
côte orientale, à peu de diftance, au nord-eft du
promontoire SJcnùnum.
B A ST A K À BO S , lieu ou ftation de l’A rabie,
dont il eft fait mention par Etienne de Byfance.
BA STANÆI, les Baftanéens. On n’eft pas d’accord
fur la véritable orthographe de ce nom, on
écrit aufii Bataneà, Batanïi. Selon Ptolemée, c’étoit
une nation de l’Arabie déferte.
B A STARNÆ , les Baftarnes. On a varié fur
l’emplacement qu’a occupé ce peuple. Je crois voir,
par le témoignage des auteurs qui en parlent, qu’il
avoit change de demeure. Les Baftarnes habitèrent,
je crois, d’abord dans la Sarmatie européenne, répondant
à une partie de la Pologne & de la Prufle :
mais ils étoient vers la Wiftule. Ils s’approchèrent
en fui ce des parries méridionales, & s’établirent à
la gauche & à la droite du Tyas ou Danafler. C ’eft
entre les 21 & 23e deg. de long; fous le 28e que
M. d’An ville place les Alpes Bajlarnic#. On n’a
aucun fait qui puilfe déterminer le temps de la
guerre des Baftarnes contre les Go dis, & îa conquête
du pays dont je viens de parler. Selon
M. Freret, ce doit être entre les années 282 &
280 avant l’ère vulgaire. Comme Tacite dit qu’ils
avoient des maifens, on en conclut qu’ils n’étoient
pas de nation Sarmate, puifqu’eile vîvoit fous des
tentes. Aufii Tire-Live les compare-t-il à des Gau-
lots, & Strabon préfume qu’ils étoient_une nation
Germanique. Il y avoit des Baftarnes dans l’armée
de Perfée, roi de Macédoine, lorfqu’il eut à fe
défendre des Romains , les Macédoniens crurent '
meme que les Romains auroient peine à foutenir
la vue de leur haute future & de leur air féroce.
Mais pour être à portée des Macédoniens, il falloir
qu’ils fuflênt alors à-peu-près, dans la partie qui
porta depuis le nom cle Dada Trajana. Probus,
vers l’an 281, les reçut fur les terres de l’empire.
Les Baftarnes habitèrent au feptentrion des monts
Carpates, & s’étendirent vers la Pologne & jufqu’au
Boryfthène. M. de Peyftbnnel, dans fes obferva-
tiohs hiftoriques, dit que l’origine des B alla r nés eft
aflez incertaine ; que quelques auteurs les croient
defeendus des premiers peuples germains ou tudef-
ques qui ont envahi l’Occident ; 8c d’autres croient
qu’ils viennent des Vmdï ou Fïnnï, peuples fclavons
Venus du nord de la Sarmatie. M. de PeylTonnel
ajoute que îa plupart des favans regardent cependant
les Baftarnes comme une colonie que les Gaulois
laifièrent au-delà des monts Carpates, Jorfqu’ils passèrent,
fous la conduite de Brennus, d’orient en
occident.
Le même auteur ajoute que ces Gaulois, qui
s'arrêtèrent vers les monts Carpates, prirent part
dans la fuite aux affaires des fuccefïeurs d’Alexandre.
Que Philippe, le pénultième de ces rois, avoir
conçu le deflein d’attirer les B allâmes dans la
Thrace, pour l’aider à'détruire les Dardaniéns 3
qui ravageoient fouvent la Macédoine; & qu’il
çfpéroit, après les avoir établis dans ce pays,
les engager à y laiflfer leurs femmes & leurs enfans,
8c à palfer avec lui en Italie pour envahi?
& piller les terres des Romains, Què les Baftarnes
s etoient déjà mis en chemin quand ce prince mourut J
qu ils continuèrent leur route malgré cet événement
, & firent la guerre aux Dardaniéns ; mais
que Perfee, fuccefleur de Philippe , ayant défavoué
auprès des Romains l’entrepriie de ces barbares,
ceux-ci furent obligés de retourner dans leur pays ;
qu ils voulurent traverfer le Danube fur la glace;
mais qu’elle rompit, & que le plus grand nombre
fin englouti. M. de PeylTonnel ajoute que ces
Bafiarnes doivent être regardés comme les auteurs
des Ru fies & des Sclavons.
, , ville de l’Afrique, que Procope place
a fix journées de chemin de Carthage'.
BASTERBINI, les Baflerbins, peuple dont parle x
Pline, & qu’il place dans la Grande-Grèce.
