
Alexandrie. Chacune des faces de la bafe de cettè
colonne a quinze pieds de largeur & autant de
hauteur. Elle a quatre-vingt-huit pieds entre la bafe
& le chapiteau ; enforte qu’on peut lui donner
en tout cent dix pieds d’élévation. A in fi, cette
colonne eft la plus grofTe & la plus haute qu’il y
ait dans l’univers. Quatre hommes peuvent à peine
embraffer fa groffeur. Quoique le chapiteau & le
fut foient un peu gâtés, cela n’ôtè prefque rien
à la beauté de l’ouvrage.
Ægyptus.' Ç ’a été le premier nom qu’a porté
le Nil. Voyez ce nom.
Æ G Y S , ville de la Laconie , félon Etienne dé
Byfance. Paufanias parle de cette ville , qui, félon
liii, fut détruite par les Lacédémoniens , fous
le règne d’Arçhelaiis (règne qui commença en 057
avant J. C. & dura quarante ans ) , parce que
fes habitans a voient pris parti pour les Ârcadiens.
On peut conjecturer qu’elle étoit fur les frontières
de ce p a y s , c’eft-à-dire, vers le nord de la Laconie.
C ’eft dans fon territoire que fe trouvoit le
canton appellé Caryflus, renommé par fon v in ,
que l’on citoit'fous le nom de vinum caryjlium. Voyez
Athénée, Deipn. 1, c. 24.
ÆIPOLIS, ou Aipolis , ville ou manfion d’Afie,
qu’Ifidore de Charax indique près de l’Euphrate ,
cc près de laquelle il dit que l’on ramalfoit du bitume.
Voici le texte sv%a cla-oct^TiS'ëe v-nyct) , des
fources d’afphalte. Ilid. char. mauf. parth.
Æ L A N À , ville de l’Arabie pétrée. Elle eft aufti
nommée Alanum. Strabon dit Elana. M. d’Anville
dit Ælana, ou Ailatk, ce qui fe rapproche de Pro-
côp e , qui dit Alla.. Elle étoit au fond du golfe le
plus occidental que forme la mer Rouge , à l’eft
de la prefqu’île où fe trouve le mont Sinaï.
. C ’eft, ce me femble, d’après ce nom connu par
plufieurs, que Holftenius propofe de changer le
nom d’AüTct/W, qui fe trouve dans la defcription
qu’Agatharchis fait de la mer Rouge en celui
d’AÎÀajw. Ce qui eft en effet plus conforme aux
connoiffances géographiques.
ÆLANITICUS SINUS, golfe que forme la mer
Rouge à fon extrémité feptentrionale, 8c qui fe
trouve àA’eft de la préfqu’île que l’Arabie pétrée
forme en cet endroit. Le côté occidental de cette
prefqu’île avoit le golfe Heroopolites.
Au fond de ce golfe-, les eaux, en feféparant,
en forment encore deux autres, ayant chacun une
ville dans leur plus grand enfoncement. Dans la
partie de l’eft étoit Afiongaber, & dans la partie
de l’oueft étoit Ælana, qui avoit donné fon nom
au golfe.
Æ L A S , fauxbourg d e . Carthage , félon Pro-
eope.
Æ L E A , petite place de la Dardanie, à peu de
diftance au njd-oueft de Sardica.
Æ L E T A N I , les Eletans, peuple que Strabon
place en Hifpanie , fur la côte orientale , près des
Pyrénées & des Indigètes. Cafaubon penfe qu’il
faut écrire Elmni... Ce font les mêmes que Ptoleméemomme
Loeetani. Il me paroît que auftice font
les memes que M. d’Anville a nommés fur fa carte
Laletani.
ÆLIA. Ce nom entre dans la compofition de
celui de plufieurs v illes, parce qu’il eft formé de
celui à’Ælius, l’un des noms de l’empereur Adrien,
Sc qu’il y eut plufieurs villes qui, fous différens
prétextes , joignirent le nom de ce prince au
leur.
Ælia. Ce nom eft dans Frontin pour celui dfE-
lea. Vo yez ce mot.
Ælia , nom donné quelquefois à Andrinople.
Ælia A diana. Voyeç Zama.
Ælia Augusta Mercurialis. Fby éçT hæna;
Ælia Capitolina , Colonia. Voye% Jérusalem.
Ælia Riccina , ou Helvia Riccina. Voyez
Riccina.
Æ L IA N A , ville du P on t, mais qui n’eft connue
que par la notice de l’empire.
