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petit golfe, au fond duquel fe trouvoit Ægïnète.
On lit dans le Pfeudo-prophète de Lucien , que
l ’impofteur Alexandre avoit demandé à l’empereur
de changer fou nom en celui de lonopolïs , ainfi que
ce changement avoit eu lieu pour la ville d^Aboni-
teichos ; d’oii l’on voit que cette dernière ville avoit
auffi porté ce nom. En effet à dans la defcription
anonyme du Pont-Euxin, ou elle eft nommée
Aboni - teichopolis, on ajoute qui eft à - préfent
nommée lonopolïs.
A B O R A , ville^ épifcopale de l’Afrique pro-
• confulaire.
A BO R A C A ou A boracé , ville attribuée à la
Sarmatie afiatique, fur le Pont-Euxin. Strabon, qui
nomme cette v ille , n’en donne pas la jufte po-
fition.
ABORIGÈNES* Il eft très-probable que ce nom
qui a défignè un ancien peuple d’Italie , 8c, félon
Paufanias, un peuple de l’Arcadie , n’étoit pas
celui d’une nation , mais une épithète par laquelle
on défignoit les premiers habitans qui n’avoient
pas été connus des écrivains d’une manière bien
diftin&e. Ce qui me porte à cette opinion, c’eft,
i° . que tous les commencemens font enfevelis dans
l’obfcurité ; 20. c’eft que les anciens qui parlent de ces
peuples , cherchent en même temps à donner l’étymologie
de leur nom. Les uns le font yenir du
grec, & , dans ce fens , il fignifie , fans origine ,
ou dont l’origine ejl ignorée. D ’autres , trouvant les
élémens de ce nom dans l’oriental ab, père ; &
dans ori, caverne , regardent, comme très-raifon-
nable , d’avoir appellé ainfi les premiers pères de
quelques nations, lefquels n’avoient habité d’abord
que des cavernes. On peut encore dériver ce
mot de tuTrô ou ab ; 8c de opoç, montagne ; alors ce
feront les hommes defcendus des montagnes. Mais il
faut convenir que quand on aura à choifir entre
deux ou trois langues, il ne fera pas difficile de
trouver des étymologies.
Les Aborigènes, ancien peuple, de l’Italie, font
peints , par Salufte , dans un paffage que rapporte
Aurelius V i& o r , comme des Sauvages fans loix ,
fans gouvernement, 8c fans police. Paufanias , &
il paroit que c’étoit l’opinion la plus reçue alors ,
dit que les Aborigènes étoient parles d Arcadie en
Italie. Ils avoient été conduits par (Enotrus &
Peucétius , fils de Lycaon, dix-fept générations
avant -la prife de Troye. Mais tous ces commencemens
n’éâoient vraifemblablement guère plus
connus des hiftoriens latins 8c grecs, que de nous.
Chaque nation a eu fücceffivement fon origine voilée
par une obfcurité que le défaut d’écriture 8c
de monumens rendent inévitable en tout pays. Ce
fut des Aborigènes que defcendirent enfuite les (Eno-
triens 8c les Peucêtiens, qui portoient les noms de
leurs anciens conduéfeurs. Voye^ ces mots.
ABORRHAS. Ce fleuve, nommé ainfi par Strabon
, 8c nommé Aburas, kCSpctç, par Ifidore de
Charax, 8c Abora, par Antmien, paroît être le
même que le Chaboras de Ptolemée ; 8c réellement
A B R
il n’y a de différence que l’afniratioft du % gree.
Il eft probable aufti que c’eft le même qui eft
nommé , dans le livre de Judith , AbornasAbro~
nas, Arbonas, 8c Mambré, vers l’embouchure duquel
il eft dit qu’Holopherne paffa l’Euphrate pour
entrer en Syrie. Voyeç Chaboras.
A B O S , montagne de l’A fie , dans l’Arménie;
nommée ainfi par Ptolemée, 8c qui fe trouve fur
les cartes, indiquée par le nom latin Abus. Voyez
ce mot.
A B O T IS , ville de l’Egypte , félon Etienne de
Byfance , qui cite Hécatée.
ABO TRITE S, nom d’un peuple dont il eft parlé
dans les auteurs du moyen âge : c’eft certainement
le même que la nation Slave, appellée Obotrites,
qui avoit été établie fur le bord de la mer Baltique.
Au temps des conquêtes de Charlemagne, les Abo-
trites , voifins des Bulgares, envoyèrent une députation
à ce prince, lorfqu’en 824 , il reculoit
les limites de fon empire iufqu’à la Téïffe.
A B R A G A N A , ancienne ville de la Sérique ,
félon Ptolemée , qui la place entre Thogara 8c
Danata.
