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son cours pût donner dessus, et dans cc but les nalu-
l'cls ne manquèrent pas de couper tous les arbustes
qui auraient pu s’opposer au passage des rayons dc
l’astre. On plaça le mort sur le côté droit, la tête vers
le nord-ouest. La tombe recouverte de terre, on rangea
plusieurs branches d’arbustes en demi-cercle du
côté du sud, en les étendant des pieds à la tête. Des
branches et de Therbe furent aussi étendues sur la
tète de la tombe et recouvertes par une large planche.
Ce morceau de bois semblait jouer un certain rôle dans
la cérémonie ; car après avoir tapissé la tombe d’herbe,
celui qui l’avait mis en place s’y étendit lui-mème de
toute sa longueur, la figure tournée vers le ciel. Tout
étant fini, la troupe se relira après que les bommes
eurent d’abord parlé d’un ton menaçant aux femmes.
Kol-bi et Watti-Wal, qui avaient été les principaux
acteurs de cette cérémonie, furent peints en rouge et
en blanc sur la poitrine et les épaules, et distingués
par le titre de moubai; on apprit que cet honneur
leur imposait le devoir d’être très-réservés dans leurs
alimens.
On défendit aux spectateurs de mentionner sous
aucun prétexte le nom du défunt; c’est une coutume
observée rigoureusement par les naturels toutes les
lois qu’il meurt quelqu’un d’entre eux.
Telles furent les cérémonies qui eurent lieu à Ten-
terrement de Balouderrai. Quand Barang-Arou Daringha
, femme de Benilong, mourut, celui-ci se détermina
à la brûler, et pria le gouverneur, le juge-
avocat et le cbirurgicn d’assister à cet acte religieux.
Benilong fut accompagné par ses parens et un petit
nombre d’autres naturels, pour la plupart des femmes.
Le naturel Collins prépara l’endroit où Ton devait
élever le bûcher en creusant la terre avec un bâton ,
à la profondeur de trois ou quatre pouces ; sur l’espace
ainsi creusé on plaça d’abord de petits bâtons
et de légères broussailles; puis on rangea sur les
côtés de plus gros morceaux dc bois : le bûcher pouvait
avoir ainsi environ trois pieds de haut, ayant les
bouts et les côtés formés de pièces de bois sec , tandis
que le milieu n’était composé que de broussailles
et de branches rompues exprès et entassées. Quand
on eut fini d’arranger le bois, on répandit un peu
d’herbe sur le bûcher, puis on y plaça le cadavre
couvert d’une vieille couverture qui servait à celte
pauvre femme, et la tête fut tournée vers le nord.
Une corbeille avec les instrumens de pêche et d’autres
petits ustensiles de la défunte furent disposés à
ses côtés, et Benilong ayant placé quelques gros morceaux
de bois sur le corps, quelqu’un de la troupe
mit le feu au bûcher. Comme il était construit en bois
sec, il fut bientôt enflammé, et Benilong lui-même fit
observer à ses amis de Sydney une fumée noire qui
s’élevait du centre du bûcher où reposait le corps et
qui annonçait que le feu l’avait atteint. Le terrain fut
abandonné long-temps avant que la dernière bûche
fût consumée, et Benilong parut tout le jour plus
joyeux qu’on n’aurait pu s’y attendre; il parla de chercher
une nourrice parmi les Anglaises de la colonie
pour allaiter son enfant.
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