
11 y avoir un trophée de pierres au-devant de ce
tombeau. Les Argiens difoient qu’il avoit été élevé
parce qu’il avoit chaffé un de leurs concitoyens,
nommé Laphaès , qiii s’étoit emparé du gouvernement.
Le temple de Latone fe voyoit près de
■ ce trophée , & la Aatue de la déeffe étoit un
ouvrage de Praxitèle. La flatue d’une jeune vierge,
■ que l’on nommoit Chloris, étoit auprès de celle de
Latone. Le temple de, Junon furnemmée Anthée,
étoit auprès de celui de Latone, & devant la porte
on voyo-it le tombeau des femmes .qui vinrent des
îles de la mer Egée avec Bacchus, 8c qui périrent
£n combattant les Argiens. Le temple de Cérès
Pélafgis étoit vis-à-vis de ce tombeau : il avoit été
confacré par Pélafgus, dont le tombeau étoit tout
près. Il y avoit un cippe de bronze de médiocre
grandeur, un peu au-delà de ce temple : il foute-
noitles ftatues de Diane, de Jupiter 8c de Minerve,
qui étoient très-anciennes. Il y avoit une foffe
auprès de ce cippe , dans laquelle les habitans
d’Argos jetroient, en cérémonie, des torches ardentes
, en l’honneur de Proferpine. Le temple de
Neptune Profclitius étoit auprès de cette fSïfe',
8c le tombeau d’Argus étoit prefque au fortir de
ce temple. Après celui-ci on voyoit celui de Caftpr
& Pollux, où l’on voyoit la flatue de ces diewfc,
celles de leurs femmes 8c de leurs enfans : ces
ftatues étoient de bois d’ébène, 8c faites par Scyllis
& Dipoenüs : leurs chevaux , à la réferve d’une
petite partie qui étoit d’ivoire, étoienf aufli d’ébène.
Il y avoit un autre temple auprès “de celui - ci.,
qui étoit dédié à Lucine , 8c qui avoit été confacré
par Hélène, lorfqu’elle fut conduite à Lacédémone.
Le temple d’Hécate étoit au-delà de celui de
Lucine : la flatue de la déeffe étoit de marbre , 8c
faite par Scopas. Il y avoit vis-à-yis deux autres
ftatues de la déeffe, qui étoient en bronze. Le
chemin menoit' droit à un lieu d’exercice , qui
aVoit été bâti par Cylarabus, 8c qui en avoit pris
le nom. Avant .d’arriver ali Cylarabus, on ren-
controit le tombeau de Licymnius : le tombeau de
Sacadas, célèbre muficien , qui inventa 8c joua le
premier à Delphes de la flûte, que l’on nommoit
Pythique, étoit au-delà du lieu d’exercice 8c de la
porte de la ville, qui étoit auprès. Le tombeau de
Cylarabus étoit dans 'ce lieu d’exercice, ainfi que
celui de Sthénélùs : on y voyoit aufli une flatue
de Minerve Pania. En prenant par la rue Coelé,
on voyoit à main droite un temple de Bacchus,
où il y avoit une flatue du Dieu , que l’on difoit
avoir été portée de l’Eubée. La flatue d’Efculape,
la plus renommée à Argos, étoit de marbre blanc,
représentant le dieu affis : cette flatue étoit accompagnée
de celle de la déeffe Hygéïa. Près du temple
de Bacchus, on voyoit une maifon qui appartenoit
à Adrafle : J e temple d’Amphiaraüs étoit un peu
plus loin ; le tombeau d’Eriphyle fuivoitce temple,
8c enfuite on voyoit une enceinte dédiée à Efculape.
Les Argiens , ainfi que les Sicyoniens , 8c les
Athéniens , ayoient une Diane Phérèenne, 8c ils
pretendoierit que la flatue de la déeffe leur aVoit
été apportée de la ville de Phérès en Theffalie.
Entre autres curiofités que l’on confervoit à A rgos,
on voyoit un palais fouterrein, où étoit une efpèce
de cage ou de chambre d’airain, qu’Acrifius, difoit-
o n , avoit fait faire pour y garder fa fille, 8c qui
fut détruite par le tyran Perilas. Le temple de
Bacchus Surnommé Crèjius, 8c le tombeau de Cro-
topus étoient aufli dignes de la curiofité. Le temple
de Venus la Cèlcjle étoit près de celui de Bacchus.
Sur le chemin qui menoit à la citadelle, on
voyoit le temple de Junon Acréa, 8c celui d’A pollon.
On difoit que c’étoit le premier qu’avoit
eu ce Dieu ,-8c qu’il avoit été bâti par Pythaeiis,
qui venoit de Delphes. La flatue que l’on y voyoit
au temps de Paufanias, étoit de bronze ; le Dieu
y étoit repréfenté debout, 8c étoit Surnommé Dira-
diotès, du nom du lieu, qui étoit nommé Diras.
