riens. On convient qu’ils ne pourroient être déplacés
que, par une affcmblée générale de tous les
princes confédérés. On verra à leurs articles particuliers,
comment fe formèrent les royaumes, le
nouveau de Babylone, & celui de Médie.
770. A la fuite de toutes ces révolutions on
trouve que Thul s’avança vers le Liban, & que
Manaheir, roi d’Ifraël, lui paya tribut pour fe concilier
fa bienveillance.
758. Teglat-Phal-Affar, qui lui avoit fuccédé,
reçut d’Achas, roi de Juda, dès fommes confidé-
rablës, au moyen defquelles il fe détermina à le
fervir contre les rois d’Ifraël & de Damas. Il dé-
truifit prefque entièrement ces deux royaumes, &
en tranfporta ailleurs les malheureux habitans. Encore
le roi d’Ifraël fut-il obligé de payer pour le
peu qui lui reftoit.
729. Salmanafar fuc.céda au trôné & aux projets
de fon prédéceffeur ; non-feulement le roi d’Ifraël
ne payoit plus de tribut, il fongeoit même à fe
liguer avec l’Egypte pour affoiblir le roi d’Affyrie,
& lui ôter les moyens de caufer aucune crainte à
fes voifins, lorfqu’il fut prévenu. Salmanazar entra
dans la Judée, fit attaquer Samarie, & s’empara
des places maritimes delà Phénicie, à l’exception
de T y r qu’il tint inutilement bloquée pendant cinq
ans. Il fit tranfporter tous les habitans de ces pays
en différens lieux de fon empire, & jufque fur les
frontières de la Médie. Pour ne pas laiffer déferts
les pays fournis, il y fit pafler d’autres peuplades ;
mais elles furent toujours regardées par leurs voifins,
comme abfolument étrangères. Peut-être le
roi d’Aflyrie eût-il porté fes armes avec.autant de
fuccès contre le royaume de Juda, fi la mort n’eût
arrêté le cours de fes conquêtes.
714. Sennachérib, auffi puiflant & non moins
redoutable au royaume de Juda, marcha contre
Ezéchias, avec une armée confidérable. Refufant
même d’écouter toute propofition d’accommodement
, il fe préparait à traiter Jérufalem comme
l’avoit été Samarie par fon prédéceffeur, lorfqu’au
retour d’une expédition contre les Philiftins, il périt
dans fon camp 185000 hommes d’une manière fur-
naturelle. De retour à Ninive il fut affafliné par
fes fils. Les parricides furent chafles & fe retirèrent
en Arménie.
Affaradon, ou Affordan, le plus jeune des fils
de Sennachérib, fut mis en fa place. L’affoibHffe-
raent où fe trouvoit alors le royaume d’Affyrie, &
les troubles qui fuivirent la mort du dernier ro i,
donnèrent Heu, fans doute, à la révolution qui
arriva alors en Médie. Les peuples, laffés par l’anarchie
tumultueufe qui avoit fuivi la révolte d’Ar-
bacès, mirent Déjocès fur le trône. (V o y e z Media
& Medi ).
De fon c ô té , Affaradon envoya de nouvelles
eolonies à-Samarie, & permît à quelques tribus d’y
retourner. Ce fut alors que, les Samaritains coin-,
mencèrentà mêler le culte, du vrai dieu .à celui des
divinités qu’ils avoient vu adorer dans les pays ok
ils avoient été tranfportés.
688. Un efprit de faction avoit continué à régner
dans Ninive : les efprits y étoient divifés. Enfin
ceux qui étoient oppofés au Roi l’emportèrent. Il
fut obligé de fe fauver : on mit à fa place Ninus IL
Comme quelques écrivains appellent Sardanapal
le prédéceffeur de Ninus, il s’enfuit qu’il doit être
regardé comme le fécond qui porta ce nom. Peut-
être ne lui a-t-il été donné qu’après fa mort parla
conformité des êvénemens. M. Freret dit que ce
doit être de ce prince que l'épitaphe fe feroit trouvée
en Cilicîe, & que l’on a confondu avec celle du
premier prince de ce nom, placée aux portes de
Ninive.
646. Un prince, nommé Nabuchodonofor dans
le livre de Judith, étoit monté fur le trône d’A ffy rie.
Les Mèdes ofèrent en venir aux mains avec,
lui; ils furent vaincus. Plus heureux dans un fécond
combat les Mèdes furent vainqueurs à leur tour.
