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dans cette ville jufqu’à cinq cens chevaliers romains;
ce qui n’avoit lieu nulle part, excepté à
Rome, où ils étoient en plus grand nombre encore.
Da^s l’Océan, dit Strabon, tout près de l’embouchure
du Bâtis eft la fameufe Gadir. Ses habitàns,
qui envoient tant de flottes dans l’Océan & la Méditerranée
, ne poflèdent qu’une petite île, 8c n’çnt
prefque point de terres dans le continent. Peu
reftent chez eux ; ils courent les mers ou fe tiennent
à Rome ( pour leur commerce ). Cette v ille , au
commencement, étoit fort petite : ce fut Balbus le
jeune ( i ) qui l’agrandit & y ajouta ce qu’on
appelle la ville nouvelle. Ces deux villes prirent
enfemble le nom de Didyme 3 ou double ville (2).
Elle étoit très-peuplée , & il n’y avoit point de ville,
excepté Rome , qui renfermât autant d’habitans.
Balbus avoit fait conftruire pour cette ville un
arfenal fur le continent.
Lorfque les Carthaginois fe furent rendus maîtres
d’une grande partie de l’Hifpanie, la ville de Gades
étoit fous leur domination. Tite-Live le dit expref- t
fément au commencement du livre vingt-huitième ;
& l’on voit qu’Afdrubal, l’an de Rome 545 ou 546,
s’y retira pour n’en pas venir aux mains avec
Scipion.
Strabon ajoute que c’eft à Gades que quelques
auteurs placent l’enlèvement des boeufs de Gérion .
par Hercule. D ’autres veulent que ce foit dans la
petite île près de Gades. Les pâturages, ajoute-t-il,
y font fi .excellens, que le lait dés brebis qui y
paiffent, ne fournit point de férofité ; il eft fi gras,
qu’il faut y ajouter de l’eau pour en faire du fromage.
Dans l’efpace de cinquante jours, le bétail
que l’on met dans fes pâturages y eft fu$oqué
d’embonpoint, fi l’on n’y remédie par une faignée :
l ’herbe cependant n’y a pas beaucoup de fuc ; mais
elle engraiffe extraordinairement.
V o ic i, félon le même auteur, ce que les Gadita-
niens difoient de la fondation de leur ville : « les
*> Tyriens furent avertis par un oracle d’envoyer
» une colonie vers les colonnes d’Hercule ; les navi-
v gateurs, chargés de reconnoître les lieux, vinrent
jufqu’à Calpé fur le détrpit, Sç crurent d’abord
» avoir reconnu les colonnes d’Hercule ; mais les
» facrifices n’annonçant rien d’heureux, ils retour-
j> nèrent dans leur patrie. Une fécondé tentative
« fut aufli inutile. Enfin, ceux qui firpnt le voyage
» pour la troifième fois, pouffèrent leur navigation
» plus loin, & fondèrent Gadir ». C'eft de-la que
vient l’incertitude fur la véritable pofition des
colonnes d’Hercule : car les uns les placent à Gadir ;
les autres, à l’entrée du détroit de Calpé, aux
petites îles voifines de ce mont, Diçéarqùe, Éra-
(1) L. Cornélius Balbus étoit de Gades. On le furnomma
le jeune pour le diftinguer de fon oncle, qui avoit été
fonful.
(2) Selon Appian, c’étoit un ufage commun chez les
£eltibères que de réunir deux villes pour n’en faire
cm’une , St la rçndre ainfi plus forte.
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tofthène, Polybe, 6c prefque tous les Grecs les
placent fur ce détroit.”
Après la mort des deux Scipions, L. Marcius
Septimius, chevalier romain , ayant été fait général
par le choix des foldats, battit les ennemis, 6c conclut,
de fon chef, un traité d’alliance avec la cité
de Gades, dont il avoit tiré de grands fecours. Ce
traité n’eut qu’une acceptation tacite. Dans la fuite,
les Gaditains demandèrent une ratification pofitive.
Alors les difficultés s’élevèrent en foule ; mais
comme il y avoit d’excellens moyens en faveur
de la ville de Gades, on regarda le premier traité
comme non avenu, & l’on en fit un nouveau qiri
portoit ce qui fuit :
i°. Il y aura une amitié folide & inaltérable, une
confédération facrée 8c une paix éternelle entre la
république romaine 8c celle de Gades.
20. Les alliés de l’une feront les alliés de l’autre,;
8c de même les ennemis de l’une, les ennemis de
l’autre.
50. Elles fe prêteront un mutuel fecours, tant, en
attaquant qu’en défendant.