Le temple de la Minerve aux bons yeux, bâti par
Diomède, touchoit prefque à celui d’Apollon : on
trou voit enfuite le flade où l’on célébroit des jeux
en l’honneur de Jupiter Néméen, 8c de Junon. Le
tomheau des fils d’Egyptus, fe voyoit aufli fur le
chemin qui menoit à la citadelle. On trouvoit.au
bout de la citadelle , un temple de Minerve qui
étoit très - curieux à voir : il y avoit plufieurs
ftatues, 8c entre autres une de Jupiter , qui étoit
représenté avec un troifième oeil au milieu du front;
Auprès de ce temple, on en voyoit un de Jupiter
Larifleus, qui n’avoit plus de toit : la flatue dû
dieu étoit en bois, 8c ne tenoit plus fur fan.pié-
défiai. En Sortant. d’Argos par le quartier nommé
Diras, on voyoit le chemin par où ôn alloit à
Mantinée, 8c fur ce chemin il y avoit un temple
double, dont une entrée étoit à l’orient, 8c l’autre
à l’occident : l’un de ces temples étoit dédié à Mars ,
8c l’autre à Vénus : les ftatues étoient de bois. On «
trouvoit un édifice de forme pyramidale fur le
chemin qui conduifoit à Epidaure : on y confervoit
des boucliers qui étoient faits comme ceux des
Argiens. Paufanias, /. 2, Corint., ch. 2$.
La citadelle s’appeloit Larijfe, 8c elle étoit au
nord-eft de la ville.
Le petit village qui fubfifte aujourd’hui fur les
ruines de cette ancienne v ille , fe nomme Argo. |
A rgos. Etienne de Byfance, 8c quelques autres
auteurs de l’Antiquité, ont reconnu uneviÛe d’ArgÔs
en Theffalie, qu’Eufthate paroît vouloir faire entendre
que c’eft la même que LariJJe. Pline la place
fur le golfe Pélafgique, qui fe trouvoit entre la
Phthiotide, à l’oueft, 8c la Magnéfle, à l’eft : mais
voici l’idée que me fait naître le vers d’Homère
dans le texte. Puifque le mot Argos, félon Strabon ,
Signifie une plaine, ne pourroit-on pas croire
qu’Homère emploie ici ce mot dans ce lens ? Il le
donneroit à une contrée de la Theffalie, où étoient
particuliérement des Pélafges ; alors on oppoferoit
Argos regardée comme plaine ou pays plat , à
Trachinia, qui étoit une partie montagneufe, Au
refte2 quelques auteurs ont cru, ce qui n’eft guère
protable, que cette ville d’Argos, peuple de Pê-
lafgiens , étoit la même, qu’une, autre Argos que
Coiiftantin Porphyrogénète fait dépendre de là
Macédoine. ' 1 •
Argos, ville de l’île de NifyrÔs, l’une des.Gy-
clades, Selon Etienne de Byfance. .
Ar g os , ville de Grèce, dans le voiflnagé de
Troèzène, félon Etienne de Byfance»
A r g o s O r e s t i c u m , ville de l’Orefliade,!
contrée de l’ Epire, félon Strabon. Cet auteur; .dit
qu’elle fut bâtie par.Orefle, lorfqu’il fuyait pour,
avoir tué fa mère. . . . . ,
A r g o s , ville d’Â fie , dans la Cilicie, félon
Etienne de Byfance, qui dit que^ de, Son temps.on
la nommoit Argeopolïs. Strabon n’en fait qu’un château
de la Cappadoce. Avec-le temps il s’y . forma
une ville que l’on nomma Argéopolis ou Argiopolis.
Elle étoit fituée auprès du Mont-Taurus.. <
A r go s , ville de l’Afie-Mineure , dans la Carie,
félon Etienne de Byfance. . , ,
A r go s-Hippium , en Italie. Voye^ A r p i .
.Argos , lieu de l’île de Cypre. Il n etpit 1 em.ar-
quable que par le temple d’Apollon Ervthi us, où .
Vénus trouva le corps d’Adonis après fa. mort, . .
A rgos-Amphilochicüm , nom d’une ville qui .
étoit fituéejlans le fond du golfe Amhracien,.à .18.0 .
ftades, félon Polybe, delà ville d’Ambracie, 8c à %%
milles, félon Tite-Live. Cette ville étoit maritime.,:
Selon Thucydide. Scylax.la met dans l’Acàrnânie 3
mais Strabon regardé les Amphiloques comme
Epirotés. Selon Thucydide, elle devoir fa fondation
à Amphiloque, fils d’Amphiaraüs , quelque
temps après la guerre de Troye. D ’autres auteurs
ont dit qu’elle avoit été fondée par Alcméon , en
l ’honneur de Ta tendre amitié qu’il portoit à fon
frère Amphiloque.
ARGOUS. Les Anciens croyoient, 8c Strabon
lui-même, qu’un port de l’Italie avoit pris ce nom
du navire Argo; if devoit ‘être près du lieu qu’ha-
bitoit Circé.
