
Chauppy croit qu’elle exiftoit dans le lieu où s’eft
formé en 1 538, le jour de la faint Michel, le
Monte -Nuovo. Elle étoit fur le lac Lucrin, du
côté qui regardoit Puteoli. C ’eft cette maifon que
Cicéron appeloit fon académie , & c’eft parce
qu’il y compofa la partie de fes ouvrages qui
portent ce nom, qu’il les nomma quejlions académiques.
Après fa mort, ce Cumanum paffa à Antilles
Vêtus. Celui-ci y ayant fait exécuter plu-
fieurs travaux, on y découvrit une fource, qui
forme encore aujourd’hui un bain, à la pointe du
Monte-Nuovo. On crut lui trouver une vertu falu-
taire pour les yeux. Tullius Laurea, affranchi de
Cicéron, fit à ce fujet une épigramme dont je
dirois prefque que la penfée eft d’un mauvais
eoût, mais Pline (L. x x x i , c, // ) dit qu’elle eft
faite pour être lue, non-feulement dans ce lieu,
mais'par-tout. Il faut croire que fon éloge tombe
principalement fur le commencement, qui eft très-
beau : car il finit par dirè, que les ouvrages de Cicéron
fatigueront plus d’yeux par la leElure, que la
vertu de cès eaux n’ en pourra guérir. Mais plus les
ouvrages iritèreffent l’efprit, plus ils font propres
à faire penfer, & moins on les lit de manière à
fe fatiguer la vue. Au refte il y avoit, félon Pline,
un très-beau bois, & un fuperbe portique.
CUMERIUM PROMONTORIUM, promontoire
de l’Italie, s’avançant dans la mer Adriatique,
au nord & tout près d’ Amona.
CUM I , ville de l’Ethiopie, fous l’Egypte. Pline
dit qu’elle étoit fituée fur le bord du Nil.
CUMILLUM MAGNUM, lieu de l’Italie. L’itinéraire
d’Antonin le marque fur la route de Rimini
à Dertona. C ’eft aujourd’hui Cigomol, félon Simler.
CUNARUS M O N S , montagne d’Italie, félon
Sèmüs , cité par Cluviér. Il conjeâure qu’elle
n’étoît pas loin de l'Aternus.
C U N À X A , lieu de l’Afie , dans l’A ffy r ie , à
cinq ftades de Babylone. C’eft où fe donna le combat
entre Cyrus & Artaxerxe.
Cunaxa étoit fituée fur la rive gauche de l’Euphrate,
vers le 33e degré 20 min. de latitude.
CUNCULIANA , ville épifcopale d’Afrique,
dans la Byzacène, félon la notice épifcopale d’A frique.
CU N E I , peuple de l’Hifpanie, félon Appien.
Au lieu d’une nation, ne pourroit-on pas croire
que l’on défigna par ce nom les habitans de la partie
appelée Cuneus, qui répond au royaume d’Algarve ?
. CUNETIO , ville de l’île d’Albion , entre Ver-
lucio & Spiiuz, félon l’itinéraire d’Antonin. Une
médaille de Conftantin, que l’on a trouvée près de
la colline de Martinfallhill, & un ancien boulevard
quarré que l’on y v o it, prouvent que cette ville
étoit fituée en ce lieu.
CUNEUS , ou le Coin (J*Algarve"), contrée de
l’Hifpanie , dans, la Lufitanie. Orr y trou voit les
villes de Balfa , Ojfonoba, Portas Hannibalis, &
Lacobriga.
N . B. Cette partie, féparée du refte du pays
au nord par des montagnes, fit, fous les Arabes, un
petit état nommé royaume d’Algarve ou du Couchant.
C u n eu s A g e r , nom d’un canton de l’Hifpanie,
dans la Lufitanie, félon Pomponius Mêla.
C uneu s P r o m o n t o r iu m , promontoire del’Hif-
panie, dans la Lufitanie, félon Pline. C’eft aujourd’hui
Càbo di Santa Maria.
CUNI. Ptolemée nomme ainfi un lieu de l’Afie,
dans la Gédrofie.
CU N IC I , ville de la grande île Baléare, félon
Pline. Il ajoute qu’elle jouiffoit des mêmes droits
que celles du Latium.
Cette ville eft placée fur la carte de M. d’An-
ville.
CUNIÇULARIÆ INSULÆ. Pline nomme ainfi
des îles de la mer Méditerranée , qu’il place entre
les îles de Corfe & de Sardaigne. Ce ne font que
des écueils.
CUNION CHAR IO N , promontoire que Ptolemée
place dans la partie fud-eft de l’île de Sardaigne.
