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s’étèndbit & s’étend encore à-peu-près jufqu’à dette
diftance au nord. ( Voye^ A m m o n it is . )
On a peu de notions des loix & du gouvernement
de ce peuple. Le prophète Jérémie paroît,
( C. I T ,y . 25, 26, ) les compter au nombre des
peuples ihcirconcis ; ils s’occupoient d’agriculture.
On peut croire que leur religion fut d’abord allez
pure, s’ils la reçurent de Loth ; mais , dans la fuite,
ils tombèrent dans l’idolâtrie. Leur principale divinité
étoit Moloch ou Melech, nom qui fignifie
roi bu feigneur, & par lequel ils avoient peut-être
défigné d’abord l’Être fuprême. Dans la fuite, ce
nom ne fut plus que celui d’une divinité imaginaire
; d’ailleurs ceci n’ eft pas de mon objet : on
trouve dans l’écriture, que les Ammonites paffoient
leurs enfans par le feu en l’honneur de Moloch ;
vdes écriyaiiis chrétiens s’en font crus en droit de
conclure qu’ils bruloient leurs enfans. Cette barbarie
eft fi prodigieufement hors de la nature , elle feroit
même fi contraire aux maximes d’une fage politique
, puifqu’elle s’oppoferoit à la population,
qu’il efl plus raifonnable de croire qu’en effet les
'Ammonites admetfoient une efpèce de purification
par le feu ; ftiperftition qui n’eft que ridicule, fans
être barbare.
On ne fait quand la famille d’Ammon commença
~à. devenir affez puiffante pour forcer les Zuzines à
leur céder la contrée qu’ils habitoient. On ne con-
noît pas même les noms de leurs premiers rois 3
ceux que l’on trouve enfuite font des perfonnages
peu intéreffans ; d’ailleurs, on ne peut fie flatter de
tien connoître un peuple qui n’a trouvé d’écrivains
que parmi fes ennemis. Les Ammonites furent fou-
verit en guerre avec les Ifraélites ; & , humainement
parlant, ceux-ci les traitoieiït après leurs victoires
, avec une inhumanité qui devoit rendre entre
eux les haines irréconciliables.
. Les Ammonites étoient un des peuples que Dieu
avoit défendu aux Ifraélites d’attaquer ; ce qui ne les
empêcha pas d’attaquer les Ifraélites, de concert
avec les Moabites.
Après cette expédition, ils attaquèrent feuls les
Ifraélites, & les tinrent en fervitude pendant dix-
huit ans, après lequel temps Jephté les défit, prit
& ravagea vingt de leurs villes.
Au commencement du règne de Saiil, Naas,
roi des Ammonites, attaqua les habitans de Jabès,
en Galaad ; mais ils furent défaits par Saiil. Enfin,
David les réduifit fous fon obéiffance. Naas, leur
roi, fiipporta ce joug fans fe révolter ; mais Hanon,
fon fils, infulta les ambaffadeurs que David lui envoy
a pour le confoler delà mort de fon père. David
fit marcher une armée commandée par Joab, qui
les battit, malgré les fecours qu’ils avoient reçus
de leurs alliés. Après la prife de Rabba, les Ammonites
reftèrent fournis le refie du règne de David.
Ils furent aufîî tributaires de Salomon & des
premiers rois d’IfraëL Après le tranfport des tribus
de Ruben & de G aa ,le s Ammonites fe mirent
en jpoffeffion de leurs villes* Il efl yraifemblable
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que Cynis accorda auxAmmonhesh liberté defèŸehîV
dans leurs terres , d’où Nabuchodon ofor les avoir
tranfportés dans fes Etats. Antiochus le Grand prit'
Rabba, leur capitale, & y mit garnifon. Pendant
les perfecutions d’Antiochus Epiphanès, les Ammonites
exercèrem leur haine & leur cruauté contré
les Juifs de leur quartier. S’il efl encore parlé d’eux
dans S. Juflin, ce n’eft pas pour long-temps. Quoiqu’il
les traite de nation riombreufe, ou il les confond
avec lès Arabes, ou ils y furent confondus
peu après ; car aucun écrivain n’en a fait mention
depuis.
AMMONITIS R EG IO , appellée aufîî Amma.-
nitis, grande contrée d’Afie, dans la partie de l’A rabie
: elle s’étendoit du fud au nord, à F efl de
la Paleftique. Ç’eft le pays des Ammonites , qui fe
trouvoit au-delà des montagnes de Galaad. Sa capitale,
nommée Ammon & Rabbutro, eut enfuite le
nom de Philadelphie.
