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î30 VOYAGE
osseincns tle quelques naturels, qui furent remis à
M. Quoy.
A neuf lieures trente minutes du soir, nous profilâmes
du flot qui commençait, el qui occasione dans
cette passe un courant de deux ou trois noeuds, pour
partir, et en moins de deux heures nous eûmes rejoint
la corvette.
Durant notre absence, la baleinière anglaise était
venue à notre bord et avait jeté l’épouvante au sujet des
colonnes de fumée qui s’élevaient du point où nous
étions descendus; elle pensait que nous avions été
surpris et attaqués par les sauvages , et que ces
feux étaient probablement des signaux de détresse
de notre part. 31. Jacquinot, justement inquiet
sur noti'e compte , s’empressa d’envoyer celte embarcation,
avec six bommes armés, à notre secours.
Nous chargeâmes le patron de rassurer complètement
31. Jacquinot; en effet, ces feux multipliés n’étaient
autre chose que ceux qu’Hambilton avait allumés à
la manière des naturels en se promenant avec moi, et
qui, se propageant rapidement dans tous les sens,
avaient fini par devenir un vaste incendie.
31. Gressien n’est point revenu à bord dans la
soirée; vers neuf heures du soir nous apercevons
sur la côte occidentale, à huit à dix milles du navire,
le feu qu’il a sans doute allumé à l’endroit où il doit
passer la nuit.
A neuf heures trente minutes du matin, 3I3I. Guilbert
et Dudemaine, accompagnés d’un domestique,
sont descendus sur les bords de la crique des 3Ian-
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gliers, pour suivre à pied la côte de l’île Phillip jusqu’au
cap Wollamai, el en tracer les contours.
Le grand canot est allé jeter la seine, et n’a fait
qu’une médiocre pêche.
A dix heures trente minutes je sois descendu près
de l’observatoire, et j ’ai suivi la côte occidentale de l’ile
Phillip jusqu’à cinq ou six milles de dislance vers le
cap^Grant. Cette partie de l’ile ne m’a offert qu’une
végétation généralement maigre et peu variée, un terrain
sablonneux, très-peu d’insectes, et encore moins
d’oiseaux. Ce que j ’ai rencontré s’est borné à quelques
phasianelles vivantes laissées à la plage par le jusant.
Déjà la nuit était arrivée, et je commençais à éprouver
quelqueinquiétude sur le compte de 31. Gressien
et de ses compagnons, quand le retour de la yole à
neuf heures fit cesser toutes mes craintes. Cet officier
ayant été très-contrarié la veille dans ses opérations
par les courans et une houle assez forte, s’était décidé
à passer la nuit dehors pour terminer son travail
le jour suivant.
Peu après, un grand feu, qui apparut tout-à-coup
dans l’est, nous annonça qu’à leur tour 3I3I. Guilbert
et Dudemaine allaient camper dans cette partie de la
baie. La douceur delà température et le beau temps rendent
les bivouacs moins pénibles, l’absence des naturels
éloigne tout sujet de crainte ; d’ailleurs la noble ardeur
et le dévouement sans bornes, qui animent tous les
officiers de l’Astrolabe, leur font fermer les yeux sur
les dangers qu’ils pourraient courir, sur les privations
auxquelles ils seraient exposés, pour ne s’occuper que
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