
'Acre, très-éloigrié de l’hébreu, q u i, eômfnençafl?
ce nom par une gutturale, nous mettroit dans
la nécefîité de l’écrire Ghacco, fi l’on vouloir, rendre
.à-peu-près le Ton que les Juifs proféraient en le
nommant.
A C E D UM ., du mieux encore A celum. Voyez
ce nom.
A C E L A , en grec A celé ; ville qu’Etienne de
Byfance attribue à la L y c ie , & q u i, félon lu i ,
avoit pris fon nom d’Ac-ello j fils d’Hercule &
d’Omphâle.
A C E LD AM A , ou le champ du Sang. On v o it ,
dans l’Evangile , que les Juifs impofèrent ce nom
à un champ qu’ils achetèrent de l’argent qu avoit
reçu Judas pour trahir Jefus-Çhrift. Ce lieu fe
noinmoit auparavant le champ du 'Potier. Il étoit à
cinq cens pas au fud de Jérufalem. Ce champ eft
encore en grande vénération pour les Chrétiens ,
qui font le voyage .de la Terre-Sainte. Il eft en
partie au pouvoir des Arméniens.
ACELUM , (Afolo.) ville d’Italie chez les Vé-
n êtes. Il paraît que c’en: la même que l’on trouve
nommée dans Pline Acedum -dans Paul Diacre ,
Açilïum. Cette ville , après avoir été ■ èpifcopale ,
fut réduite par les Huns.
ACEPHALE, les Acéphales. Ce nom, com-
pofé en grec de Va privatif, & de x.e<pcihn, tête,
fignifie hommes fans tête ; c’eft qu’en effet il s’eft
trouvé des ancien* qui ont cru à.cette produ&ion
bifarre & impoffible de la nature.
ACERINA »colonie des Brmiens, nommée ainfi
dans les anciennes éditions de Tite-Live. Sigonius
croit qu’il faut lire Terïna, & cette leçon a été
adoptée dans les bonnes éditions de cet auteur.
ACERRÆ , fAcere. ) dans la Gaule Cifalpine ,
fur VAddua, entre Laus Pompeia , au nord-oueft ,
Sl Cremona, à l’eft. Cette ville étoit très-près de la
jonéfion de VAddua & du Padus ( le P o ) , Il faut
remarquer que fi' on cherchoit le nom de cette
ville dans Polybe , on le trouverait écrit avec un
^ | Ayjpcu , ainfi que dans Etienne de Byfance ;
mais Plutarque écrit comme les auteurs latins , avec
cette différence qu’il met deux p p , A'xJp pou , ce
qui fe rendrait par Acerrhce*
A cerræ , ( Acerra.) ville de l’Italie dans la Campanie,
fur le Claris-, qui l’incommodoit fouvent
du débordement de fes eaux. Elle avoit au nord
Capua, au fud-oueft Neapolis^ & au fud-eft Noies.
Elle fut pendant long-temps municipale , eut beaucoup
à fouffrir de la. part des Carthaginois, dans
leurs guerres contre les Romains. Elle devint colonie
romaine au temps d’Augufte.
Strabon , l. y , p. 247, dit qu’il y avoit une autre
ville de même nom dans l’Ombrie ; mais il ne donne
aucune indication à ce fujet.
ACERRIS , ville de l’Hifpanie chez les Lacétani.
Le P. Briet conjeéftire que c’eft aujourd’hui Gerri.
A C E S , rivière d’Afie. Hérodote en parle, &
J’indique vers l’Hyrcànie & la Parthie.
À C E SÆ , ville de Macédoine , félon Ètienne
de Byfance. \
ACESAMENÆ, ou A c e s a m e n e , ville.de la
Macédoine, félon Etienne de Byfance, qui cite
Théagène. Elle avoit été bâtie par Acefamène,
l’un des rois de la Pièrie.
ACESINES., ( Ilferdo. ) rivière de Sicile. ( La
'Martinicre. )
ACESIMUS, ou A c e s i n e s , félon Strabon, l. i f9
grand fleuve -de l’Inde, que Pline indique être
en-deçà du Gange. Comme ce fleuve étoit peu
connu de cet auteur , auffi-bien que de Philoftrate
qui le nomme Arcefiniis, ils ont ajouté foi à de
vieux contes qui fe débitoient de leur temps. Selon
Pline, il croît le long de ce fleuve des ro-
feaux fi gros, que l’on peut faire un canot,
feulement de l’efpace qui fe trouve d’un noeud à
l’autre ; & félon Philoftrate , ce fleuve nourriffoit
des ferpens de foixante-dix coudées de-long.