ÆLIÆ , la même que Lalioe de Ptolemée, à
ce que préfume Mercator , ce qui eft très-probable.
ÆLII PO NS , pont de la grande Bretagne, chez
les Brigantés. On fuppofe que c’étoit l’ouvrage
de l’empereur Adrien.
ÆLINUM PRÆTORIUM, lieu que l’on trou-
voit chez les Bataves , & dont on attribue la fondation
à l’empereur Adrien.
ÆLIOPOLIS. Voye^ Pelusium.
ÆLIUS PONS, ou le pont d’Eli en. Ce pont qui
eft à Rome fut eonftruit fur le Tibre, par ordre de
l’empereur Adrien. On le voit encore aujourd’hui
fous le nom de- Pont S. Ange. I l communique avi
môle où étoit le fépulcre de cet empereur.
- Æ L L A , ou A bella. C ’eft fous ce dernier que
M. d’Anville indique ce lieu fur fa carte. Il étoit
au nord-eft de Mola , vers le pays des Hirpinî.
On croit que c’eft le même lieu que Virgile nomme
Bêla, dans le Liv. VII. Peut-être aufti eft-ce une
altération que la fupprefïion de VA. C ’étoit, di-
foit-on, une colonie de Chalcis en Eubée.
ÆLUÆONES , ancien peuple de la Germanie,,
dont il eft fait mention par Ptolemée.
Ils font nommés Hilleviones par Pline, 8c Hel*
lufii par Tacite.
On n’eft pas d’accord fur le Heu qu’ils habi-
toient.
ÆLURI, peuple que Suidas place près des Alpes
qui les féparoient des. Gaulois. Quoique Ortélius
ait trouvé leur nom dans Zonare , il n’en dit cependant
rien de pofitif.
ÆLUROPOLIS, ville d’Egyp te, félon Léon-
clavius. Ce nom , formé du grec A \ ovdoç3 un
chat 3 & de -roA/r, ville , fignifie donc ville des
chats. On n’eft pas étonné de trouver une ville de
ce nom dans un pays où ces animaux ont été en
fi grande vénération. Ce qui doit furprendre, c’eft
que cette ville n’ait pas été connue de Ptolemée,
& de quelques autres, qui nous ont fait çonaoître
trocofilpolh, ou la ville des crocodiles ; Cyno• 1
polis, ou la ville des chiens. Comme en nommant
cette v ille , Léonclavius ne cite aucune autorité,
mais dit feulement que les anciens Egyptiens avoient
nommé plufieurs de leurs villes d apres des animaux
, & qu’il en cite des exemples, n’auroit-il
pas compofé ce nom par analogie ? Peut-être exifte-
t-ïl ailleurs ; mais je ne fâche pas l’avoir lu.
ÆLUS , bourg de l’Arabie heureufe, chez les
'Ælefari, félon Ptolemée.
Æ M IL IA , ou l’Emilie, l’une des dix-fept provinces
de l’Italie , connues par la notice de l’empire.
Elle étoit foumife à un perfonnage confu-
laire, fous le vicaire de l’Italie. Ces divifions
n’étoient pas connues au temps de la république,
ni des premiers empereurs. Elle étoit bornée' au
nord par le Padus ou le Pô , à l’e ft, par le golfe
Adriatique , au fud , par l’Apennin , & s’étendoit
au fud-eft jufqu’au-deflbus d’Arriminum.<
Ses principales villes étoient : Arriminum, Fa-
ventia , Bônonia, Forum Livii, Mutina, Placentia,
Ravenna, Regium Lepidi. ,
Æmilià V ia , ou voie Emilienne. Voye1 le mot
V oies Romaines.
ÆMILÏANA, ville.de l’Hifpanie j chez les Ore-
lains3 félon Ptolemée*
ÆMILIANITROPÆUM * ou le trophée d’Æ-
mVianüs. Ortélius, qui le place dans fes tablés ,
paroît avoir eu en vue un paflage de Strabon, qui
nous rapporté que Quintus Fabius Maximus Æmi-
lianus ayant* avec une armée au moins de trente
mille hommes, défait deux cens mille Gaulois,
éleva uii trophée de pierres fur le champ de bataille.
ÆMILIUS PO NS , l’un des ponts de la ville
de Rome, ainfi nommé d’après celui qui l’avoit
fait bâtir. Il ne fubfifte plus. On ht nommoit aufîî
Sübiicius , parce qu’il étoit eonftruit fiir pilotis.