AMMONIUS, ou A m m o n io s , promontoire de
l’Arabie heureufe, tenant à la région Homérites
félon Ptolemée.
AMMONOS, àm m o n is , ou A mmo nu s , ville
de l’Afrique, entre les deux Syrthes, félon Pto-^
lemée.
AMNESTA. Ce nom fe trouve employé dans
Vitruve, de manière qu’il a femblé à Ortelius être
un nom de lieu, & à d’autres, le nom d’un fta-
tuaire.
AMNIAS ( 1 ) , ou A m n e io s . La première leçon
efl de Strabon.; la fécondé, d’Appien. M. d’Anville
adopte la première. Je ne fais pourquoi la Martl-
nière indique cette rivière vers la Bythinie; cela
efl trop vague : elle étoit dans la Paphlagonie.
Voici comment s’exprime Strabon.. . . . « Les Pa-
» phlagbniens ont, de tous côtés , des temples fur
» cette montagne ( l’Olgaffis ). Tout à l’entour efl
» un terrein affez bon & peuplé.. . . qu’arrofe la ri-
» vière Amnias ».
M. d’Anville la fait commencer en Paphlagonie ÿ
dans la petite contrée appellée Domanitis, au nord-
ouefl de Germanicopolis , d’où, coulant par le fud de
cette ville, elle fe rend à l’efï dans Amijfenus Sinus,
ou golfe d’Amiffus.
AMNISUS, nom d’un fleuve de la Paphlagonie
félon Ortélius, qui cite Apollonius. On croit que
c’efl le même api Amnias.
- A mnisus , petite rivière de File de Crète, dont
parlent Callimaque, Apollonius & Suidas.
A mnisus , port de File de Crète. Il écoit probablement
à l’embouchure de la rivière de même '
nom. Minos y tenoit des vaiffeaux, & Lucine y
étoit adorée dans un temple r on pourroit croire
qu’elle l’y avoit été d’abord dans une caverne ;
car Homère indique dans ce lieu une, caverne de
Lucine. Selon Paufanias, les Crétois prétendoient
( 1 ) Le texte imprimé dans les Petits Géographes a
porte Apnfos, Amnwis,
ffae Lucine étoit née à Amnijfus. Selon Strahofl,
Amnifus étoit le port de la ville de Cnoffus.
AMNITÆ , peuple affez mal connu , ce me fem-
b le , par les anciens qui en ont parlé. Denys le Pé-
riégète dit que les femmes Amnites alloient faire
des facrifices à Bacchus, dans une petite île voi-
fine de la Britannia, ou Grande-Bretagne.
Ce peuple, par le rapport de pofition & de nom,
femble être le même que Strabon nomme Samnitoe, &
qu’il place dans une petite île de l’océan , a 1 ouefl
de la Gaule, & près de l’emboüchure de la Loire.
Il rapporte aufîî que les femmes | faifies de l’ef-
prit de Bacchus, font des facrifices en fon honneur.
Il ajoute que les hommes n’alloient pas dans
cette. île ; enfuite il débite d’elles a-peu-pres ce
que i’on difoit des Amazones ; qu’elles n alloient
trouver leurs maris qu’une fois l’an, & feulement
pour avoir occafion de ne pas laiffer finir la race
des Amnites. . ;
Elles avoient coutume d’ôter tous les ans le toit
du temple, & de le recouvrir le même jour avant le
coucher du foleil. Cela ne donné pas une grande idée
de fon étendue : -chaque femme devoit porter un
fardeau, & celle qui laiffoit tomber le tien, étoit
mife en pièces par les autres; elles portoient au
temple ces morceaux fanglans, & ne ceffoienr de
jetter des cris, jufqu’à ce qu’elles fuffent délivrées
de leur fureur. Ce traitement devoit caufer affez
d’effroi, pour que les femmes, chargées des débris
du toit, priflent bien garde à elles. Cependant Strabon
affure que chaque année il s’en trouvoit quelqu’une
qui laiffoit tomber fon fardeau , & qui en
portoit la peine.
Ptolemée, qui nomme les Samniug. , les place en
terre ferme.
AM N O N , rivière de l’Arabie heureufe, félon
Pline.
AM O D O C I, l’une des montagnes qui entoû-
roient la Sarmatie européenne, félon Ptolemee.