40. Rome fera jouir les habitans de Grades des
prérogatives attachées au titre de fes alliés.
5 °. Les Gaditains obferveront avec bienféance,
les égards dus à la majefté dé la république romaine
8c de fon gouvernement.
C’eft ainfi, dit Salufte, que cette ville fe trouve
jointe à la nôtre par les noeuds cfunç confédération
perpétuelle.
On a un nombre affez confidérable de médailles
de Gades. Plufieurs repréfentent lçs attributs qui
annoncent une ville maritime ; d’autres la tête
d’Augufte , d’Agrippa, 6>c. *
G A D G A D , owCAppADA ( le mont) , lieu de
la vingt - neuvième ftation des Israélites, où ils
vinrent camper en fortant de Béroth-Bene-Jaacan.
Cette montagne devoit être au midi de Mpferoth,
fur le chemin qui conduifoit de ce dernier lieu à
Âfiongaber.
G A D I , lieu d’où étoit natif Bonni, un des
braves de David, reg. L. 1 1 , 0.23, v. 36 ; Jofuè,
c. /ƒ, v . 27. > ~ v
G AD I AN A , ville de la Cappadoce, dans la
Chamane, qui en étoit un canton, félon Ptolemee,
L. F, c. 6. Quelques exemplaires portent Gadafena.
GADIR A , lieu de la Pâleftine. Xofué, c. 13.
GADIRI. Jofeph, Antiq. L . i , c . 7, nomme ainfi
un peuple de l’Europe ; c’eft celui des îles de Gades
8c des environs.
GADIRICUS. Platon appelle ainfi une partie
de l’île Atlantide, auprès des colonnes d’Hercule.
G ADIRTHA ( Rahaheh ) , ville de l’A fie , dans
la Syrie, fur le bord de l’Euphrate, félon Ptolemée.
Elle étoit fituée au 35e deg. 10 min. de lat. au
fud-eft d Q .Cïrcefium.
G A D IT A N A PRO VIN CIA , province d’Ef-
pagne, dont Gades étoit la capitale, félon Tite-
I L iv e , L. X2ÇVIH.
G A D IT A N I ,
G A G
G A D IT A N I , les Gaditains, ou, habitans de
Gades. L'hiftoire de ce peuple eft peu connue. On
fait feulement qu’il étoit phénicien d’origine, &
qu’il s’adonna fort au’commerce. Ses liaifons 8c le
rapport d’origine eût dû le fier avec les Carthaginois
contre les Romains ; peut-être quelque motif
de jaloufie les brouilla-t-il. Il eft fur au moins que,
dans les guerres de ces deux peuples en Hifpanie ,
ils prirent parti pour les Romains. Salufte rapporte
la ratification d’un traité , ou plutôt un traite nouveau
qui fuccédoit à un plus ancien, fait par un
chef de troupes qui n’en avoit pas eu le droit. Plufieurs
des articles prouvent dans quelle eftime
étoient à Rome les Gaditains. ( Voye^ la fin de
l’article G a d e s ).
GADITANUM FR E TUM , détroit de G iT
braltar.
GADITANUS PORTÜS, port de Cadix.
G a d it a n ü s Sin u s , i’efpèce de golfe que forme
le port de Cadix.
G A D O R A , village de la Pâleftine, dans le canton
d’Ælia, c’eft-à-dire, de Jérufalem, près du
Térébinte. Eufèbe nomme ce lieu Gadeira.
G a d o r a , ville de la C éléfyrie, félon Ptolemée,
L. v , c. 13. Il la place entre Dium 8c Philadelphia.
G A D R O S I l, peuple des Indes, aux confins
duquel étoit la ville de Palimbrota, félon Arrien,
in Indkïs. Ce font les Gédrofiens de Ptolemée.
G Æ A , ville de l’Arabie heureufe, félon Ptolemée
, L. f i , c. 7. Elle étoit dans les terres. Ammien
Marcellin la nomme Geapolis.
G æ a , Po n t ia & M is yn o s . Ce font les noms
de trois îles que Ptolemée, L. i v , c. 3 , décrit dans
la Grande-Syrte.
GÆ B A , lieu de la Pâleftine, peu loin de Scy-
thopolis 8c de Dothaïm. Il eft dit dans le livre de
Judith, c. 3 , v. 11, qu’Holopherne campa entre
Gæba 8c Scythopolis, affez près de Dothaïm.
GÆ SA , ville de l’Arabie heureufe, dans les
terres, félon Ptolemée, L. v i , c. 7.
GÆSATES ( le s ) , en latin Gcefati. Polybe dit
que l’on appeloit ainfi, entre les Gaulois, ceux qui
.ne faifoient la guerre que pour de l’argent.
