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Octobre.
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luoiiléc par des Anglais, accosta le long du bord ;
l’un d’eux répondit à mes questions qu’il avait appartenu,
ainsi que ses compagnons, au scbooner Go-
vevnor Brisbane, destiné pour la pêcbe des pboques
le long de ces côtes; que leur capitaine, après avoir
abandonné six bommes de son équipage dans Coffins-
Bay, les avait eux-mêmes laissés à Middle-Island, au
nombre de buit, et était ensuite parti, lui quatrième,
pour Timor, à ce qu’ils supposaient. Ils vivaient du
produit de leurs pêcbes , et avaient établi leur domicile
sur l’ilot de Break-Sea. Depuis sept mois ils
menaient l’existence la plus misérable; ils se plaignirent
l)eaucoup des fatigues et des privations qu’ils avaient
essuyées, dans l’attente d’un navire qui pût les emmener.
Je leur proposai de les recevoir à bord comme
passagers, jusqu’à Port-Jackson; mais cette offre fut
froidement accueillie, d’où je conclus que la plupart
d’entre eux devaient être des convicts échappés de leurs
fers, et peu empressés d’aller se remettre sous l’action
des lois. Cependant, après quelques momens de
réflexion, trois d’entre eux se déterminèrent à embarquer
sur l’Astrolabe.
Ils nous offrirent un paquet de pétrels bruns qu’ils
avaient attrapés dans les fentes des rochers ; je leur fis
distribuer du biscuit et del’eau-de-vie, en leur accordant
la permission de passer la nuit à bord. J’y consentis
d’autant plus volontiers qu’ils auraient pu se diriger
vers notre établissement, et que je me souciais fort
peu de leur visite, jusqu’à ce que mon jugement fût
formé sur leur compte.
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Singulière destinée que celle de huit Européens ainsi
délaissés avec un frêle esquif sur ces plages stériles,
et livrés entièrement aux seules ressources de leur industrie!...
Un casoar a été aperçu aux environs de l’Aiguade.
J’ai fait appeler ce matin, devant moi, mes Anglais,
et leur ai demandé leur dernière résolution. Un d’eux
s’embarque comme matelot, deux autres comme passagers
jusqu’à PoiT-Jackson; les cinq autres se décident
à rester sur ces plages. Parmi ceux-ci un jeune
homme, au teint fortement basané, avec une figure
large el le nez aplati, me présentait un type différent de
celui des Anglais ; j’appris bientôt, en le questionnant,
que c’était un Nouveau-Zélandais, natif de Kidi-Kidi,
attaché dès son bas âge, depuis près de huit ans,
au misérable sort de ces aventuriers. Il parle anglais et
semble avoir presque complètement oublié sa patrie.
Les Anglais ont en outre avec eux , sur Break-Sea,
deux femmes indigènes qu’ils se sont procurées de gré
ou de force. Ils assurent au reste qu’ils ont toujours
trouvé les naturels très-doux et bien disposés. Cet
hiver ils ont éprouvé des vents violens et un froid rigoureux
le long de ces eûtes. Depuis notre arrivée, le
thermomètre ne s’est guère élevé au-dessus de 12 à
15“, et les vents de TO. au N. O. ont presque toujours
soufflé avec impétuosité. Aujourd’hui même leur
violence nous force encore d’interrompre les travaux
hydrographiques commencés hier matin.
Nous avons profité du beau temps pour reprendre
nos opérations ; aprè« mon déjeuner j ’ai fait une pro-
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Octobre.
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