sans doute les députés ne laisseraient pas chez eux
leurs aimables moitiés et leurs charmantes fdles. Il s’ensuivrait
qu’il y aurait des réunions pour les bals, les
concerts, des spectacles pour celles qui aiment la joie;
et pour celles qui veulent du sérieux, nul doute que
l’archidiacre n’eût assez de zèle pour ordonner aux
chapelains d’ouvrir les églises une soirée par semaine.
En tout cas nous sommes convaincus (|ue les ministres
méthodistes se trouveraient heureux de pouvoir rendre
ce service aux belles religieuses. Alors Sydney pourrait
devenir une ville vraiment sociale ; alors les querelles
actuelles seraient toutes oubliées, et l’on ne se
rappellerait qu’avec surprise les anciennes discordes
de la colonie. Tous les débats politiques seraient bientôt
adoucis et modifiés par des débats légitimes, et
chacun verrait qu’à moins d’une extrême indifférence,
il ne pourrait plus arriver aucune convulsion violente
dans l’Étal. Des lois sages, la liberté, la prospérité et
la sociabilité généralerendraient peu à peu la Nouvelle-
Galles du Sud, ce que la Providence l’a destinée à devenir
un jour, une seconde Bretagne dans l’hémisphère
austral. »
L’article suivant, dans lequel l’auteur développe la
faute que commit le gouvernement anglais en voulant
fonder une colonie avec des convicts seuls, et en empêchant
dès le principe les émigrans de se fixer à la
Nouvelle-Hollande, n’est pas moins judicieux, et intéressera
probablement le lecteur. [Monitor, n° 27,
17 novembre 1826.)
« La question du travail des convicts, suivant
nous, n’a jamais été bien entendue ni par les ministres
du roi, ni par les gouverneurs de la N ouvelle-Galles
du Sud, et nous croyons qu’elle le fut beaucoup mieux
dans le siècle dernier. Mais il est assez ordinaire à nos
hommes d’Ltat modernes, bien qu’ils possèdent par
écrit, dans les rayons de leurs bibliothèques, les opinions
et les faits de leurs ancêtres, d’oublier, au milieu
d’une foule de théories nouvelles, l’expérience du
passé, et de regarder les choses qui se passent sous
leurs yeux comme des questions nouvelles et difficiles,
tandis que plus d’un demi-siècle auparavant elles
avaient été déjà éclaircies, comprises, et même mises
à exécution. Nous conjecturons que c’est ce qui arrive
aujourd’hui touchant la question du travail des convicts.
Avant que la Nouvelle-Galles du Sud eût une
existence comme colonie, tandis qu’elle faisait encore
partie de la terra incognita de l’hémisphère austral,
le transport des condamnés du royaume coûtait peu
de frais à la couronne, et ils ne causaient aucun embarras.
Dès qu’ils étaient une fois arrivés en Amérique,
de l’autre bord de l’Atlantique, les colons américains
marchands ou cultivateurs s’empressaient de louer les
condamnés ; ils signaient un acte pour les bien traiter,
etc., et la cargaison de chaque vaisseau était bientôt
disséminée au milieu des bois et des forêts de cet
État libre, prospère, actif et bien gouverné. Alors
non-seulement on pensait, mais on sentait et on reconnaissait
que les convicts séparés de leurs compagnons,
domiciliés et traités comme des hommes, ne conver