
d’Engia ) , & à 1*oueft par le golfe Argolique
( golfe Nauplia ) : i e refte du pays avoit au nord
la Sicyonie & la Corinthie ; & à Foiled:, l’Arcadie :
il avoit au fud le golfe Argolique, & feulement
dans une petite partie , une portion de la Laconie.
Ce p a y s , aflez abondant en pâturages, avoit
mérité à la capitale de ce pays l’épithète dÜHipo-
botos, ou abondante en chevaux.
Le principal fleuve de l’Argolide étoit FInachus,
qui pafloit à Argos; les autres étoient le Charadrus,
VErafims, le Phryxus.
L’Argolide étoit un pays puiflant au temps de la
guerre d eTro y e; on le voit parle rang qu’occupoit
Agamemnon, puifqu’il commandoir tous les Grecs.
Voici les noms des villes qu’Homère attribue à
cette partie de la Grèce, Argos, Tirynthe, Her-
mione, Afme, Træzène, Eïones (dont on ignore
la pofition), Epidaure, Mafète, Mycènes, Cléones,
Ornées, Âréthurée ( c ’eft Pklius). Il faut croire
même que ces lieux n’étoient pas les feuls qui exif-
taflent alors , mais feulement ceux qui étoient allez
puiflans pour envoyer des vaifleaux à la guerre.
Quant aux autres Places de ce pays, on les trouve
fur les cartes de M. d’Anville, & à leur article dans
ce volume. Voici celles que noitime Ptolemée.
T A B L E A U D E L ’ A R G O L I D E , D ’ A P R È S P T O L E M É E .
L E S V I L L E S
DE L’ A r GO L ID E •
étoient,
Sur le Golfe
Argolique.
Sur le Golfe
Sarronique.
Dans les terres.
Aftrum ( i) .
Nauplia.
Phlius.
Hermione.
Scyllæum Prom,
Træzène.
Cherfonefus.
Epidaurus.
Spiræum Prom.
Athenienfium Port.
Bucephalium.
Nemea.
Cleônæ.
A r g o s .
Mycenæ.
Afin».
( i) Cette ville ne fe trouve que dans la Tradu&ion latine; le texte grec, ni la verfion italienne
de Girolamo Rufcelli, n’en parlent pas.
ARGONAUTÆ. ( les Argonautes ) Comme
les Argonautes n’ont jamais été un peuple particulier
, ils ne doivent avoir leur place que dans la
partie qui traitera de la Mythologie, ou des temps
héroïques de la Grèce.
ARGOS. Il y a plufieurs villes de ce nom , la
plus célèbre eft Argos, ville de Grèce, & la capitale
d’un petit royaume qui en avoit pris le nom d’Argolide.
Elle étoit fituée à quelque diftance de
la mer, fur la droite du fleuve Inachus, & avoit
au nord la forterefle appelée Lariffa. On joignoit
ordinairement au nom d’Argos l’épithète dû Hippolotos
( i ) , qui feifoit allufion à. la bonté de fes pâturages,
parce que le mot Argos, en grec, rappelle
( i) Ceft à tort qu’Etienne de Byfance donne ce nom
pour avoir été l’un de ceux que porta la ville. Ses Commentateurs
ont obfervé, avec raifon, que ce n’avoit
.jamais été qu’une épithète.
l’idée d’un terrein fec & ingrat. Elle étoit fituée à
quelque diftance de la mer, fur le fleuve Inachus.
On fait remonter l’époque de la fondation à l’an
18.2.3 avant J .C. Cette ville cefla d’être regardée
comme la capitale du pays, après le règne d’À-
crifius, vers l’an 1330 avant J. C. Mélampe avoit
obtenu une partie de ce royaume pour lu i, & une
autre pour ion frère Bias. Paufanias dit que ce fut
fous Ànaxagore : mais pour la fuite des R o is , il
vaut mieux s’en rapporter à la chronique d’Eusèbe.
Perfée, petit-fils d’Acrifius, voulant lui fuccéder
en puiflance, fit un échange avec fon coufin Mé-
gapenthe, & lui céda Argos, fe contentant de T y -
rinthe ; mais il fonda une nouvelle v ille, qui fut
My cènes, en 1348, où Agamemnon commença à
régner en 1126. Cependant, depuis Farrivée des
Heraclides , en 1229, Argos reprit le rang qu’elle
avoit perdu. Les Argiens fe gouvernèrent enfuit«
en république. --
Strabon parle de cette ville .comme de la première
du Péloponnèfe, après Sparte: il y eut même
un temps ou les Argiens remportèrent eir~puiflance
fur les Lacédémoniens ; mais dès qu’ils eurent perdu
cet avantage,, ce fut pour toujours.
Argos étoit ornée d’un.grand nombre derbeaux
édifices : un des plus anciens étoit le temple d’A pollon
Lycien, élevé à ce Dieu par Danaüs. La
ftatue d’Apollon, que Paufanias dit avoir vu , avoit
été faite par Attalus, Athénien ; car celle qui fut
confacrée avec le temple, n’étoit que de bois.
Le trône de Danaüs étoit dans ce temple, ainfi
qu’une ftatue de Biton, portant un taureau fur
fon dos. On voyoit plufieurs ftatues de bois dans
ce temple : entre autres une de Mercure, faite par
Epéus, & confacrée par Hypermneftre. On y
voyoit aufli une ftatue de Ladas, l’homme, de fon
temps, le plus léger à la courfe, & une de Mercure
, tenant une tortue, de laquelle il vouloit faire
une lyre. Sur un marchepied qui étoit au-devant du
temple on avoit repréfenté le combat d’un taureau
& d’un loup : on y voyoit aufli une jeune fille
qui jettoit une pierre au taureau. Les Argiens difoient
qu’on avoit voulu repréfenter Diane, fous
la figure de cette fille. C ’étoit un monument élevé
par Danaüs, ainfi que les deux colonnes de bois
qui étoient auprès, & qui étoient taillées en façon
de ftatues : elles repréfentoient Jupiter & Diane.
