
C E L
un morceau de la roche fous laquelle il avoit, dit-on,
pris la cbauffure & l’épée d’Egée fon père, quand
il eut réfolu de marcher vers Athènes, & de s’y
faire reconnoître à ces marques.
2 C e l e n d e r is . Strabon & Ptolemée nomment
ainfi une ville de i’Afie , dans la Cilicie. Le premier
dit qu’elle avoit un port.
3 C e l e n d e r is , ville épifcopale de l’A f ie , dans
rifaurie, félon, les a&es du concile de Conftanti-
nople,tenu en l’an 381* Je penfe que c’eft la même
que celle dont il eft parlé dans Strabon.
CELENDERITIS, nom d’une petite contrée de
l’A fie, dans la Cilicie. Elle prenoit fon nom de
Celenderis. Il en eft fait mention par Pline.
CELENIÆ AQ ÜÆ . Ces eaux étoient en Hif-
panie, près du Minius. Elles font, auffi nommées
Aqua Cilïna. Ces eaux fe trouvoient dans une partie
de l’Hifpanie où il y en a beaucoup. Elles ne
dévoient pas être loin dAqua Qiterquerna?.
CELENNÆ, ancienne ville de l’Italie, dans la
Campanie. Virgile en fait mention dans fon Eneide.
C ’étoit une colonie, félon une médaille de Vel-
pafien , rapportée par Goltzius.
CELERINA , ancienne ville épifcopale , dans
l’Afrique proconfulaire, félon les aéles de la conférence
de Carthage.
CELESDERE, nom d’une ville de l’A fie , dans
PIfaurie, félon la notice de Hiéroclès. On croit que
c’eft la même que C e l e n d e r is 3«^
CELE TRUM, nom d’une petite ville de Grèce,
dans l’Oreftide ; on l’attribue, au nord, à l’Illyrie.
Elle étoit fituée dans une prefqu’île , & un lac en
entourait les murailles , félon Tite-Live.
CELEUSUS, nom' d’un lieu de la Germanie,
entre Germanicus 8c Arufena, à l’embouchure d’une
petite rivière dans le Danube, félon la table de
Êeutinger.
CELEZENE, contrée de l’Afie ,dans l’Arménie,
félon Suidas, Elle eft nommée Celfene & Celtpne
par Euftathe.
C E L IA , nom d’une ville'd’Italie, fituée dans
l’intérieur de la Ponille Peucétienne , félon Pto-
letnée & Strabon. On croit que c’eft aujourd’hui
Céglie.
C e l ia , lieu de l’Italie, dans la Campanie. Il fut
pris par Quintus Fabius, félon Diodore de’Sicile,
cité par Ortélius.
C E L ID A , nom d’une ville d’A frique, que Ptolemée
place dans la Cirénaïque.
CELIMEOS, fiège épifcopal de _l’A fie , fous là
métropole d’Edefle, félon une notice qu’Ortéiius
attribue à Guillaume de T yr.
CELLÆ. Selon les divers exemplaires de l’itinéraire
d’Antonin, Calice eft le nom d’une ancienne
ville d’Afrique, dans la Mauritanie r mais l’édition
de Weifeling porte la première leçon. Il y avoit
plufieurs villes de ce nom en'Afrique : de-là vint
le nom de Cïrcumcelliones | donné à des brigands qui
parcouraient les campagnes, pour y dévafter &
piller les habitations, ainfi qu’on le voit par un
C E L
paffage de S. Auguftin. L . - i , contr. Crefconïum, c*.
28. M. d’An ville place celle-ci fous le nom de-
Celia, dans la Numidie, au nord de Tubuna,, près r
à l’oueft , du mont Aurajîus.
C e l læ , autre ville d’Afrique, que l’itinéraire
d’Antonin indique au-delà de Macomades minores,
dans la Byfacène,- fur la petite Syrte. M. d’An-
ville la nomme Celia Picentina. D ’après l’itinéraire y
quelques auteurs avoient cru devoir corriger ce
mot : mais ce n’eft pas l’avis de Weffeling.
C e l læ , ville d’Europe, dans la Thrace , fur'
VHebrus, à peu de diftance , à Teft, de Philippo
polis.
C e l læ , ou C e l l e , félon Hiéroclès. L’itinéraire
indique encore un lieu de ce nom, qu’il place en
Macédoine, entre Heraclea, au nord, & Edeffe,
au fud.
CELLENSIS, fiège épifcopal d’Afrique , dans-
la Byzacène, félon la conférence de Carthage.
