
CASINUM (près de Saint - Germano ) , ville
d’Italie, 8c la dernière du Latium, fur la Voie
Latine du côté de la Campanie. Cette ville étoit
eonfidérable. Tite-Live en parle à l’occafion d’An-
nibal. 11 dit que ce général campa deux jours! fur
fes murailles. Après les guerres des Samnites, fous
le confulat de M. Vaiérius & de Publius Décius,
les Romains, maîtres de Cafinum, y envoyèrent
une colonie, l’an de Rome 442. .
On en voit encore des ruines à côté de San-Ger-
mano. Celles de fon château fe voient à l’abbaye
du Mont-Caflm. On v o it , par une fuite de reftes
de longs pans de murailles, que fon enceinte s’éten-
doit jufqu’au haut de la montagne. ,
CASINUS, nom d’une rivière de l’Italie. Selon
.Strabon , elle fe joignoit au Llris, a l’endroit où
étoit fit uée la ville d'Interamna. On croit que c’eft
l e Sacco.
GASIORUM INSULÆ , près de la petite île
de Cafus, htuée au fud de l’île'de Carpathus ; il y
avoit plufieurs petites îles que Strabon nomme
Ko.r'icùv vycroï, îles de Cafions , fans doute parce
qu’elles appartenoient aux habitans de Cafus.
CASIROTÆ,.peuple de l’À fie , qui habitoit
au nord de l’A r ië , du côté de la Drangiane, félon
Ptolemée.:
CASIS ( I t vallée de) , vallée^de la Judée, dans
la tribu de Benjamin, félon le livre de Jofué
ch. 18-, v. 20.
CASIUS ( monts). Il y avoit deux montagnes de
ce nom , 8ç toutes deux aux extrémités de la Phénicie
; l’une au fud, 8c fur les frontières de l’Egypte;
l’autre au nord, & près de- Seleucia Pierià, à la
droite de l’embouchure de l’Oronte. Ce nom de
Cafus paroît venir de l’oriental, terme, extrémité,
limite ; & la fituation de cês montagnes , relativement
à la Phénicie, juftifie cette étymologie......
C a s iu s ( mont). Cette montagne étoit en Syrie,
au fud de l’embouchure de l’Oronte, & très-près de
Seleucia, au fud-oueft. Voici ce qu’en dit Pline
( L. v , c. 22). Au-deffus de la ville de Seleucie, il
y a une montagne que l’on nomme Cafiùs, qui eft
aufli le nom d’une autre montagne. Elle eft 11 haute,
qu’en pleine nuit on y voit le foleil trois heures avant
qu’il fe lè ve, & que dans le petit circuit de fa maffe,
elle préfente également le jour & la nuit, c’eft-à-
dire, qu’il eft déjà jour pour la partie du fommet
qui-eft vis-à-vis du foleil, tandis que la partie qui
eft derrière, aufli-bien que le bas de la montagne,
font encore dans l’obfcurité de la nuit.'En fuivant
le grand chemin , il y a bien dix-neuf milles juf-
qu’à la cime ; mais en prenant par les fentiers, il
y a quatre milles. .
C a s iu s ( mont) , montagne qui fe trouvoit fur la
côte feptentrionale de l’ifthme de Suez ( expreffion
moderne, les anciens difoient de l’Arabie), aux
frontières de la Syrie & de l’Egypte. Selon Strabon ,
cette montagne etoit à 300 Rades de Pélufe. Selon
le même auteur ( L . x v i ' j î elle reffemble à deg
monceaux de fable, 8c s’avance dans la mer. Ce
fut en abordant en E gyp te, près de cette mon-,
tagne, que Pompée fut égorgé. Son corps fut cfe-
pofé fur cette montagne. Il y avoit un temple de
Jupiter, fùrnommé Cajîus.
■ C a s iu s , nom d’une rivière de l’Afie, dans l’A lbanie
, félon Pline & Ptolemée. Ce dernier en
place l’embouchure entre celles du Gherrüs 8c de
l’Aibanus.
C ASM A R A (Herbu), ville dont, fait mention
Ptolemée. Il la place dans la1 partie orientale de
la Mauritanie céfarienne, entre A quoi Calida 8c
£ida.
CASMENA, ville de Sicile; oh n’en fait pas
précïfément la fituation. Les- uns la mettent près-
de la fource de YHippatis ; d’autres, entre A ç f a
8c Camarina, à peu dé diftanée du rivage. C ’eft
cette incertitude, je crois, qui a empêché M. d’An-
ville de la placer fur fa carte. M. le comte de
Borch, èn copiant la cafte de Cluvier, dont il a
imité jufqu’aux contours irréguliers, la met fur la
côte ,méridionale, vers le fud-eft, près de l’embouchure
8c à la gàuêhe du petit fleuve Matycanus.