CUNISTORGIS, grande ville de l’Hifpanie, dans
la Lufitanie. Elle étoit fituée dans le pays occupé
par le peuple Cunei, félon Appien.-Ce peut être la
même ville que Strabon nomme Conijlorfis, &■ qu’il
attribue aux Celtes. Il n’y a de difficulté pour admettre
l’identité de ces deux villes, que la différence
de remplacement : car on connoiffoit aufii
des Celtes en-Lufitanie; mais ils étoient au nord
du Cuneus.
CUNUS ITANI, peuple qui habitoit fur la côte
orientale de l’île de Sardaigne, félon Ptolemée.
! CUPERIUM, lieu de la Thrace, au voifinage de
Zurule. L’an 1 19S, le. jour de la fête de S. Georges,
les Scythes & lès"Walaques paffèrent le Danube,
dans l’intention de piller ce lieu , où il y avoit ce
jour là un prodigieux concours de monde pour
célébrer la fête du faint : mais un brouillard les fit
changer de route; ils fe répandirent en .d’autres
endroits , & s’avancèrent. jufqü’à Rad&flus, ville
maritime. (Defcript. delà Crimée, par M. dePeyffonel.)
CUPHA , rivière de la Sarmatie européenne ,
félon Cédrène, cité par Ortélius.
C u p h a , oit C u p HE , ville de l’Afrique, dans
l’intérieur de la L iby e , félon Ptolemée. Il la place
auprès du Niger.
CUPHITES, nation de l’Inde, qui fut foumife
par Alexandre, félon Quinte-Curfe, L. v m , n. 9.
CUPIDINIS FONS, fontaine de l’Afie mineure,
dans la Myfie. Pline la place dans la ville de C y -
zique.
CUPPÆ. L’itinéraire d’Antonin nomme ainfi un
ancien lieu de la Moefie. Il y eft marqué fur la
route dé Nicomédie à Viminacum.
CUPRÆ, ou C u p r a , ville maritime de l’Italie ,
dans le Picenum. Ptolemée la place entre le Tronto
& Matrinum. On croit que c’eft aujourd’hui S.
Benedetto.
M. d’Anville la marque aufud de Firmum.
C u p r æ . Ptolemée indique auffi dans l’intérieur du
Picenum, fur des montagnes au-delà du Trento,
une ville nommée ainfi. On croit que c’eft aujourd’hui
Lorette. (La Martinière.)
CUPRESSETUM, lieu de l’A fie, dans l’Affyrie.
Il étoit auprès du fleuve Caper9 félon Strabon.
CUQUENI, ou C u c u e n i , peuple de la Gaule
aquitanique, félon Ptolemée, L. i l , c. 7.
C U R A , montagne de Thrace, félon Curopalate,
cité par Ortélius.
CU R A PO R IN A , ville de l’Inde, en-deçà du
Gange, félon Ptolemée, L. v u , c. /.
CURCUM , ville que Ptolemée place dans l’intérieur
de la Liburnie.
. CURENA , ou C u r n a , félon les divers exemplaires
de Ptolemée, ville de l’A fie , dans ,1a Médie.
CURENSE, ou C o rense L it t u s , lieu de la côte
de l’Hifpanie, avec un golfe vis-à-vis de la ville
de Gades, félon Pline. Le P. Hardouin croit que
c ’eft le rivage qui eft entre le Guadalquivir & la
Guadalete. *
CURENSES. Pline nomme ainfi les habitans de
la ville de Cures, en Italie, dans le pays des Sabins.
CURE S , ville de l’Italie, capitale des Sabins.
Tous les auteurs,conviennent que le nom ou fur-
nom de Quirites, que prirent les Romains, leur ve-
noit de leur affociation avec les Sabins, à caufe de
Cures, leur capitale. Plufieurs auteurs ont cru que
ce nom de Cures venoit du mot fabin curis, une
lance ; il eft peu de villes qui aient pris leur nom
d’une arme. On doit, ce me femble, le rapporter
au mot oriental & même celte de ker, keir9 une
ville en général. On fent que des peuples qui abandonnent
leurs montagnes ont pu d’abord nommer
Cures, ou ville par excellence, leur première habitation
dans la plaine, celle dans laquelle ils fe fixèrent
avec un gouvernement, une adminiftration municipale.
