
& féparoît la Gaule de la Ligurie. C ’étoit fur le
foin met de l’Alpe maritime , qu’étoient élevés des
trophées en l’honneur d’Augufte. On retrouve la
pontion de ce lieu nommé Tropoea, dansj celui de
Turbia. La chaîne de montagnes, en remontantau
nord, ne me paroit pas avoir eu de nom particulier
, jufqu’à l* Alpis Cottia.
A l p is C o t t ia , on avoit donné aù temps-d’Au-
gufte , le nom de Cottia à la partie des- Alpes
qui fe trouve à la hauteur.de Briançon. Et voici
à quelle occafion. Un petit prince nommé Cul—
tra , s’étoit fait un état indépendant dans cette
partie des Alpes. Pour s’y maintenir il fit fa cour
a Auguftè & en fut bien reçu. Pour donner aux
Romains des preuves de fon attachement, il fit
faire de grands travaux dans les montagnes , &
parvint à y pratiquer des voies-commodes pour
le paffage des troupes. L’État- de Gottus étoit
formé., lelon Pline ,,de.deux cantons indèpendans
des Romains ; c’èft pourquoi leurs noms ne fe
trouvent pas dans l'infcription du trophée des A lpes.
Le paffage des Alpes qui conduit de Briançon
à-Suze , eft nommé particuliérement Cottia dans la
Table Théodofienne. C ’eft- actuellement le mont
Genevre. M. d’A nville, Holfténius-&d’autres fa-
vans penfent que ce fut par. cette partie dès A lpes.,
qu’Annibal entra en Italie. M. Heerkens,.
dans fon ouvrage ( Rerum mirabilium, Libri lV ') eft
d’avis qu’Annibal ayant partagé fon armée , une
partie paffa par l’Alpis Cottia, & une autre par Y A lpis
Graia.
A l p is G r a Ïa , cette partie des Alpes étoit plus
au nord, & répond au petit Saint-Bernard aétuel.
Gn rend fouvent ce mot en franeois par Alpes
grées. Les anciens l’entendoient dans le fens d’Al-
pe Grecque, & croyoient qu’elle avoit eu ce nom
depuis qu’Hercule y avoit paffé à fon retour d’Hif-
panie.
A l p is Pennina , étoit vers le nord-eft de T A lpis
Graïa , entre les Veragri au nord & les SalaJJi au
fud. C ’eft aujourd’hui le grand S. Bernard.Quelques
auteurs croyoient que ce nom de Pennina venoit du
latin Pceni, les Carthaginois, parce qu’a joutoicnt-ils,
Annibal étoit entré en Italie par cette-montagne ;
mais c’eft une double erreur. Car , en fuivant la
marche d’Annibal, on voit qu’il ne vint pas chercher
cette partie des Alpes ; & fécondement, Pennina
déftgne ici la .hàuteur des montagnes , & ce-
fens s’en eft confervé dans l’-épithrète àn grand Saint-
Bernard-.
A l p is , rivière au-deffous des Ornbriques’, peuples
del’ïllyrie : elle* coûtait vers-le nord, & fe;
jettoit dans l’Ifter. .{Not. Gèogr. fur Hérodote. ).
A lpes R h e t icæ , ou Alpes Rhèûques, appeliées
aufii Tridëntines. Elles s’étendôrêrrtau nord dé:lT-
talie depuis à-peu.-près le nord du Lac Vè'rbanus
ou Lac majeur,, julques vers.la Vénétiet
A lpes N o r ic æ , ou Alpes Nortques : cettepartie
des Alpes n’eft pas nommée-ainft dans les*an-
«iéns : on .commence à trouver leur'nom“dans
Jornandes, Àimoin , &c. Elles étoîeflt à l’eft des
précédentes.
A lpes C a r n ic æ , ou Alpes carniques, au nord
de la Vénétie.
A lpes Ju l iæ , ou Alpes Jules : cette partie des
Alpes avoit pris fon nom'de Jules Céfar, qui avoit
entrepris d’y faire un chemin pour entrer en Illyrie.
On fortoit de la Vénétie par le nord-eft. L’ouvrage
n’étoit pas achevé à la mort de C éfar, Augufte le
conduifit à fit fin. Cette même partie des Alpes a
porte aufii les noms à.'Alpes Venettz & à.’Alpes Pan-
nonicce.
On voit que les anciens nous ont précédé dans
l’exprefftan des hautes Alpes ; car ils difoient Alpes
ftimmez ; ils difoient aufii Alpes Leponùnot ,* on nom*
moit ainfi la partie où font les fources du Rhin , du
Rhône, du T e fin , & de l’Aâr. Elles avoient pris
| leur nom d’un peuple appellé Lepontii.