BASTI ( Ba^i ) , ville de l’Hilpanie, dans la
Bétique, au nord-eft d’A cci, 8c très-près des montagnes
qui féparoient, de ce côté, la Bétique de
la Tarragonoife. Il eft probable qu’elle avoit donné
fon nom aux Baftitans où Baftitaniens.
BASTIÆ I, les Bafiieins, peuple que le Lexicon
de Phavorih, place dans la Béotie.
B À ST ITAN I, les Baftitans, peuple de l’Hif-
panie. Quoiqu’on 'les attribue communément ,
d après Ptolemée, à la Tarragonoife, il eft prouvé
cependant par les villes même que cet auteur dit
leur avoir appartenu, qu’ils s’étendirent aufii. dans
la Betique. Mais rien n’eft plus ordinaire dans ces
temps de guerres & de conquêtes, que de voir
un peuple s’avancer d’un lieu dans, un autre; &
même les limites d’un pays varier, foit pour l’étendre,
foit pour le reftreindre. On croit que leur pays ré-
pondoir au territoire de Murcie & à l’évêché de
Guadix..
B ASTU LI, les Baftules, peuple de l’Hifpanie
dans la Bétique. Ptolemée dit qu’on, les nommoit
aufii Poeni. C'eft peut-être d’après, un mélange de
ces peuples avec des Phéniciens qui s’étoient établis
fur cette côte ; car ils habitoient la partie du fud-
eft de l’Hifpanie. On ne fait rien de particulier
concernant ce peuple. Ptolemée met le mot Calpe
dans leur dépendance ; c’eft étendre leur territoire
jufqu’au détroir.
B A TÆ , appelés aufii Bet<z par Ammlen Mar*-
cellin. Les Bâtes ou les Bêtes. Selon Ptolemée
c’étoit un peuple de la Sérique.
BÀTAN CÆSARA , Ptolemée place une ville
de ce nom dans l’Inde, en-deçà du. Gange.
B A TANIA , pays de Bafan , qui faifoit partie
de là Pérée au-delà du Jourdain. Elle étoit bornée
à l’orient & au nord par des montagnes; au. midi,
par le torrent de Jaboc; & à l’occident, par le
Jourdain.
B A T A V I , les Bataves. On croit que ce peuple
faifoit d’abord partie de la nation des Catres ; qu’il
portoit alors le nom de Batti ou Battes. Après
une guerre civil’e , s’étant jeftés fur des terres,
quoique couvertes, ou du moins très - entourées
d’eaux, qui fe trouvoient entre l’embouchure du
Rhin, le Vahal & la Meufe, ils joignirent à leur
premier nom , la fyliabe aw, qui fignifioit eaux &
marécages, & donnoit une idée de leur nouvelle fitu a-
tion. Ce pays avoit été depuis quelque temps abandonné
par fes premiers maîtres, qui s’étoient afibeiés
aux coutfes des Cimbres & des Teutons. Ce pays
prit, de fes nouveaux maîtres, le nom dlnjula
Batavorum. ( Voyeç ce mot).
Les auteurs varient fur les premiers commence-
mens des Bataves. Il eft fur au moins que 54 ans
avant notre ère, ils formoient déjà un peuple puif-
fant lorfque Céfar s’avança jufqu’à cette extrémité
des Gaules. Ils s’étendirent même, eft-deçà de leur
île èntre le Vahalis, au nord, & la Mo fa , au fud.
D ’anciennes chroniques nomment Batos,^chef
de cet établifîement ; &' les poètes hollandois l’ont
pris pour le héros de quelques poèmes qui y ont
rapport. Mais une critique judicieufe ne retrouve
rien de tout cela dans l’antiquité.-
Quoique Tacite ne nomme qu’une ville en parlant
des habitations des Bataves, on peut préfumer
qu’ils en avoient plufieurs. Peut-être Y Oppidum
Batavorum dont il parle, étoit-elle la place la plus
importante. Mais dans' la fuite ce fut Neomagum ou
Noviomagus qui tint le premier rang. ■
Les Bataves étoient puiflans & les Romains fai-
foient grand cas de leur cavalerie. Leurs chevaux
étoient drefies à pafler des fleuves à la nage fans
rompre leurs rangs. L’avantage de cette manoeuvre
décida plus d’une fois la viéloire en leur faveur.
Ce furent des cohortes bataves qui. firent la première
charge à la bataille de Pharfàle : à la bataille
d’A&ium il s’en trouvoit aiiffi fur la flotte romaine.