Çet-te v ille, félon Thucydide (L . v i , c. 2 5 ) , fut
bâtie par les ‘.Syracufams, quatre-vingt-dix ans^
aprè.s Syracufé, c’eft-à-dire, à-peu-près 668 avant
l’ère vulgaire.
CASMONATES, nom d’un peuple de l’Italie,
qui habitoit dans les montagnes de la -Ligurie,
félon Pline. j
C A SO S , nom d’une île de la Méditerranée, que;
Pline place à trente milles du promontoire Sairiof
nium, dans l’île de Crète. ■
- GASPAPYRUS, ville de l’Afie , au rivage des
Scythes, félon H.écatée, cité par Etienne de By-
fance. Hérodote 8c Denis le poète difent Cafpatyrus.
( Voye[ ce mot).
CASPÀSIUS, ou C a s p a s iu m F lum en . Pline
'homme ainfi une rivière qu’il place dans Scythie
àfiâtîquë.
CÀSPATYRUS. Ç ’eft la même qu’Etienne de
Byfance ' nomme Cafpapyrus. Hérodote ( L. m ,
ç. $2), dit qu’elle étoit dans; -la PaSlyla^ Mais;, au
rapport d’Hécacée, que cite Etienne de Byfance,
elle étoit dans la Gandarie. Or , on fait que les
Qanda,riens étoient voifins des ‘Sogdiens 8c des
Baftfiens. Dans ce _cas,.les,Gandariens étoient au
fud dë ces deux peuples, puifque, félon Hérodote,
I Cafpaty res étoit fur Y Indus. - -L e nom moderne
de cette v ille , félon M. d’A nville, paroît être
Tchupareh.
CASPERIA, ville dès Sabins, dont il eft parlé
dans Virgile. Elle étoit vers le fud-oueft de Rente*
Quelques auteprs âfvoient cru que cette ville avoit
été fur. le mont Afpra, dont le.nom rappelle Caf*
perla. Mais M. l’abbé Chauppy én :a trouvé les
reftes dans la, plaine, au-lieu appelé Prc^cnfano.:
C a s p e r ia , nom d’uue çontrée dç l’Inde , en?
deçà
deçà du Gange, au-deflous des fourèes du Bidafpe,
du Rhoas 8c du Sandubal, félon Ptolemée.
CASPERULA. Silius Italicus ( L .v i n ,v . 416),
nomme amfi la ville des Sabins appelée Cafperia.
CASPH AL I A. S. Auguftin, cité par Ortélius,
nomme de même un lieu particulier de l’Afrique.
CASPHIN, ville forte de la Paleftine, dans la
tribu de Dan.
On voit au fécond livre des Macchabées, que
Judas, l’un d’e u x , l’afliégea 8c y fit un grand
carnage.
CASPIÆ P Y LÆ , ou C a s p iæ P o r tæ , défilé
très-connu à raifon de fon importance entre les
montagnes 8c la mer Cafpienne, ver^la partie du
fud-oueft de cette mer.
CASPIANA REGIO, pays d’A Ü , près de la
mer Cafpienne ; en général, on donnoit ce nom
au pays habité par les Cafpll. Voyeç ce mot.
CASP II, les Cafpiens. C ’étoient des peuples
qui habitoient aux environs de la mer Cafpienne.
Il y en avoit à l’oueft 8c à l’eft du fleuve Cam-
b y fe , entre les Sapyres 8c la mer Cafpienne. 11
y en avoit aufli , dit M. Larcher ( Tabl. géog. de
l’kift. d’Hérodote), vers la côte oueft de la mer
Cafpienne, 8c vers fes côtes nord : il y en avoit
même à l’eft du Tigre. entre la Parthie€c la Médie.
CASPINGIUM ( Afperen) , lieu de la Batavie,
compris enfuite dans la Germanie fécondé. Il étoit
fur la route qui . alloit de Flenlum à Novlomagus,
entre Tabla à l’oueft., 8c Grinnes à l’eft.
C A S P IR A , aujourd’hui Kashmir, comme le
prèfume M.,d’Anville , ville de l’Inde, en-deçà
du Gange, près du mont Emodus, 8c vers le nord
de la fource de l’Hydafpes.
CASPIRÆI. Les Cafpiréens étoient un peuple
de l’Inde, en-deçà du Gange, 8c à qui Ptolemée
donne feize villes, dont celle de Cragaufa étoit la
capitale.
CASPIRI, peuple qui habitoit la ville de Caf
plrus, félon Etienne de Byfance. Cet auteur ne
dit pas que la ville étoit fituée dans l’Inde, mais
près de l’Inde, orpo^syns tw l’vS't/.îî. Cependant,
par des vers qu’il x ite , il paroît que l’on traitoit
ce peuple d’In d ien .... IvS'av o<r<rot eeinv... . Il
fe peut très-bien que ce ne foit qu’un même peuple
avec les Cafplral de Ptolemée.
