
étoit célèbre chez les anciens, & paroît avoir été
l’une de celles que l’on nommoit les Colonnes d’Hercule.
Ce ne fut qu’au feptième fiècle, lorfque Karik,
l’un des généraux arabes, s’en fut rendu maître,
qu’elle prit le nom de montagne de Tarik, ou Dgebel
al Tarik ; d’o ù , par corruption , s’eft formé le nom
iftuel de Gibraltar.
C a l p e P o r t u s , ou C a l p a P o r t u s , port du
Pont-Euxin, près de la rivière Sangar, félon
Etienne de Byfance. Ce port prenoit fon nom de
la rivière Calpas. Audi Pline dit-il Portus Calpas.
Xénophon dit que le port de Calpe eft à mi-
chemin , entre Héraclée & Byfance. Les Grecs
campèrent fur la côte auprès de ce port.
CALPITUS. Il paroît que Polybe a ainfi nommé
le port de Calpas, ou Calpe.
CAL PURN IAN A,v ille de l’Hifpanie, que Pto-
lemée place dans la Bétique, au territoire des
Turdules. Il en eft aufli fait mention dans l’itinéraire
d’Antonin.
CALSIPONS, ou C a l s ip v s . On trouve ce nom
dans Marcian d’Héraclée, pour être celui d’un fleuve
de la Lufitanie : on convient qu’il faut lire Calipons
ou Calipos. ( Voye% ce dernier nom).
C A L T A D R IA , fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Mauritanie céfarienne, félon la notice épifco-
pale d’Afrique.
CALTIORISSA/, ville de l’A iie , dans la petite
Arménie, félon Ptolemée. L’itinéraire d’Antonin
la marque fur la route de Nicopolis à Satala.
C A L V A R IÆ LO CU S , c’eft-à-dire, lieu du
crâne : en hébreu, ce lieu fe nommoit Golgotha.
C etoit une montagne, près de laquelle Jérufalem
avoit été bâtie.. On croit qu’elle avoit pris fon
nom de ce que de temps immémorial on y laiffok
les têtes des criminels qui avoient été exécutés.
Lorfque l’empereur Adrien fit rebâtir Jérufalem
fous le nom d'Ælia Capitolina, le mont Calvaire
fe trouva prefque au centre de la ville. L’impératrice
Hélène, mère du grand Conftantin, y fit
bâtir une fuperbe.églife.
CALU CON E S , peuple de la Rhétie, que Ptolemée
& Pline mettent entre les Suanetes & les
Brixantes.
C A L U C U L A , petite ville de l’Hifpanie, que
Pline & Ptolemée mettent dans le département
d'Hifpalis.
C ALV IN IAN A . On trouve, dans quelques auteurs,
cette ville diftinfte de Calvijiana. Je crois
cependant que c’eft la même.
CALVISIANA. L’itinéraire d’Antonin marque
un lieu de ce jaom en Sicile, entre Agrigentum &
Hybla, fur la route de Lilybée à Mefline M. d*An-
ville la place à peu de diftance au nord-oueft de
Gala, fur la côte méridionale.
C A L U M A -C U M A , C A LUM A -C UM A C A ,
C ALUM A CU LA , ou Ma c u m a . Selon les divers
exemplaires de Ptolemée, village d’Afrique, dans
jk Grande-Syrte.
CA L V PEN A , corttrée de l’A fie , aux frontière^
de la petite Arménie & de la contrée Lanasène,
félon Strabon. Cet ancien ajoute qu’elle apparte-
noit au prêtre du*temple de Zela.
CALUS ( Esbet ) , fleuve de l’A fie , dans la'
Lazyque. Son embouchure etoit au fud-oueft de
la ville de Rhi^eeum, dans une baie que formoit
le Pont-Euxin, à quelque diftance à l’eft de Tra-
pe^us.
CALUSIUM. Voyz\ C lu s ium . 1
CALYBE. La même ville que Cabyle. Voye£
ce mot.
C A L Y C A D N U S , rivière de l’Afie, dans la
Cilicia Trachea. Son embouchure étoit entre les
deux promontoires Zephyrium & Sarpedon. Am-
mien Marcellin dit qu’elle traverfoit l’Ifaurie par
le milieu; c’eft-à-dire, la partie de la, Cilicie qui
a porté aufli ce nom.
C à l y c a d n u s . Tite-Live & Appien nomment
ainfi un promontoire de l’Afie. Il eft à croire que
c’eft celui de Zephyrium.
