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fe foit étendu à la plus grande partie de la Grèce ;
cependant il ne déftgne ici que l’Achaïe proprement
dite. Elle comprenoit la partie feptentrionale
du Péloponèfe, depuis le promontoire Araxum juf-
qu’à laSicyonie.
L’Achaïe, reftreinte à cette étendue, n’aycit
environ que dix lieues de l’eft à l’oueft, & cinq
à fix du nord au fïid, fi ce n’eft en quelques endroits
; car fa forme n’ètoit pas tout-à-fait-régulière.
Ses bornes étoient , au nord, le golfe de Corinthe;
à l ’eft, laSicyonie; au fud, l’Arcadie; &
à l’oueft, une partie de l’Elide & une portion de
la mer Ionienne.
Ce pays eft fort montueux ; il fourniffoit du
vin , fur-fout dans la partie orientale.
Les montagnes principales étoient le Scollis, le
PanachàUus, le ScioeJJ'a , &c.
Les principales rivières étoient la rivière de
Pellene, le Crlus , le Crathis 3 le Buràizus , le Seii-
nus , le Bolinoeus, le Solemnus & le Charadrus, le
Glaucus Si le Peyrus ou Mêlas.
Selon Strabon , les Ioniens n’avoient eu que
des villages dans ce pays ; voici les noms des
douze villes qu’y bâtirent les Achéens , Pell.ne,
Ægium, Buurn ou B lira, Helice , Dym■: , Olene,
Ægira , T ri ta.1, P atree , Egie.
A chaïa , ville de l’Ane , dans la Parthie. On
en ignore la pofition.
A chaïa , ville de FAfie, dans la Sy r ie , félon
Appien.
A ch a ïa ; c’eft le nom que donne Strabon à
une ville de l’A fie , dans l’Inde. Quelques auteurs
croient qu’il faudrait lire dans fon texte A Ji.iïs,
A%ctiVj Si penfent que c’eft peut-être la même
ville dont parle Pline, l:v. 6 , chap. 16. Bâtie par
Alexandre, fous le nom d’Hêraclée, & ayant-été
détruite depuis, elle fut reconftruite par Antio-
chus, fous le nom d'Achats.
A chaïa , ville du Péloponèfe , dont parle Thucydide.
. A chaïa , ville de File-de Rhodes, & dont la
fondation eft attribuée par Diodore aux Héliades.
A chaïa, ville de Macédoine.
A chaïa , ville de l’ile de Crète.
A chaïa , fontaine de Meffénie , près de la
ville de Dorium.
ACHAI A C A L A , île de FAfie, qui étoit fituée
dans le cours de l’Euphrate, environ au 33e deg.
55 min. de lat. Elle étoit fortifiée.
ACHAIS, contrée de la Lydie, aux environs
du Moéonus.
A chaïs , appellée par Etienne de Byfance, He-
raclea. Elle devoit être au nord de la Margiane,
près d e l’Oxus, & à l’eft de la mer d’Hyrcanie.
On dit qu’elle fut fondée par Alexandre, Si qu’ayant
été détruite, Antiochus la rebâtit. Il ne faut pas
la confondre avec la ville à!Achaia, dont parle
Strabon, liv. 11.
A CH A L A B , nom que le texte hébreu donne
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à un lieu de la tribu d’A fe r , que la Vulgate appelle
Ahàlab.
A CH A L E , île fituée aux environs de Malaca,
fur la côte de l’Hifpanie. Feftus Avienus en parle.
ACHALICCES , peuple de l’E thiopie, dont
parle Ptolemée. Ortelius nomme ce peuple Ucha-
lices.
A CH AM , ville qu’Eufèbe attribue au royaume
de Nembrod.
ACH AM Æ , les Acharnes, peuple de l’intérieur
de l’Afrique , félon Ptolemée, au fud des Odran-
gides, près de la grande Syrie.
A CH A N A , rivière de l’Arabie heureufe, &
tombant dans le golfe Perlique. Ptolemée n’en
parle pas ; mais Pline la place entre le promontoire
de Chaldone & la baie de Capée.
A CH AN IR , nation de la Scythie. Etienne de
Byfance dit que ce font les mêmes que Théopompe
nomme Acharniefis ; & Saumaife croit que
ce même peuple eft celui que Strabon appelle Par-
mens, Aparmens & Afp arnie ns. -
ACHANIS, ville d’Arabie. Eupolème dit que
David y faifoit équiper les vaiffeaux qu’il envoypit
à Urphe, que Fon connoît fous le nom à'Ophir.