Les empereurs eurent, dans la fuite, tant de confiance
dans la fidélité des Bataves, qu’ils les admettaient
dans la cohorte prétorienne, deftinée à la
garde de leur perfonne.
La réunion des rivières qui le rencontroient dans
leur pays, & la facilité que les Romains avoient
à s’en fervir pour remonter dans la,Germanie,
avoient fait de leur île le rendez-vous'ordinaire
des armées romaines qui s’avançoient dans les
Gaules. Aufii un favant rapporte-t-il avoir copié
fur une infeription originale, cette dénomination
fiatteufè pour les Bataves : gens Batavorum, arnici &
fratres rojnani imperïi 3 c’eft-à-dire , la nation des
Bataves, amis & frères de Vempire romain. Les premières
habitations avoient été d’abord à Batnvo-
durum, Arenacum, Vada & Grinnes. Le nombre
en devint bientôt plus confidérable, comme .011 le
voit par les itinéraires.
Les Bataves furent aflez long-temps amis des
Romains. On les voit fous les règnes d’Augufte,
•de T ibère, de Caligula, qui alla chez eu x , &
de Néron & de Claude, très-conftamment attachés
aîi fervice des empereurs. Mais lorfque V itellius
& Othon fe difputoient l’empire, des nations germaines
ayant eftayé de recouvrer leur liberté, les
Bataves fuivirent cet exemple.
Un des prèmiers perfonnages de leur nation ,
Civilis, après avoir demeuré long-temps à Rome,
fe déclara ouvertement contre Vitellius, & publia
fes vices. C ’en étoit aflez pour exciter l’indignation
générale. Il fut élu pour commander. Dés
le premier combat, il battit les Romains, & fit
porter enfuite, à la tête de fes troupes, les aigles
romaines, enlevées dans ce premier combat. Son
armée fut bientôt renforcée des corps de Bataves
au fervice de l’empire. Il eut long-temps des fuccès
heureux, dont le détail ne peut entrer ici. Mais
depuis l’arrivée de Cé.'éalis, général romain , il combattit
avec moins d’avantage. Il fit même repafler
à fes troupes, un des bras du Rhin, celui que l’on
appeloit Vahalis , & , retiré dans l’îie , il perça la
digue que Drufus avoit fait conftruire, & donna
naiflance à un nouveau bras, qui eft aujourd’hui
le Leik. Cette guerre finit par un traité honorable
pour les Bataves.
Ce peuple, rentré dans l’amitié des Romains,
fervitles empereurs avec zèle. On le vit fous Adrien
pafler le Danube à la nage dans la Pannonie, &
eaufer, par ce trait de courage, tant de frayeur
aux ennemis, qu’ils mirent tous bas les armes fans
ofer combattre. Ce fut de cet inftant, dit-on , que
les Bataves recouvrèrent le droit de rentrer dans
les cohortes prétoriennes.
Quelque temps après ils acquirent des droits plus
marqués à Feftime de Septime Sévère, en défar-
mant les meurtriers de Pertinax , fon prédècefleur.
Dès-lors il fe formoit en Germanie différentes
ligues contre les Romains. La foiblefle où fe trouvoient
les empereurs augmenta, l’audace de leurs
ennemis : cependant les Bataves refièrent longtemps
fidèles aux Romains. Il n’y eut que dans
les ocCafions où ceux-ci vouloient les forcer dé
combattre contre les Germains.
Cependant leur pays fut expofé dans la fuite
aux invafions de quelques-uns des peuples barbares,
qui, de tous côtés, fe jettoient fur les terres de
l’empire.
Les Francs, les Bourguignons & les Vifigoths
s’étant établis dans les Gaules, il ne fut prefque
plus parlé des Bataves, comme faifant un peuple
à part. Le commencement des états qui fe formèrent
alors dans leur pays, n’eft pas de mon objet.
Le nom des Bataves depuis ce temps ne fe retrouve
plus que dans les ailes & les cohortes qui
fervoient dans les armées romaines, & qui étoient
en garnifon dans les Gaules, en Italie, & même
dans l’Orient. Les Romains accordèrent aux vieux
foldats de cette nation quelques terres dans les
Gaules, dans la Rhétie, & fur le Danube. Enfin s
cet-te nation , fi fameufe par fa valeur & fa fidélité,
fe fondit en partie dans celle des Francs , & eio
partie fe conferva dans le pays qui porte encore
le nom de Betuwe : les Hollandois furent les
premiers defeendans des derniers Bataves.
B A T A V O D URU M ( IVyck. te Durfede ou
Duurftède ) , ville des Bataves. Selon Tacite, les