A B R A N ,. ou, félon l’hébreu, 8c fans voyelle;
Gabron ou Guebron , ville de la Judée, dans
la tribu d’Afer : on la croit la même qu'Abdon.
C ’étoit une ville royale ou régnoit Johab, que Jofué
vainquit : elle fut donnée aux Lévites. Il en eft
fait mention dans le livre de Jofué, 8c dans les
Paralipomènes.
A BR AN ITIS , voye^ A vranitis , région au-
delà du Jourdain.
ABRAVANNUS , fleuve de l’île d’Albion ;
félon Ptolemée. Il couloit dans la partie occidentale
, 8c fe jettoit dans la mer Verginienne, ou
canal de Saint-Georges.
A B R E T T A N I , les Abrettans, habitans de la
petite contrée de la Myfie, appellée Abrettena.
Un certain Cléon qui avoit d’abord été chef de
voleurs dans ce pay s , ayant quitté le parti d’Antoine
pour celui d’Augufte , fut fait, par ce prince,
prêtre de Jupiter Abrettenien, 8c en reçut dés pré-
fens confidérables.
A B R E T T E N A , contrée cle la partie orientale
de la M y fie , d’où l’on avoit donné au Jupiter,
adoré en M y fie , le furnom d’Abrettenùs, comme
on le voit par Strabon , liv. 12.
Etienne de Byfance écrit Abrettina, 8c fait venir
ce nom de la nymphe Brettia.
Suidas écrit Abrettané. Pline parle des habitans
de cette région,- fous le nom d'Abrettanos.
A B R I , peuple dont parle Etienne de Byfance ,
8c que je crois avoir habité vers le mont Adruis,
qui féparoit l’Illyrie de. la Dalmatie.
A B R ID A , partie de la Mauritanie -Gaditane.
Ce fut dans cette partie que fe retirèrent les Vandales
après leur défaite par Bélifaire. Voye^ es
qu’en dit l’Anonyme de Ravenne.
A B R IN A TÆ , les Abrinates , félon Etienne1
de
A B S 9
ïte Byfarice, qui dit que leur nom s’écrivoit èga-
[lement fans R , ou avec une R. .
A B R IN C A , ou Obringa , fleuve qui 1er voit
•■ de limite' aux deux Germanies.
F ABRINCATÆ. (Avrunche.) On trouve ce nom
-donné à la principale ville des AWmcatui : on la
•nommoit auffi c'mias ÀbrmcatUin. Ptolemée nomme
tjheeaa. la capitale des Abrincatui. Elle fe trouvoit
! renfermée dans la féconde Lyonnoife.
( Elle a auffi porté le nom d'Abrinca. Voyéi la
I Geographia facra du père Charles de S. Paul.
|: ABRINCATUI & Abrincatæ. Ces peuples
| étoient Gaulois, & appartenoient, félon Cèfar, à
l i a divifion qu’il appelle Celtique. Ils furent com-
i'pris enfuite'dans la féconds Lyonnoife. Leur tern-
Itoire étoit à-peurprès celui d’Avranches en balle
./Normandie! La principale rivière étoit le Têtus. Leur
■ capitale fe nomma d’abord Ingcna, puis Abrincatui.
■ Voyez le premier de ces noms.
|_ La notice^de l’empire place le préfet des foldats
[d e Dalmatie fur le territoire des Abrincatui. Ils
[furent dans la fuite fous la métropole de Rouen.
1’. Les Abrincatui ou Avranchains commencèrent
[k avoir un évêque dès la fin du cinquième fiècle ;
|8c l’on fait , par uneYradition confiante, que les
l èvêqueside ce peuple ont réfidé dans la ville capi-
lïa le , qui prit le nom du peuple, 8c fut appellée
: 'Abrincatoi. Voyez ce mot. Je finis , en faifant ob-
ife rv e r que c’eft à tort que Ptolemée les place près de l ia .Seine. p.s%pnx S ukocI'/cc tôtct'pcoT. Ils étoient fur
le bord'de la mer; 8c près de la Bretagne.
ABRITUM , ville épifcopale de la Moefie inférieure.
Elle eft auffi nommée par Jornandès Abruto,
& par Caffiodore Abrïcium.
I ABROSTOLA , ou A brostolæ , l’une des I villes de la grande Phrygie , au 60“ degré 30 min.
de longitude , 8c au 40e degré 50 min. de lati-
,>rud e , félon Ptolemée.
I A BR O TO N UM , ville d’Afrique, fur la côte
»orientale de l’Afrique propre, 8c q u i, d’après le
• récit de Strabon , ne devoit pas être loin- d’Adru-
mette.