. AMCEN1UM STAGNUM. Ortelius g croit que
ieet étang portoit le nom d’Am&nium ,• d’autres auteurs
p entent que ce nom, qui fignifie agréable,
îi’étoit qu’une épithète. Pine, qui l’emploie, place
cet étang en Hifpanie, chez les Edetani. On ne voit
.pas quel il peut être , à moins que ce ne foit VAl-
bufern des modernes.
AMOLIUS. On trouve ce nom dans la Marti-
Jnière, qui ajoute, ville des Magnetes, dans la Macédoine,
félon Etienne de Byfance ; mais dans cet
auteur on lit Ap.c?Aoç, ou Amolbus. Au refie, cet
auteur auroit dû dire , ville de la Magnefie, 8c non
des Magnetes. ,
. La Magnéfie étoit une contrée de la Theffalie,
qui ne dut être comprife dans la Macédoine, qu’à
caufe des conquêtes des rois de ce pays.
AM O R D A C IA , félon quelques exemplaires de
Ptolemée. C’eft ainfi qu’il faut lire le nom d’une
contrée de la Babilonie ; félon d’autres, c’eft Mar-
(iocea.
AMQRDI* A m ard i* & même A marbi. On
trôiTVê CèS trois noms dans différentes éditions de
Pline; le P. Hardouin adopte le fécond. Ces A mardis
étoient une nation Scythe, félon Pline.
AM O RG OS , ou A m o r g u s , île de l’Archipel,
& l’une des Cyclades, au fud-eft & affez . près der
Naxos, Vers le 36e deg. 50 min. de latitude. Elle
porta d’abord différens noms ; Pline en rapporte
deux, Hypère, Potage ; & Etienne de Byfance
trois , Paucalè, Pfychia & Carcefia. Selon ce dernier,‘
elle renfermoit trois villes , Arcefinè, Minos r
Ægiaïè. C ’eft à caufe de ces trois villes que ScylaX
lui donne l’épithète de Tripolis. Cette île eft célèbre
pour avoir donné naiffance au poète Symonide. Selon
Héraclite de Pont, Amorgos fourniffoit abon-"
damment du v in , de l’huile, & différentes autres
denrées. Ce fut dans un des ports d'Amorgos que
C ly tu s , capitaine Lydien , & général de la flotte
de Polifperchon, prit en main , un trident 8c fe fit
appeller Neptune, pour avoir coulé à fond trois ou
quatre galères d’Antiochus. Ce fut de plus dans
cette île que Tibère envoya en exil Vibius Se-
renus.
Amorgos étoit renommée par fa fabrique de tuniques
de laine teintes en rouge : fes habitans les
alloient vendre à Delos.
AM O R IA , ville placée dans l’Arménie , par
Procope. On penfe que c’eft la même ville que
Strabon nomme Amena.
AM O R ITÆ , Voyei A m o r r h æ i .
AMORIUM, ville de l’Afie mineure, que quelques
auteurs placent dans la Phrygie, mais qui fut
ênfuite comprife dans la Galatie. Elle étoit dans le
territoire des Tolifloboïi, fur le fleuve Sangarius. Ont
a dit que ce n’étoit, au temps d’Efbpe, qu’un village
, & qu’il y prit naiffance ; mais on fait depuis
long-temps, que les Greçs ayant tranfporte ,
dans leur langue, les fables orientales attribuées k
Efope, celui-ci n’eft peut-être qu’un être imaginaire.
Quoi qu’il en foit, Amonum devint confidé-
rable ; elle fut un fiège épifcopal. Michel, père de
Théophile, empereur de Conftantinople, y reçut
la naiffance ; & , félon Cédren, ce fut Théophile
lui-même. Elle furdétruite lors des guerres des Ca-,
lifes contre l’empire Grec.
N. B. Eufthàte, dans fon Commentaire furie Sif*
vers de Denys le Périégète, écrit le riom d'Amu-
rium avec deux mm: AppépTov.
AMORRHÆI. Ces peuples, defcendus d’A -
morrheus, quatrième fils de Chanaari , peuplèrent
d’abord les montagnes qui font au couchant de la
mer morte ou lac Afphaltite ; mais ils s’étendirent
fur-tout à l’eft de cette mer, dans une contrée
d’où ils avoient chaffé les Ammonites & les Moabites.
Les rois Séhon & Og régnoiènt fur eux ,
lorfque Moïfe fit la conquête de ce pays. Les terres
de l’oueft furent données à la tribu de Juda ; 8c
celle de l’eft, aux tribus de Gad & de Ruben.
AMORRHITIS REGIO, pays des Amorrhéen*
Il étoit fitué au-delà du Jourdain.
Ri