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manière des sauvages ; mais la nourriture de eeux-ei
n était nullement de leur goût. Chacun d’eux reçut
des naturels un nom et une femme, et deux en eurent
des enfans. Les naturels les nourrissaient, et les considéraient
comme de malheureuses créatures qui
avaient droit à leur protection ; lorsque ceux-ci commencèrent
à se faire entendre des sauvages, ils leur
persuadèrent qu’ils étaient les esprits de leurs ancêtres
; un de ces bons naturels crut si bien à cette fable,
qu’il lui sembla reconnaître les traits de son père dans
un des convicts, et il le conduisit au lieu où ses restes
avaient été brûlés.
Le 7 septembre, le gouverneur Hunter arriva sur
le navire le Reliatice ; il prit les rênes du pouvoir le
11 du même mois. Un des premiers actes de son gouvernement,
fut d’ordonner un recensement exact des
personnes et des bestiaux vivans dans la colonie.
Il recommanda la culture du maïs sur la plus
grande échelle pour la nourriture dn bétail, et accepta
les billets souscrits par le gouverneur de Norfolk,
que son prédécesseur avait refusés. Il ne tarda pas
non plus a rétablir dans leurs fonctions les magistrats
civils.
En novembre, la presse apportée par le gouver-
neurPhillip, et dont on ne s’était jamais servi, ayant
été mise en activité, les ordres du gouvernement furent
désormais imprimés.
Dans ce même mois, on acquit la certitude que les
bestiaux perdus en 1788 avaient été retrouvés sur les
bords dn Nepean. En effet, le gouverneur suivi de
MM. Collins, Water-Houseet Bass, qui s’étaient mis
en marche pour juger de la vérité par leurs propres
yeux, trouvèrent bientôt un beau troupeau de soixante
bêtes à cornes paissant dans un agréable et fertile pâturage.
Afin de s’assurer si ces animaux étaient bien les
mêmes qui étaient venus du Cap, le gouverneur donna
l’ordre de tuer un veau. On ne put y réussir, et l’on fut
attaqué par un taureau furieux qui conduisait l’arrière-
garde ; on se vit obligé de le tuer pour se défendre de
ses attaques ; un examen attentif donna la solution
qu’on cherchait.
Ces animaux, au nombre de deux taureaux et cinq
vaches perdus en 1788, avaient sans doute marché
vers l’ouest jusqu’au bord du Nepean, et, l’ayant facilement
traversé, ils s’étaient trouvés dans un terrain
bien arrosé et fertile en pâturages, où ils s’étaient
établis et avaient promptement multiplié.
Il y eut alors des personnes qui proposèrent de faire
des tentatives pour ramener ces fugitifs à l’établissement;
mais l’avis du capitaine Collins fut de les laisser
tranquilles durant quelques années , vu qu’ils pourraient,
comme dans l’Amérique méridionale, devenir
un objet de commerce suffisant, non-seulement pour
la consommation du pays, mais encore pour son exportation.
Le gouverneur, goûtant cette raison, se
décida à les protéger de tout son pouvoir, et à les
garantir de toutes sortes d’injures.
Le naturel Benilong était revenu avec le gouverneur
Hunter, et durant son absence avait acquis des manières
et une sorte d’éducation qui l’élevaient beau-
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