C a l y g a d n u s . Ce nom, qui fe trouve dans
Ptolemée pour être celui d’un fleuve de la Cilicie»
eft regardé par quelques interprètes comme devant
être la Celydnus.
C A L YD N A IN SU L A , félon Etienrîe de By-
fance , & Calydna lnfuhz, félon Homère ( lliad.
ver J". 184 du catalogue ) , l’île ou les îles Calydnes.
En fuivant le récit- d’Homère, on eft en droit de
conclure que ces îles dévoient fe trouver près de
C o s, de Calymnâ, &c. c’eft-à-dire, vers l’île de
Rhodes ; car il les nomme en même temps , &
paroît les placer au même endroit. Mais, probablement
ces îles ont été méconnues dans la fuite.
On a cru que ce poëte avoit défigné les Sporades
par ce nom générique. Strabon, en parlant de leur
miel, les place près de Tenedos. Lycophron les
indique dans le même lieu, & Tzetzes dit qu’elles
appartenoient à laTroade. Il eft donc très-probable
que l’on avoit perdu de vue la pofition de celles
qu’avoit nommées Homère. Et quand on lit dans
Hefychius KethvS'vet) a) vn<roi ‘rknrtov 'Po«Ps , c’eft
qu’il a en vue le paffage d’Homère, qui les place en
effet près de cette île. Celles de Strabon paroiffent
à M. d’A nville, exifter encore dans deux petits
rochers qui fe trouvent, l’un au-devant, l’autre
fur la droite du port de Tenedos, en regardant la
Terre ferme.
CALYDNUS. Selon Ortélius, nom que Lycophron
donne à la ville de Ihèbes en Béotie. $
C A L Y D O N , ville de l’Eiolie, fituée fur la
gauche de l’Evenus, d’après le paffage fuivant de
Thucydide, dveydpna-etv èc tuv A’/oA/<Tct rnv vvv
Keth.ovp.svnv KethvS'dvet : ils passèrent dans l’Eolie,
nommée à préfent C ali don. On s’étoit eru fondé à
croire que la ville de Calydon avoit d’abord porté
le nom tfEolie ; mais d’autres auteurs regardent
le mot PiiohtS'ct comme étant celui du pays, &
traduifent ainfi vilspafsèrént dans TEolide, qui porte
à préfent h nom de Calydon. Quoi qu’il en foie,
cette ville de Calydon étoit fort ancienne & très-
célèbre par d’anciens traits de mythologie. Ovide
( Métam. L. 8) , a décrit fort au long les malheurs
de cette ville & de fon territoire. (Eneus, en
aéfron de grâces de la fertilité d’une bonne annee,
avoit offert des facrifices à Cérès, à Bacchus &
à Minerve. Il n’en offrit pas à Diane. Tangit &.
ira Deos. La déeffe irritée, fit ravager les campagnes
de Calydon par un fanglier monftrueux :
tous les héros dont la Grèce admiroit alors la valeur
& célébroit les exploits, fe raflëmblèrent pour tuer
le terrible animal. Atalante le bleffa la première ,
&. Méléagre, qui 4e tua enfuite, lui en offrit la
hure. On fait quel efprit de fureur & de jaloufie
excita cette préférence. Les oncles de Méléagre
s’en expliquèrent avec le plus de force, & ce héros
les tua dans fa colère. Le défefpoir de fa mère &
la eaufe de la mort de ce guerrier, dont la vie
finit avec un tifon qu’elle fe hâta de mettre au
feu, & auquel étoit attachée fa deftinée, fe trouvent
dans les livres de mythologie.
C A L YD O N A . Ammien Marcellin met un lieu
de ce nom dans la Germanie.
C A L YD O N IA , nom d’une contrée de Grèce,
dans l’Etolie, aux environs de la ville de Calydon.
Virgile en fait mention, & Lucain dit que VEvenus
coupe le pays de Calydon. Cette contrée s’étendoit
jufqu’à la mer & julqu’à l’entrée du golfe de Corinthe.
Héliodore fait mention des écueils de Calydon
& du détroit calydonien.
C A L YM N A , île de la mer Méditerranée, fur
la côte de l’Afie, auprès de Carpathum, félon Pline.
Ovide dit qu’elle étoit fertile en miel. C ’étoit une
des îles Sporades, au fud-eft de l’îlé de Leros, &
au nord-oueft de celle de Cos, vers le 36e degré
5 5 minutes de latitude. On penfe que c’eft la même
qui eft nommée précédemment, d’après Etienne
de Byfance, Calydna. On trouve dans Eufthate ce
nom a.u pluriel.