Le tombeau de Linus, fils d’Apollon, & celui de
Pfamathé, fille de Crotopus, étoient aüfli dans ce
lieu. On y voyoit aufli une ftatue d’Apollon, fur-
nommé Agyïeüs, & un autel dédié à Jupiter le
Pluvieux;
Les Argiens avoient érigé un trophée auprès de ce
temple, pour perpétuer la mémoire d’une vi&oire
qu’ils avoient remportée furies Corinthiens. On avoit
mis à côté la ftatue de Milichius, ou le Débonnaire
: elle étoit en marbre blanc, & faite par Po-
lydète. Auprès de celle-ci, on voyoit les ftatues
de Cléobis & de Biton, qui rraînoient leur mère
dans un charriot ; '& la conduifoient au temple de
Junon : ces ftatues étoient de marbre. Le temple
de Jupiter Niméen étoit vis-à-vis; la ftatue du Dieu
étoit debout : elle étoit de bronze, & avoit été
faite par Lyfippe. Le temple de Phoronée étoit un
peu en avant de ce dernier, & fur la droite : c’étoit
un des héros dont les Argiens célébroient l’anni-
verfaire Le temple de la Fortune étoit très-ancien,
& étoit au-deflus de celui de Jupiter. Palamède
y avoit confacré des dez, dont il étoit l’inventeur,
& on les y conforvoit encore au temps de Paufanias.
Le tombeau de la Ménade Chorias étoit près
de-là : c’étoit une des femmes qui fervoient dans
les troupes de Bacchus,lorfqu’il vint afliéger Argos.
L e temple dédié aux Saifons étoit un peu plus
loin.
En revenant du côté du temple de Jupiter Né-
méen, on voyoit la ftatue de Polynice, & celles
des autres chefs qui périrent avec lui fous les murs
de Thèbes. Les ftatues de ceux qui prirent Thèbes,
étoient auprès de ces dernières , & le tombeau de
Danaüs étoit après ces ftatues , ainfi que le Cénotaphe
des Argiens qui périrent au fiège de T ro y e ,
ou en revenant. Près du Cénotaphe on voyoit le
temple de Jupiter Sauveur, d’où Fon pafloit à une
efpece de chapelle, où les femmes d’Argos s’aflem-
bloient pour pleurer Adonis. Sur le chemin qui
menoit au temple de Jupiter Sauveur, on voyoit
à la droite un autre temple dédié au fleuve Cé-
phiflë. Les Argiens difoient qu’ils favoient qu’U
couloit par denous le temple. Il y avoit dedans
une tête de Médufe, en marbre , que Fon difoit
être un ouvrage des C y dopes. Derrière ce temple,
il y avoit un endroit que l’on appeloit la fallc
d’Audience. Les Argiens difoient que c’étoit-là
qu’Hypermneftre fut jugée, après que Danaüs fon
père l’eut accufée. On voyoit plufieurs chofes cu-
rieufes au théâtre, qui n’étoit pas loin de l’endroit
nommé la Salle d’Audience : mais on remarquoit
deux ftatues dans l’attitude de deux hommes qui
fe battent, & dont l’un étoit tué par l’autre. Le
temple de Vénus étoit au-delà du théâtre, & dev
a it la porte il y avoit une colonne où étoit adoflee
la ftatue de Téléfille; elle avoit plufieurs volumes
deDoéfie à fes pieds, & elle tenoit dans fes mains
uâ^bafque, qu’elle paroifloit vouloir mettre fur fa
tête.
La fépulture de Cerdo, femme de Phoronée
étoit, en allant du temple de Vénus, fur la place J
on rencontroit aufli fur ce chemin un temple dédié
à Ëfculape, un autre à Diane Pitho. Ce dernier
avoit été confacré par Hypermneftre. Une ftatue
de bronze repréfentant Enée, étoit près du quartier
que l’on nommoit le Delta. Devant la place on
voyoit un autel qui étoit dédié à Jupiter Phyxius*
Le tombeau d’Hypermneftre, mère d’Amphiaraüs,
étoit auprès de cet autel ; & vis-à-vis' on voyoit
le tombeau de Talaüs, fils de Bias. Le temple de
Minerve Trompette étoit près de-là : on difoit qu’il
avoit été bâti par Hégélaus, dont le père, Tyrrhène,
avoit inventé là trompette. Le tombeau d’Epimé-*
nide étoit au devant de ce temple. On avoit élevé
au milieu de la place, un grand édifice en marbre
blanc. Les Argiens le regardoient comme un trophée
que l’on avoit érigé à Pyrrhus, roi des Epi-
rotes ( 1 ) : fon tombeau étoit dans l’endroit où
fon corps fut brûlé, & Fon avoit gravé au-deflùs
les machines de guerre dont ce prince fe fervoit
dans les combats. Le bouclier de ce prince étoit
attaché fur la grande porte du temple de Cérès ,
dans lequel fes cendres repofoient. On difoit que
la tête de la Gorgone Médufe avoit été enterrée
fur une petite éminence qui étoit fur la place auprès
du trophée de Pyrrhus. Le tombeau de Gorgophone,
fille de Perfée, étoit auprès de celui de la Gorgone,
(1) Ce prince fat tué d’une pierre que lui jetta une
femme dé deffus un to it , dans le temps où , ayant forcé
les porteé de la ville , il touchoit au moment de s’en
emparer.
C e 1