
Les habitant cTAnticyre furent chartes de leur
ville à deux differentes fois ; la première , par Philippe,
fils d’Amyntas ; la fécondé, par Titus Fla-
minius, général romain, en punition de leur attachement
pour Philippe, fils de Démétrius, 8c roi
de Macédoine.
, A n t i c y r a , ville de Grèce appartenante à la
Thertalie, près de l’embouchure du Sperchius, dans
le golfe Maliaque. Strabon rapporte qu’elle pro-
duiloit ,ou dü moins que l’on recueilloitdans ;
fies environs, de l’ellébore meilleur que celui de j
l ’Anticyre de la Phocide ; mais que celui-ci étoit ;
mieux préparé.
A n t ic y r a , autre ville du même nom, chez
les Locriens Epizéphyriens» ( sV àox/jo^ rois eW-s-
piotç)) ou occidentaux.
A n t ic y r a . Pline parle d’une île de ce nom,
& lui attribue aufli l’avantage de produire de l’ellébore.
Ce fut , félon l’auteur que je viens de
citer. par la vertu de l’ellêbôre de cette île , 8c
dan^’île même, que Drufus, le plus renommé &
le plus applaudi des tribuns du peuple, fut giiéri
de i’épilepfie.
A N T ID A L E I , peuple que Pline indique dans
FArabie heureufe.
A N T ID UM , lieu de l’Afrique, vers la Cyré-
jraïque. ( Périple de Scylax. )
AN T IG O N A PSA PHAR A , ville de la Macédoine
, félon Ptolemée, qui l’attribue à la contrée
nommée Paraxie. Cette ville ne fe trouve pas fur
la carte de M. d’Anville, mais feulement la fui-
vante.
ANTIGONEA , ville de la Macédoine, dans la
Mygdonie ; ce qui la place plus- au nord que la
précédente. Selon Etienne de Byfance, elle fut
fondée par Antigone, fils de Gonatas.
A n t ig o n e a , ville de l’Epire. M. d’Anville la
place dans l’Elymiotide, au fud-eft d’Apollonie,
oc près du Celydnus. Etienne de Byfance dit dans
k Chaonie. .
A n t ig o n e a , ville de l’Arcadie, bâtie fur les'
ruines de l’ancienne Mantinée ; je dis de l’ancienne,
çar au temps de Pline, il fubfiftoit aufli, en Arcadie
, une autre ville de ce nom. ( Voyeç M a n -
TINEA. ) Le nom dé Andgcnea , -ou Antigonia avoit
remplacé celui de Mantinea. par une adulation des
Grecs y qui s’étoient fait un mérite de donner à
leur ville le nom du roi Antigone.
A N T IG O N IA , ville de la Troade. 11 femble
que ce foit la même, qui ait porté le nom d'A-
lexandria.
A n t ig o n ia . Selon Strabon, ce non? fut aufli
donné à Nicea, ville de Bithynie.
A n t ig o n ia , ville de Syrie, fur l’Oronte. Je
fje fais pas la jufte pofition de cette v ille, qui fub-
fifla peu de térnps. Diodore nous apprend qu’Ân-
tigone avoit bâti, fur les bords de TOronte ,,uné
ville* à laquelle il avoit donné ftn nom ; elle avoir
170 Rades de circuit, & il y avoit fait de grandes
jléDegfts, Xl.copptoÿ en faire &
contenir les gouverneurs d’Egypte 5c de Syrfe j?
mais feulement flatté de conftruire aufli une ville
de fon nom,(Voy. Se l e u c ia ) il détruiflt la nouvelle
ville d'Antigonia, 8c en tranl'porta les habitans dans
fa ville nouvelle.
A n t ig o n ia . Etienne de Byfance indique aufli
une ville de ce nom dans l’A fie mineure, aux
environs de Cizique. C’étoit moins une v ille , ce
me femble, qu’une forterefîe, à 50 ftades de la
mer.
A n t ig o n ia , île du Bofphore de Thraee. Quelques
auteurs oift cru que c ’étoit celle qui avoit
aufli porté le nom délie dû Prince : mais il paroît,
par les conftitutions de l’empereur Emmanuel Com-
nène, qu’elle étoit différente.
R. Il faut remarquer que les villes que je viens
de nommer, en tirant leur nom d’Antigone, font
nommées en grec Anùgoneia.
ANTIGONIS, contrée de la Grèce, dans T Afrique.
Etienne de Byfance dit que c’en étoit une
tribu. î
ANTIGONISA. C’efl: ainfi que, dans une édition
de Ptolemée , on lit en latin le mot grec
AV T iy o v e id ,, qui doit être traduit Antigonia. Cette
ville eft indiquée dans la Nygdonie.