C ’eft ainfi que chez les Grecs le mot de
vrohiç, polis, & chez les Latins celui â’urbs, figni-
fiant ville 9 indiquoient leur capitale, la plus distinguée
de leurs habitations. Si l’on me demande
actuellement comment il fe fait que les Romains
prirent le nom de Quirites, je répondrai que d’après
cette opinion, cette hy pothèfe u l’on veut, ce nom
fignifie les habitans de la ville 9 les citoyens par excellence,
pour fe diftinguerdes autres peuples, qu’ils
croient leur être inférieurs. C’eft ainfi qu’en ufoient
les Grecs, qui traitoient de barbares tout ce qui
n’étoit pas eux, même les Afiatiques, chez lefquels
les arts, les lettres, le luxe étoient portés à un
très-haut degré de perfedion. Le fentiment & la
croyance des Romains à cet égard ne prouvent
pas que l’opinion que j’avance foit fauffe, mais
feulement qu’ils ne l’ont pas connue, à caufe de
l’obfcurité des premiers fiècles de leur hiftoire.
Leurs fondateurs fe battoient bien, mais ils n’é-
crivoient pas.
Au refte, on fait peu de chofe de la ville de
Cures. Depuis que les Sabins s’y étoient établis, ils
y tenoient les affemblées générales de leur nation.
Je ne répéterai point ici le conte que fait Denys
d’Halicàrnaffe (L. x i ) fur le temple d’Euriale ,
fitué dans le territoire de cette v ille , non plus que
fur la naiffance du prétendu dieu Médius Fidius„
J’ajouterai feulement que lors de l’enlèvement des
Sabins , Tatius régnoit à Cures ; qu’il vint à la tête
de la nation , pour la venger de cette perfidie, 8c
que par un accord fait entre les deux peuples,
il paffa enfuite à Rome avec les fiens. Le fagè
Nu ma étoit de Cures.
On a recherché, dans les temps modernes, où
avoit pu être cette ville : les fentimens ont été
partagés. Cluvier lui-même parut à Hoiftenius s y
être trompé, en difant que Curés avoit exifté où
eft aujourd’hui le lieu appelé II vefcovio , & indique
Coreze. Ce dernier fentiment fut adopté par M. d’Àn-
ville. Cependant on peut lui oppofer une très-forte
objeélion ; c’eft qu’il n’y a rien en ce lieu qui retrace
le fouvenir d’une ancienne v ille , & que cette po-
fition ne feroit pas conforme à ce qui eft dit par
deux autorités refpeélables. 1®. Que félon S. Grégoire
, l’églife de S. Anthime étoit fur, le territoire
de Cures; 20. que félon le Martyrologe, cette églife
fut fur la voie Salaire, Ce fut d’après ces indices
1 que M. l’abbé Chauppy, après avoir découvert les
véritables traces dé la voie Salaire , les reftes de
l’églife de S. Anthime, découvrit enfin , dans le
milieu des bois, les ruines très-confidérables de
Cures. Il en rapporte, entre autres preuves, une
pierre , où fe lit en latin l’infcription que je mets
ici en françois : elle eft fur un pièdeftal : « à l’em--
» pereur Céfar Caïus Fabius Conftantius le pieux,
» l’heureux, l’augufte , par l’ordre des Cures Sabins,
n dévot à fa divinité & à fa majefté (1) ». Le lieu
où fut trouvée cette infcription, & les nombreufes
ruines qui l’accompagnent, font dans le territoire
de la Fare, au lieu appelé YArci, fur la rive gauche
de la Coreze. (Voye£ Découv. de la maifon de campagne
d’Horace, tome m , p. 7 à.)
Comment en effet n’auroit-on pas vu de ruines
à Coreze, fi Cures y avoit exifté, puifque cette
ville fubfifta jufqu’au temps des Goths ? On v o it,
par une lettre de S. Grégoire, que ce pontife parle
des ravages faits en ce lieu par Fotile, & nomme
Cures comme un lieu connu. Strabon n’avoit parlé
de cette ville que comme un bourg : mais fes ruines
annoncent qu’il fut un temps où elle eut l’étendue
& la magnificence d’uné ville. -
CURETES, ou C o u r e t e s . Homère défigne ainfi
un ancien peuple de Grèce, dans le voifinage de
Calydon. Archémachus dit que l’on donnoit ce
nom aux Acarnaniens qui habitoient à l’occident
du fleuve Acheloüs, parce qu’ils portoient leurs
cheveux courts.
Selon Strabon, quelques auteurs difoient que les
Cur'etes, les Cabyres, les Daily les, les Telchines , &
(1) Ce Confiance dut, être le père de Valentinien III.
Car les autres Confiances n ’ont pas ces prénoms & ce
nom -, & Phiftoire ne nous apprend pas quels étoient
ceipc de c elu i-ci.
A a a a 2