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serait possible, avec des vents de sud-est, de prolonffcr les
côtes orientales des deux îles qui se d irig e n t du n o rd au
sud, et ensuite de suivre les côtes sep tentrionales des trois
iles rangées à peu p rè s su r u n e ligne est et ouest. En
q u itta n t ces île s , il serait avantageux de ra tta c h e r leur
position à quelques p o in ts d o n t la position géographique
a été a n té rieu rem en t d é terminée p a r le contre-amiral
d ’E ntrecasteaux; les îles Rcaupré olTriront c et avan tag e ,
mais il faudrait passer au sud de ces ile s , p a rce ({ue c ’est
la p a rtie n o rd qui a été vue précéd em m en t.
11 est iuulile de d ire q u e , si le temps ou les circonstances
n e p e rm e tta ien t pas d ’aller p re n d re connaissance
des îles Beaupré , il faudrait aller c licrcber un des points
de la Nouvelle-Calédonie, déte rmin é p ré céd em m en t p a r
le contre-amiral d ’Entrecastcaux.
On fera en sorte de q u itte r, ainsi q u ’on v ien t de le
d ire , les Loyalty-Islands, le 16 a v ril; ensuite on fera
ro u te p o u r a tté rir su r le cap de la Délivrance de la
Louisiade, où l’on tâchera d ’a rriv e r le 1 " mai. Cette
ro u te fait trav e rse r un espace de m er p e u c o n n u , et
dans lequel il est à p ré sum e r q u ’il p e u t se tro u v er
des écueils ou des îles qui n ’o n t p o in t encore été découverts.
D e rn ièrem en t un b ru it a c o u ru , fonde su r le dire d ’un
capitaine am é ric a in , d ’après lequel on p o u rra it supposer
que sur la ligne que l ’on tire ra it de l’ex trémité sep ten trionale
des récifs de la Nouvelle-Calédonie , ju sq u ’au cap
de la Délivrance de la Louisiade', ou dans les environs de
cette lig n e , il au rait d é co u v e rt un g ro u p e d ’iles bien
peuplées et en tourées de récifs. Ce même capitaine a dit
avoir eu des communications avec les h a b ita n s , e t avoir
vu e n tre leurs mains une croix de Saint-Louis et des médailies
telles tpic La Pérouse en avait su r son expédition
p o u r d isiribucr atix peuples de la m er du Sud. Ces indices
lui o n t fait c ro ire que les bâtimens de l ’in fo rtu n é La
Pérouse avaient pé ri su r ces île s , et o n t ré v e illé , dans
toute l’E u ro p e , l’espoir p e rd u depuis lo n g -tem p s de r e tro
u v er les traces de La P é rouse et de quelques-uns de ses
malheureux compagnons de voyage. Les ré cits du capitaine
américain so n t si v ag u es, q u ’il est impossible de
d o n n e r aucun détail su r cette déco u v e rte à M. d ’Urville.
Le désir de re tire r quelques Français malheureux des
mains des peuples sauvages des lies de la m er du Sud ,
l’engagera sans do u te à re ch e rch e r les îles d o n t il est
(piestion avec le soin que mérite un b u t d ’humanité de
celte importance.
M. d ’Urville dé te rmin e ra la position g éo g raphique
du cap de la Dé liv ran ce , le plus o rien tal de la Loui-
s ia d c , p o u r ra tta c h e r ses opérations à celles du contre-
amiral d ’Entrecasteaux; il p ro lo n g e ra ensuite les côtes
méridionales de ces îles, d ’assez p rè s p o u r b ien les r e co
n n aître , mais il évitera de comp rom ettre la sû reté de
son bâtiment. Toutes les fois q u ’un canal lui p a ra îtra n a vigable
et exempt de d an g e r, il cherch era à y p é n é tre r et
à re co n n a ître quelques points an té rieu rem en t placés p a r
le nav ig a teu r français qui nous a d o n n é le plus de détails
su r ces iles. M. d ’Urville se m énagera , dans tous les c a s,
les moyens de re to u rn e r su r scs p a s , et de v en ir r e p re n dre
la reconnaissance de la p a rtie méridionale q u ’il c o n tinu
e ra ju sq u ’au cap Rodney que l’on c ro it ê tre le plus
oriental de la Nouvelle-Guinée.
Lorsque M. d ’Urville sera a rriv é au cap R o d n ey , son
but sera de re co n n a ître la côte méridionale de la Nouvelle
Guinée ; puis la co rv ette l’Astrolabe se re n d ra d i