A CH A R IA C A , village ou ville de FAfie mineure
, dans la Lydie , félon Strabon, près de
Traites & de Nyfa. Il s’y trouvoit un bois coiv
facré à Pluton, un temple de Pluton Si de Ju-
non | & un autre dans lequel on croyoit qu’après
quelques cérémonies religieufés, les malades recouvraient
la fanté. Ses commentateurs croient
que c’eft le même lieu qu’il nomme ailleurs Acha-
raca, j
A CH A R D EU S , rivière de la Sarmatie Afia-
tique , félon Strabon. Quelques auteurs ont cru
que c’étoit la même que Ptolemée nomme Vor-
ddnus : mais cela n’eft' ni prouvé , ni bien inté*-
reffant.
ACHARENSES , nom d’un peuple de Sicile 9
que Fon croit avoir habité près de Syraçufe.
A CHARNA , bourgade de l’Attique, fituée à
60 ftades d’Athènes. Les habitans gagnoient leur
vie à vendre du charbon , & paffoient pour- être
fort groffiérs. Ariftophane a fait une comédie intitulée
de leur nom, les Acharnants. Gn rendoit
. dans cette bourgade un culte particulier à Apollon
Agyiéiis , à Hercule , & à Minerve Hygéia, ou
déeffe de la fanté ; on y voyoit aufti une ftatue
équeftre de Minerve , & une de Bacchus chantant;
ce dieu y étoit aufti appellé le dieu du
lierre , parce que c’étoit le premier canton de FAt-
tique où Fon en avoit vu. Paufanias, Attic. /. 1 ?
ch. 31.
A CH A SA , région de la Scythie Afiatique ,
félon Ptolemée , 7. 6 3 ch. 13. Elle étoit au-delà
du mont Imaiis.
ACHAS1B. Voyeç A c zib .
A CHATE S , petite rivière de la Sicile, dans
la partie méridionale Si peu éloignée de YArriorina.
On croit que c’eft de fon nom que les Romains
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Sommèrent Aciiates certaines pierres qm fe trou-
voient fur fes bords. C ’eft aujburd hui Faune P t-
rillo. Il paffe dans le Stagnum Gela.
A CH E LO U S , ( Afpro -Potamo. ) fleuve de
Grèce dans la terre ferme. Il prenoit la lource
dans les montagnes qui font au fud-ouelt de la
Theffalie & dont une partie a porté le nom de
Pindus : coulant au fud , il féparoit 1 Acarname a
l’oueft, de l’Etoile, à l’e ft, & fe jettoit dans la
mer à la ville d'OEniadoe , en face du promontoire
Araxum. Il avoir aufti porté les nom's de Thoas,
Axenüs, Thèjlius, &c.
Son cours tortueux & embarraffé de rofeaux,
gênoit la liberté des eaux, de-là le bruit qu elles
produifoient, & que l’on comparait aux mugif-
; femens du taureau.. On s’occupa, avec le temps,
de débarraffer fon l i t , & a en rendre la navigation
plus facile. Ces travaux confidérables furent
s attribués à Hercule , auquel les anciens faifoient
honneur de tout ce qui avoit été fait de grand,
dans les ftècles reculés. Mais le mythologue ingénieux
, renchèrifîant fur 1 hiftorien ignorant, on
fuppofa qu’Achelous, fils de 1 Océan & de la T erre,
ayant fu qu’dneuâ , roi de Calydonie , deftinoit
' la belle Déjanire, fa fille , à celui qui vaincroit
Hercule à la lutte , ofa entrer en lice avec ce
héros ; fe fentant le plus foible „ il eut recours à
«l’artifice. Il fe changea d’abord en ferpent, puis
i en taureau. Sous cette métamorphofe, Hercule lui
arrache une de fes cornes ; elle fut recueillie par
les Naïades, & par elles remplie de fleurs ; ce
"fut depuis la corne d’abondance. -Confus de fa de-
ï faite , Achelous fe cacha, dit-on, dans le Thoas 3 &
i lui donna fon nom. On lit un beau récit de ce
t combat, dans les vers 31 & fuiv. des métamor-
| phofes d'Ovide , /. i x .
