
temple dont deux colonnes ont la figure de poiffons ;
le nom de la ville efl écrit entre les colonnes*
A bderA , ville d’Afrique, dans la province
proconfulaire. On n’en fait rien, finon qu’elle étoit
épifcopale. Selon Holftenius , elle doit être la même
•que la ville d'Abdir & d'Abdirita, dont l’évêque
Félix efl nommé dans l’hiftoire de la perfécution
des Vandales, par Viélor d’Utique.
A bdera , ville de Thrace, dans la province de
Rhodope, fur le bord de la mer., à l’embouchuré
du Nefius, & au nord de l’île de Thafos. Cette
pofition que je trouve dans M. d’A n ville , & qui
efl conforme à ce qui fe lit de cette ville dans les
bons écrivains de l’antiquité , Ptolémée l’indique au
50° 54 min. de longitude, & au 4 10 45 min. de latitude;
ce qui approche affez de la vérité quant à
la latitude. Au temps d’Anacréon , dit Strabon, les
habitans de Teos, patrie de ce poète , ne pouvant
fupporter le joug des Perfes , paffèrent à Àbdère ;
d’ou l’on difoit, Abdère , belle colonie de Teos.
Cette ville efl fur-tout célèbre pour avoir donné
saiffance au philofophe Démocrite , & à Prota-
g o re , Ariftarque , &c. , fes difciples ; à Hécatée ,
hiftorien ; à Nicétas, poète. Lucien raconte que,
fous le règne de Lyfimaque, roi de Macédoine,
les Abdéritains , ayant affilié à une repréfentation
de l’Andromède d’Euripide un jour de chaleur ex-
ceffive, ce fpeâacle fit une fi forte impreffion fur
eux , qu’ils en fortirent avec une efpèce de fièvre
ardente , qui les faifoit courir au halard l’air agité ,
& récitant des vers de a tragédie qui les avoit
affeélés fi vivement. Cette phrénéfie ne fe paffa que
quand le temps fut devenu plus froid. Selon O vid e ,
lès Abdéritains faifoient, une fois par ah, le facri-
üce d’un homme qu’ils affommoient à coups de
pierre.
On n’efl pas d’accord fur les commencemens de
cette ville : quelques auteurs en attribuent la «fondation
à Abdera, foeur de Diomède, roi de Thrace ;
d’autres , tel que Scymnus de Chio , à Abderus ,
qui périt par les chevaux de Diomède. Voyeç cet
auteur, vers 665 & fuiv. On difoit que Jafon y
avoit confirait un temple.
A BDER ITE S , les Abdéritains, c’eft-à-dire , les
habitans d’Abdère. Dans les beaux jours 'de la
Grèce, ce peuple étoit compofé de Thraces, dont
le plus grand nombre étoient des Téiens qui y
avoient remplacé des Clazoménîëns. Ils pafloient
pour un peuple groffier & flupide. Peut-être ceci
ne doit-il s’entendre que de la différence éxtrême
que la nature avoit mife entre le général de la nation
& le philofophe Démocrite ^ & Protagore
qui y étoient nés.
A BDIA BD A -, ville que Cellarius met en Albanie
, entre YAlbanus. & le Cyrus.
ABDÏAS , ou des prophètes , ( Mont. ) montagne
dé la Judée , dans la demi-tribu de Ma-
naffé, en deçà du Jourdain. Il efl dit au troïfième
Livre des rois , ch. r ê , "ÿ. 4 , quAbdias, intendant
de la maifon d’A chab, nourriffoit cent prophètes
dans deux cavernes qui étoient dans cetté moff-
tagne.
A B D O N , ville de la Palefline, dans la tribu
d’Afer. On ne fait pas au jufle fa pofition. Elle fut
donnée aux Lévites de cette tribu, qui étoient de
la famille de Gerfon..
ABDULNATES , les Abdulnates, ancienne nation
d’Afrique ,■ qui oecupoient, avant les Romains,
le pays que l’on a depuis nommé Tremecen.
ABEÂ , c’eft ainfi que Ptolemée nomme la ville.'
de la Meffénie, que Polybe, Strabon, & , après,
eux , M. d’A n v ille , nomment Abia. Vo yez ce
nom.
A B E L , ce mot hébreu fignifîe proprement deuil.
Comme il entre, dans la compofition de plufieurs
noms,de villes, je ne ferais pas éloigné ae croire
qu’alors il fignifie héritage ; cette manière d’acquérir*
ne venant qu’à la fuite de la perte d?une perfonne
dont on a ordinairement pleuré la perte, porté le
deuil.