Quinte-Curfe , qui parle auffi de V Acefinus, dit
qu’Alexandre courut fifqiie de fa v ie fur fa petite
flotte au confluent de l’Indus , de V Ace fines &
de l’Hydafpe. Il couloit entre l’Hydafpe à fa
droite & l’Hydraote à fa gauche, allant de nord-
eft au fud-oueft.
A c e s ï n u s , rivière de la Tauro - Seythie. Le
père Hardouin, dans fes Remarques fur Pline,
croit que ce fleuve eft le même qui fe trouve
nommé dans Prifcien Aide ficus. Son embouchure
étoit àl’ouefl du Boryfthène. >
ACESSUS. Voye^ Æ g i t h a r s u s .
A C E S TA ,, ville de Sicile, ce fut le premier
nom de la ville qui fut depuis appellée Ægefla ,
puis Segefla. Comme c’eft fur ce dernier nom qu’elle
eft le plus connue, je renvoie à cet article.
A CH A B A G A » nom ( plurier neutre. ) d’un petit
canton que la Martiniere place en Carie. Mais
s’il é toit, comme le difent quelques anciens &
comme il en convient lui-même, entre Trailes &
Nyfit, villes appartenantes à la L y d ie , au nord
du Méandre , il convient d’attribuer Achabaca auffi
à la Lydie. On peut, objeâer que la Carie s’eft
étendue au nord du fleuve : cela peut être.
Quoi qu’il en foit, ce lieu étoit remarquable
par les fuperftitions qui s’y pratiquoient. Il y avoit
un bois & un temple confacrés à Pluton & à Junon,
ou à Proferpine,, fi l’on corrige ici Strabon, comme
l’indique Spanheim. Tout près étoit auffi une
caverne nommée l'antre de Caron. Les malades s’y
faifoient tranfporter, & vivoient chez les prêtées
de ces temples, lefquels probablement tiroient bon
parti 4 e, leurs hôtes. On tranfportoit quelquefois
les malades dans les cavernes , & l’augure de leur
guérifon fe tiroit des rêves des prêtres & quelquefois
des leurs , mais toujours avec l’interprétation
des prêtres. Cette caverne paffoit pour inaéceffi-
ble à *out homme fain. Ce préjugé étoit entretenu
par une cérémonie qui démafque bien la fourberie
des prêtres de ce lieu. Tous les ans, à jour marqué ,
de jeunes gens nuds & le corps \ oint, forçoientim
taureau
taureau d’éntref dans cette caverne. Il ÿ tOmboit
mort', d’où l’on concluoit que tout autre être que les
malades & les prêtres y feraient morts auffi. Dans
combien de lieux, & depuis quand on fe joue de
la crédulité humaine ? . -
A CH A B A R E S , ou A chabaron , nom donne
par Jofeph à la ville de la Galilée fupéneure,
appellée Petra. Le nom de Karade qui fe trouve
ailleurs, eft regardé comme une faute.
ACHABIB , ville de la Paleftine. On la nomme
auffi Acnb. Elle étoit de la tribu d’Azer.
A CH A B ITO S , montagne de l’île de Rhodes.
A C H A D , ou A ccad , eft nommée au chap. io
de la Genèfe , v. 10 , comme ayant été bâtie
par Nimbrod (1). Brochart penfoit qu’elle^ etoit
fur les bords de la rivière d’Argad. On croit que
c ’eft cette ville, qui eft auffi nommée Archad, & ;
quelle eft la même que S ita c e ou , comme 1 écrit
Etienne, Pfitace. Selon Abulfaradge , cette ville eft
la même que Nifibe. Le chevalier Raleigh, dans
fon Hiftoire du monde, s’eft fort étendu fur la pô-
fition-ae ces villes. ( .
Saint Jérôme penfoit auffi que cette ville etoit la
même que Nifibe. Eufèbe la nomme Acharné ces
variations de lettres font fréquentes dans les noms
Orientaux.
A CH Æ A , ville de Ole de Rhodes » fondée ,
luivant Diodore, par les fils du Soleil, c’eft-à-
dire , je crois, par des Orientaux. Elle étoit dans
la -contrée appellée la Lyfie. Cette ville paffoit,
félon quelques auteurs , pour être la plus ancienne
de Ole.
A chæa , bourg de la Sarmatie afiatique, fur
le Bofphore Cimmérien, félon Ptolemée, long. 67,
lât. 47. 30.
A chæa s ax a , montagne du Péloponèfe dans
l’Elide, entre VAnigfus & le Jardahus, félon Strabon.
Il y avoit eu fur cette montagne, une ville
appellée Samus. Voyeç SAMUS.