ANTILLBANUS. Ce nom, compofé des mots
And & Liban, fignifie donc oppofèà Liban. Le Liban
( Voy. ce nom ) ainfi que l’Anti-Liban étoient deux
chaînes de montagnes, qui appartenoient également
à la S y r ie , 8c s’étendoierit du fud au nord.
L’Anti-Liban étoit à l’eft., commençant à-peu-prel
au nord de la Galilée fupérieure, dont il étoit fé-
paré par le mont Hermon. Ilremontoit jufqu’à* Hé-
liopolis, où ceffoit, ce me femble , la diftin&ioiî
entre Liban 8c Anti-Liban. La longue vallée renfermée
entre cés deux chaînes de montagnes, fe
nommoit la Syrie Creufe, ou Carie-Syrie, Voye^
ce^mot.
ANTIMELOS, ( Antinùlo ) petite île de la mer
Egée, aflez près 8c en face de File de Mélos, par
\é nord-oueft. Je ne crois pas cependant que les
Anciens lui aient donné ce nom : ce n’eft guère
qu’un rocher.
ANTINA. M. le comte Marfigli, dans fà car té
des Antiquités Romaines, place dans la Dacie les
vertiges d’une ville de ce nom, à l’endroit où
la voie rom'aine, latérale au cours de l’Aluta, fe
partage en deux branches. .
AN T IN O E , (*Enfené ) ville d’Egypte, à k
droite du N il, au fud de l’Heptanomie, 8c très®
près de l’Egypte fupérieure ^ -prefque en face de
la grande Hermopolis : cetterville devint la capte»
taie d’un nome ou préfefture.
Le lieu qui fut depuis l’emplacement d'Àntinoéj
portoit le nom de Befa, divinité Egyptienne, qui
étoit honorée d’un, culte particulier, félon Ammien
i Marcellin, dans la ville d’Abidus, où elle ren doit
ii des oracles, pendant le temps qu’Adrien étoit en
Egypte avec les. troupes 8c la cour. On fait combien
ce. prince), grand comme politique 8c ïcomme
guerrier ^
guerrier, étoit petit dans fa conduite privée. Il avoit
porté la fuperrtition & certains vices à l’excès. Pendant
qu’il étoit à Bçfa, il s’imagina qu’il étoit menacé
de la mort, fi quelqu’un ne s’y dévouoit pour
lui. Antinous, ce beau modèle d’une des plus belles
rtatues que nous ayons confervé de l’antiquité, 8c
qui étoit l’objet de la paflion déteftabledu prince,
s’oftrit pour mourir en fa place. Peut-être ne comp-
toit-il qu’en devenir plus cher au prince, par l’offre
d’un dévouement, qui, vu leur îiaifon, ne feroit
point accepté; mais les princes n’aiment pas toujours
comme les autres hommes. Perfuadé que ce
facrifiçe pouvoit lui être utile, Adrien l’accepta.
Pour cacher cette atrocité, il fit courir le bruit que
fon favori s’étoit noyé. Il fit de plus bâtir une ville
en fon honneur, 8c y conftruifit un temple comme
à une divinité, ayant des prêtres 8c des prêtreffes :
il parut même, dans le temps, des oracles, au nom
du nouveau dieu. Telle fut l’origine de la ville
d'Antino é , dont les, ruines portent aujourd’hui le
‘ nom dé Scheïck-Abadé ; parce que les Turcs con-
fiervent une grande vénération pour un ancien évêque
de cette ville, nommé Ammon, 8c furnommé
'Ed-Adeb ou-le jufte : ils le croient Mahométan.
ANTINOÉA. Voy. A ntinoje.
ANTINOITE S, nôme dans l’Heptariomie, 8c
tout-à-fait au fud ; il étoit à la droite du N i l, 8c
avoit pour capitale Antinoè.
A N T IN T AN IA , pa^ys de la Grèce, dans les
montagnes de l’Epire, ielon Strabon.
Tite-Live dit que, par le traité de paix que fit
le conful Sempronius , il fut réglé que TAtintanie
appartiendroit au roi de Macédoine, sUl l’obtenoit
du Sénat : elle lui fut accordée ; c’eft de-là que
Tite-Live met cette contrée dans la Macédoine.
Etienne le géographe la met dans le même pays.
ANTIÔCHI SOLEN, lieu de T Afrique, félon
Ptolemée, qui le place-fur la mer Rouge, en l’indiquant
dans le golfe Adulique ( Adulïcus Sinus ) ,
long. 72. min., lat. 10 deg. 15 min.
