
couloir l’Athéfis, félon Pline, L. n i , c. 24, & Tite-
L iv e , L. v s c, 33.
A11 temps de.la plus grande pùiffance des Etrufques
ou Rafènes, ils avoient été les maîtres de l’E-
t ru rie, de toute l’Ombrie & de tout ce qu’envahirent
depuis les Gaulois : ils touchoient aux Alpes,
dont ils étoient originaires, & s’étendoient jufqu’à
la mer.
D ’autres peuples ayant dans la fuite conquis les
pays qui féparoient la Rhétie & l’Etrurie, les
Ëthifques perdirent de vue leur première origine.
Dès que ces peuples entrèrent en Italie, ils
s’arrêtèrent au nord du Pô, & ils ÿ bâtirent deux
villes; Adria, l’une des deux, çonftruite à quelque
diflance de la mer, fut affez célèbre dans le temps
des colonies helléniques, pour donner fon nom au
golfe.
Peu après,les Etrufques s’emparèrent des cantons
qui étoient fitués entre l’Apennin & le Pô. Leur
ville principale était Felfina. Lorfque les Etrufques
firent cette invafion, ce pays étoit habité mar les
Ombri, peuple puiffant qui occupoit la plus grande-
partie de l’Italie au midi du Pô, & l’Etrurie en particulier.
Les Etrufques, en les chaffant, détruifirent
trois cens de leurs villes.
La puifTance des Etrufqués ou Rafenoe fut bien
affaiblie par les Gaulois, lorfqu’ils pénétrèrent en
Italie. Ces peuples, qui formoient une ligue com-
pofée de plufieurs cités différentes, furent vraifem-
blablement appelés par Les Liguriens ou les'Lfumbri,
comme eux, Celtes d’origine ; ils vinrent, fous la
conduite de Bellovèfe. Les Etrufques d’au-delà du
Pô vinrent à leur rencontre; mais ils furent défaits,
& les Gaulois s’établirent dans l’Infubrie. Les
Cenomani, les Boii , lèsLingones & lès Senones,
autres Gaulois dè la Celtique, vinrent fuccefïlve-
nient joindre les premiers : de forte que les Etrufques
ou Rafenoe furent contraints dé fe retirer en
Ombrie, & de-là dans le Picenum, où plufieurs .
s’étant arrêtés,, ils fondèrent les villes de Cupra &
d'Atria. Les autres traverfèrent l’Apennin, & fe
jettèrent dans la Campanie, qu’ils enlevèrent aux
Opiques ; ils s’y établirent, fe divifèrent en douze
cantons, dont Vulturnum étoit la capitale. Les Sam-
nites s’emparèrent de cette ville par furprife, l’an
420 avant J. C. félon Tite-Live, L. iv , c. 37. '
Les Etrufques perdirent la Campanie, qu’ils pof-
fédoient depuis quatre cens ans, & ne pofledèrent
plus hors de FEtrurie, que la ville de Mantoue, &
celles de Cupra & d’Atria dans le Picenum.
L ’Etrurie étoit divifée en douze cités, gouvernées
par des chefs éleâifs, à qui les Romains donnoient
le titre de roi.
Les Etrufques ou Rafenoe, faifoient trois corps
différens : ceux de FEtrurie , ceux de la Campanie,
& ceux d’au-delà du Pô : ils ne dépendoient point
les uns des autres.
Les Pélafges avofonr des cités dans le pays pof-
fcdé par les Etrufques, où ces peuples avoient con-
fervé les moeurs & la religion des anciens habitans
^ ce* Fes Falifques, qui habitôient la ville
' f e.^a > enc^avèe dans l’Etrurie, étoietit des.Pélafges,
félon Strabon, L. v ; & Denys d’Halicar-
nane afFure qu ils avoient un temple -dédié à la
Junon des Argiens.
Tarquinium efl mife au nombre des cités des
Pélafges par Strabon, ainfi que celle de Cofaou Coffa,
qui étoit fituée près du cap de même nom ; mais la
plus .importante des cités pélafgiques étoit celle
». Sont les peuples mettoient des flottes
confiderables a la mer. Pline en fait mention, L. i v ,
Strabop, L. v , p. 226. Les habitais d’Agylla
avoient un tréfor à Delphes, où ilsènvoyoient la
clîme des pirateries^ continuelles’ qu’ils exerçoient
fur-les côtes de l’Italie, & le long des îles de la
mer Egée.
Hérodote, X. 1 , rapporte que les Agyiliens fournirent
faisante vaiffeaux aux Carthaginois, pour
aller combattre les Phocéens établis en Sardaigne.