Us fe préparoient même à mettre le fiège devant
Ninive, lorfqu’une invafion de Scythes qui tom-
boient fur la Médie, les obligea de retourner chez
eux. Cependant une armée d’Affyriens avoit marché
contre les Juifs ; & comme on voit qu’ils
avoient dans leurs troupes de la cavalerie, on ne
peut guères douter que Nabuchodonofor, d’ailleurs
ennemi des Mèdes, n’eût fait alliance avec les S cythes,
puifque excepté cette nation, aucun peuple
de l’Afie n’employoit cette manière de combattre.
634. On fait comment, par le courage & la réfo-
lution extraordinaire de Judith, les Affyriens furent
amenés à lever le fiège de Béthulie. Une fécondé
bataille perdue contre les Mèdes acheva le malheur
de l’Affyrie.
Sarac, nommé -aufii Sardanapal par les Grecs,
avoit fuccédé à Nabuchodonofor. Une putréfifier
aux Mèdes, vainqueurs des Scythes, dont les chefs
avoient été égorgés par Cyaxare. Se voyant fans
reffource, il s’enferma dans fon palais & s’y brûta
Pour détruire entièrement cette ville on en ràfa les,
édifices & les murailles, & l’on en tranfporta! les
habitans de différens cotés.
608. Ainfi finit l’empire d’A ffyrie 1360 ans depuis
le commencement du règne de-'Ninus , félon
les calculs de M. Freret. Les Babyloniens.dcnt je
■ parle à leur article, s’emparèrent de la Méfopo-
tanie, & les Mèdes de l’A ffyr ie, ainfi que de plu-
fieurs autres provinces au-delà du Tigre..
Gouvernement, Moeurs & Religion,.
Quelques auteurs ont prétendu que les Affyriens
s’éroient d’abord gouvernes par eux-mêmes ; mais
ce fentiment eft contredit par les témoignages les
plus formels de Tantiquité. U eft fait men.ion de
; leurs princes dès lé commencement de cet empire,
& de plüs on ne trouve,pas, dans l’Orient, a état
qui n’ait 'commencé par avoir des Souverains. On
; ne peut guère douter, d’après ce que nous favons
de l’ hlftoire de cet empire, que le gouvernement
n’y ait dégénéré en un deipotifme très-abfolu,
fans ceffer cependant d’être héréditaire.
Les Affyriens, quelle qu’ait été d’abord leur religion
, ne nous font connus que comme idolâtres.
Us adoraient les mêmes divinités que les Babyloniens,
auxquels même il femble qu’elles appar-
tenoient plus particuliérement. On a lieu de croire
qu’ils adorèrent auffi Sémiramis, & qu’elle étoit
repréfentée fous la forme d’ un poiffon. A celte
divinité ils joignoient Belus, Adonis, &c.
On remarque entre leurs ufages ceux qui fulvent.
Us prépofoient dans chaque tribu trois perfonnes
recommandables par leur intégrité,, pour produire
en public les filles nubiles, & faire, annoncer par
un héraut qu’elles étoient en âge d’ être mariées;
on commençoit toujours par les plus qualifiées.
Voici comment fe failoient ces mariages des Afly-
riens. U exiftoit chez eux trois fortes de tribunaux.
Le premier étoit compofé de ceux qui s’étoient
retirés du fervice militaire ; le fécond, des plus
diftingués de la nation; le troifième, des vieillards.
U y en avoit encore, un autre établi par le roi
même, lequel étoit chargé de marier les filles, &
de connoitredes adultères, des vols, des violences,
&c. ( Strabon). On trouvera de plus grands détails
fur cet empire, dans Hérodote & fur-tout dans
9trabon.
Je finirai cet article par obferver qu’Héradote ne
parle pas des commenceméns de l’empire d’Affyrie.
Selon Ctéfias, cité dans le canon chronologique
dreffé pour Hérodote,. par M. Larcher, cét empire
commença 2107 avant J. C. ; felôn" Diodore &
Æmilius.Su'ra, 2057; & félon Caftor,2027, Traduit.
d’Hcrodote, t. VI, p. 539. Les Affyriens ont quelquefois
été nommés Syriens par les Grecs.
A S S Y R I T I S T E R R A , petit canton de
l’ancienne Thrace, dans la Chalcidique, félon Arif-
tote. Cette Chalcidique étoit près du Mont-Athos.,
au midi du Strymou.
À S T A ( A s t i ) , fur un fleuve de fon nom,
à une petite diftance du Tanarus. Elle eft affez peu
connue. Paul Diacre, en fait mention dans l’hiftoire
des Lombards. Elle fut colonie romaine. Cluvier
ÇGéog. liai. p. 60) dit qu’il en eft parlé dans Hir-
tius au fujet de la guerre d’Efpagne ; màis ^ A fia
nommée par cet auteur n’eft point du tout celle de
la Ligurie, & fe trouvoit peu loin de la Lufitania.