A b e l - b e t h -m a a c h a , ville de la Palefline, au
fud-efl de Dio Coefarea, & à l’ouefl du lac de
Genefareth. M. d’Anville l’indique fur fa carte. En
y joignant le mot beth, qui fignifie maifon ,, on
difoit Abel-m7Û(on-à£-maacha, ou, félon l’hébreu
maghacah. Elle appartenoit à la tribu de Nephtali.
' Ce fut dam cette ville que fe retira Seba., fils
de Bochri, lequel fut le chef d’une confpiration
contre David. Joab, général des troupes du ro i,
affiègea cette place, & ne fe retira que lorfque, de
deffus les murailles, on lui eut jetté la tête du rebelle..
Cette ville fut en fuite attaquée par Bénadab , roi
de Syrie ,. & prife depuis par Théglath-Phalafar ,
roi d’Affyrie.
C ’efl à torique quelques auteurs ont cru pouvoir
confondre Abel-beth-maacha avec Abila-Lyfaniat qui-
étoit au nord de Damas. Voye£ la marche de Bénadab,
Rois, liv. I I I , ch. 15 20.
ABELrKERAMIN , ou Abel-des-vignes. M. d’An—
ville la place hors de la Palefline, dans le pays,
des Ammonites, tout près à Touefr du torrent
de Jaboc, & au nord-oueft de Philadelphie. Eu-
fèbe obferve qu’encore , de fon temps. , il y avoit
: des vignes en cet endroit.
A b e l -m a ïm , ou Abel-des-eaux. Comme- elle efl.
indiquée dans le deuxième livre des Paralipo-
mènes, pour une ville de la tribu de Nepthali, &
qu’au livre III des rois,. ch. 1$ , 20 , on trouve
une ville de la même tribu, nommée Abel-beth--
maacha,. quelques auteurs fe font crus fondés à
n’en faire qu’une même ville ; mais cette preuve
négative efl bien foible. Je penfe même qu’elle
a pu exifter dans le nord', près du lac S.amocho-
nues, qui portoit auffi le nom dr Aqutz-merpm.
A bel-magnus , • c’eft-à-dire, le grand deuil ; ou
A b e n -M A G N U S , c’eft-à-dirè , l a grande -pierre.
On trouve dans les différens textes.de l’Ecriture
, ces deux noms employés pour défigner- le
lieu ou Port pofa l’arche au retour du pays des;
Philiftins«.
Comme l’écriture rapporte qu’utl grand nombre
de Philiftins furent frappés de Dieu , on peut
croire que le nom d'Abel ou de deuil fut donné
alors à ce lieu ; & c’eft celui qu’emploient les
Septante. . ’ ' . „ ,
Mais comme auffi en arrivant on pofa 1 arche
fur une grande pierre, & que , fans ^ doute, on
voulut conferver la mémoire de cet événement,
on a bien pu donner à ce lieu le nom d' Aben-magnus,
ou Æben, comme difent les rabbins. Alors ç’aura
été la grande pierre , la pierre remarquable.
A b e l - m e a , petit village de la Palefline , entre
Sichem & Bethfan. M. d’Anville ne l’a point place
fur fa carte. Eufèbe dit Aben-nea.
A b e l -m e h u l a ; félon l’hébreu , Abel-mechola,
& nommée, par Eufèbe, Meula. Cette ville de
la Palefline étoit dans la demi-tribu de Manaffe,
au-delà du Jourdain : il en efl parlé dans l’hiftoire
de Gédéon. Ce fut la patrie du prophète E ly fe e ,
& l’une des villes comprifes dans la principauté de
Salomon. M. d’Anville ne lui a pas affigné de pofition
fur fa carte.
C ’efl vers cette ville que fe fauvèrent ceux des
Madianites qui échappèrent au carnage que faifoient
des leurs les trois cens foidats de G édéon.
A b e l -m i t z r a ï m . Ce nom peut être rendu par
celui de deuil des Egyptiens. On le prend, dans ce
dernier fens, pour la fignification de cette v ille ,
bâtie , dit-on , où Jofeph , accompagné d’une fuite,
nombreufe venue avec lui d’E gypte, s’arrêta pendant
fept jours , en tranfportant le corps de Jacob ,
au fépulcre de fes pères/ Genèfe, liv. 11. Il efl
probable qu’elle étoit. à l’ouefl du Jourdain, quoique
des écrivains l’aient placée à l’efl. Saint Jérôme
croit que cet'ce ville efl la même que Béthagla, •
entre le Jourdain, à l’efl ; & Jéricho, à l’oueft.
A b e l - s a t im , ou , félon l’hébreu , Abel-ha-
fiatim, c’efl-à-dire, Abel-des-épines. M. d’Anville
la place dans la Palefline , à l’efl du Jourdain , &
.au nord de la Mer morte, prefque en face de Jéricho.