CASPIRIA, nom que Ptolemée donne à l’une
des îles fortunées, fituées dans l’océan atlantique.
CASPIRUS, ville de l’Afie, aux frontières de
l’Inde, dans.le pays des Parthes, félon Hérodote,
cite par Etienne de,Byfance;.mais.au paffage cité,
pn lit Cafpatyrus,
CASPIUM M A R E , ou mer Cafpienne. Hérodote
avoit dit que la mer Cafpienne eft une mer ifolée
( l. 1 , cf 203) , 8c qu’elle n’a aucune communication
avec les autres mers. H1 S'e Kcw<7rm 1cI\a<J’0'cl
é(TTi eV wV, « çvp.p.io'lxo'a. êrspti leLXq.tray.
Malgré ce témoignage fi précis, les écrivains pof-
térieurs, à l’exception de Diodore de Sicile 8c de
Ptolemée, nous dépeignent iamerCafpienpe comme J
Géographie ancienne.
un golfe de l’océan. Strabon (liv. v u ) 1, ce géographe
d’ailleurs fi favant 8c fi exaél, dit que c eft
un golfe qui vient de l’océan feptentrional, 8c
s’avance dans les terres du côté du midi, d’abord
par une embouchure étroite , laquelle , s’élargiflant
enfuite, forme la mer Cafpienne, qui a plus de
cinq mille ftades dans le fond. Ce ceièbre géographe
avoit cependant dû lire , dans Hérodote ,
ce que nous y lifons encore aujourd hui. « Cette
n mer par elle-même n’a aucune communication
3», avec l’autre (1). • • » Elle a autant de longueur
33 qu’ un vaiffeau qui va à la rame peut faire de
3» chemin en quinze jours; 8c , dans fa plus grande
3> largeur, autant qu’il en peut faire en huit. Le
» Caucafe borne cette mer à l’oueft ». (Tome 1 ,
p. 133 & 134 f'tradufl. de M. Larcher ) . .........« La
33 mer Cafpienne eft donc bornée, à l’oueft par la
33 Caucafe, 8c à l’eft par une plaine immenfe 8c
33 à perte de vue*33. (Ibid. c. 204.)
Cette communication delà mer Cafpienne avec
l ’océan feptentrional, adoptée par les anciens auteurs
, eft encore moins abfiirde, dit M. Bonamy
(Mèm. de Littér. tome 2$, hifl. page 4 4 ) , que celle
qu\Arrien a imaginée entre cette mer 8c l’océan
oriental : car il fuppofe qu’Alexandre, dans une
harangue à fes troupes, en leur parlant des bornes
que l’étendue de la terre va mettre à fes conquêtes ,
il leur dit qu’il n’eft pas loin du Gange 8c de l’océan
Indien. « Ce fera alors, ajoute-t-il, que je vous
33 ferai voir le golfe de la mer d’Hyrcanie (ou mer
33 Cafpienne), qui communique avec le golfe ln-
33 dien 33. Mais cette chimère eft particulière à
Arrien : tous les autres auteurs ne fuppofènt de
communication qu’lv ec l’océan feptentrional.
C ’eft à tort que Cellarius dit qu’Hérodote avoit
donné plus d’étendue à cette mer d’occident en
orient, que du fud au nord. Ibidem Herodotus ma-
gnltudlnem etiamac figuram maris ben'e dcfcripfit, Ion-
gitudinem ab occafu in ortum remis enavlgari quiniecitn
dlebus ; latltudlnem diedus o&o : ces mots f ab occafu
in ortum, ne font pas .dans le texte grec. Ptolemée,
qui eft le feul, avec Diodore dé Sicile , qui ait
parlé de la mer Cafpienne comme Hérodote a a
voulu décider ce que cet hiftôrien avoit pafle fous
filence, 8c il eft tombé dans l’erreur. Il a mis la
plus grande étendue de cette mer en longitude,
8c lui a donné 23 deg. 30 min. en longueur d’occident
en orient : c’eft a peu près le quadruple
de ce qu’elle a réellement.
Cette opinion fut débattue entre les modernes
Jules Scaliger, 8c, après lu i, Oléarius , prêtes*
doient que la longueur dont parle Hérodote de-
voit fe prendre du fud au nord. Ils furent attaques
(1) On voit qu’Hérodote n’admettoit que deux mers;
Car il continue en difant : « car celle .où naviguer« les
»* Grecs, celle qui eft au-delà des colonnes d’Hercule,
» qu’on appelle mer Atlantide, & la mer Erythrée, ne
1» font enfemble qu’une même mer n.