C ellensis. La conférence de Carthage fait mention
d’un autre fiège épifcopal de ce nom, en
Afrique, dans la Mauritanie firifenfis.
C E L L IA , nom d’ un lieu de l’Egypte, dont fait:
mention Sozomène.
CELLON, canton de TAfie, dans la Palmyrène.
Il en eft fait mention dans l’hiftoire de Judith.
CELLONÆENSES, nom d’un peuple de la*
Scythie. Il en eft fait mention dans le lexique de
Phavorin.
CELNIUS, nom d’une rivière de l’île d’Albion9\
fel|pn Ptolemée. Cambden croit que c’eft aujourd’hui
la Kilhan.
GELONÆ, nom d’une ville de l’A fie , feîorf
Diodore de Sicile. Ortélius croit qu’elle étoit de'
l’empire des Perfes- & fituée vers la Médie.
CELSA ( Xelfa ) , ville de l’Hifpanie citérieure ,,
au fud-oueft, fur Ylberus. On fait feulement qu’elle
fut colonie romaine, & qu’elle avoit un port fur
ce fleuve.
J’ai fuivi Strabon & M. d’Ànville. Ptolemée1
place cette ville au pied des Pyrénées : mais comme
il s’eft trompé en plufieurs endroits dans ce qu’il;
a dit de l’Efpagne, & que l’on trouve un lieu
moderne appelé Xelfa f dans remplacement indiqué
à-peu-près par Strabon ; c’en eft affez pour juftifier
le fentiment de ceux qui fuivent ce dernier.
Entre autres médailles de cette ville, il en exifte'
deux du douzième confulat d’Augufte.
CELSINA, nom d’une île fituée„Nentre l’Italie
& la Sicile, félon l’itinéraire d’Antonin.
CELSIONUS MONS , nom d’une montagne
dont parle Germanicus dans la traduâion des phénomènes
d’Aratus. Ortélius croit que c’étoit une
montagne de l ’île de Chio. (L a Martinière ). '
C E L S IT A , petite ville de l’Hifpanie, dans la
Bétique.
CELSITANI, nom d’un peuple dont Ptolemée
fait mention. Il le jnet dans l’île de Sardaigne.
CELTÆ, les Celtes, Cet article, d’autant plus
C E L
intéreflant que l’on doit regarder ce peuple Comme
le premier qui ait habité l’Europe, aura nèceffai-
rement quelque étendue. J’y ferai fur-tout ufage
des recherches du favant Péloutier; mais je ne me
bornerai pas à fon feul ouvrage. Je préviens même
que je ii’ai p u , malgré mes foins, éviter quelques
répétitions entre cet article 8c celui des Gaulois
( G a l l i ) , parce que ces derniers faifant partie des
Celtes, les auteurs ont dû néceffairement dire des
uns, ce qu’ils avoient déjà dit des autres; & que
d’ailleurs, ils n’ont pas eu fur lesv Celtes des idées
bien diftinâes, parce que ces Celtes étoient trop
anciens & qu’ils n’avoient point écrit. Au refte,
cet article étant divifé par parties, en deviendra
plus clair & plus commode à confulter.
Etymo log ie ( i ). Selon quelques anciens, le
nom de Celtes emportoit avec, lui une idée d’illuf-
tration & de gloire ; félon d’autres, une idée de
valeur , du mot germain helden. Quelques autres
oat penfé qu’il avoit rapport au mot germain %elt,
parce qu’ils campoient fous des ternes ; & d’autres,
au mot grec kéléti^éin, aller à cheval. Wackius fai-
foit venir Celtes de Chaldéens; le P. Pezron , du mot
gallu, valeur; Baxter, du mot coel, forêt ; W achter,
du celtique cilyds, un transfuge ; enfin, M. Gébelin
ayant paffé en revue toutes ces étymologies, &
n’étant content d’aucune, croit avoir trouvé que
le mot Celte vient d’un mot plus ancien qui figni-
fioit 1 q froid y 8c que l’on a d’abord nommé ainfi
les peuples de l’Europe au nord de la Grèce & de
l ’Italie. Il cite à l’appui de cette opinion, une foule
de mots pris du gothique, du runiquéy de Topique
, 6‘c. Enfin, il met à contribution à-peu-près
vingt-quatre langues pour prouver que par les Celtes
on a dû entendre le s Septentrionaux , 011 les hommes
des pays froids ; ce qui eft en même temps ingénieux
& probable.