Afin de mieux faire fentir quels avantages les
Romains, feuls maîtres de toute l’Italie, pou voient
tirer de la défenfe naturelle qu’offre cette chaîne
continue de montagnes , & par quelles routes ils
pouvoient pénétrer chez leurs voifins ou chez les
nations fubj uguées, je vais rapprocher , comme a
fait la Martiniere, les noms des principaux défilés
, connus dans les Alpes.
On en compte dix principaux. i° . Parles Alp&s
mariâmes ,- on fuivit d’abord pendant affez longtemps
le rivage de la mer ; mais enfuite on tailla un
chemin qui abrégeoit en paffant par la montague.
2°. Par les Alpes grées : Pline dit que ce fut par ce défilé
qu’Hercule entra en Italie : Coelius Antipater,
que cite Tite-Live , dit qu’Annibal y paffa aufii : ni
l’un ni l’autre de ces fentimens ne font adoptés. On
fait- à quoi s’en tenir fur l’hiftoire d’Hercule : on
le trouve, en trop, de lieux pour être fur qu’il ait jamais
paru même dans un feul. Quant à la marche
d’Annibal, les meilleurs critiques conviennent qu’il
n’a pas dû paffer par les Alpes grées 3 d’après la marche
que les hiftoriens lui font tenir.
3°. Par les Alpes Cottienes , ce paffage qui devoir
être fréquenté fous ce nom au temps des empereurs
, avoit fervi aux Gaulois qui entrèrent en*
Italie, conduits par leur chef Bellovèfe. Ce chemin
s’il ‘ exiftoit, pafferoit par Embrun, Briançon &
Suze. On croit qu’Annibal fuivit cette route.
4°. Le-, quatrième chemin étoit celui que l’on
prend affez généralement de nos jours, & qui
paffe par la vallée de Maurienne, par Suze & Turin.
5°. Par les Alpes Penmnes, préalablement le mot
pen , qui fignifte haute montagne, n’ayant pas été
compris par les Romains , leur fit croire que les
Pceni ou Carthaginois avoient fuivi ’ cette route.
Pôlybe & Pline l’aflùrent; mais .ee n’eft pas le
fentiment de Tite-Live : cette route qui eft connue
encore aébiellement, fe partage en deux, appel-
lées l’ime le Val Petina ; & l’autre, les Vallées
d’Aoufte' & de Bardo. Cette dernière eft plus
longue', mais plus large.
6°. Par les mêmes Alpes Penmnes il y aVoit une
autre route, qui paffoit par le mont A d u le , & par
le lieu où eft actuellement Belifona.
7°. Par les Alpes Rhétiques. Cette route paffoit
le long du Lac Verbanus (o u de Corne). Ce fut
là que paffèrent Drufus oc Tibère lorfquils allèrent
porter la guerre en Rhétie. Stylicon paffa aufii
par cette* route.
8°. Par les mêmes Alpes en iùivant une autre
route : on a vu que ce fut par cette dernière , que
les Cimbres entrèrent en Italie.
6°. Par les Alpes Carniques, on remontoit d'A -
miileia au nord.
io°. Par, les Alpes Jules ou Julies : ce paffage devint
habituellement celui [des troupes romaines
que l’on fàifoit défiler pour entrer en Pannonie &
en Illyrie. 4
A LPE SA , ville de la Bétique, félon Pline.
A L PH A , petite rivière dans le voifinage d'A-
quïleïa. Ce fut près de cette rivière que Conftantin
rut tué, & l’on y jétta enfuite fon corps.
A lpha Buccelis , ville que Ptolemée attribue
aux Marfi. Ortélius penfe que ce mot eft fautif,
& qu’il faut lire Alba Fucencis, & ce fentiment
eft infiniment probable.
ALPHARINE. On trouve ce nom , comme
étant celui d’une ville d’Europe, dans le livre des
propriétés, fauffement attribué à Ariftote.
A L PH A T EM IA , ou A lphaterna , 6* A l-
PHATERNI. Voye[ NUÇERIA.
ALPHEUS, ( Roféas. ) Ce fleuve n’eft pas
moins connu par les écrits des Mythologues que
par ceux des Géographes. Ces derniers ne font
pas d’accord entre eux fur la pofition qu’ils ont
attribuée à la fource de l’Alphée. Strabon eft celui
des anciens, dont le récit fe rapporte le mieux
à ce que l’on fait aujourd’hui.
L’Alphée commence dans l’intérieur du Pélo-
ponèfe ; fa fource étoit dans le fud-eft de l’Arcadie.