A BRUNT IUM, (Avron{o.\ ou A vruntium ,
; nom d’un ancien châteaù d’Italie,
î A B R Y STUM , nommé auffi par quelques au-
M teurs Aprxjstum , que l’on croit être la même que
; Ptolemée appelle Abyjlrum. Pline l’indique dans
H le Brutium, oii M. d’Ànville l’a en effet placée au
i fud-eft de Confentia.
■ ABSARUS 6* Absarum , rivière d’Afie , en
|i Colchide , ou plutôt au fud-oueft de _cette con-
trée. M. d’Anville la place chez les CiJJii, qui occu-
» poient de çe coté l’extrémité du Pont. Il en eft
■ parlé dans le Périple de Scylax , 8c dans celui
■ d’Arrian , qui , à caufe de la ville , qui étoit à
■ ' fon embouchure , la nomment Apfarus, ainfi que
1 M. d’Anville ; car la rivière e n . elle-même ne
b devoit pas être çonfidérable, à en juger par fon
■ état a&uel, 8c par la proximité des montagnes,
1. qui ne lui laiffoient pas une grande étendue. Je
Géographie ancienne.
A B S
crois même qu’il faut préférer le mot d’Apfarus.
A bsarus, ville ou château d’A fie , à l’embouchure
de la rivière de fon nom , appartint d’abord
au pays appellé Colchide, puis pafla au Pont,lorf-
que ce royaume fe fut étendu à l’eft le long des
côtes du Pont-Euxin. Voici ce qu’en rapporte
Procope dans fes mélanges.
Il y a un petit pays près de Rizée, entre les
Laziens 8c les Romains , ( c’eft-à-dire , entre les
Grecs fournis à l’empire Romain, dont le fiège
étoit alors à Conftantinople ) qui eft habité par urt
peuple libre.. . . Il y a dans ce pays une ancienne
v ille , nommée Abjarus; on la nommoit autrefois
Abfyjle, nom qu’elle a v o it, dit-on , empruntée du
jeune frère de Médée , qui y fut affaffiné par elle.
Ce ne fut que par corruption que d’Abfyfte on
a fait Abfarus. On voit encore , dit notre auteur
, le tombeau de ce prince près de la ville du
côté de. l’orient. Elle étoit autrefois fort peuplée y
8c fermée de bonnes murailles ; elle renfermoit
un cirque , 8c les autres ornemens qui décorent
les grandes villes. Ces bâtimens font actuellement
en ruine__ On dit que ce pays avoit des garnifpns
au temps de Trajan. Et en effet, je vois
dans Arrian , que cet empereur y avoit établi cinq
cohortes , qu’il vifita dans l’un de fes voyages ,
8c donFll examina les armes , les magafins, les
malades , &c. Au temps de Procope, ce petit pays
n’ètoit habité, ni par des Romains, ni par des
Laziens.. Cependant, continue Procope, ils font
profeffion de la religion chrétienne, 8c reçoivent
chez eux des prêfres qui leur font envoyés par les
évêques des Laziens. Ces deux peuples font alliés
8c unis, 8c ils fe fervent mutuellement de guides
dans leurs voyages. Lorfque les Laziens envoient
des ambaffadeurs à Conftantinople , ou qu’ils en
reçoivent,. ce font les habitans d'Abfarus qui les
paffent dans leurs barques ; mais, indépendans ,
ils ne paient tribut à aucune puifîance.
A la droite de leur pays, font des montagnes
entrecoupées , dont quelques-unes même paroiilent
fufpendues en l’air. Àu-delà font les Perfaméniens
8c lès Arméniens , qui s’étendent jufqu’à l’Ibérie ,.
8c qui dépendent des Romains.
ÀBSEPHUS , rivière d’A fie , au pied de Lamp-
faque, félon Alphonfe-Lafor de Vareas, que cite
la Mattinière.
ABSILIAP, nom d’une contrée que l’Anonyme
de Ravenne dit être fur le Pont-Euxin. Elle con-
finoit avec la Lazique , qui faifoit partie de l’ancienne
Colchide.
AB SIL II, les Abfiliens , peuples d’Afie , habitans
du pays appellé Abfiliap. Il en pft parlé dans
l’hiftoire Byfantine ; 8c Procope dit qu’ils étoient
fournis aux Laziens.
ABSILIS, rivière- qui arrofoit le petit pays des
Akfilïi en Afie^ vers la Mer Noire.
ABSIRTIDES. Voye^ A bsyrtides ou A psy-
TIDES.
A B SORU S, (Ckerfo.) 8c, félon Ptolemée, Ap