our être leur médiateur dans leurs démêlés avec
hilippe, & que les Romains briguèrent le fecours
de ce roi Aminandre contre le même Philippe.
Les Athamanes étendoient leur domination fur
la chaîne entière des montagnes de l’Epire, &
même au-delà, puifque Polybe,- l. $, dit qu’on
leur devoir rendre la ville de Satione, qui étoit une
des quatre villes fituées fur le lac Lychnide en
Illyrie.
Les peuples Athamanes fubfiftoient au moins un
fiècle avant la guerre de T r o y e , puifque ce fut auprès
d’eux que fe retirèrent les Perrhèbes, châties
cle la Theffalie par les Lapythes.
A TH AM A N IA , l’Athamanie, contrée de la
Grèce, à la fource du tleuye Achéloüs , dans l’E-
tolie, félon Pline; & dans l’Illyrie, félon Etienne
le géographe. M. d’Anville, avec raifon, ce me
femble, place l ’Athamanie entre la chaîne du P indus
à Teft, & une autre chaîne parallèle à l’oueft. Au
milieu de cette vallée, couloit du nord au fud le
fleuve A v as ; mais ce géographe convient en
même temps que l ’on n’a pas une connoiftance
bien exaâe de toute cette partie. Les Molofles &
les Apérantiens étoient au fud de cette contrée,
les Perrhæbes à l’orient, la ville d’Argythée étoit
fa capitale.
A THAMAS, montagne de Grèce, dans la Thef-
falie, félon Pline. „
A tham as , nom d’une plaine de la Béotie , qui
étoit entre la ville d’Acrephnie & le lac Cephiflùs,
félon Paufanias , l. p , -Béotie. ch. 24.
A TH ANÆ , ville de l’Arabie heureufe, félon
Pline.
A TH A N A G IA , ville de l’Hifpanie citérieure,
& la capitale des Uergètes, félon Tite-Live ,jquï
raconte de quelle manière cette ville fut foumife
par Scipion. Ce nom YAthanagia, qui fignifie en
grec Y immortelle , paroît être celui que lui don-
noient les peuples qui faifoient ufage de cette
langue. On croit avec bien de la probabilité qu’elle
eft la même.que dans le pays où on la nommoit
Jlerda. ( Vo y e z ce mot.)
A T H A R , ou Ethaim , ville-:de la Paleftine,
dans la tribu de Simépn, félon le livre de Jofué.
Il y avoit une caverne auprès de cette v ille, où
fe retira Samfon, après avoir brûlé les bleds, des;
Philiflins ; ils l’arrêtèrent & le lièrent ; mais il fe
défit d’eux, & en tua mille avec une mâchoire
d’âne.
Cette ville fut fortifiée par Roboam. :
A TH A R O TH , ville de la Judée, dans la tribu
de Gad. Il eft dit dans le livre des nombres , que
Moyfe la donna aux Ifraélites, à caufe de la
bonté de fes pâturages.
A th a rOTH , ville de la Paleftine, dans la tribu
d’Ephraïm , entre Janoé 8c Jéricho. Jofué, ch. 6 ,
V' A T H A R R H A B I S , ville de l’Egypte, félon
Etienne de Byfance,
A THARRHABITES, nom de l’un des nômes
de l’Egypre, félon Pline.
ATHARUS, ville de la Paleftine, dans la Sa-
marie ^ à peu de diftance vers le nord-eft delà
ville de Samarie ou Sebafte.
A T H E N Æ , en grec ASrtivut , Athènes,
ville de la Grèce, capitale de l’Attique, & peut-être
la plus juftement célèbre de l’antiquité : on en rapporte
la fondation à l’an 1582 avant l’ère vulgaire.
Le pays, à cette époque, n’étoit probablement habité
que par quelques peuplades ifolées. Ce fut alors que
Cécrops, que l’on donne pour un Egyptien, aborda
dansTAttique, & y bâtit une très-petite ville ; elle fe
nomme, d’après lui, Cecropia. Cette place qui,
par fa fituation fur une montagne ou rocher , que
les Athéniens appeloient Tritonium, eut, par cette
raifon, dans des temps poftérieùrs, le nom <YA-
cropolis ( voye^ ce mot) , préfentoit'un abri contre
les incurfions des .pirates, qui couroient les mers
pour piller les côtes relie en étoit à 40 ftades, ce qui
donne 3 500 toifes, ou une lieue & demie ( 1 ). Quelques
auteurs croient que ce*fut fous le règne même
de Cécrops que fa ville prit le nom d’Athènes ;
d’autres reculent cet événement au temps d’Erec-
thée, qui monta fur le trône en 1423, oc l’occupa
50 ans. On fait que ce nom eft formé de celui de
Minerve, appelée en grec AStivn ( 2 ) . Le circuit
n’étoit alors que de 7 milles ; mais Cécrops avoit en
même temps fondé aux environs douze bourgades
ou tribus, que Théfée, qui commença à régner
l’an 1260, réunit en une feule ville. C ’eft par cette
raifon qu’il a quelquefois été nommé le fondateur
d’Athènes.