Il remontoit par le nord-oueft ; puis tournant
à l’oueft, entroit en Elidé & fe jettoit dans la mer,
après avoir arrofé Pife & Olympie.
Les Mythologues, dont l’imagination riante di-
vinifoit tous les fleuves, animoit toutes les fontaines
, ont fuppofé que le fleuve Alphée, éperdument
amoureux de la nymphe Aréthufe, la pour-
fuivit un jour jufqu’à la mer,où elle fe précipita.
Elle paffa fous les eaux, & reparut à Syracufe,
dans la petite île d’Orthygie : Alphée, non' aufii
ardent à la fuivre, qu’elle à lui échapper, fit le
même trajet, & l’atteignit au terme de cette courfe.
Il paroît que l’idée de cette fable avoit pris naif-
lance dans l’opinion qu’avoient les Anciens que
des fleuves paffoient ainfi pardeffous les terres,
pour s’aller rendre en d’autres lieux. On en trouve
plufieurs exemples dans Paufanias.
A lpheus. Ç ’avoit été un des noms de P ifa ,
en Etrurie, que l’on croyoit fondée par des Eléens
venus des bords de l’Alphée d’Elide.
ALPHION JLACUS, A’açxht en grec , fignifie
la lèpre. On avoît donné le nom d’Aîphion à ce
lac, parce que l’on croyoit que fes eaux avoient
h propriété d’enlever de deflùs la peau les taches
que la lèpre y fait venir ; mais on ne fait pas fa pofition
; il paroît que c*étoit dans le "Péloponefe.
Quelques Auteurs croient que le lac Alphion étoit
à la fource du fleuve Alpheus, & que ce dernier
nom venoit de la propriété des eaux de ce fleuvè.
ALPHIUS M O N S , montagne d’A f ie , dont il
eft parlé dans le traité des fleuves, de Plutarque , à
l ’article du Lycornas, fleuve de l’Etolie.
A LPH O N IA , ou A lphiusa. Il y a v o it, dans
i’E lide, vers l’embouchure de l’Alphée, un bois
confacré à Diane Alphiufa. Un auteur moderqei
croit qu’il faut lire Alphia.
ALPIA. Etienne de Byfance dit que l’on ap*
pelloit ainfi une portion de la côte fituée au nord
de la mer Tyrrhênienne. Il fait venir ce nom du
mot Alpes ; ce qui indiqueroit un endroit où les
Alpes, fe terminant fur le bord de la mer, féparent
la France de i’ItaUe.
ALPINÆ GENTES. Voye^Gentes A lpinæ.
A L P IN I , peuples de l’Hifpanie, nommés pâr
Aulugelle, que cite Varron. Selon ce dernier , il y
avoit d’excellentes mines de fèr & d’argent dans
leur pays. En ajoutant qu’ils étoient près de l’Ebre,
on pourroit croire quil eft queftion ici des belles
mines sde fer qui fe trouvent à Môntdragon & dans
cette partie de la Bifcaye.
A lpini Montes. Agathémère, en voulant pré-
fenter, dans un feul tableau, les noms des plus
hautes montagnes du monde connu, fe fert de cette
expreflion ta A’ATe/«t,pour défigner toutes les montagnes
comprifes en Europe fous le nom d’Alpes.
ALPIS. Voye{ Alpes.
A L P IUM , (Aa-t /oV,) lieu de la Laconie, dont il
eft parlé dans Paufanias. On en ignore la pofitrori.
ALPO N OS , ou A lponus , ville qu’Etienne de
Bifance attribue à la Macédoine. Quelques Autetrfs
l ’attribuent à la Thefialie.
A lponos , montagne du même pays, félon le
même auteur.
A lEONOS , ville des Locriens Epicnémidiehs,
félon le même auteur. On penfe qn*Alponos n’eft
qu’un même lieu- avec Alpenus.
ALS A , fleuve de l’Italie dans la V én é tie , à
l’oueft & très-près d’Aquiléia.
A L SADAM U S , montagne que Ptolemée indique
dans la Syrie.
ALSIUM , petite ville de l’Italie, en Etruriè.
Silius ltalicus,en fa qualité de pôëte, en arrntuae
la fondation à A léfus , ami d’Àgamemno'n. J’en
crois plus le rapport de Velléius Paterculus, quand
il dit que cette ville devint colonie romaine fur
la fin de la première guerre punique. Elle étoit à
huit milles du Portus Augufli, au fud de Ccrre.
A L SU C A , contrée de la Lombardie, dont il
eft parlé dans Paul Diacre.
ALSUGA. Ce nom fe trouve dans Paul Diacre :
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