A rgous Portus ( Porto - .Ferraio ) , port de
l’ile Æithalie, qui prenoit fort nom du navire de
Jafon. Homère en parle dans l’Odyffée.
AR.GOV A , ou ArgOve , lieu fur la Sommé,
où s’arrêtèrent les Normands conduits par Alfting;1
A R G U D A , ville de - l’Afle ,■ dans la Paropani-
fade, félon Ptolemée.
ARGURA , ville, de Grèce > dans la Theffalie.
Elle étoit fituée fur le Pénée, à 40 ftades àû-deffoüs
. d’Atrax , félon Strabon.
On la nommoit auparavant Argijfq. .
A r gur a ,lieu de l’Eubée, Selon Etien. de Byfance.
ARGUS CAMPUS ,. nom d’unè plaine > dans
le territoire.dé, Mantinée, Selon Paulanias.
ARGYNIS ou A rgennis , nom d’un temple
de Vénus ,. nommé ainfi en mémoire à'Argennus |
jeune homme qu’Agamemnon avoit aimé. Ce jeune
homme étant tombé dans le Céphiffus, en Boétie ,
le roi de Mycènes fit élever à fa déeffe un temple
qui porta le nom de fon favori.
A R G Y P A N A , ville de l’Italie, dans fejRgffilli»
Daunierine ,c félon Polybe , qui dit qu’qU*, fii$
ravagée par Annibal. ,- i.' a
 R G Y PH E A , lieu nommé dans l’hymn^ d A-
pollon , attribuée à Homère. Il Semble à Ortélius
que c’étoit une ville du Péloponnèfe. ^ , ,
A R G YR A , ou A rgyre , contrée de l’Inde,
aü-delà du Gange. Ppmponius Mêla, P l in e 8 ç
Ptolemée. en fon%mentipn. . :
Ar g yr a ', ville de l’Inde , 8c. la métropole de
l’île de Jabadiqsy fur. la côte occidentale de jaqueUu
elle étoit fituée, Selon Ptolemée. Cette île , que
Ptolemée nomme Ibadïos, Etienne de. Byfance ,
fe .Servant d’ailleurs des .mêmes expreffions pour
ce qu’il en dit, la nomme Taprobane. Ce nom de
jlabadios . ou . labadiu, a. .fait. croire, aux auteurs
Portugais qu’il fignifioit la ville de D iu , dont la
défenfe fut un de leurs plus beaux exploits dans:
l’Indé. Au refie, cette île, dont le nom Argyra^ a rapport
à célui qui, en grec, fignifie argent, etoit très,-,
fertile & produifoit de l’;or , félon _ Ptolemée 8c
Etienne de By fance. *
A rgyra , ville dè Grèce , dans l’Achaïe. Elle
é toit, félon Paufanias , cfu nombre des villes dépeuplées
par Augufte, pour en transférer les habitans
à^Patras.
A r g y r a , fontaine de Grèce, dans l’Achaïe^
Elle couloit près, des ^ruines de la ville de même
nom. 11 en éft fait mention par Paufanias.
ARGYRINI (les Argirins), peuple qu’Etienne
de Byfafice 8c Lycophron placent au rang des,
peuples îEpirotes, ou de l’Epiré. .MâàsTfaâc Vof-?
- fius remarque très - favairiment ûut le yprs ioiyi
dé ce dernier, que c’efl par une ignorance poétique,
■ que fort a tranfporté ce peuple en Epire: i°. od
a d it, pour la mefure du?vers , Argyrini, au lieu
à'Argyrrhini: a°.c’étoient lès habitans d' Argyrrhium,
en Sicile, petite ville’ qui avoit donné naiffance
à-' Dïodore , furribmmé de Sicile.
A R G Ÿ R IP A , ville d e j’Apulia, bâtie'par Dio-
mèdes. ,
ARGYROCASTRUM^ nom d’une ville ou d’un
bourg , fur une colline, Idont Cédrène 8c Curo-,
palaté font mention. Grtélîus conjecture que c’étod
un lieu^de la Syrie.
ARG YR ON ICUM , où Argyronion , grand
édifice ,ou hôpital hors de la ville de Conftanti-
nople, où.l’on re.cev.oit les pauvres malades.., félon
" Procope.: ’ '
A R .G Y R G P O L I S , fauxbour^de la ville, de
I Çpnftantinople, àT’ogppfite du ChryEppolis, félon
Califte. ■
' ÀRGYRUNTÜM , félon Pline, ou A gyru-
tum, félon Ptolemée." , ville' de l’Illyrie.
A R IA , nom d’une île du Pont-Euxin ^ vis-à-vis
de Pharnacée, félon Pline. On la nommoit aufli
Chalceritis. . [ £i
A ria , montagne de ï’Àfie. Âmmién Marcellin
; fait mçntion d,’uneq chaîne de montagnes qu’on
appelle ^éria^jÈa^dviclpTif, :&ç, . .