Théfée divifa fa nouvelle ville en cinq parties,
dont une étoit l’ancienne Athènes, autour de laquelle
il. fit bâtir les quatre qu’il y avoit ajoutées.
M. le Roi foupçonne que l’une de ces dernières
comprenoit la colline du Mufée ; qu’une autre s’é-
tendoit vers le mont Anchéfine ; que la troifième
étoit du côté du chemin de Thèbes & de Lepfine ;
& qu’enfin la quatrième s’étendoit vers les ports.
Cette ville dès-lors dévoit comprendre le rocher
de l’Aréopage , une partie de YOdeuni , l’efpace
où furent depuis le temple de Théfée 8c la lanterne
de Démofthène.
Mais ce fut Thémiftocle qui donna à la ville
d’Athènes l’étendue qu’elle eut depuis. On fait
qu’à l’arrivée des Perfes cette ville fut ravagée 8c
en partie détruite. Ce grand homme fentant bien
que le même événement aiiroitlieu toutes les fois
qu’il plairoit à leurs ennemis de lés attaquer par
terre, tourna les forces de fa patrie du coté de la
mer, & battit les Perfes, comme on le fait, à la
bataille de Salamine l’an 480 avant l’èfe vulgaire.
Q) Je prends ici le ftade dont ont fait ufage les G recs,
qui nous ont laiffé cette mefure -, il étoit de 76 toifes.
(2) Le nom grec d’Athènes eft au pluriel. Peut-être
prit-il la terminaifon de ce nom, parce que cette ville fut
formée de la réunion de pluûeurs bourgades.
Ce
Ce'fut à la fuite de ce célèbre événement que, fe
conduifant toujours d’après le même fyftême, Thémiftocle,
trompant l’inquiétude jaloufe des Lacédémoniens,
parvint à joindre, pat de longues murailles
, le port de Pyrée1 à la ville d’Athènes. On
voit en même temps qu’il étendit la ville de ce
côté, puifque Plutarque dit qu’il attacha la ville
au Pyrée, & la terre à la mer (1).
La ville d’Athènes, dans fon état le plus floriffant,
poil voit avoir 22 milles de tour : elle étoit percée
de huit portes ; l’une à l’orient, fe nommoit la porte
Y E g é e une autre, au nord de celle-ci, la porte
dû Acharna ; on y tfouvoit de bonnes fources d’ eau.
En tournant du même côté étoit la porte Diocharis ;
la quatrième, étoit la porte Diomea ; la cinquième,
la porte des Sépulcres ; la fixième, la porte YEleufis ;
les deux dernières étoient, Tune la porte de Thrace,
l’autre celle de Thrafia, appelée depuis Dipylon.
On fent de quel avantage devoit être pour la fureté
des Athéniens, pour leur commerce, 6*c. la conf-
truétion de ces longues murailles qui afïùroient la
communication entre le Pyrée 8c la ville.
Mais ce que Périclès fit enfuite pour Athènes,
lui donna une face toute nouvelle. « Quand il fut à
» la tête de la république, dit M. le R o y , cette
7) ville devint, par la beauté , par la grandeur,
v par la noblefle des édifices dont il l’orna, la plus
belle ville du monde ». Ce ne fut qu’après le
règne d’Alexandre qu’Athènes perdit de fa fupé-
riorité, 8c ne tint.plus que le fécond rang ; Alexandrie
avoit alors le premier. La richene dans les
édifices fuccéda à la noble fimplicité & au caraélère
mâle & majeftueux qui régnoit dans ceux que
Phidias, Iétines, Callicrates & Mnézôcles élevèrent
auparavant; & ces Athéniens, fi tiers & fi
jaloux de leur grandeur, qui n’avoient pas voulu
fouffrir qu’un des plus grands hommes de leur république
fît conftruire, à fes dépens, les monumens
qui embellifloient leur v ille , & qu’il y inferivît fon
nôm , les laifierenr dans la fuite reftaurer par des
princes étrangers, & ils y placèrent même les inscriptions
qui le confiaient encore aujourd’hui.