A s t a , ville de l’Hifpanie, dans la Bétique, au
fud de Nebriffa, fur le bras gauche du Bctuis qui
alloit fe rendre dans là baie de Gadès. Pline donne
le titre de Regia à cette ville, & l’itinéraire d’An-
tonin la marque à feize milles du Portus Gaditanus.
ASTABENI, les Aftafeènes, peuple de l’Afie.,
dans l’Hyrcanie, félon Ptolemée. .
A STABO R A S , fleuve (Tacare, ou Tèkéjel.), nom
d’une rivière de l’Ethiopie , l’une de celles qui for-
moient la prefqu’île de Méroé. Son embouchure
étoit à fept cens ftâdes'au-deffoüs de la ville cle
Méroé, félon Ptolemée , S t r a b o n D io d o r e de
Sicile. M. d’Anville croii que c’ëft le Tacazé de
l’Abyflinie.
A S T A C A M P R O N , promontoire de l’Afie,'
dans la mer des Indes, à la gauche du golfe de Ba-
ryga^a, félon Arrien.
• A STAC AN A , ville de l’A fie , dans la Ba&riane,
félon Ptolemée. Elle eft nommée AJlacia par Am-
mien Marcellin.
A STACANI. Le P. Hardouin préfère cette
leçon. Mais on trouve auffi Aftacoeni, AJJaceni t
AJpicani & même Afpagones. Les anciens plaçoient
ce peuple dans l’Inde ou dans la Ba&riane.
A S T A C A P R A , 'ville de l’Inde, en-deçà du
Gange, félon Ptolemée. Elle étoit fituée entre les
bouches- de l’Indus.
A S T A C E N A , contrée de l’A fie , dans le Pont.
Elle prenôit le nom de la rivière Ajlaces, qui la.
traverfoit.
ASTACENUM ÆSTUAR.IUM ( Marefma ) ,
golfe de l’Hifpame, dans la-Bétique, félon Ptolemée.
ASTACENUS SINUS1 golfe delà Propontide,
dans lequel la ville de Nicomédie étoit fituée.
A STAGES,, rivière de l’Afie, dans le Pont,'
félon Pline. Le pays que ce fleuve arrofoit étoit
nommé AJlacène. r
A ST A CILICIS, ville de l’Afrique, dans la Mauritanie,
félon Ptolemée.
ASTACILIS ( TejJ'ailah ) , lieu de l’intérieur de
l’Afrique, dans la Mauritanie Géfarienfe. C ’étoit
une ftatîon romaine, dans les montagnes, au fud
de Portus Magniis. Ptolemée en fait mention.
A STACURES, les Aftènes ; nation de l’Afrique
proprement dite, félon Ptolemée, /. 4 , ch. 2.
A S T a CUS, ville d’Afie, dans laBithynie, feloa
Etienne de B y fanee & Strabon. Ce dernier dit qu’elle
avoit donné le nom au golfe Aftacène, fur lequel
elle étoit fituée, & qu’elle avoit été bâtie par les Mégariens
& par les Athéniens, & rétablie par Doedal-
lus ou Dédalcès. Cette ville fut détruite par Lyfima-
chus, & fes habitans furent tranfportés à Nicomédie
qui l’a voit fondée, ou du moins rétablie. Ceci eft clair
& peut être oppofé à un paffage d’Eufèbe, qui dit
que Nicomède, roi des Bithyniens, ayant fondé
Àftacus, là nomma Nicomédie. On voit de même
que c’étoient deux villes différentes, par un paffage
de Conftantin Porphyrogénète, qui nomme d’abord
Nicomédie comme la première ville, la métropole
de la province ; & A&acus, comme la quatrième,
ail moins dans l’ordre qu’il leur donne. On en doit
conclure feulement que Nicomédie s’éleva fur les
ruines d’Aftacus dont elle étoit très-près à l’eft.
C ’eft ce qui a fait dire à Pollionqu'AJlacus appelée
enfuite Nicomédie, avoit été brûlée & ravagée par
les Scythes. ■
A s t a c u s , ville de Grèce, dans l’Acarnanie,
félon Thucydide, "Strabon & Ptolemée.
A S TÆ , les Âftes,.peuple de l’Europe dans la
Thrace, félon,Etienne de Byfance.
‘ ÀSTÂG ENI, les Aftagènes, peuple de l’Arabie
heureufe, félon Ptolemée.
G g ï