De toutes les rêveries débitées par les poètes,
I celle-ci eft une de celles qui parait avoir le fondement
le plus raifonnable. Ce fleuve couvrait les
campagnes ; on l’a forcé de couler dans un lit plus
I étroit, & fes eaux contenues & bien dirigées , ont
produit la fertilité & l’abondance. Les anciens
[ croyoient que c’étoit le premier fleuve qui avoit
[ paru fur terre après le déluge de Deucalion. On
f en avoit fait le roi des fleuves. De-là l’expreflion
! d’Homère, Kpsav kyjKaoç, le roi Achelous, ch. x x ,
v. 194-
A chelous , rivière de Péloponèfe , pafîant à
Dyme , dans l’Achaïe propre. Ce n’eft apparemment
qu’un très-petit ruifieau. M. d’Anville n’en
a pas tenu compte fur fa carte.
A chelous , rivière de la Theffalie. Cette rivière,
prenant fa fource(au mont Othrys , couloit
vers l’oueft, arrofoit Lamia\ puis fe joignant au
Sperchitis, fe jettoit dans le golfe Maliaque. (Ma-
liacus Sinus.) Du nom de ce fleuve, les habitans
de fes bords avoient pris le furnom de Paraché-
loïtes.
A chelous , autre rivière de Theffalie, qui,
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félon quelques auteurs , avoit fa fource clans^ le
Pinde, & fe jettoit dans le Penée. M. d’Anville n’en
fait pas. mention.
A chelous , rivière d’A f ie , dont parle Paufa-.
nias. Selon cet auteur, elle avoit fa fource dans
le mont Sypile, & couloit près de Magnéfie.
ACHEMËNIA, ou A chæmenia , partie de la
Perfe, qui avoir pris fon nom d’Achemenes, premier
roi de la Perfe proprement dite. La famille
des rois de Perfe fe faifoit honneur d’en descendre,
ACHEMENIDÆ, les Acheménides, peuple de
YAchemenia , contrée de la Perfe proprement dite,
félon Ptolemée. Quelques auteurs ne les ont regardés
que comme une tribu.
A CH ERD US, ou A cherdous, peuple de la
tribu Hippothoontide..
A CH E R IN I , ou les Acherins, peuple de Sicile.
Cicéron en parle dans une de fes oraifons
(pro Frum. ) On n’a que des conjectures fur la ville
qu’il habitoit. Voyeç Cluvier.
ACHERON. Ce nom , dont l’étymologie fe
trouvé dans la langue grecque, fignifie fans joie9
ou trifleJJe , chagrin. De-là l’idée de malheur, que
les Grecs ont attribuée aux fleuves qui ont porté ce
nom : on peut croire aufti qu’ils l’auront donné à
des fleuves ou rivières qui ont eu rapport à quelque
malheur. Ainfi, le fleuve des enfers fe nommoit
Acheron ; celui dans lequel périt Alexandre , roi
d’Epire, alors en Italie, fe nommoit de même ;
une efpèce de marais infeéte , fitué hors de Rome,
près la porte Capène , portoit lé même nom. On
peut objeCter que les noms avoient précédé les
éyénemens qui les firent donner : je l’accorde. Cependant
, en remontant à Forieine des noms, on
trouve fouvent la caufe phyüque qui les a fug-
gérés ; mais le mot A c , ou Ach, défignant de l’eau
dans les langues très-anciennçs, 011 ne doit pas
être furpris de retrouver dans Acheron l’eau courante.
Je paffe aux fleuves de ce nom.
A cheron , fleuve d’Epire , & le plus célèbre
de ceux qui ont porté ce nom. Les auteurs ont
varié fur fa pofition. M. d’Anville le fait commencer
dans YHeliopie, vers la forêt de Dodone.
Il coule vers le fud, arrofe Pandofia, & fe joint
au Cocytus, pour fe rendre,dans la petite baie qui for-
moit l’embouchure commune de ces deux fleuves,
Si que Fon nommoit Acherufia Palus. C ’eft-là aufti
qu’etoit le marais Glykis ou Glykis Limen. L’ Acheron
féparoit en quelque forte la Thefprotie du pays
des Moloffes.
L’imagination des poëtes avoit fait de Y Acheron 8c
du Cocyte deux fleuves des enfers. U Acheron, félon
eux, étoit fils de Titan & de la Terre. Mais
comme il avoit fourni de l’eau aux Titans dans
leur guerre contre Jupiter, ce dieu le relégua dans
les enfers.
A cheron , ( Savuto. ) petit fleuve du Péloponèfe
dans l’Elide. M. d’Anville le place dans la
Pifatide, prenant fa fource au fud-oucft, près