ACHÆEUS, rivière qui tomboit dans le Pont-
Euxin , félon le Periple d’Arrien. Selon cet auteur,
elle féparoit les Zichi d’avec les Sanichce, & fon
embouchure fe trouvoit à l’eft du promontoire
d’Hercule. Elle couloit du nord - eft au fud. M.
d’Anville place fon embouchure vers le 58e deg.
de long. Voye^ fa Carte de V Afie mineure.
A CH Æ I , les Achéens; Ce nom, par lequel
on a quelquefois défigné tous les Grecs, déri vo it,
félon le lavant M. Gébelin, du primitif Aq ou
Ach9 eau, & défignoit une nàtion maritime. Je
n’entreprendrai pas de répondre' ici à l’objeélion
qui fe préfente naturellement, qu’il y avoit bien
des nations maritimes', & que cependant une partie
feule des Grecs porta ce nom. J’ajouterai feulement
qu’il paroît que fouvent & fur-tout très-
anciennement on entendoit par les noms Acheù
§t Achivi,tous les Grecs du continent; mais comme
_ (1) C’eft à tort qu’elle ne fe trouve pas dans le Dictionnaire
in-40. fait pour la bible de Vence.
Géographie ancienne.
il s’agit moins ici de donner des conjeâures que de
faire eonnoître l’antiquité, je vais me' conformer
aux récits des hiftoriens G recs , concernant- les
anciens Achéens.
Selon ces auteurs , les Achéens defcendoient.
de Xuthus, l’un des fils d’Hellenus, par A chée fon
fils. Ce Xuthus , banni d’abord de la Theffalie par
fes frères, s’étoit retiré à Athènes, d’où il fut en-
fuite chaffé par les fils d’Ereâhée, mécontent du
jugement qu’il aVoit porté entre^eux , & par lequel
il avoit adjugé la couronne à Cécrpps. Il fe
retira avec les fiens dans la partie du Péloponèfe,
que l’on a depuis appellée Achâie, & qui le nom-
moit alors Egialée. Il y mourut. Son fils Achée ,
qui a v o it. repaffé en Theffalie avec une petite
armée, fut obligé d’en for tir. Il paffa en Laconie.
Ses defeendans y étoient encore à l’arrivée
des Doriens & des Héraclides, .
Sqiî frère Ion, qui étoit refté à la cour d?Athè-
nes, avoit obtenu des troupes pour s’établir dans
l’Egialée ou l’Achaïe, & s’y fit un petit État. Le
prince qui en étoit alors le maître, lui ayant donné
fa fille en mariage, lui laiffa fa couronne ,en mourant.
Dès ce moment, les Egialiens prirent le nom
d’ioniens. Les defeendans d’ion continuèrent à ré-,
gner dans ce même pays, '
Mais, lorfque les Doriens & les Héraclides,
vers l’an 1129 avant Jéfus-Chrift, fe furent jettés
fur les pofféflïons des defeendans d’A rchée, qui
occupoient la Laconie & la Meffenie, & qu’ils
-les en eurent chaffés , ceux-ci entreprirent^de faire
valoir leurs droits fur l’A chaïe, comme anciens
petits-fils de Xuthus qui y étoit mort, & defeendans
d’Achée fon-fils aîné. Les Doriens leur avoient
prêté du fecours. Les Ioniens furent battus, & capitulèrent.
On leur accorda feulement la liberté de
fe retirer où ils voudraient. Ce fut alors qu’ils
paffèrent dans l’Attique où régnoit Mélanthe (1).
Tifamène qui avoit. conduit les Achéens dans
l’Egialée, venoit de périr dans le combat. Il laiffoit
quatre fils, qui, conjointement avec leur coufin
Damafias, gouvernèrent le pays.
On ne connoît pas l’hiftoire des rois leurs fuc-
ceffeurs; le dernier portoit le nom de Gÿgès. On
croit .même que , pendant cet intervalle , les
villes-' avoient chacune féparément joui d’une ef-
pèce de liberté. On ne forme non plus que des
conjeéhires fur l’état de ce pays, fous les rois
de Macédoine qui fuccédèrent immédiatement à
Alexandre. Mais on voit que vers la première
année de la 124e olympiade , répondant à l’année
avant Jéfus-Chrift 2 8 4 ,.les villes de Patrées: &
de Dymes recommencèrent à reprendre leur ancienne
affociation. Cinq ans après, les habitans
d'Egiurn accédèrent à cette alliance. Ave c le
temps, cet exemple fut fuivi par d’autres villes ,
enfin par le.confeil d’Aratus, la ville de Sicyône
(1) Voye{ ce qui concerne leur établiflement, au mot
Ioniens. _
C