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» Par un gentleman qui vient d’arriver hier par
terre de l’île Melville en douze jours , nous apprenons
que le commerce est très-animé dans cette colonie.
Plus de cent cinquante jonques se trouvaient dans le
port, achetant nos objets manufacturés en laine et
en coton, ainsi que les fers et les quincailleries fabriquées
dans les fonderies de Surry-Hills. Depuis l’expulsion
des Européens de Java, et l’indépendance de
cette île importante, le commerce de Port-Cockburn
a subi un accroissement régulier.
» La ville d’Emu a fait des progrès étonnans. Sa
population est déjà de 25,000 habitans.
» Les colons qui arrivèrent en 1826 étaient au
nombre de 65 personnes ; en 1840 elle en comptait
9,542; en 1888, 21,707; en 1899,26,423.
» La plupart des navires arrivés l’année dernière
avec des émigrés se sont dirigés de suite vers les provinces
du sud, ou dans le détroit. On dit qu’ils y prospèrent
parfaitement, et que de tous côtés des villages
et des habitations se sont élevés là où il n’y a qu’un
siècle on ne voyait que de mélancoliques forêts. »
[Monitor, 7 et 2\ juillet 1826.)
J’avais entièrement terminé mon travail sur l’état actuel
de la Nouvelle-Galles du Sud, quand l’intéressant
ouvrage du chirurgien P. Cunningham m’est enfin
parvenu. Il m’a présenté des détails si vrais, si bien
saisis, si bien rendus sur l’état moral et social de cette
population, sur les opinions qui divisent ses habitans,
(|ue j’ai cru devoir en donner ici la traduction en enlier.
D’ailleurs, M. Cunningham, en sa qualité de salarié
du gouvernement, a dû nécessairement prendre
la couleur du ministère, et il est facile de voir qu’il
envisage d’ordinaire les choses sous un aspect un peu
différent de celui qui règne dans les journaux de
l’Opposition que j ’ai eu occasion de citer. Sous ce
rapport seul son récit serait utile au lecteur pour
mieux fixer son opinion, en le mettant à même de
prendre un juste milieu entre des sentimens aussi
différens.
« Notre société est divisée en cercles comme en
Angleterre; mais en vertu de sa constitution particulière
, elle offre encore naturellement plus de nuances
qui à diverses époques ont reçu dans la colonie des
surnoms distincts. Nous ayons d’abord le sterling et
la courante (currency) ou bien ceux nés en Angleterre
et dans la colonie ; les derniers prennent aussi
le nom de corn-stalk (épis de blé) pour désigner la manière
dont ils poussent. Voilà la première grande division.
Ensuite, nous avons les légitimes (legitimates)
ou cross-breds, c’est-à-dire ceux qui ont eu des raisons
légales pour venir dans ce pays , et les illégitimes (illegitimates)
ou ceux qui sont exempts de ce titre. Les
purs mérinos ne sont qu’une variété de la dernière
espèce, qui se vante d’ètre le plus pur sang de la colonie.
Nous avons également nos caractères titrés
* Par allusion à la monnaie sterling d’Angleterre et à la monnaie courante
du pays.
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