ÆMINES PORTUS (/7/e d'Embie^ ) , en Gaule.
M. d’A n ville , après avoir examiné ce qu’il peut
y avoir de défectueux dans les Itinéraires, par
rapport à la partie de la province romaine où fe
trouvoit ce port & en avoir oppofé le rapport avec
l’état aChiel des lieux , place VÆmines Portus dans
Ja petite île appellée aujourd’hui Embie^, entre Tau-
rocutum, au nord-oueft, & le promontoire Citha-
riftes.
Dom Martin place Æmines au nord-oueft de
Taurentum, à la pofition que M. d’Anville donne
à Carcici; mais il faut convenir, qu’en fe conformant
aux Itinéraires, dont Martin s’écarte des
notions allez précifes que donne l’état aftuel des
lieux. Car Carcici doit être CaJJis ; & Taurentum,
le lieu appellé Taurenti.
ÆMINIUM , ou Eminium. Le premier nom fe
trouve dans Ptolemée ; le fécond , dans Antoain ;
l’un 8c l’autre indiquent cette ville dans la Lufi-
taniè., M. d’Anville la place au fud-eft de Tala-
b/iga.
ÆmiNIUM , petit fleuve qui arrofoit la ville pré'
cédente.
Æ M O DÆ , ou Emodæ , îles de l’Océan, vers
le nord de la grande Bretagne.
ÆMONA (Lanbacli, ou Laybach). Plufieurs
auteurs attribuent cette, ville à la Pannonie ; cela
ne peut s’entendre que du temps où les bornes
de l’Italie étant moins reculées, elle n’y étoit pas
encore Comprife. Mais étant à l’oueft aHadrante ,
placée fur les limites de l’Italie & de la Norique,
elle doit être comprife dans l’Italie, mais à l’efl
des Alpes Juliennes , & non pas au fud du Sa-
vus. Elle étoit colonie romaine, & fut une place
fortifiée.
ÆMONES , l’un des peuples que Scimnus de
Chio indique dans la ThefTalie.
ÆMONIA. Ce nom fut un de ceux que porta
la ThefTalie. J’aime autant dire que j’en ignore la
raifon , que de rapporter, d’après Strabon , que ce
pays fe nommoit Æmonia, d’après le roi Æmon,
qui n’exifta peut-être jamais. La critique doit être
en garde contre toutes les étymologies , que l’on
dérive du nom de quelque ancien prince : il n’y
a rien de plus fujet à erreur, félon moi.
Æmonia , bourg de ThefTalie, félon Etienné
de Byfance.
Beaudran a parlé d’une autre Æmonia ; mais
fon témoignage eft fufpeft en fait d’antiquité. Et .
• je m’en tiens à Ortélius & à Cellarius, qui ne
l’ont pas connue comme ville ancienne.
ÆMUS. Strabon & Ptolemée écrivent ce nom
fans afpiratlon ; mais l’ufage eft de l’écrire avce:
une H. Voye\[ Hæmus.
A ÈN, ou AÏn , ville de la Judée , dans la tribu .
de Juda, félon le livre de Jofué. Elle fut enfuite
comprife dans celle de Siméon.
Elle fut. donnée aux Lévites de cette tribu.
ÆNA , ou Ain A , ville de l’Arabie heureufe ,
félon Ptolemée.
Æna , ville de Macédoine, félon Ortélius, qui
cite Suidas & Ptolemée. Mais on ne la trouve
pas dans ce dernier.
ÆNARE , île que Pline place tout près de
l’Ionie.
ÆNARIA (Ifchid) , île de la Méditerranée, près
delà Campanie, à l ’oueft du promontoire de Mi-
fenum. Elle portoit aufti le nom de Pytheufa. Au-
guftela donna en échange aux habitans de Nca-
polis , pour obtenir d’eux , File de Caprez-, peu
éloignée au fud-eft.
ÆNARIUM, bois confacré à Jupiter, dans
l’Achaïe, 8c fitué fur le territoire aÆgium. C ’étoit-
là , félon Strabon, Liv. 8 , p. 307, que les Achéens
tenoient leurs afTemblées publiques. Cela ne contrarie
pas ce que dit Paufanias, Liv. 7 , c. 2 f ,
quÆgium étoit le lieu de l’affemblée des Achéens.
Il en réfulte qu’au Heu de s’afTembler précifoment
dans la ville * c’étoit particuHérement dans le bois