Les Carthaginois, quoique battus, firent un grand
nombre de prifonniers qu’ils égorgèrent.
Religion. V arron rapporte les noms des divinités
que les Etrufques adoroient ; en général cependant,
leur religion étoit, pour le fond, la même que celle
des anciens Grecs, mais exempte.des fiélions bigarres,
félon Denys d’Hallcarnafle.
Langue. La langue des Etrufques a fort exercé
les -favans modernes. Ce qui doit étonner, c’efl que
le favant Bochard, qui trouvoit de l’hébreu partout
, a prétendu que l’ancien tofcan venoit du grec.
Cependant, on a prouvé que plufieurs mots qu’il
cite dans fon phaleg, font orientaux. Mais ce point
de critique n’eô pas de mon objet. On voit de leur
écriture fur plufieurs monumens antiques, & particulièrement
fur les tables appelées .eugubiennes ,
trouvées en Italie fous le théâtre de- l’ancienne
ville d'iguvium. Deux de ces tables fe voient à
Venife. . ^
Gouvernement. On peut croire que les Etrufci;
lors de leurs émigtaûons, étoient fournis à plufieurs
chefs, Ils cQnfervèrent le même ufage lorfqu’ils
furent reflreints dans les bornes de la feule
Etrurie»
Ce pays, rempli d’un grand nombre de villes,'
étoit divifé en douze cités principales, ayant, à
ce qu’il paroît, chacune pour chef, un commandant
du peuple appelé lucumon (1).
En recueillant ce que l’on fait de leurs lo îx , on'
(1) On a quelquefois dit-que ce mot venoit del’oriental
LàcKsm, homme de guerre-, mais n’eft-ce pas plutôt de
Luc & de Hum , c’eft-a-dire, le chef du peuple ? C’efl: du,
premier de ces mots qiïe les Orientaux ont fait mu^luc,
'moloç -, malec, roi -, on peut croire que lucum n’efl: que l’in-
verfe de mu-luc. C es inverfions font allez dans le goût des
Orientaux^ Le falut des Turcs s’exprime ainfi : le premier
•qui porte la parole dit, en abordant celui auquel il s’a-
dre&e ,falamale-count ; & l’autre répond : lé-courq-félam,
ç ’éft à-dirë’, le falut foit avec vôus j avec vous foit le
falut.
Vólt qu’une lucumonie ne pouvoit faire ni la paix,
ni la guerre que du confentement général de la nation
; qu’ils, envoyoient toujours faire une déclaration
de guerre par un héraut. Il y a plufieurs;
de lètirs ufages rapportés par Athénée & par Héra-
clide de Pont, que les auteurs fembient avoir confondus
avec leurs loix ; tels que la. pratique de
manger deux fois le jour, d’admettre leurs femmes
fur le même lit pour hianger, de permettre aux
petits enfàns de pourfuivre dans les rues, une bourie
à,la main, les débiteurs infolvables. La difcipline
militaire y étoit bonne 8i bien obfervée.
Sciences & arts. Toute l’antiquité & les monumens
qui nous relient, dépofent également en faveur du
goût des Etrufques pour les fciences & les arts.
Diodoredes appelle. qiKÔTe%voi, amateurs des arts.
Nous favons en effet qu’ils réiilïïffoient très-bien dans
l’architeéhire, qui leur doit un des ordres mis encore
en ufage dans la peinture & dans la fculp-
ture, &c. Cependant; les Grecs l’emportèrent de
beaucoup fur eux pour la correétion-du deflin. Ils
s’étoient aulfi occupés cfe la connoiiTance du c iel,
qui leur étoit indifpenfable pour la navigation.
Dempfler va plus loin , car il leur fait hpnneuç
de là philofophie de Pythagore ; & parce qu’il deft.
cendoit de parens étrangers, il en fait un Etrufque
lui-mêine.
Commerce. On ne peut douter qu’ils n’eiilfent un
commerce fort étendu; non pas parce que quelques
anciens ont dit que Jalon', en revenant de la Col-
chide, avoit combattu contre des vailfeaux etrufques
, mais parce que tout montre qu’ils communi-
quoient avec les Carthaginois,. les Phéniciens, les
Egyptiens .; parce que les villes 'à'Agÿlla ^ ' de
Luna, &c. avoient des ports*, & l’intelligence de
la marine; &. parce que l’on voit que le luxe étoit
porté chez eux fort haut, & qu’ils' employaient
dans leurs ornemens une infinité de chofes qu’ils.
11e póiivöiéht s’être procurées que par un commerce
fort çonfidéraible.
