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<[uable .surtout par des géodes arrondies de la même substance,
qu’on trouve en grand nombre à l’endroit où la mer s’enfonce
dans les terres ct forme une fausse rivière. L’établissement anglais
qui va se former sur cc point, j trouvera facilement les
moyens de s’y procurer du fer.
Là, comme dans plusieurs endroits de la Nouvelle-Hollande
, nous n’avons vu que très-peu d’eau douce, fournie par
de petits ruisseaux. Cependant dans une course faite avec des
pêcbcurs de Pboques, M. Gaimard eut connaissance d’une rivière
aussi large que la Seine à Paris. La végétation y est
en général peu élevée, mais très-pressée, principalement sur
les îles, ovi, quoiqu’il n’y ait pas de lianes, il est difficile de
pénétrer. La partie du continent qui avoisine la passe de l’est
est celle qui nous a montré les arbres les plus élevés. Tous
ces végétaux, du reste, ont le même aspect, ct la plupart sont
de même espèce que ceux précédemment indiqués.
Dans le règne animal, nous commençâmes à trouver de
nombreuses différences parmi les oiseaux qui y sont plus nombreux
et plus variés qu’à la terre de Nuitz. Nous y trouvâmes
dans ceux de mer ; deux Cormorans, un petit Héron blanc et
un Chevalier, que nous n’avions pas rencontrés au port du Roi-
Georges. 11 y existe aussi des Cygnes noirs, des Pélicans, des
Vanneaux armés, des légions do Canards, etc.
Relativement aux mammifères, nous ne fûmes pas plus heureux
ici qu’ailleurs pour nous procurer des Kanguroos , quoique
nous eussions des chiens ct des bommes exercés à les
prendre. Mais en trouvant la tête d’un Koala, nous constatâmes
l’existence, sur le continent, d’un animal qu’on n’avait
encore rencontré que sur l’île de Van-Diémen. Les pêcheurs
de Phoques, qui habitent ce port, nous procurèrent un
de ces animaux adultes et une douzaine de très-jeunes. Ils
allèrent les chercher, avec la certitude positive de les trouver,
sur les rocbers qui sont à l’entrée de la rade. Les jeunes Phoques
sont aussi caressans et intéressans que les petits chiens. Ils bêlent
comme les chevreaux, ct viennent facilement lorsqu’on les
NOTES.
appelle. A cet âge leur pelage est noir. Ils sont du genre de
ceux qui ont des oreilles extérieures.
La mer nous a paru fournir assez de poissons. Si nous n’en
avons pas beaucoup pris avec la seine, cela semble tenir à ce
qu’on a jeté ce filet à marée basse. Néanmoins on pourra toujours
fournir aux équipages de la Raie qui y est en grande abondance
, de même qu’une petite espèce de Squale à long nez.
Le naturaliste y fera une ample récolte de Mollusques, de
Zoophytes, de Polypiers divers. Rien n’est plus agréable à voir
que la passe de l’est, lorsque la mer a mis à découvert le sommet
decesnomb reux rocbers recouverts de la plus éclatante verdure.
Quelques-uns n’apparaissent sur les eaux que comme de longues
lignes verdâtres sur lesquelles contraste la blancheur des
Mouettes et des Pélicans qui viennent s’y ranger à la file. C’est
ici plus que partout ailleurs qu’on trouve de ces Fucus, de ces
Ulvas, dont les formes, aussi variées que les nuances, charment
l’oeil par le moelleux et le velouté de leurs teintes, et qu’aucune
végétation terrestre ne peut rendre. Sous ces touffes
amoncelées on trouve par centaines les plus élégantes de toutes
les coquilles, les jolies Phasianelles qui fuient l’éclat de la lumière
en attendant que la mer montante les ramène dans ses
profondeurs. Il semble que les poètes avaient sous leurs yeux
ce brillant spectacle de la vie et du mouvement lorsqu’ils se
plurent à embellir et décrire l’empire de Thétis.
Les pêcheurs établis temporairement dans ce port paraissent
en avoir éloigné les naturels. Ils ont eu avec eux des démêlés
dont les premiers ont été victimes. Il paraîtrait que ce
serait pour avoir voulu leur enlever des femmes, que les-na-
turels, fondant sur eux à l’improviste, en auraient tué cinq.
Nous fûmes contrariés de n’en voir aucun pour les comparer
aux diverses peuplades de cette terre que nous avons vues.
Avantque de laisser ce Heu nous ferons observer à ceux qui
fréquenteront l’île des Français de ne pas attendre, pour y aller
ou en revenir, que la mer soit basse, parce qu’elle est entourée
d’une vase molle très-profonde, dans laquelle on enfonce jus-
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