La ville d’Athènes.eut à fouftrir encore des ravages
de la guerre an temps de Sy lla, & la charpente
de l’Odéon fut brûlée à deflein, de peur que
le général Romain, l’ayant pris, ne s’en fervît
comme d’une citadelle.
Je vais aéhieUemêni entrer dans quelques détails
fur les beautés de cette ville célèbre, que'tout le
monde cite comme magnifique, mais dont peu de
gens ont la véritable idée que l’on en doit avoir
lorfqu’on en a . lu quelque defeription. Au refte,
j ’abrège beaucoup le récit de Paufanias.
(1) Selon M. le R o y , l’infpeétion même du lieu confirme
cette affertion. Quand on va d’Athènes à Phalère ,
on voit bien au - delà de l’Aréopage, du Mufée & de
l’Odéon, de grands efpaces quarrés qui annoncent des
emplacèmens de monumens , & même dés diftributions
de falles.
Athènes étoit divifée en plufieufs quartiers, dont
les principaux étoient le Céramique, le Prytanée, le
Lycée, le Théâtre, la Citadelle & l’Aréopage, &
au-dehors de la ville Y Académie (2). Deux rivières
arrofoient la ville d’Athènes : l’Uiffus étoit la plus
confidérable, elle recevoit l’Eridan. Près de la
porte de la ville en venant du Pyrée étoit un grand
tombeau fur lequel on voyoit une ftatue équeftre
en équipage de guerre, faite par Praxitèle. En entrant
dans la ville étoit un édifice où l’on gardoit
tout ce qui étoit nécefiaire pour la pompe des fêtes
panathénées , qui fe célébroient avec beaucoup de
magnificence en l’honneur de Minerve. Près de ce
lieu étoit un temple de Cérès, où il y avoit trois
belles ftatues, dont l’une repréfentant la déefle,
l’autre Profefpine fa fille, & la troifième, Bacchus
tenant un flambeau : ces ouvrages étoient de Poly-
clète. Plus loin étoit un Neptune, alongeant de
deffus fon cheval un coup de pique au géant Poly-
bote. Les façades des portiques qui étoient depuis
la porte de la ville jirfqu’au Céramique, étoient
ornées de ftatues de bronze, qui reprélentoient des
hommes & des femmes illuftres. Un de ces portiques
renfermoit quelques chapelles & un gymnafe,
•ou lieu d’exercice confacré à Mercure : ce même
lieu fut depuis confacré à Bacchus chantant. On y
voyoit aufîi la ftatue de Minerve péoniène, celle
de Jupiter, celle de Mnémofyne & des M ufes, &
une autre d’Apollon , qui avoit été confacrée 8c
faite par Eubulide.
Le Céramique étoit un quartier de la ville d’A thènes
, qui, félon les apparences, prenoit Ton nom
des tuileries (3) qui y étoient établies autrefois:
le premier portique que l’on rençontroit en entrant
dans ce quartier, étoit celui du roi ; nom que l’on
donnoit aumagiftrat, qui, pendant un an que durok
fa dignité, n’âvoit guère d’autres fonctions que
celles de facrifier fuivant l’ancien rit du pays, &
de maintenir les cérémonies de la religion. On
avoit mis fous ce portique quelques ftatues de terre
cuite, entre autres celle de Théfée jettant Sciron
dans la mer, & celle de l’Aurore qui enlève Cé-
phale. Près de-là étoit une ftatue de Conon, &
une de fon fils Timothée. On y voyoit au (fi celle
de Jupiter fumommé Eleutherius, ou le libérateur,
' & une de l’empereur Adrien , qui répandit tant de
bienfaits fur la ville d’Athènes. Derrière ce portique
il y en avoit un autre, où étoient peints les
douze dieux ( dïi majorumgentiuin). A l’extrémité
du mur étoit un grand tableau où l’on voyoit Théfée
: le peintre y avoit auffi repréfenté une manière
de Démocratie & le peuple d’Athènes. Dans le
l_ même endroit étoit un autre grand tableau qui re-
préfentoit les exploits des Athéniens lorfqu’ils
allèrent au fecours des Lacédémoniens à Mantinée.
Près de ce portique étoit un temple, où l’on voyoit
(a) J’ai fupprimé la ville bajfe & les jardins.
( 3 ) Du mot grec x*p«pts, ouvrage en terre cuite ,
tuile.
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