Ce fut dans ce lieu que les Ifraélites fe fouillèrent
par des alliances avec les filles des Moabites,
& de ce même Abel que Jofué envoya des ef-
pions reconnoître les forces de la ville de Jéricho.
Cette ville tiroit fon furnom de Schittim ou Setitn,
de l’efpèce d’arbre qui croiffoit dans fes environs.
Saint Jérôme dit qu’il étoit fort haut, que fon bois
étoit blartc comme celui de l’épine, & qu’on en
faifoit des ouvrages de menuiferie.
ABELLA ou A b e l , ville de la Judée, dans
la demi-tribu de ManafTé , au-delà du Jourdain.
Jephté pouffa fes conquêtes jufqu’à cette v ille , qui
étoit à douze milles de Gadara. Comme le texte
porte : « ufque ad Abel quee efl vineis cônjîta », ce lieu
doit être le même qu’Abel-keramin. Saint Jérôme
penfe qu’il y avoit deux villes de ce nom ; cela,
ce me femble, n’efl qu’une conjecture.
A b e l l a , ( Avella-Vecchia. ) ville d’Italie , dans
Sa Campanie, près la fource de la petite rivière
Clanls 3 félon Strabon , Ptolemée, &c. ; Abella étoit
un municipe, félon Frontin.
L’empereur Vefpafien y envoya de fes gen§
pour y établir une colonie, & les champs en furent
diflribués aux foidats.
V irg ile , qui en parle, dit qu’elle étoit remarquable
par la qualité des fruits de fon territoire.
C’efl de cette ville que l’efpèce d’amandes, ap>
pellées avelines, a pris fon nom.
ABELLINA V A L L IS , on a quelquefois donné
ce nom à la plaine où efl fituée la ville de Damas,
entre le Liban & l’anti-Liban.
ABELLINUM HIRPINORUM , ( Avellino. )
ville d’Italie , fur le Sabathus, au fud ae Beneven-
tum, dans la partie du Samnium habitée par les Hir-
pins. Elle devint colonie romaine, félon Frontin.
A B E L L IN U M M A R S IC U M , ( Marfico vetere. )
ville d’Italie dans la Lucanie, prefque au centre du
pays , près des fources de YAciris. On peut croire
que cette ville fut fondée au temps des Romains ,
& que l’on y envoya des Marfes, d’où lui vint
fon nom. Elle étoit peu confidérable.
• AB E L SATHA ÏM , ou A b e l - s a t im , lieu de la
plaine de Moab où les Ifraélites firent leur quarante
deuxième & dernièré flation dans le déiert.
I l paroît que c’efl le même lieu que Setirn ou Settim.
ABELTERIUM , ville d’Europe , dans la Lufi-
tanie, entre Matufaro & Septem-arçz. Ce lieu efl
connu par l’itinéraire d’Antonin. M. d’Anville l’a
placé fur fa carte.
A B E N , efl un mot hébreu qui fignifîe pierre.
I l entre en compofition dans plufieurs noms de
lieux de la Palefline.
A b e n - b O H E N , ou la pierre de Bohen. Ce lieu
étoit dans la tribu de Benjamin , fur les frontières
de celle de Juda, & près de la Mer morte.
A b e n - e z e l , o u la pierre d’Eçcl ; c’efl le lie«
où David de voit attendre la réponfe de fon ami
Jonathas, fils de Saül.
A b e n -E Z E R , ou la pierre du Secours. Ce lieu fe
trouvoit dans la tribu de Dan. Les Philiftins y
avoient battu les Ifraélites au temps du pontife
H é li, & enlevèrent l’arche. Mais, fous l’admi-
niftration de Samuel, les Philiftins furent battus
à leur tour ; & , en mémoire de cette viéloire , le
prophète, dit l’Écriture, prit une pierre & la
plaça entre Mafphath & Sen ; & il appella ce lieu ,
la pierre du Secours.
A b e n -Z O H E L E T H , ou la pierre de.Zoheleth , nom
d’une pierre, efpèce de monument qui fe trouvoit
près de la fontaine de R o g e l, aux environs de Jé*
rufalem.
A B EN N A , nom que, félon Euftathe dans fon
Commentaire fur Denys le Périégète, les Barbares
donnoient à la. ville qui fe trouvoit fur le détroit
d’Hercule, en face de Calpé. Les Grecs la nom-
moient Cynegetica.
ABERE , ville de l’Arabie défèrte, félon Pto-
s, leinée , édit, de Montajius de 1605 , la traduêlioa