C A L YN D A . Voyeç C a l in d a .
CALYPARIS ( Fiume Cajfibili ) , petit fleuve de
la Sicile, fur la côte orientale.
^ CALYP SUSINSULA, l ’île de Calypfo. Cette
île fe trouve à l’extrémité de l’Italie, très-près du
promontoire Lacinium. L’antiquité croyoit que
c^étoit dans cette île , habitée par la nymphe Calypfo
, qu’avoient abordé fuccefiivement U lyffe &
Télémaque.
C AM A j ou C am e ia , ville de l’A fic , qu’Or-
tèlius penfe avoir été dans l’Arménie. Elle étoit
la métropole des Manichéens. Elle eft nommée
Cama par Curopalate, & Cameia par Cédrène.
CAMAÇÆ , peuple que Pline compte entre
les nations feythes, en-deçà du mont Imaüs.
C AM Æ , peuple que Pline compte.entre les
bâtions feythes, en-deçà de llmaüs.
: C AM A L A , ou G a m a l a , ou C am a l e . Selon
k$ divers exemplaires de l’itinéraire d’Antonin,
ville de l’Hifpanîe, à vingt-quatre mille pas de
Lacobriga. Mais l’édition fie Weffeling porte Cama
la.
C AM A L IN IQ Ü E , lieu de l’Afie, au voifinage
de l’Arménie, dans le pays des Tzaniens, félon
Procope.
C AM A LO D U N UM , ville de l’île d’Albion ^
où l’on avoit envoyé une colonie de vétérans,
félon Tacite. Ce doit être la Camalodunum de l’itinéraire
d’Antonin. Frontin & Diodore de Sicile
en parlent aufli. Tacite rapporte qu’on y voyoit
une ftatue de la Vi&oire.
CAM AN A , nom d’une ville de l’Inde, en-deçà
du Gange, félon Ptolemée. Le même que le fuivant.
C AM A N E , lieu de l’Inde, en-deçà du Gange »
dans le golfe des Bafiga^eni. Quelques auteurs
croient que c’eft aujourd’hui Calicute.
C AM A N I , peuple de la Germanie, félon la
traduâion de Ptolemée. Quelques auteurs- écrivent
Chamavi. Le grec porte K e tp e tv o i.
CAMANTIUM, nom d’une ville de l’Afie mineure.
Athénée, cité par Ortélius, dit que c’étoic ‘
une des fept villes dont Cyrus gratifia fon ami
Cléarque.
C AM A R A , ville de l’île de Crète, félon Ptolemée
& Etienne de Byfance. Ce dernier dit qu’elle
fut aufli nommée Lato. Elle étoit fituée au nord-
eft de l’île.
C a m a r a , ville marchande des Indes, en-deçà
du Gange, félon Arrien.
CAMARACUM ( Cambrai) , ville de la Gaule»
& comprife dans la fécondé Belgique. M. de Valois
avoit cru pouvoir, la regarder comme la capitale
des Nervii ; mais M. d’Anville penfe que cette
capitale étoit Bagacum. L’itinéraire d’Antonin 8c
la table théodofienne font les deux plus anciens
ouvrages qui parlent de cette ville. Ce qui ne doit
pas prouver qu’elle n’exiftoit pas avant eux; mais
d’où l’on peut conclure qu’elle tenoit un rang moins
confidérable.
CAM ARAN A. Voye{ C a m a r in a -
C AM A R A T A , ville de l’Afrique, dans la Mauritanie
céfarienne. L’itinéraire d’Antonin la marque
entre le Portus Sigenjis & le Flumcn Saljum.
CAMAR1C A , ville de l’Hifpanie» que Ptolemée
place dans la Cantabrie.
C AM AR IN A, ville de la Sicile. Selon Strabon»
c’étoit une colonie de Syracufains. Pline la qualifie
de petite ville. Le marais que Virgile nomme. Came-
rina étoit auprès.
Les eaux de ce lac étant devenues rrès-baflès,
fans doute à l’occafion d’une grande fécherefle»
il s’enfuivit une maladie contagieufe. On alla con-
fulter l’oracle. Apollon répondit : p n k Ivsi KctpetT
p iv e tv , ctMvnToç y et p eLpsww. Cependant ils mirent
ce lac à fec ; la contagion ceffa. Mais les ennemis,
furyinrent, payèrent fur le terrein,, & entrèrent