devoir célébrer fon
fuccès par une fête publique, digne de lui & du
(1) On voit dans la maifon Rondanino à Rome, le bas-
relief fuperbe d’un de ces ouvriers qui perce la montagne
dans les ténèbres. Il eft nud : fon dos touche quafi fes
talons, & il porte des deux mains fon outil de fer contre
la voûte qu’il ouvre ainfi dans le fquterrein.
peuple qu’elle devoit amufer,. Le croïroit-cn, fi
des hiftoriens dignes, de foi ne l’atteftoient, pendant
qu’aucun ne les défavoue ? Ori prépara un
combat naval, dans lequel dix-neuf mille hommes,
prétendus criminels, furent deftinés à périr en s’égorgeant
les uns:les autres à la vue d’une foule
immenfe de Romains qui venoient froidement juger
de leur adreffé & du danger des coups. Les malheureux,
placés fur lés bâtimens qui les condiiifôidrtL
au combat, paffèrent devant l’empereur & !lë Saluèrent.
L’imbécille Claude", affez barbare pour voir
de fang-froid des milliers d’hommes s’égorger, 11e
crut pas devoir être indifférent à leur falut, pour le
recevoir fans le leur rendre : il les falua donc à fon
tour. Son gefte & l’air de fatisfa&ion qu’il y mit,
firent croire à ces malheureux, que, content de leur
zèle , il leur faifoit grâce du combat. E11 confe-
quence, ils demeurèrent dans l’inaélion. Claude,
fur.pris & affligé de cette méprife, leur dit qu'ils
étoient dans l’erreur ; ils perfiftoient ; il les menaça
de les faire périr par le fer & par l|i flamme. Quelle
ame, je ne dis pas fenfible ,mais feulement humaine,
ne fe révolteroit pas en voyant ce prince employer
jufques aux prières pour les engager à ne pas le
v priver du dernier plaifir qu’il attendoit d’eux 1 Ils
combattirent en effet, & périrent tous perces de
coups ou noyés dans les eaux du lac. Cependant,
les travaux né fe trouvèrent pas avoir la perfection
néceffàire; ils reftèrent fans effet.
On trouve encore de tr|s-grands veftiges de ces
travaux, & fur-tout une fort grande quantité de
médailles, reftés "pfécieux de la monnoie de tant
de gens qui avoient habité ce lieu pendant les travaux,
ou qui s’y étoient rendus dans le temps des
fêtes. - L
FULFÏNIÜM, nom d’une ville de l’Illyrie, dans
l’île de CuriSlp-, félon Ptolemée.
FU L FU lÆ , ville de l’Italie, ^ans le pays des
Samnites, félon Tite-Live, qui dit qu elle fut prife
par Fabius, lorfqu’il s’avança dans le Samnium pour
réduire les villes qui avoient quitté le parti des Romains.'
' ,
FULGINATES, peuple de l’Italie, dans l Om-
brie. Pline nomme ainfi les habitant de Fulginia ou
Fulginiutn. _
FULGINIA, ou F u l g in iu m ( Fohgm, ou Fo-
ligno) , ville de l’Italie, dans l’Ombrie, félon Silius
Italicus & Appien. # ..
FUNDANUS LACUS,lac ou petit golfe d Itd ie ,
où eft fituée la ville de Fundi (Fond i). Les montagnes
au nord-oueft de cette ville étoient nommées
Fundani Montes.
FUNDI {Fondi), ville de l’ Italie, fur la voie
Appienne, entre Terracines & Formies , félon l’itinéraire
d’Antonin. Fundi étoit comptée entre les
préfeélures qui recevoient tous les ans les magiftrats
que le préteur de Rome leur envoyoit. Elle etoit
dans le pays des Sabins. '
FURCONIUM, ville de l’Italie, dans le Sam-
nlum, chez les Vefiini, Elle étoit à quelque diftance
P p p p 2