M. le Brigant, qui a comparé un bien plus grand
nombre de langues que M. Gébelin, & qui prouve,
autant qu’il eft poftible, que le celte eft mère
langue de toutes celles que l’on connoît, & qu’elle
exifte encore toute entière dans la Bretagne, fait
•venir le mot Celte du mot celtique , Keledis% les
étendus, c’eft-à-dire, ceux qui occupent un grand
«fpace. Ce même favant, faifant remonter leur
origine au temps de Gog 8c de Magog, croit que
du premier defcendirent les Scythes & les nations
qui, depuis ont formé les Ruffes, les Polonois, &c.
éc que du fécond vinrent les autres peuples de
l ’Europe (2).
fi O rigine. Selon Jofeph,les Celtes defcendoient
de Gomer, & les Scythes de Magog. Ce fentiment
(1) L’auteur des fragmens géographiques imprimés
ipn grec à la fin du quatrième volume des petits géoraphes,
fait venir le nom des Celtes d’un, certain Celtus,
„ 1$ d’tiercuie. Cette opinion n’étoit pas digne d’entrer
dans le texte.
(2) M. le Brigant doit publier un ouvrage , dans lequel il donnera les preuves de fes alïertions.
C E L 4 ç 1
a été affez généralement adopté par les Pères de
l’églife & par plufieurs modernes. Selon faint Jérôme
, Gomer fut le père des Gomérites, & ceux-
ci furent dans la fuite appelés Celtes, Galates &
Gaulois. Voyons maintenant les témoignages qu’a
raffemblés M. Péloutier.
Ces peuples, félon ce favant, ont été anciennement
connus fous le nom général de Scythes ( &
c’eft en quoi je ne fuis pas de fon avis) ; c’eft celui
que les Grecs donnoient à tous les peuples qui ha-
bitoient le long du Danube & au - delà de ce
fleuve, jufques dans le fond du nord. Selon Strabon,
« les auteurs de la première antiquité diftinguoient
v les Scythes établis au-deffus du Pont-Euxin, du
w Danube & de la mer Adriatique, en Hyper-
» boréens, Sauromates & Arimafpes ; & ceux qui
» font au-delà de la mer Cafpienne, en Saces &
n Maffagètes». Les premiers par conféquent étoient
établis en Europe, & les autres étoient en Afie.
Les Sauromates ou Sarmates font encore connus
aujourd’hui fous le même nom qui fert à défigner
tous les peuples qui parlent la langue efclavone.
Les Hyperboréens étoient les Celtes établis autour
des Alpes & du Danube. Les anciens les plaçoieiit
au-delà des monts Riphéens, qui ne font vraifem-
blablement que les Alpes.
Plutarque dit qu’Ariftôte donne le nom de Celtes
à ceux qu’Héraclide de Pont appelle Hyperboréens.
Le dernier dit, au rapport de Plutarque , « que la
w nouvelle arriva d’occident, qu’une armée venue
» du pays des Hyperboréens, avoit pris une ville
»> grecque nommée Rome, fituée près de la grande
n mer ».
Paufanias attribue à ces peuples l’établiffement
de l’oracle de Delphes, o ù , fuivant la courume
des Scythes & des C eltes, l’image d’Apollon n’étoit
anciennement qu’une fimple colonne. On difoit
auffi qu’ils avoient long-temps envoyé en Grèce,
& particuliérement dans l’île de Dèlos, les pré-
- mices de leurs fruits pour y être offerts à Apollon.
Ariftée de Préeonnèfe eft le premier qui ait parlé
des Hyperboréens ; il vivoit environ 550 ans avant
l’ère chrétienne. Les Grecs, vraifemblablement,
ne connurent les Celtes que fort long-temps après ;
& quoique Hérodote en parle, il ne les a connus
que de nom; car il avoue que tout le pays qui
étoit fitué au-delà du Danube, étoit inconnu de
fon temps.
On ne fut affuré que la Scythie* étoit habitée
par deux peuples différens, que lorfque les Grecs
& les Romains eurent paffé le Danube & y eurent
pénétré : on commença alors à les diftinguer ; les
uns furent nommés Sauromates ou Sarmates, & les
autres reçurent les noms celtes de Celto-Scythes,
d'Ibères, de Celtibères, de Gaulois, de Germains, &c.
Le nom de Scythes ne demeura propre qu’à des
peuples qui habitoient, foit dans le fondr.du nord
foit dans quelque autre contrée où les voyageurs
n’avoient point encore pénétré. Les Celtes, en
> général, occupoient les Gaules, TEfpagne, la
L U 2