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heures du matin. L’équipage a célébré joyeusement la
fcte du baptême, e t, malgré quelques libations assez
copieuses de la part de certains individus, il n’y a eu
ni querelle ni tumulte.
A Toulon, pour obliger M. Robert, directeur du
jardin des plantes de cette ville, je m’étais chargé de
deux caisses contenant de jeunes plants d’oliviers et
figuiers de choix, qu’il envoyait à M. Mac-Arthur, à
Port-Jackson. Malgré les secousses de la navigation,
ils ont admirablement prospéré, et sont couverts de
la plus agréable verdure. Au milieu de l’assommante
monotonie de l’Océan, cette végétation flatte la vue,
récrée l’imagination abattue, et la ramène vers des
pensées moins tristes. Si je commandais une frégate
011 un vaisseau, j ’aimerais à orner ma chambre
de quelques caisses de fleurs, sans avoir égard à leur
prix, mais pour leur verdure seulement.
Depuis quelques jours, au coucher du soleil, le
ciel prend une teinte purpurine et violette très-remarquable
, tandis que les nuages qui passent sur ce fond
se colorent en vert sale. Cet effet de lumière se déclare
toujours du côté du couchant. Il n’y a presque
plus de crépuscule ; dès que le soleil a disparu sous
l’horizon, la nuit ne tarde pas à étendre ses sombres
voiles.
A dix heures trente minutes du matin, nous filions
à peine deux noeuds ; j’ai mis en panne et envoyé le
thermométrographe n° 7 à deux cents brasses, pour
essayer le nouveau cylindre en tôle. L’expérience a
réussi, et il n’est entré qu’un demi-verre d’eau dans le
DE L’ASTROLABE. 67
cylindre. La température de 23°, 2 à la surface a descendu
à 10°, 8 à cette profondeur.
Ce mêmejour il ne restait plus aucun malade au
poste, et l’on peut affirmer que tout l’équipage se portait
beaucoup mieux alors qu’au départ de Toulon.
i8a6.
Juillet.
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