GÆSUM, G æ s o n & G æ s u s , rivière de l’Afie
mineure, auprès de Priène, où elle fe jette dans
un étang, félon Ephorus. Hérodote, L. i x , c. 9 6 ,
parle d’un lieu nommé Gcefon, qui ne devoit pas
être fort loin de Milet.
Cette rivière, voifine de Mycale, fe rendoit
dans un étang, 8c de-là dans la mer : elle couloit
entre Milet 8c Priène. M. d’Anville ne la nomme
pas ; mais on peut croire que c’eft elle qu’il a
figurée dans ce lieu, 8c qu’il fait paffer à Priène
même. Actuellement, que le golfe , qui étoit à cet
•endroit de la côte, a été comblé par les terres que
charrie le Méandre, le Gcefus fe rend dans le
Méandre par fa rive droite.
GÆ TUL I, peuple de la Libye intérieure, habitans
de la Gætulie.
G AGASMIRA, ville.de l’Inde, en-deçà du
Géographie ancienne^
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Gange, félon Ptolemée. Il paroît qu’elle étoit fi tué e
entre des montagnes, vers les fources de la rivière
qui fe perdoit dans le golfe Anthi-Colpus.
G A G AN D ES , île fur le N il, félon Pline. Orté-
lius croit que cette île étoit dans l’Ethiopie, fous
l’Egypte. ( La Martiniére ).
GAGÆ. Selon Pline, L. v , c . 27, ville d’Afie ,
dans la Lycie.
G a g æ , rivière d’A fie , dans la L y c ie , félon
Pline, L. x x x v i , c. 19, qui dit qu’on y trou-'
voit une pierre qui en prenoit le nom de Gagates.
Diofcoride, L. f , c. 49, dit la même chofe.
GAGUARITENSIS G a g u a r it a n u s , fiège
épifcopal d’Afrique, félon la notice d’Afrique, qui
fait mention de Rogatus, qui en étoit évêque.
G A L A A D , montagnes de la Pâleftine, à l’orient
du Jourdain ; elles féparoient les pays des Ammonites
8c des Moabites, des tribus de Ruben, de
Gad 8c de Manaffé, 8c de l’Arabie déferte. Souvent
Galaad eft mis pour tout le pays de de-là le Jourdain
; Eufèbe dit que le mont de Galaad s’étend
depuis le Liban au nord, jufqu’au pays que pof-
fédoit Séhon , roi des Amorrhéens , 8c qui fut cédé
^ à la tribu de Ruben.
G a l a a d , ville de la Judée, dans le pays de
Galaad.
C ’eft où Jephté avoit pris naiffance, 8c où il fut
enfeveli, félon le livre des Juges; mais Jofeph dit
que Jephté mourut dans fa patrie 8c fut enfeveli à
Séméï, dans la Galaatide.
G A L A B A , petite ville de l’Afie, qui étoit fituée
dans des montagnes où la petite rivière Câlabus
prenoit fa fource, vers le 37e degré f minutes de
latitude.
GALÀBRII, nation de laDardânie, voifine de la
Thrace, félon Strabon , L. v u .
G ALACTOPHAG ES, peuple de l’Europe, vers
la Myfie, félon Ortéiius, qui cite Homère, Iliad.
L. X I I I , mit.
G A L AD A , contrée de l’Arabie. Etienne le géographe
la nomme Galadene. Il eft parlé dans Joleph
( Antiq. L. x i i i 9 c. 21 ) , d’une reine des Galadé-
niens, qui fit la guerre aux Parthes.
Il paroît que Moïfe parle de cette même contrée,
lorfqu’il dit que Jacob 8c Laban firent un traité ; 8c
que dans le lieu on éleva un monument qui fut
nommé Acervum tejlominii, en hébreu, Galhed.
GALADRÆ , ville de la Macédoine, dans la
Piérie, félon Etienne le géographe. Il s’appuie d’un
vers de Lycophron. Mais dans cet auteur on lit
Charadres, 8c même dans cet auteur ce nom fe
prend pour celui de toute la Macédoinê. ;
‘ G A LA ICA REGIO. On appeloit ainfi une
contrée de la Thrace où étoient fituées les villes
de Sala, de Zona, de Mefambria 8c de Stryma. Selon
Hérodote (X. v u , 108 ) , cettejpégion fe nommoit
Regio Britannica.
On ne trouve pas cette région indiquée fur la
carte de l’empire romain de M. d’Anville, mais la
villeJde Stryma y eft placée.-Au relie, comme
Q q q q