Ufagesrhes Etrufques paroilfoient avoir connu ,
avant le temps des Romains, une infinité de chofes
tenant à l ’utilité & à l’agrément. Ils avoient dès
jeux publics ou fêtes générales , des jeux cé-
niques,-è*ç. Les Romains prirent d’eux la fcience
des angures, inventée fans doute pour conduire plus
aifém.ent.les efprits de la multitude. P)utarque',;dans
la vie;de Syllà, dit que les devins etrufques que l’on
confultaià Poccafioii de plufieurs prodiges arrivés la
première année du ponfubt deSylla , répón/difèrit
que ceé'prodiges* aéôôïi'Çôiènt là d’ùnè révolution
du monde le commencement d’un nouvel
âge. S. iclas dit à-peu-près la même chofe, & .dite-
Tite-Live & Diodore" de Sicile. Les anciens leur
attribuent-l’invèntipn tdes meules, pour m'otidré '.le*'
blèd ; ils ,les failbient. tourner par un cheval ou par,
un.efolaye.. A.11 refteÿ une. grande partie de leurs;
ufages pa/fa aux Romains , fiir-tout ceux qutils adôp-■
terçrq pour lès* cétémqnies reîigièufes.
Evolutions lîifloriyuest On pe^t confulter pour
l’hifloire des Etrufques F Etrurid Regafis de Dempfler,
T. /, L. J/, c. 2 ,3 , &c. : on y verra ce qu’il dit de
la fuite des rois de ce pays, Selon lui, ils auroient
régné 2500 ans.. Ces princes font divifés en quatre
fuites,
La première efl celle des defeendans de Janus ;
appelés Januans; encore peur-on les regarder
comme des dieux ; la fécondé efl celle des Cory-
tiens ; leurs règnes font très-obfcurs ; la troifième
efl celle des Larthes : elle, efl plus illuflre & plus
rapprochée des Romains {lar fignifioit roi). La
quatrième efl celle des Lucumons. Tout cela d’ailleurs
efl fort obTcur. On né connoît guère l’hifloire
des Etrufques que depuis leurs guerres avec les
Romains; Encore ceux-ci fe font-ils bien plus'em-
prefTés de parler de leurs conquêtes que dé faire
connoître un peuple qui les leur difputoit fi vail-
lemment. Cela fut .cependant : ils furent obligés de
plier fous le joug que leur impofoient leurs vainqueurs.
On remplit leurs pays de troupes & de
colonies ; & la nation étrufque difparut infenfi-
blement.
E V
E V A , nom d’une ville du Péloponnèfe, dans
l’AfCadie, félon Etienne de Byfance.
i Ev a , gros village du Pè.loponnèfe, dans l’Argo-
îide, félon Paufanias.
r-Ev a , colline du Péloponnèfe, dans la Laconie,
près ,de Sejlafie:,,félon Poîybe. ■
. ËVACÔMIÀS j) liège épifcopal, de l’Arabie ;
fous Bécjerta , métropole, félon Guillaume de T y r ,
cite par Ortélius.
E VÆ MON, ville de Grèce, félon Etienne de
Byfance, qui la place dans le territoire des Orcho-
; méniens.
EVAGIONUM C IV ITÀ S ( JVorms)^ fè g e
épifcopal de la première Germanie.
ÈVALENI , -nom d’un peuplé, félon Etienne
1 de Byfance, qui cité-le-fécond livre dès Arabiques
i de! Giaueli«/ OrtéliuS TôupÇonne que c’éïoit un
peuple de l’Arabie.
EVANDREA L pefitê ville de l’Pifpamè, dans
la Liïfitanîè, felôh’ Ptqlèmée. On croit que c’efl
; aujourd’hui TalaVerh' là Veja9 bourg de la vieille
i Cailiile.
■ l EVANDRIANA,,, au fod do VAnas vers le
fud-oueft d'EmerïtaÂûg^a'i.,....
ËVÀNDRiUS MONS , nom de l ’une des fept
moii^Stf^es la^ville dé Rome , félon Claudien ,
; qui. nofoineainfi le mont Palatin.
EV ÂNGELORU vl PORTUS, Ptôlemée nomme
;■ ainfi un, port de l’Ethiopie ,■ dans le golfe Ara-
| bique. Ce nom fignifioit en grec > Je port de ceux
qui apportent;,dé rbosmd^'.-nouyàUes*'; 1;
^V AR ÇHU S y i^vière de i’Afie,, félon Etienne
de ÿy^aëpe, qui dirqu’ellé iervoit de-bornes entre
J la Pàphlagonie &- la Cappadoce^