A N T IO CH IA , ou A n t io ch e , ( Antakié) ville
célèbre d’Afie, dans la Syrie, à quelque diftance
au nord du mont Cafius, fur l’Oronte, qui fe décharge
à peu de diftance dans la mer. Sa latitude
femble être fixée, par de bonnes obfervations, à
3 6 deg. 6 min. Le fauxbourg de cette v ille, nommé
Daphné, en étoit, félon Strabon, à une diftance
de 40 ftades, en fuivant le cours du fleuve. Ce
lieu ; avant la fondation -de la v ille, étoit connu
dans l’Orient par le nom de Rebleta ou Rèblat, au
moins, félon le témoignage de S. Jérôme. Antigone
, l’un des capitaines d’Alexandre, peu de
temps après la mort de ce prince, avoit fondé,
en ce même endroit à-peu-p rè s , une ville qu’il
avoit nommée Antigonie. Seleucus Nicator, Tan
300 avant l’ère vulgaire, voulant illuftrer fon règne,
jetta les fondemens d’une ville nouvelle, à laquelle
il donna le nom de fon père Antiochus, 8c la nomma
Antiochia. En même-temps, il détruifit la ville d’Anr
tigonie. -• ... : . .
Géographie ancienne,
Antioche étoit prefqtie quarrée, avoit plufieurs
portes, 8c s’élevoit en partie, du côté du fepten-
trion, fur une haute montagne : elle étoit ornée de
galeries. 8c de belles fontaines. Ammien Marcellin
dit qu’aucune ville ne furpafloit Antioche pour la
fertilité du territoire, ni pour la richeffe de fon
commerce. On peut citer en preuves de la magnificence
de fes monumens publics, le célèbre temple
de Jupiter Nicephore. La ftatue du dieu étoit d’o r ,
8c d’un poids immenfe, dit Juftin, aufli-bien que
la ftatue de la V iâ o ir e , qu’il tenoit dans fa main..
Antioche étoit déjà très-confidérable, lorfque les
empereurs Vefpafien 8c Tite-Live lui accordèrent
de nouyeaux privilèges.
En 115 de l’ère vulgaire, pendant que Trajan fe
trouvoit à Antioche, cette ville éprouva un tremblement
de terre confidérable : l’empereur y courut
danger de la vie. Cependant il en fut quitte
pour une bleffure. -
Verus, affocié à l’empire avec Marc-Aurèle, dans
le voyage qu’il fit en Orient, féjourna à An floche ,
8c y trouva, dans les moeurs de fes habitans, une
vie conforme à fes goûts ; il y demeura quatre
ans. Cette ville, ayant pris parti pour Caflius, fy-
rien d’origine, 8c. gouverneur de la Sy r ie , refîentit
d’abord de juftes effets de la colère de Marc-Aurèle
; 8c ce prince en arrivant dans le pay s , au
lieu de fe rendre dans cette capitale , s’en abftint,
en punit les habitans de la manière la plus fenfible,
en leur interdifant fpe&acles , divertiffemens publics
, 8c même toute efpèce d’affemblée juridique
ou municipale. Les habitans lui ayant donné des
preuves fincères de leur douleur, il leur rendit
leurs privilèges 8c fes bonnes grâces , puifqu’il les
vint vifiter avant fon départ.
En 193 dé l’ère vulgaire, lors des prétentions de
Pécennius Niger à l’empire, Antioche s’étant ouvertement
déclarée pour lui, elle en fut févérement
punie par Septime Sévère Ton rival. Il lui ôta fes
privilèges de capitale de la Syrie, 8c les tranf-
porta à Laodicée ; mais peu après la mort de ce
prince, elle rentra dans tous fes droits.
Sous le règne de V alérien, les Perfes ayant à
leur tête Sapor, entrèrent en Syrie, 8c furprirent
Antioche, dont ils s’emparèrent ; ils en ravagèrent
les environs, 8c pillèrent la ville. L’empereur,.arrivé
peu après dans cette v ille, la rétablit, 8c en
reçut, comme une preuve de reconnoiflance, lé
titre de reftaurateur.de l’Orient, qui fut gravé fur
une médaille frappée, à cette occafion. Dioclétien,
au contraire , y rendit fon nom en horreur , en
püniflant les principaux membres du confeil, d’une
révolte de 500 foldats, dont ils n’étoient aucunement
coupables, 8c dont les fuites même . avoient
été arrêtées par le courage des habitans.
Mais dans la fuite ils fe montrèrent véritablement
coupables à l ’égard de l’empereur Théodofe.
Par une fuite de ces abus, qui s’introduifent pref-
que néceffairement dans les. grands Empires , le
prince devoit délivrer de grandes fommes à fes